[SIA 2024] « Lucie, une fierté encore plus grande qu’Oreillette »
Oreillette, c’est la vache (normande) égérie du Salon 2024. Lucie, c’est la jeune femme de 24 ans qui la trait matin et soir pour produire du camembert et du Pont-l’Evêque AOP. Et celui qui exprime sa fierté, c’est François, le père de Lucie, laquelle lui succédera dans quelques années.
Pas de tout repos cette 60ème édition du Salon de l’agriculture et son inauguration, perturbée par des agriculteurs, loin d’être satisfaits par les batteries d’annonces du gouvernement pour répondre à la crise de « revenu, de confiance et de reconnaissance ». C’est ainsi que l’a qualifiée le président de la République lors d’une prise de parole avant l’ouverture, qui aura été retardée de plus d’une heure suite aux heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Un vrai concours d’oreillettes que ce 60ème Salon avec les forces de sécurité téléguidées par leur oreillette... et Oreillette, l’égérie du Salon.
Passera ? Passera pas ? Peut-être ben que oui...
La normande est restée sourde aux coups de sifflets (des manifestants). En revanche, Lucie Foucault reconnaît avoir été un peu « stressée » par la tournure des évènements, mais pas de quoi être décontenancée.
Avec près de 5 heures de retard sur le programme prévu, Emmanuel Macron finira par prendre Oreillette, non pas par les oreilles, mais dans le sens du poil, la docilité de la bête tranchant avec l’ambiance quelque peu chaotique de ce début de salon.
Lucie lui remettra une peluche symbole de la race. De la douceur encore et toujours, et qui se poursuivra sur le stand de la race, où Emmanuel Macron et ses ministres Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher dégusteront camembert et Pont-l’Evêque, le tout AOP cela va sans dire. « On a eu l’opportunité de réintégrer l’AOP en 2006 avec la Fromagerie Gillot, avec à la clé une plus-value de 25 à 30% sur le prix du lait, souligne l’éleveur. Les contraintes et les exigences, notamment sanitaires, sont plus fortes mais c’est une réelle plus-value ». Qui a dit que les signes de qualité étaient galvaudés et pas payés ?
« C’est une grande fierté de saluer le président de la République », poursuit François Foucault, après s'être entretenu avec le président de la République. Mais la plus grande fierté de l’éleveur, c’est sans conteste sa fille, salariée depuis quatre du Gaec Foucault et qui se destine à prendre la suite d’ici deux à trois ans avec son compagnon Florian. « Je crois que c’est une fierté encore plus grande que de présenter la vache égérie ». Sa seconde fille Emilie pourrait elle aussi rejoindre le Gaec. « Une transmission, c’est deux ans de formalités », précise l’éleveur, qui n’a pas eu le temps d’en toucher un mot au président, très épris de « simplification » par les temps qui courent. A ce moment précis, sur les coups de 13 heures, le ciel était complètement dégagé au-dessus d’Oreillette, de Lucie, de François et du président (pas le camembert).