[Vidéo] Salon de l’agriculture : la FNSEA et les JA lancent un ultimatum à Macron

Des centaines d’agriculteurs siègent Portes de Versailles vendredi soir jusqu’à la venue du président de la République samedi matin, dont ils attendent des « actes concrets ». Tous les partis politiques sont du reste invités à livrer « l’ambition qu’ils portent pour l’agriculture française ».

Des centaines d’agriculteurs, arborant des drapeaux de la FNSEA et des JA font le siège de l’entrée du Salon de l’agriculture portes de Versailles à Paris vendredi soir, en attendant la venue du président de la République samedi matin. « Un salon qui ne se passera pas comme les autres », a prévenu Arnaud Rousseau, perché sur un plateau fourrager. Le président de la FNSEA a lancé un ultimatum à Emmanuel Macron. « Avant de défiler et de faire des photos, il faut d’abord annoncer aux paysans ce qu’ils attendent et réclament depuis des semaines (...) Qu’est-ce qu’on fait sur le territoire national avec la simplification ? Qu’est-ce qu’on fait avec la parole publique dans le Nord-Pas-de-Calais quand on dit qu’on va curer les fossés et il ne se passe rien pendant trois mois ? Comment faisons-nous pour aider l’agriculture biologique qui traverse une crise sans précèdent ? Comment faisons-nous pour ceux qui ont subissent les affres du climat, une sécheresse comme dans le sud de la France » ?

Des adhérents de la FNSEA et des JA porte de Versailles le 23 février
Des adhérents de la FNSEA et des JA porte de Versailles le 23 février

Le président de la FNSEA s’est également livré à une diatribe contre l’Europe, « cette Europe à laquelle nous tenons mais qui ne répond pas à nos attentes. Qu’est-ce qu’on fait avec le Green deal décroissant ? Nous n’en voulons pas. Qu’est-ce qu’on fait avec la vision de notre production, une des alimentations les plus sûres au monde. Qu’est-ce qu’on fait de la jachère, de nos prairies et de nos élevages demain soumis à IED  » ?

L’invitation – annulée – des Soulèvements de la Terre au grand débat – annulé- a provoqué l’ire des agriculteurs
L’invitation – annulée – des Soulèvements de la Terre au grand débat – annulé- a provoqué l’ire des agriculteurs

Très organisée en amont, la manifestation parisienne sonne comme une douloureuse piqure de rappel pour l’exécutif, lui qui fait montre d’un activisme à tout crin depuis les premières annonces de Gabriel Attal le 26 janvier et les dernières en date du 21 février. A propos d’activisme, la proposition du président de la République d’organiser un « grand débat, franc, direct et sans filtre » le jour d’ouverture du salon mais en y conviant les Soulèvements de la Terre a littéralement excédé les agriculteurs.

Plusieurs centaines d’agriculteurs ont crié leur « ras-le-bol » quelques heures avant l’inauguration du Salon par le président de la République
Plusieurs centaines d’agriculteurs ont crié leur « ras-le-bol » quelques heures avant l’inauguration du Salon par le président de la République

L’Elysée rétropédalera et évoquera une « erreur ». Trop tard. La FNSEA a décliné et l’Elysée a annulé. « On ne peut pas mener de débat avec des gens qui ne respectent pas le cadre de nos productions, de nos territoires et viennent jeter des cocktails molotov au moment où on construit des réserves de substitution, parce que l’eau est un moyen essentiel ».

Pas de grand débat mais un grand salon quand même

Les responsables syndicaux ont bien pris soin de faire le distinguo entre les pouvoirs publics et le public, à qui ils ont hâte de montrer les vertus et qualités des productions agricoles françaises, « les plus sûres au monde ». « Beaucoup de producteurs sont là avec la fierté de vendre leurs produits, de nombreux éleveurs sont là pour présenter les animaux qu’ils préparent depuis des mois, une forme de Graal, sans oublier tous ceux qui présentent leurs produits au Concours général agricole ».

"Nous sommes ici très nombreux, tous différents mais tous importants"

« Depuis des semaines, on explique la fierté et la dignité qui est celle de produire toux ceux qui habitent là derrière, a conclu Arnaud Rousseau, désignant la ville de Paris dans son dos. Nous sommes ici très nombreux, tous différents mais tous importants ».