Zéro glyphosate : 2500 € de crédit d’impôt et 80 millions € en plus pour les agroéquipements verts

Les exploitations faisant l’impasse sur le glyphosate en 2021 ou en 2022 bénéficieront d’un crédit d’impôt de 2.500€. Le gouvernement ajoute en prime 80 millions d'euros aux 135 millions alloués aux agroéquipements permettant de réduire les intrants. L’activation de ce volet du Plan de relance est programmée pour le 4 janvier 2021, via un site de téléprocédure de FranceAgriMer.

Il ne sera pas dit que le président de la République n’aura pas tout tenté pour honorer sa promesse énoncée en novembre 2017, visant à proscrire l’usage du glyphosate en France avant la fin de l’année 2020. Un échec « collectif » a-t-il jugé lors d’une interview au média en ligne Brut le 4 décembre, faisant allusion aux règles de décision européennes, l’UE ayant fixé à fin 2022 le réexamen de la molécule.

Pour inciter davantage d’agriculteurs à faire l’impasse sur l’herbicide, deux leviers financiers viennent d’être activés, dont l’un à l’initiative du Sénat, qui a adopté le 5 décembre un amendement permettant la mise en place d’un crédit d’impôt temporaire d’un montant de 2.500 € pour soutenir les exploitations qui, soit en 2021, soit en 2022, n’utiliseront plus d'herbicide contenant du glyphosate.

Ce coup de pouce fiscal ne sera pas cumulable avec celui accordé aux exploitations qui pourront justifier de la certification HVE (Haute valeur environnementale) en 2021 ou en 2022.

Le ministère de l’Agriculture a par ailleurs décidé d’attribuer 80 millions d'euros supplémentaires au programme de soutien à l’investissement dans les agroéquipements permettant de réduire, optimiser ou substituer l’usage des intrants que sont les produits phytosanitaires, les effluents et les fertilisants. Ce volet du Plan de relance est désormais crédité de 215 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 70 millions d'euros alloués aux matériels contribuant à s’adapter au changement climatique et à améliorer la résilience des exploitations.

« Toute transition a un coût et doit donc être financée »

FranceAgriMer ouvrira un site de téléprocédure à compter du 4 janvier 2021. Le guichet sera ouvert jusqu’au 31 décembre 2022 mais les demandes d’aides, dument constituées, seront traitées selon leur ordre d’arrivée, jusqu'à épuisement des crédits.

« Toute transition a un coût et doit donc être financée », a commenté Julien Denormandie dans un communiqué. Le ministre de l’Agriculture prend en exemple les travaux de l’Inrae  faisant état d’une perte d’excédent brut d’exploitation (EBE) allant jusqu’à 16 % pour des grandes cultures en semis direct, soit un surcoût allant jusqu’à 80 € par hectare. En viticulture, la perte moyenne d’EBE est de 7 %, soit un surcoût moyen de 250 € par hectare.