<p>Le 1<sup>er</sup> f&eacute;vrier dernier, le gouvernement annon&ccedil;ait un plan de sauvegarde de la fili&egrave;re porcine, destin&eacute; &agrave; compenser un effet ciseau de prix &laquo;&nbsp;j<em>amais subi depuis 30 ans</em>&nbsp;&raquo;, avec un prix pay&eacute; au producteur en baisse de 14% sur un an pour une exploitation moyenne et des charges en hausse de 27%. D&rsquo;un montant de 270 millions d&rsquo;euros, le plan de sauvegarde se composait d&rsquo;une aide d&rsquo;urgence jusqu&rsquo;&agrave; 75 millions d&rsquo;euros, sous la forme d&rsquo;un ch&egrave;que &laquo; ciseau de prix porcin &raquo; d&rsquo;un montant de 15 000 euros pour les exploitations porcines en fortes difficult&eacute;s de tr&eacute;sorerie, d&rsquo;une aide de structuration, adoss&eacute;e &agrave; un engagement de contractualisation dans le cadre d&rsquo;Egalim2, d&rsquo;un montant maximum de 175 millions d&rsquo;euros et enfin d&rsquo;un abondement des dispositifs de droit commun de prise en charge des cotisations de la&nbsp;Mutuelle sociale agricole (MSA)&nbsp;jusqu&rsquo;&agrave; 20 millions d&rsquo;euros.</p><h2>Proc&eacute;dure ouverte jusqu&rsquo;au 9 septembre inclus</h2><p>C&rsquo;est proc&eacute;dure que le MSA vient d&rsquo;activer en mettant &agrave; disposition des &eacute;leveurs <a href="https://www.msa.fr/lfp/documents/11566/234345936/Formulaire+Prise+en+charge+Crise+porcine.pdf" target="_blank">le formulaire de demande de prise en charge des cotisations sociales</a>. Le formulaire d&ucirc;ment rempli et les attestations requises doivent &ecirc;tre retourn&eacute;s &agrave; la MSA d&rsquo;ici au 9 septembre. L&rsquo;aide, qui sera notifie&#769;e avant le 31 de&#769;cembre 2022, s&rsquo;appliquera sur les cotisations et contributions sociales le&#769;gales personnelles vise&#769;es par le dispositif de droit commun de prise en charge des cotisations et dues au titre de l&rsquo;anne&#769;e 2022.</p><p>Pour les employeurs de main d&rsquo;&oelig;uvre, la prise en charge pourra e&#769;galement s&rsquo;appliquer a&#768; la part patronale des cotisations sociales (assurances sociales, allocations familiales et accident du travail) dues en 2022.</p>


Dans le cadre du Plan de sauvegarde adopté en février dernier, la demande de prise en charge de cotisations par les exploitants et employeurs de la filière porcine ayant subi des pertes significatives entre le 1er septembre 2021 et le 28 février 2022 est à adresser au plus tard le 9 septembre 2022 à la MSA.

Filière porcine : la procédure de prise en charge des cotisations sociales est ouverte

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<p>M&eacute;t&eacute;o France annonce des temp&eacute;ratures au-dessus des normales et aucun signe global de pr&eacute;cipitations pour les mois &agrave; venir. Les r&eacute;serves d&rsquo;eau vont encore baisser et la tension sur la distribution d&rsquo;eau potable sera plus importante.</p>

<p>Afin d&rsquo;anticiper au mieux cette situation, la FDSEA de la Manche appelle les adh&eacute;rents disposant d&rsquo;un forage ou d&rsquo;un puits &agrave; risque d&rsquo;ass&egrave;chement &agrave; le signaler au 06.74.62.32.86 ou par mail &agrave; <a href="mailto:felmrabet@fdsea50.fr" target="_blank">felmrabet@fdsea50.fr</a>. Les informations recens&eacute;es seront transmises aux syndicats d&rsquo;eau concern&eacute;s afin qu&rsquo;ils pr&eacute;voient une gestion optimale.</p>

<div class="encadre">Lire aussi : <a href="https://www.agriculteur-normand.com/secheresse-les-agriculteurs-face-une-situation-critique" target="_blank">S&eacute;cheresse 2022 : les agriculteurs face &agrave; une &laquo; situation critique &raquo;</a></div>

<p><strong>Sens civique</strong></p>

<p>Finalement, et afin de tout faire pour &eacute;viter la survenue de p&eacute;nuries et de coupures d&rsquo;eau, il est fait appel au sens civique et de la responsabilit&eacute; de chacun dans la ma&icirc;trise de la consommation quotidienne et dans la stricte application des mesures de restriction.</p>

<div class="encadre">Lire aussi : <a href="https://www.agriculteur-normand.com/comment-continuer-nourrir-ses-vaches-laitieres" target="_blank">Comment continuer &agrave; nourrir ses vaches laiti&egrave;res</a></div>

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            <div class="field field--name-image field--type-image field--label-hidden field__item">  <img src="https://www.agriculteur-normand.com/sites/agriculteur-normand/files/styles/normal_size/public/Photo%202_Jean-Michel%20Hamel.JPG?itok=wSYHZSsZ" width="747" height="498" alt="" typeof="foaf:Image" /></div>
      
            <div class="field field--name-field-legende field--type-string field--label-hidden field__item">La FDSEA de la Manche appelle les agriculteurs &agrave; se manifester. </div>
      
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    LM

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Alors que la sécheresse continue de sévir dans toute la France, le reste du mois d'août 2022 ne devrait pas être épargné par les fortes températures. Afin d'anticiper au mieux la situation, la FDSEA de la Manche demande aux agriculteurs bénéficiant d'un forage ou d'un puits de se manifester.

Epuisement des forages privés, manifestez-vous auprès de la FDSEA

<h2>Le profil cultural</h2><p>La m&eacute;thode la plus compl&egrave;te est l&rsquo;observation d&rsquo;un profil cultural&nbsp;: il s&rsquo;agit d&rsquo;ouvrir une fosse perpendiculairement au sens de semis pour observer l&rsquo;agencement et la porosit&eacute; des mottes dans les diff&eacute;rents horizons.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/4/4/6/4666441-1-fre-FR/df9e46fed733-photo1-jpg" alt="" height="236" width="923" /></figure>

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<p>Cette m&eacute;thode permet de comprendre les effets des passages de roue et d&rsquo;outil sur la structure du sol, mais n&eacute;cessite du temps et de l&rsquo;expertise. C&rsquo;est pourquoi des m&eacute;thodes visuelles simplifi&eacute;es, plus faciles &agrave; mettre en &oelig;uvre, ont &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute;es&nbsp;: le mini-profil 3D et les tests &agrave; la b&ecirc;che.</p><h2>Le mini-profil 3D</h2><p>Le mini-profil 3D consiste &agrave; extraire un bloc de sol &agrave; l&rsquo;aide des pales d&rsquo;un chargeur t&eacute;lescopique puis observer la structure. On peut ainsi identifier les horizons, observer la pr&eacute;sence de racines et de fissures, puis la porosit&eacute; des mottes pour &eacute;valuer s&rsquo;il y a des zones tass&eacute;es. M&ecirc;me s&rsquo;il est recommand&eacute; de r&eacute;aliser au moins deux r&eacute;p&eacute;titions dans la parcelle, cette m&eacute;thode est moins destructrice qu&rsquo;un profil cultural, mais n&eacute;cessite de disposer d&rsquo;un chargeur t&eacute;lescopique.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/4/4/6/4666444-1-fre-FR/ba0fa0ae8b5c-photo2-jpg" alt="" height="239" width="941" /></figure>

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<h2>Le test b&ecirc;che</h2><p>Les m&eacute;thodes b&ecirc;ches sont nombreuses&nbsp;; les plus utilis&eacute;es en France sont la m&eacute;thode d&eacute;velopp&eacute;e par l&rsquo;ISARA et la m&eacute;thode internationale VESS. Dans les deux cas, l&rsquo;observation se fait sur une b&ecirc;ch&eacute;e de sol et permet d&rsquo;attribuer une note allant de 1 (structure favorable) &agrave; 5 (structure tr&egrave;s compacte). Les m&eacute;thodes de notation diff&egrave;rent&nbsp;: dans le cas de VESS, il s&rsquo;agit d&rsquo;observer l&rsquo;apparence g&eacute;n&eacute;rale de la b&ecirc;ch&eacute;e et des mottes, d&rsquo;&eacute;valuer la taille des mottes, et de noter la pr&eacute;sence de racines et de porosit&eacute; visible. La m&eacute;thode d&eacute;velopp&eacute;e par l&rsquo;ISARA consiste &agrave; observer comment la b&ecirc;ch&eacute;e se fissure, puis &agrave; trier les mottes en fonction de leur niveau de porosit&eacute; pour obtenir la note finale.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/4/4/6/4666447-1-fre-FR/516f15d3cacb-photo3-jpg" alt="" height="234" width="918" /></figure>

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<h2>La p&eacute;n&eacute;trom&eacute;trie</h2><p>En compl&eacute;ment de ces m&eacute;thodes visuelles, la mesure de la r&eacute;sistance &agrave; la p&eacute;n&eacute;tration &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;une tige p&eacute;n&eacute;trom&eacute;trique permet de g&eacute;n&eacute;raliser le diagnostic. Dans ce cas, il n&rsquo;y a pas d&rsquo;observation directe du sol : il s&rsquo;agit d&rsquo;enfoncer une tige dans le sol pour sentir ou mesurer la r&eacute;sistance de celui-ci. Plus le sol est tass&eacute;, plus la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;enfoncement de la tige est importante, ce qui permet de d&eacute;tecter la pr&eacute;sence d&rsquo;horizons tass&eacute;s. Cependant, le diagnostic n&rsquo;est pas toujours &eacute;vident car la r&eacute;sistance d&eacute;pend aussi de l&rsquo;humidit&eacute; du sol et de sa texture. Il est donc conseill&eacute; d&rsquo;utiliser cette m&eacute;thode lorsque le sol est compl&egrave;tement r&eacute;humect&eacute; sur toute son &eacute;paisseur, et de compl&eacute;ter ce diagnostic par une observation visuelle. C&rsquo;est un bon moyen de v&eacute;rifier facilement si les observations r&eacute;alis&eacute;es en un point de la parcelle sont g&eacute;n&eacute;ralisables autour.</p><p>En savoir plus sur&nbsp;<a href="http://www.agro-transfert-rt.org/wp-content/uploads/2018/08/Guide-compl%C3%A9mentarit%C3%A9-des-m%C3%A9thodes-de-diagnostic-web-2018.pdf" target="_blank">la compl&eacute;mentarit&eacute; des m&eacute;thodes</a>.</p><p>Ces trois derni&egrave;res m&eacute;thodes peuvent &ecirc;tre mise en &oelig;uvre facilement et rapidement par les agriculteurs et les conseillers &agrave; l&rsquo;interculture. Elles sont aussi pertinentes en culture pour diagnostiquer des probl&egrave;mes de fertilit&eacute;, comme on l&rsquo;observe actuellement dans certaines parcelles de ma&iuml;s o&ugrave; la pr&eacute;paration du lit de semence s&rsquo;est faite en conditions humides.</p><p><a href="https://www.arvalis-infos.fr/comment-diagnostiquer-un-sol-tasse--@/view-32828-arvarticle.html" target="_blank">Lire la suite de l&rsquo;article ici</a></p>


Pour vérifier la structure d'un sol avant toute action corrective, plusieurs outils et méthodes permettent d'évaluer s’il y a des tassements, à quelle profondeur et de quelle intensité.

Quatre méthodes pour diagnostiquer l'état structural du sol

<p>&laquo;&nbsp;<em>Les services de l'&Eacute;tat (direction d&eacute;partementale de la protection des populations) de l'Ain ont mis en &eacute;vidence un foyer d'influenza aviaire d&ucirc; &agrave; une souche du virus H5N1 dans un &eacute;levage de canard situ&eacute; &agrave; Saint-Nizier-le-D&eacute;sert</em>&nbsp;&raquo;, a indiqu&eacute; l'administration pr&eacute;fectorale dans un communiqu&eacute;. &laquo;&nbsp;<em>L'ensemble des canards de l'&eacute;levage a &eacute;t&eacute; abattu, soit 10.600 canards&nbsp;</em>&raquo;, a-t-elle poursuivi.<br>La suspicion d'infection fait suite &agrave; un constat de mortalit&eacute;s anormales parmi les canards de l'&eacute;levage et une enqu&ecirc;te &eacute;pid&eacute;miologique est en cours pour conna&icirc;tre l'origine de la contamination.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/influenza-aviaire-2022-2023-le-nouveau-plan-d-action-du-ministere" target="_blank" title="">Influenza aviaire 2022-2023&nbsp;: le nouveau plan du minist&egrave;re</a>
</aside>
<p>Conform&eacute;ment aux r&egrave;gles de gestion sanitaire, le foyer a &eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;<em>d&eacute;peupl&eacute;</em>&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;<em>d&eacute;sinfect&eacute;</em>&nbsp;&raquo;. Une zone de protection (3 km autour du foyer) et une zone de surveillance et de lutte (10 km autour du foyer) ont &eacute;t&eacute; prises conform&eacute;ment &agrave; la r&eacute;glementation, a soulign&eacute; la pr&eacute;fecture. &laquo;&nbsp;<em>Afin de ma&icirc;triser le risque de diffusion du virus, les mouvements de volaille sont interdits dans ces zones o&ugrave; des mesures sanitaires strictes doivent &ecirc;tre observ&eacute;es</em>&nbsp;&raquo; dans les communes concern&eacute;es.</p><p>La pr&eacute;fecture de l'Ain a assur&eacute; que les services de l'&Eacute;tat sont mobilis&eacute;s aux c&ocirc;t&eacute;s de l'&eacute;leveur qui sera indemnis&eacute; des pertes subies. Les services de l'&Eacute;tat &laquo;&nbsp;<em>appellent l'ensemble des fili&egrave;res professionnelles, les chasseurs et les particuliers d&eacute;tenteurs de basses-cours &agrave; respecter strictement les mesures de protection contre l'influenza aviaire et &agrave; d&eacute;clarer sans d&eacute;lai toute suspicion dont les mortalit&eacute;s anormales en &eacute;levage</em>&nbsp;&raquo;, a conclu la pr&eacute;fecture.</p><h2>Quatre foyers en &eacute;levage en un mois</h2><p>Le foyer d&rsquo;influenza aviaire hautement pathog&egrave;ne (IAHP) de l&rsquo;Ain est le quatri&egrave;me foyer d&eacute;tect&eacute; en &eacute;levage en un mois, avec ceux de la Manche et de la Somme fin juillet puis du Morbihan le 17 ao&ucirc;t. Bien que le niveau de risque soit revenu r&eacute;glementairement au niveau n&eacute;gligeable depuis le 8 juin, la contamination de l&rsquo;environnement reste &eacute;lev&eacute;e dans&nbsp;les d&eacute;partements c&ocirc;tiers des Hauts-de-France, de Normandie et de Bretagne, o&ugrave; sont observ&eacute;es les mortalit&eacute;s d&rsquo;oiseaux sauvages. &laquo;&nbsp;<em>La diffusion de cette contamination et le risque d&rsquo;introduction du virus dans les &eacute;levages de volailles peut survenir &agrave; la faveur de mouvements de d&eacute;cantonnement de populations d&rsquo;oiseaux sauvages</em>&nbsp;&raquo;, souligne le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, pour qui la situation est &laquo;&nbsp;<em>exceptionnelle</em>&nbsp;&raquo; de par son ampleur et la p&eacute;riode o&ugrave; les d&eacute;tections ont cours.</p><p>Cette augmentation de cas d&rsquo;IAHP dans la faune sauvage s&rsquo;&eacute;tend aux autres pays de l&rsquo;Union europ&eacute;enne, cas essentiellement regroup&eacute;s au niveau du littoral.</p>


10.600 canards ont été abattus après qu'un foyer de grippe aviaire a été déclaré dans un élevage de l'Ain, a annoncé dimanche à l'AFP la préfecture de l'Ain. C’est le quatrième foyer en élevage en un mois, après des cas confirmés dans la Manche, dans la Somme et dans le Morbihan.

Un foyer de grippe aviaire dans l'Ain, 10.600 canards abattus

<p class="Standard">Quand ils se sont install&eacute;s sur une exploitation c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re &agrave; Givenchy en Goelle, dans le Pas-de-Calais, Laurent Devochelle et Mathilde Cl&eacute;ment ont pris la d&eacute;cision d&rsquo;opter pour la double activit&eacute;, un statut qu&rsquo;ils connaissent bien pour avoir vu leurs parents respectifs le pratiquer durant leur carri&egrave;re professionnelle. Martine Cl&eacute;ment, la m&egrave;re de Mathilde, est elle-m&ecirc;me toujours double-active et associ&eacute;e au sein d&rsquo;une SCEA avec le jeune couple.</p><p class="Standard">Lorsqu&rsquo;ils ne travaillent pas sur la ferme, Laurent Devochelle et Mathilde Cl&eacute;ment sont tous les deux conseillers &agrave; la chambre d&rsquo;agriculture des Haut-de-France o&ugrave; ils se sont rencontr&eacute;s. Les deux nordistes ont r&eacute;fl&eacute;chi leur syst&egrave;me de culture afin qu&rsquo;il soit compatible avec leur second m&eacute;tier. <em>&laquo;&nbsp;Nous avons instaur&eacute; une cl&eacute; de r&eacute;partition de 10 hectares par culture. C&rsquo;est la surface qui convient le mieux pour r&eacute;aliser un traitement avec le pulv&eacute;risateur de 3000 litres avant de commencer ma journ&eacute;e de conseiller &agrave; la chambre. Initialement, j&rsquo;&eacute;tais parti sur une r&eacute;partition de 15 hectares, mais au moindre retard pris dans la mise en route et le remplissage du pulv&eacute;risateur, j&rsquo;&eacute;tais trop court pour finir&nbsp;&raquo;,</em> explique Laurent Devochelle.</p><p class="Standard">Au-del&agrave; des traitements matinaux, il consacre un week-end sur trois aux travaux de l&rsquo;exploitation agricole. <em>&laquo;&nbsp;La cl&eacute; de r&eacute;partition de 10 hectares me permet &eacute;galement de semer une culture sur un week-end, sachant que j&rsquo;ai une aide familiale via mon beau-p&egrave;re pour la pr&eacute;paration du sol&nbsp;&raquo;,</em> explique le nordiste. Il lui arrive &eacute;galement de poser des jours pour les semis. <em>&laquo;&nbsp;Les agriculteurs que je conseille sont aussi aux champs ces jours-l&agrave;, donc ils n&rsquo;ont pas besoin de moi &agrave; ce moment-l&agrave;&nbsp;&raquo;,</em> souligne-t-il.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/7/0/8/4628078-1-fre-FR/950d34aba41d-img-1242-jpg" alt="" height="666" width="1000" /><figcaption>R&eacute;partir son assolement avec une cl&eacute; de 10 hectares permet &agrave; Laurent Devochelle de traiter l&rsquo;ensemble d&rsquo;une culture le matin avant d&rsquo;entamer son m&eacute;tier de conseiller en production v&eacute;g&eacute;tale. &copy;TD</figcaption></figure>

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<h2 class="Standard">D&eacute;veloppement d&rsquo;une activit&eacute; Agrikolis</h2><p class="Standard">De son c&ocirc;t&eacute;, Mathilde Cl&eacute;ment estime le temps qu&rsquo;elle passe sur la gestion administrative de l&rsquo;exploitation &agrave; deux heures par semaine. Elle a &eacute;galement d&eacute;velopp&eacute; une activit&eacute; de diversification avec le service Agrikolis. Ce qui lui fait dire qu&rsquo;elle est <em>&laquo;&nbsp;pluri-active plut&ocirc;t que double-active&nbsp;&raquo;.</em> <em>&laquo;&nbsp;Pour moi, cela repr&eacute;sente le fait que j&rsquo;ai plusieurs activit&eacute;s, que ce soit sur la ferme ou en dehors&nbsp;&raquo;,</em> commente-t-elle. L&rsquo;exploitante y consacre cinq &agrave; six heures par semaine. <em>&laquo;&nbsp;Il y a la livraison le lundi matin qu&rsquo;il faut d&eacute;charger du camion et quatre permanences dans la semaine, dont trois soir&eacute;es et le samedi matin&nbsp;&raquo;</em>, d&eacute;taille-t-elle. Le camion de livraison a la consigne d&rsquo;arriver t&ocirc;t le matin afin que le d&eacute;chargement soit fait avant l&rsquo;heure d&rsquo;embauche &agrave; la chambre d&rsquo;agriculture. <em>&laquo;&nbsp;Si jamais il devait &ecirc;tre en retard, j&rsquo;ai la chance d&rsquo;avoir mes parents qui peuvent prendre le relais&nbsp;&raquo;,</em> reconna&icirc;t-elle.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/8/0/8/4628081-1-fre-FR/ca4f35eed380-img-1253-jpg" alt="" height="666" width="1000" /><figcaption>Tous les lundi matin, Mathilde Cl&eacute;ment d&eacute;charge les colis que viendront chercher les particuliers dans la semaine. &copy; TD</figcaption></figure>

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<h2 class="Standard">Encore en p&eacute;riode de rodage</h2><p class="Standard">Si cette gestion th&eacute;orique de l&rsquo;emploi du temps semble id&eacute;ale, elle n&eacute;cessite des ajustements constants pour trouver un vrai &eacute;quilibre dans la pratique. <em>&laquo;&nbsp;Nous sommes encore en phase d&rsquo;installation, le premier dossier PAC a &eacute;t&eacute; particuli&egrave;rement compliqu&eacute; et long, mais &ccedil;a devrait &ecirc;tre plus simple pour les prochains&nbsp;&raquo;</em>, assure le producteur du Pas-de-Calais. La rotation en elle-m&ecirc;me est en transition pour atteindre le sch&eacute;ma id&eacute;al de 10 hectares par culture. <em>&laquo;&nbsp;Mais pour l&rsquo;instant, les cultures ne sont pas aussi bien r&eacute;parties. Cette ann&eacute;e j&rsquo;ai sem&eacute; 18 hectares de betteraves, associ&eacute; &agrave; un probl&egrave;me &eacute;lectrique sur le tracteur, &ccedil;a a g&eacute;n&eacute;r&eacute; un goulot d&rsquo;&eacute;tranglement au printemps que je commence seulement &agrave; r&eacute;sorber d&eacute;but juillet&nbsp;&raquo;</em>, regrette-t-il. Autre point d&rsquo;am&eacute;lioration, l&rsquo;exploitant d&eacute;veloppe l&rsquo;agriculture de conservation des sols sur ses terres. Il compte sur l&rsquo;am&eacute;lioration de la qualit&eacute; des sols et la simplification des pratiques culturales pour diminuer la charge de travail globale.</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><h3 class="Standard">Pas de pommes de terre</h3><p class="Standard">La SAU de l&rsquo;exploitation comprend 83 ha, en majorit&eacute; en limon profond. L&rsquo;assolement th&eacute;orique se r&eacute;partit sur 30 ha de bl&eacute; tendre, 10 ha de betterave, 10 ha de chicor&eacute;e, 10 ha de ma&iuml;s, 10 ha de pois et 10 ha de colza. <em>&laquo;&nbsp;Nous avons fait le choix de ne pas faire de pomme de terre. C&rsquo;est une culture trop compliqu&eacute;e &agrave; g&eacute;rer en tant que double-actif&nbsp;&raquo;,</em> rapporte Mathilde Cl&eacute;ment.</p></td></tr></tbody></table><h2 class="Standard">Des professions qui s&rsquo;enrichissent mutuellement</h2><p class="Standard">C&rsquo;est par son m&eacute;tier de conseill&egrave;re en d&eacute;veloppement local, qui repose en grande partie sur les relations avec les collectivit&eacute;s, que Mathilde Cl&eacute;ment a eu l&rsquo;id&eacute;e de lancer une activit&eacute; Agrikolis. <em>&laquo;&nbsp;J&rsquo;ai rencontr&eacute; le directeur lors d&rsquo;un forum o&ugrave; j&rsquo;&eacute;tais pr&eacute;sente pour la chambre d&rsquo;agriculture&nbsp;&raquo;, </em>explique-t-elle. &Agrave; l&rsquo;inverse, devenir exploitante lui a permis d&rsquo;appr&eacute;hender de mani&egrave;re encore plus r&eacute;elle les probl&eacute;matiques des agriculteurs au quotidien. <em>&laquo;&nbsp;Cela me permet de les retranscrire de mani&egrave;re tr&egrave;s pr&eacute;cise dans mes &eacute;changes avec les collectivit&eacute;s territoriales dans le cadre de mon m&eacute;tier de conseill&egrave;re&nbsp;&raquo;</em>, se f&eacute;licite la jeune install&eacute;e.</p><p class="Standard">Le constat est le m&ecirc;me pour Laurent Devochelle. Son poste de conseiller en cultures v&eacute;g&eacute;tales lui permet de s&rsquo;enrichir des exp&eacute;riences de la cinquantaine d&rsquo;agriculteurs qui constitue le noyau dur du Geda qu&rsquo;il anime. <em>&laquo;&nbsp;&Agrave; l&rsquo;inverse, ce que je fais sur l&rsquo;exploitation me permet de prendre du recul et d&rsquo;avoir les id&eacute;es claires pour amener de la contradiction aux adh&eacute;rents qui me le demandent&nbsp;&raquo;, </em>affirme-t-il. D&rsquo;une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, le couple estime que la gestion des deux professions en parall&egrave;le leur permet de garder une dynamique de d&eacute;veloppement constante sur l&rsquo;exploitation.</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><p>Tous les articles de la s&eacute;rie :</p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/j-ai-2h30-de-train-pour-aller-sur-ma-ferme">&laquo; J&rsquo;ai 2h30 de train pour aller sur ma ferme &raquo;</a></p><p><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/un-travail-de-nuit-pour-s-installer">Un travail de nuit pour s'installer</a></p></td></tr></tbody></table>


Série d’été « Ils s’organisent pour mener une double activité » (3/4). Dans le nord de la France, Laurent Devochelle et Mathilde Clément se sont installés avec un statut de double-actif. Toute l’organisation de la ferme est réfléchie pour gérer de front leurs métiers salariés et la gestion des cultures.

Objectif : 10 hectares par culture pour optimiser les traitements

<p>&laquo;&nbsp;<em>Les derniers pr&eacute;l&egrave;vements, &agrave; date, confirment la d&eacute;gradation historique des rendements nationaux d&rsquo;au moins -20% par rapport &agrave; la moyenne des vingt derni&egrave;res ann&eacute;es, soit 1,5 million de tonnes perdues, l'&eacute;quivalent de 40 000 ha. Cette perte moyenne pourrait m&ecirc;me atteindre &agrave; minima -30% pour les pommes de terre non-irrigu&eacute;es, avec des extr&ecirc;mes d&eacute;j&agrave; relev&eacute;s &agrave; -50%</em>&nbsp;&raquo;. Tel est le cri d&rsquo;alarme lanc&eacute; par les producteurs de pommes de terre. Si la campagne avait bien commenc&eacute;, &agrave; la faveur de conditions m&eacute;t&eacute;o propices,&nbsp;les chaleurs extr&ecirc;mes corr&eacute;l&eacute;es &agrave; la s&eacute;cheresse &laquo;&nbsp;<em>ont litt&eacute;ralement stopp&eacute; le d&eacute;veloppement des tubercules. Ni les pr&eacute;cipitations, ni la douceur des temp&eacute;ratures &agrave; venir ne pourront maintenant inverser cette tendance</em>&nbsp;&raquo;, pr&eacute;vient l&rsquo;UNPT.</p><h2>Des restrictions d&rsquo;irrigation p&eacute;nalisantes, mais aussi la chaleur</h2><p>Comme d&rsquo;autres cultures irrigu&eacute;es, la pomme de terre a fait les frais des restrictions &agrave; l&rsquo;irrigation d&eacute;cr&eacute;t&eacute;es par arr&ecirc;t&eacute; pr&eacute;fectoral. &laquo;&nbsp;<em>L&rsquo;impact est tr&egrave;s variable d&rsquo;un bassin &agrave; l&rsquo;autre</em>, d&eacute;clare Lo&iuml;c Le Meur, charg&eacute; de mission des affaires techniques et &eacute;conomiques &agrave; l&rsquo;UNPT. <em>Dans certaines zones, les arr&ecirc;t&eacute;s sont intervenus tr&egrave;s t&ocirc;t. Les producteurs sont aussi aux prises avec des politiques de quota dans certains d&eacute;partements. Le pilotage de l&rsquo;irrigation n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; ais&eacute;. Si l&rsquo;on avait su qu&rsquo;il allait falloir composer avec peu d&rsquo;eau, les irrigants auraient sans doute g&eacute;r&eacute; de mani&egrave;re diff&eacute;rente. Au-del&agrave; du manque d&rsquo;eau, la chaleur extr&ecirc;me semble avoir pos&eacute; des probl&egrave;mes pr&eacute;alables. Nous attendons des &eacute;claircissements de la part des experts en physiologie, car avec la r&eacute;currence des &eacute;v&egrave;nements de ce type-l&agrave;, il ne faudra pas se tromper de r&eacute;ponse&nbsp;</em>&raquo;.</p><h2>Appel aux acteurs &eacute;conomiques et &agrave; l&rsquo;Etat</h2><p>Les producteurs, et particuli&egrave;rement ceux livrant &agrave; l&rsquo;industrie et aux f&eacute;culeries, s&rsquo;attendent &agrave; une ann&eacute;e &laquo; noire &raquo; et se pr&eacute;parent &agrave; essuyer de tr&egrave;s importantes pertes financi&egrave;res pouvant se chiffrer, selon les premi&egrave;res estimations de l&rsquo;UNPT, &laquo;&nbsp;<em>&agrave; plus de 200 millions d&rsquo;euros pour la production</em>&nbsp;&raquo;. L&rsquo;UNPT appelle d&egrave;s &agrave; pr&eacute;sent &agrave; &laquo;&nbsp;<em>la revalorisation des prix pay&eacute;s aux producteurs et une meilleure r&eacute;partition de la valeur ajout&eacute;e notamment avec la grande distribution, &agrave; l&rsquo;assouplissement contractuel des volumes engag&eacute;s non livr&eacute;s par les producteurs et &agrave; l&rsquo;amorce rapide d&rsquo;une r&eacute;flexion sur la mise en place d&rsquo;un dispositif d&rsquo;aide d&rsquo;Etat exceptionnel visant &agrave; soutenir financi&egrave;rement les producteurs et les inciter &agrave; poursuivre cette production</em>&nbsp;&raquo;.</p><h2>R&eacute;union d&rsquo;urgence</h2><p>Tr&egrave;s peu nombreux &agrave; y recourir, les producteurs de pommes de terre ne pourront pas compter sur l&rsquo;assurance r&eacute;colte. &laquo;&nbsp;<em>On attend de ce qui pourra &eacute;merger du Varenne de l&rsquo;eau et des nouveaux m&eacute;canismes d&rsquo;imbrication des parties publiques et priv&eacute;es&nbsp;</em>&raquo;, indique Lo&iuml;c Le Meur&nbsp;.</p><div class="citation">
    <span>"Les producteurs ne prendront pas seuls la responsabilit&eacute; des pertes exceptionnelles engendr&eacute;es par cet &eacute;pisode climatique hors norme"</span>
</div>
<p>L&rsquo;UNPT demande une r&eacute;union d&rsquo;urgence aupr&egrave;s du ministre de l&rsquo;Agriculture afin de faire le point sur la situation fili&egrave;re par fili&egrave;re (frais, industrie, f&eacute;cule) et &laquo;&nbsp;<em>engager les premi&egrave;res mesures de court et moyen terme qui permettront &agrave; la France de conserver son rang de premier exportateur mondial de pommes de terre, un rang strat&eacute;gique pour la d&eacute;fense de la souverainet&eacute; alimentaire nationale et europ&eacute;enne</em> (...). <em>Les producteurs ne prendront pas seuls la responsabilit&eacute; des pertes exceptionnelles engendr&eacute;es par cet &eacute;pisode climatique hors norme</em>&nbsp;&raquo;, avertit l&rsquo;UNPT.</p><p>Selon l&rsquo;UNPT, les emblavements en pommes de terre de conservation s&rsquo;&eacute;l&egrave;veraient &agrave; 152 520 ha en 2022 contre 151 040 ha en 2021, soit une hausse de 1,0 %.</p>


Face à ce qui s’annonce comme l’année la plus « noire » depuis 2000, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) en appelle aux acteurs économiques et à l’Etat pour compenser un préjudice estimé à 200 millions d’euros dû aux chaleurs extrêmes et à la sécheresse.

La production de pommes de terre en chute de 20%, selon l’UNPT

<p>Qui fournit 1,1 milliard de repas par an &agrave; 2,78 euros le co&ucirc;t mati&egrave;re pour une entr&eacute;e, un plat, un produit laitier et/ou dessert&nbsp;? La restauration scolaire. Selon le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, environ 75% des 12,9 millions d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves mangent au moins une fois par semaine dans l&rsquo;une des 100 000 cantines scolaires, et 60% y mangent au moins quatre fois par semaine. Et selon une enqu&ecirc;te de l&rsquo;Association des maires de France (AMF) r&eacute;alis&eacute;e en 2020, le co&ucirc;t moyen global d&rsquo;un repas s&rsquo;&eacute;tablit &agrave; 7,63 euros, avec comme premi&egrave;res composantes le co&ucirc;t du personnel (3,46 euros), l&rsquo;achat de denr&eacute;es alimentaires (2,78 euros) et les charges d&rsquo;exploitation (1,16 euros).</p><h2>Qui paie la cantine&nbsp;?</h2><p>A quelques jours de la rentr&eacute;e scolaire, les entreprises de restauration collective, qui g&egrave;rent 40% des cantines scolaires (contre 60% g&eacute;r&eacute;es en direct par les collectivit&eacute;s), r&eacute;clament une hausse de 7% de leurs prestations, s&rsquo;alignant de fait sur la hausse des prix &agrave; la consommation, de 6,1% sur un an selon l&rsquo;Insee. La balle est dans le camp des collectivit&eacute;s qui, pour les deux tiers d&rsquo;entre elles, supportent plus de 50% du co&ucirc;t de la cantine, le solde &eacute;tant abond&eacute; par les familles et dans une moindre mesure par la Caf et l&rsquo;Etat. La cantine scolaire fait largement l&rsquo;objet d&rsquo;une tarification sociale. Si elle permet de garantir &agrave; tous les &eacute;l&egrave;ves (ou presque) l&rsquo;acc&egrave;s, plus que l&eacute;gitime, &agrave; des repas complets, sains et &eacute;quilibr&eacute;s, elle ne participe pas &agrave; inculquer la &laquo;&nbsp;vraie&nbsp;&raquo; valeur de l&rsquo;alimentation. Et qui en paie le prix&nbsp;depuis des d&eacute;cennies ? Les agriculteurs, sous-r&eacute;mun&eacute;r&eacute;s.</p><h2>L&rsquo;&eacute;chec du ch&egrave;que alimentaire</h2><p>Depuis 2018 et la loi Egalim, l&rsquo;Etat essaie de corriger le tir. Effectifs depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2022 dans la restauration collective publique, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-restauration-collective-monte-en-gamme-sous-l-effet-des-lois-egalim-et-climat" target="_blank">les seuils de 50% de produits durables et de qualit&eacute;, dont 20% de produits bio, seront &eacute;tendus &agrave; la restauration collective priv&eacute;e en 2024</a>. Depuis le 1<sup>er</sup> mars 2022, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-etiquetage-de-l-origine-generalise-a-toutes-les-viandes-servies-dans-les-cantines-et-restaurants" target="_blank">toute la restauration collective a l&rsquo;obligation d&rsquo;afficher l&rsquo;origine de toutes les viandes</a>, et plus seulement du b&oelig;uf, histoire de contrarier les 50% de viande d&rsquo;import, aux standards parfois douteux, et qui gavent nos cantines.&nbsp;Malheureusement, ces avanc&eacute;es sont annihil&eacute;es par l&rsquo;inflation galopante, que la grande distribution grand chevalier blanc d&eacute;joue &agrave; coups de boucliers tarifaires, au m&eacute;pris de la hausse des co&ucirc;ts subie par la production, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/secheresse-pour-les-eleveurs-de-ruminants-le-compte-n-y-est-pas" target="_blank">au moment o&ugrave; la s&eacute;cheresse risque de rendre exsangues de tr&egrave;s nombreuses exploitations</a>.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/cheque-alimentaire-3-3-nous-producteurs-on-ne-sait-plus-faire-avec-une-alimentation-au-rabais" target="_blank" title="">Ch&egrave;que alimentaire (3/3) : &laquo; Nous producteurs, on ne sait plus faire avec une alimentation au rabais &raquo;</a>
</aside>
<p>Quant &agrave; l&rsquo;Etat, il apporte son obole &agrave; travers la Loi sur le pouvoir d&rsquo;achat et ses dotations aux collectivit&eacute;s (568 millions d&rsquo;euros) et son aide exceptionnelle de solidarit&eacute; aux m&eacute;nages (150&euro; par foyer + 50&euro; par enfant), laquelle se substitue au ch&egrave;que alimentaire, perdu en rase campagne &eacute;lectorale. Dommage. Le ch&egrave;que alimentaire aurait eu la vertu de retirer une arme &agrave; la guerre des prix et de participer &agrave; reconnecter l&rsquo;agriculture et la soci&eacute;t&eacute;. Une sorte de &laquo;&nbsp;fork to farm&nbsp;&raquo; pour changer du &laquo;&nbsp;farm to fork&nbsp;&raquo;, la strat&eacute;gie europ&eacute;enne de&nbsp;&laquo;&nbsp;la ferme &agrave; la fourchette&nbsp;&raquo;.</p><p>A l&rsquo;occasion du Conseil des ministres &ndash; de rentr&eacute;e -, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique a pr&eacute;par&eacute; les esprits &agrave; &laquo; la fin de l&rsquo;abondance, la fin de l&rsquo;&eacute;vidence, la fin de l&rsquo;insouciance &raquo;. Reste la providence.</p>


[Edito] Portée notamment par la loi Egalim, la montée en gamme de la restauration collective est percutée de plein fouet par la hausse des prix des produits alimentaires. La fin de la dépréciation de l’alimentation n’est pas pour demain. Après « farm to fork », à quand « fork to farm » ?

Ma cantine va craquer ou l’impossible montée en gamme

<p>Jusqu&rsquo;&agrave; son dernier souffle, programm&eacute; le 1<sup>er</sup> janvier 2023 avec <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/ce-que-contient-la-loi-sur-l-assurance-recolte" target="_blank">avec l&rsquo;instauration du nouveau dispositif de gestion des risques climatiques</a>, le r&eacute;gime des calamit&eacute;s agricoles aura subi des coups de butoir. Le dernier en date est l&rsquo;&oelig;uvre des associations sp&eacute;cialis&eacute;es d&rsquo;&eacute;levages de ruminants. R&eacute;gissant au premier train de mesures annonc&eacute;es le 22 ao&ucirc;t dernier par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, FNB, FNEC, FNO et FNPL r&eacute;clament le d&eacute;plafonnement des seuils entourant le r&eacute;gime des calamit&eacute;s agricoles. &laquo;&nbsp;<em>Le seuil de 13% de baisse de chiffre d&rsquo;affaires a&#768; d&eacute;montrer doit &ecirc;tre abaisse&#769; et celui de 28% de pertes indemnis&eacute;es doit e&#770;tre tre&#768;s fortement augmente&#769;</em>&nbsp;&raquo;, demandent-elles dans un communiqu&eacute;.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/secheresse-les-premieres-mesures-d-urgence" target="_blank" title="">S&eacute;cheresse&nbsp;: les premi&egrave;res mesures d&rsquo;urgence</a>
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<p>L&rsquo;activation du r&eacute;gime des calamit&eacute;s agricoles, auquel les prairies sont &eacute;ligibles, figure en bonne place des mesures minist&eacute;rielles, aux c&ocirc;t&eacute;s des d&eacute;gr&egrave;vements de Taxe fonci&egrave;res sur le foncier non b&acirc;ti (TNFB) ou encore du rel&egrave;vement des avances des aides Pac vers&eacute;s le 16 octobre, pour &laquo;&nbsp;<em>un montant de 1,5 milliard d&rsquo;euros</em>&nbsp;&raquo;, avait pr&eacute;cis&eacute; le ministre de l&rsquo;Agriculture.</p><p>Marc Fesneau avait par ailleurs &eacute;voqu&eacute; le renfort &laquo;&nbsp;<em>d&rsquo;autres dispositifs dans les semaines qui viennent, au gr&eacute; de ce que sera la bilan final&nbsp;</em>&raquo;, soulignant &laquo;&nbsp;<em>un risque de d&eacute;capitalisation&nbsp;devant nous</em>&nbsp;&raquo; et le manque de &laquo;&nbsp;<em>disponibilit&eacute;&#769; en fourrage et alimentation animale pour l&rsquo;hiver</em>&nbsp;&raquo;.</p><div class="citation">
    <span>"Ce sont 2 a&#768; 4 milliards d&rsquo;euros dont auront besoin les &eacute;leveurs pour compenser la perte de production et les achats futurs d&rsquo;alimentation"</span>
</div>
<p>La FNB, la FNEC, la FNO et la FNPL ne souhaitent pas plus attendre et r&eacute;clament d&rsquo;ores-et-d&eacute;j&agrave; d&rsquo;autres gages, &laquo;&nbsp;<em>notre pays a de&#769;ja&#768; perdu 24% de ses e&#769;leveurs de bovins, d&rsquo;ovins et de caprins, depuis dix ans</em>&nbsp;&raquo;, font-elles savoir.&nbsp;&laquo;&nbsp;<em>Ce sont 2 a&#768; 4 milliards d&rsquo;euros dont auront besoin les e&#769;leveurs pour compenser la perte de production et les achats futurs d&rsquo;alimentation lie&#769;s a&#768; la destruction de prairies et de cultures fourrage&#768;res</em>&nbsp;&raquo;.</p><h2>R&eacute;actions de la FNSEA et de la CR</h2><p>&laquo;&nbsp;<em>Faire face &agrave; l'urgence de la situation est indispensable, mais insuffisant, tant se fait sentir le besoin de mesures de fond&nbsp;</em>&raquo;, avait r&eacute;agi la FNSEA aux annonces minist&eacute;rielles, &eacute;voquant notamment la mise en &oelig;uvre &laquo;&nbsp;<em>de tous les moyens pour aboutir &agrave; la r&eacute;alisation effective d'ouvrages de stockage&nbsp;d&rsquo;eau</em> &raquo; ou encore la r&eacute;forme l&rsquo;assurance r&eacute;colte. &laquo;&nbsp;<em>Des crit&egrave;res fix&eacute;s au d&eacute;marrage d&eacute;pendra la r&eacute;ussite ou non de la r&eacute;forme de la politique de gestion des risques&nbsp;</em>&raquo;, avertit&nbsp;la FNSEA.</p><p>De son c&ocirc;t&eacute;, la Coordination rurale d&eacute;nonce&nbsp;des &laquo;&nbsp;<em>mesurettes</em>&nbsp;&raquo;, regrettant le simple report du paiement des cotisations sociales et non &laquo;&nbsp;<em>l&rsquo;exon&eacute;ration totale&nbsp;</em>&raquo;. &laquo;&nbsp;<em>Pour pouvoir les payer l&rsquo;ann&eacute;e prochaine, il va falloir que les revenus agricoles augmentent de fa&ccedil;on significative</em>&nbsp;&raquo;, revendique le syndicat.</p>


Face à « l’état d’urgence absolue » engendré par l’épisode de sécheresse « historique », FNB, FNEC, FNO et FNPL demandent le déplafonnement des seuils des taux de pertes physiques et financières fixés dans le régime des calamités agricoles. Les quatre organisations évaluent entre 2 à 4 milliards d’euros l’impact de la sécheresse pour les éleveurs.

Sécheresse : pour les éleveurs de ruminants, le compte n’y est pas

<p>L&rsquo;acheminement vers la Pologne, l&rsquo;Espagne ou encore l&rsquo;Italie des 9300 tonnes de big-bags collect&eacute;s (en 2021) par Adivalor va bient&ocirc;t prendre fin. A compter de 2023, les big-bags g&eacute;n&eacute;r&eacute;s par l&rsquo;utilisation des semences et des engrais prendront la direction de Gisors (Eure), o&ugrave; une usine de recyclage entrera en service au mois de juin. D&egrave;s 2024, &agrave; pleine charge, l&rsquo;usine sera en mesure de traiter l&rsquo;int&eacute;gralit&eacute; des big-bags usag&eacute;s et collect&eacute;s en France.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/finie-la-mise-en-decharge-des-films-de-paillage-maraicher" target="_blank" title="">Finie la mise en d&eacute;charge des films de paillage maraicher</a>
</aside>
<h2>Un investissement de 10 millions d'euros</h2><p>Cette nouvelle unit&eacute; de recyclage est port&eacute;e par la soci&eacute;t&eacute; Novus, qui a consenti un investissement de 10 millions d&rsquo;euros. Le projet b&eacute;n&eacute;ficie &eacute;galement des financements et d&rsquo;un pr&ecirc;t de la BPI dans le cadre du plan &laquo; France Relance &raquo;. Il est &eacute;galement soutenu par les metteurs en marche&#769; d&rsquo;engrais et de semences, repre&#769;sente&#769;s respectivement par la socie&#769;te&#769; Soveea (*) et l&rsquo;association Ares (**), actionnaires d&rsquo;Adivalor et qui se sont engage&#769;s &agrave; garantir la capacite&#769; de l&rsquo;e&#769;co-organisme a&#768; approvisionner l&rsquo;usine.</p><p style="text-align:justify;">A base de polypropyl&egrave;ne et de poly&eacute;thyl&egrave;ne basse densit&eacute;, les mati&egrave;res plastiques recycl&eacute;es seront incorpor&eacute;es dans la fabrication d&rsquo;emballages neufs, en substitution de mati&egrave;re plastique vierge.</p><p style="text-align:justify;">(*) Soci&eacute;t&eacute; de valorisation des emballages des &eacute;co-actions des engrais et d'amendements</p><p style="text-align:justify;">(**) Association pour la r&eacute;cup&eacute;ration et le recyclage des emballages de semences.</p>


Une usine de recyclage entrera en service en juin 2023 à Gisors (Eure), à l’initiative de la société Novus, en partenariat avec Adivalor. Sa capacité de 10 000 t/an équivaut au gisement national.

Les big-bags usagés bientôt recyclés en France

<p>Jamais les engrais de synth&egrave;se dits NPK - fabriqu&eacute;s &agrave; partir d'azote, de phosphore ou de potasse - n'ont &eacute;t&eacute; aussi chers: les prix internationaux ont tripl&eacute; entre d&eacute;but 2021 et mi-2022. &laquo;&nbsp;<em>La difficult&eacute; de mon travail est de pr&eacute;voir o&ugrave; ils vont &ecirc;tre dans les prochains 18 mois</em>&nbsp;&raquo;, admettait Jo&euml;l Jackson, directeur g&eacute;n&eacute;ral et analyste du march&eacute; des engrais chez BMO Capital Markets, en juillet lors d'une conf&eacute;rence&nbsp;d'analystes aux &Eacute;tats-Unis.</p><p>En Europe, les engrais NPK s'inscrivent &agrave; un niveau &laquo;&nbsp;<em>historique</em>&nbsp;&raquo;, car index&eacute;s sur les prix du gaz - qui constituent 90% des co&ucirc;ts de production des engrais azot&eacute;s comme l'ammoniac et l'ur&eacute;e. Or, le gaz naturel poursuit sa flamb&eacute;e au fur et &agrave; mesure que la Russie en guerre contre l'Ukraine ferme le robinet d'approvisionnement de gaz vers le vieux continent.</p><h2>L'ammoniac touch&eacute;...</h2><p>Pour maintenir leur rentabilit&eacute;, plusieurs fabricants europ&eacute;ens d'engrais cessent leur production d'ammoniac, obtenu en combinant l'azote de l'air et l'hydrog&egrave;ne provenant du gaz naturel. Ce qui n'&eacute;tait pas arriv&eacute; depuis la crise financi&egrave;re de 2008.</p><p>A pr&egrave;s de 300 euros le MWh de gaz aujourd'hui, &laquo;&nbsp;<em>contre 20 euros en moyenne sur les 10 ans pass&eacute;s</em>&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;<em>on a un gros probl&egrave;me: &ccedil;a ne passe plus pour tous ceux qui fabriquent de l'ammoniac, car le gaz est 10 &agrave; 15 fois plus cher qu'avant</em>&nbsp;&raquo;, explique &agrave; l'AFP Nicolas Broutin, patron de la filiale fran&ccedil;aise du producteur norv&eacute;gien Yara, num&eacute;ro un europ&eacute;en des engrais azot&eacute;s. Yara a arr&ecirc;t&eacute; pour la deuxi&egrave;me fois cette ann&eacute;e son usine de Ferrare en Italie en juillet. Au printemps, celle du Havre en France avait cess&eacute; de produire trois semaines. Depuis janvier, Yara a produit 15% de moins d'ammoniac en Europe que l'an pass&eacute;, selon Deutsche Bank.</p><p>Cette semaine, alors que les prix du gaz ont encore bondi, le premier producteur polonais Azoty a annonc&eacute; qu'il suspendait 90% de sa production d'ammoniac, et le premier producteur lituanien Achema a aussi annonc&eacute; l'arr&ecirc;t de son usine le 1er septembre. &laquo;&nbsp;<em>Le risque de p&eacute;nurie si toute l'Europe s'arr&ecirc;te est r&eacute;el, il peut y avoir un probl&egrave;me de ressource car on fabrique les engrais l'hiver en pr&eacute;vision du printemps 2023</em>&nbsp;&raquo;, ajoute M. Broutin.</p><h2>... et la potasse</h2><p>Les agriculteurs risquent aussi de manquer de potasse &agrave; cause des sanctions contre la Russie, l'un des principaux producteurs, et des sanctions pesant contre le Belarus, &laquo;&nbsp;<em>responsable d'un sixi&egrave;me de la production de la potasse mondial</em>&nbsp;&raquo; rappelle Jo&euml;l Jackson. Avant la guerre, la Russie &eacute;tait le premier exportateur mondial d'engrais NPK.</p><p>Le patron de l'ONU a rappel&eacute; que les engrais et produits agricoles russes &eacute;taient exempt&eacute;s des sanctions et devaient pouvoir librement acc&eacute;der aux march&eacute;s mondiaux &laquo;&nbsp;<em>sans entrave</em>&nbsp;&raquo;, au risque d'une crise alimentaire mondiale en 2023.</p><p>Le Br&eacute;sil, puissance agricole dont la Russie est le premier fournisseur d'engrais, &laquo;&nbsp;<em>a d&eacute;j&agrave; pris conscience de sa d&eacute;pendance qui va peser sur la campagne agricole 2023</em>&nbsp;&raquo;, soulignent les experts du guide mondial CyclOpe des mati&egrave;res premi&egrave;res.</p><p>Les fabricants redoutent une &laquo;&nbsp;<em>destruction artificielle de la demande</em>&nbsp;&raquo; dit M. Jackson: les agriculteurs risquent de se rationner ou de faire l'impasse sur certains engrais devenus inabordables. &laquo;&nbsp;<em>Ca se voit d&eacute;j&agrave; partout en Europe&nbsp;</em>&raquo;, ajoute M. Broutin. &laquo;&nbsp;<em>C'est en 2023-2024 que se fera sentir la hausse des prix des engrais et &eacute;ventuellement leur moindre utilisation&nbsp;</em>&raquo; ajoute le CyclOpe qui s'attend &agrave; une production agricole &laquo;&nbsp;<em>sensiblement r&eacute;duite</em>&nbsp;&raquo; en Afrique.</p><p>Dans le monde globalis&eacute; des engrais, ces perturbations, pour l'instant essentiellement europ&eacute;ennes, font les affaires de certains. Pour se passer de gaz russe, les producteurs europ&eacute;ens importent notamment depuis fin 2021 de l'ammoniac d'Am&eacute;rique du Nord ou d'Australie, selon M.Broutin.</p><p>Certains y voient un avantage pour les engrais organiques (fumiers etc..) ou ceux produits &agrave; partir d'hydrog&egrave;ne &laquo;&nbsp;vert&nbsp;&raquo;. En attendant, le num&eacute;ro un mondial des engrais, le canadien Nutrien, va augmenter sa production de potasse pour compenser d'&eacute;ventuelles d&eacute;faillances russes ou bi&eacute;lorusses. Jo&euml;l Jackson pr&eacute;voit au minimum un doublement des b&eacute;n&eacute;fices de Nutrien cette ann&eacute;e.</p>


Par manque des engrais de base dont la Russie est un gros pourvoyeur, les prix de l'alimentation pourraient exploser l'an prochain, ainsi que la faim dans le monde, alertent industriels et analystes du marché des engrais, à l'unisson de l'ONU.

Derrière la flambée du gaz en Europe, le spectre d'une pénurie mondiale d'engrais

<p>Le sc&eacute;nario du pire, avec ses &laquo;&nbsp;<em>ouragans de famine</em>&nbsp;&raquo; redout&eacute;s par l'ONU, a &eacute;t&eacute; &eacute;vit&eacute; mais les prix restent tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;s et l'inflation menace, soulignent les analystes du march&eacute;. Les cours du bl&eacute; s'&eacute;taient envol&eacute;s &agrave; pr&egrave;s de 440 euros la tonne sur le march&eacute; europ&eacute;en mi-mai - le double de l'&eacute;t&eacute; dernier - alors que le trafic marchand &eacute;tait presque au point mort sur la mer Noire. Mais ils sont redescendus autour de 330 euros en ao&ucirc;t. &laquo;&nbsp;<em>Six mois apr&egrave;s l'invasion russe, c'est presque un retour &agrave; la case d&eacute;part. Les march&eacute;s ont appris &agrave; vivre avec la crise. La d&eacute;tente s'est amorc&eacute;e fin mai-d&eacute;but juin avec de premi&egrave;res estimations de production rassurantes en Europe et la reprise des exportations d'Ukraine, d'abord par la route et le rail, puis par la mer</em>&nbsp;&raquo;, explique Gautier Le Molgat, analyste chez Agritel. L'Ukraine est &laquo;&nbsp;<em>en voie d'exporter presque 4 millions de tonnes de produits agricoles en ao&ucirc;t&nbsp;</em>&raquo;, toutes voies confondues, se rapprochant des plus de 5&nbsp;millions mensuels d'avant-guerre, a annonc&eacute; mardi un haut responsable du d&eacute;partement d'&Eacute;tat am&eacute;ricain.</p><h2>&laquo;&nbsp;Rouble fort&nbsp;&raquo;</h2><p>Cette acc&eacute;l&eacute;ration des exportations de l'Ukraine, superpuissance agricole qui pesait avec la Russie 30% du commerce mondial du bl&eacute; fin 2021, est le fruit de l'accord sign&eacute; le 22 juillet entre Kiev et Moscou, sous l'&eacute;gide de l'ONU et de la Turquie. Cet accord pour l'ouverture d'un couloir maritime est destin&eacute; &agrave; sortir plus&nbsp;de 20 millions de tonnes de ma&iuml;s, bl&eacute; et tournesol stock&eacute;s en Ukraine. D'apr&egrave;s le Joint Coordination Centre qui supervise le corridor, 721.449 tonnes sont d&eacute;j&agrave; sorties d'Ukraine par la mer.</p><p>Pour le moment, cette d&eacute;tente profite plus &agrave; l'Ukraine qu'&agrave; la Russie, qui pr&eacute;pare un retour en force sur les march&eacute;s &agrave; la faveur d'une exceptionnelle r&eacute;colte de bl&eacute;, estim&eacute;e &agrave; 88 millions de tonnes.&nbsp;Les exportations russes de bl&eacute; pour juillet et ao&ucirc;t sont en baisse de 27% sur un an, selon les estimations du cabinet de conseil russe SovEcon. Le bl&eacute; russe est encore trop cher et rudement concurrenc&eacute;, notamment par le bl&eacute; fran&ccedil;ais, pour plusieurs raisons: des frais de transport &eacute;lev&eacute;s, un&nbsp;&laquo;&nbsp;<em>rouble fort&nbsp;</em>&raquo;, une taxe russe &agrave; l'exportation en baisse mais encore &laquo;&nbsp;<em>tr&egrave;s&nbsp;</em><em>&eacute;lev&eacute;e,</em>&nbsp;(environ 80 dollars la tonne), <em>ce qui fait que &laquo;&nbsp;les fermiers&nbsp;</em><em>rechignent &agrave; vendre&nbsp;</em>&raquo;, explique Andrey Sizov, directeur g&eacute;n&eacute;ral de SovEcon.&nbsp;La faiblesse des exportations russes a &eacute;t&eacute; l'un des principaux facteurs expliquant les prix &eacute;lev&eacute;s, estime M. Sisov, dans une crise qui fut moins de disponibilit&eacute; que de prix et de logistique. Autrement dit, &laquo;&nbsp;<em>Poutine a maintenu la pression sur les prix dans un bras de fer avec l'Europe</em>&raquo;, selon un&nbsp;observateur occidental.<br>Sur le terrain, l'accord de juillet devrait favoriser une reprise globale des flux en mer Noire, avec la baisse des primes d'assurances qui &eacute;taient un facteur de frein pour les affr&eacute;teurs.</p><h2>Ma&iuml;s en d&eacute;tresse</h2><p>Les cours restent par ailleurs tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;s. Car les causes de la flamb&eacute;e post-Covid sont toujours l&agrave;: hausse des co&ucirc;ts de l'&eacute;nergie, des engrais (dont le prix a tripl&eacute; en un an), et des transports.&nbsp;A cela s'ajoute &laquo;&nbsp;<em>l'&eacute;p&eacute;e de Damocl&egrave;s de l'inflation&nbsp;</em>&raquo; qui p&egrave;se sur les &eacute;conomies les plus fragiles, d&eacute;pendantes &agrave; plus de 50% des importations pour les c&eacute;r&eacute;ales, souligne Edward de Saint-Denis, courtier chez Plantureux &amp; Associ&eacute;s, citant Corne de l'Afrique, Egypte, Y&eacute;men ou Liban.<br>Si les analystes voient le cours du bl&eacute; continuer &agrave; refluer &agrave; moyen terme, ils sont plus circonspects pour le ma&iuml;s: la s&eacute;cheresse qui s&eacute;vit partout inqui&egrave;te. L'Union europ&eacute;enne estime sa production de ma&iuml;s en repli de 16%, tandis que les &Eacute;tats-Unis ont revu &agrave; la baisse leurs rendements dans certaines r&eacute;gions, notamment dans le Nebraska et le Dakota du Sud (-21,7%). &laquo;&nbsp;<em>Si on ne se met pas &agrave; rationner la demande, pour le b&eacute;tail en particulier, on va avoir un probl&egrave;me d'approvisionnement&nbsp;</em>&raquo;, estime Michael Zuzolo, pr&eacute;sident&nbsp;de Global Commodity Analytics and Consulting. D'autant que la Chine, frapp&eacute;e &agrave; son tour par la s&eacute;cheresse, a repris ses importations en c&eacute;r&eacute;ales.</p>


« C'est presque un retour à la case départ » : six mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, blé et maïs se rapprochent de leurs prix d'avant-guerre, dans un marché qui retrouve « un point
d'équilibre ».

Après six mois de guerre en Ukraine, les prix des céréales sont redescendus des sommets

<p>Sur la Plan&egrave;ze, Pascal Hugon a l&rsquo;habitude de voir le paysage jaunir et les prairies se transformer en v&eacute;ritable paillasson. Mais cela arrive habituellement au cours de l&rsquo;&eacute;t&eacute;. Cette ann&eacute;e, la s&eacute;cheresse s&rsquo;est impos&eacute;e bien plus t&ocirc;t et sur la longueur. Les mois de juillet et ao&ucirc;t enregistrent des temp&eacute;ratures caniculaires. R&eacute;sultat&nbsp;: le troupeau laitier a perdu en productivit&eacute;, avec une baisse que Pascal Hugon estime &agrave; environ 30 % par rapport &agrave; l&rsquo;ann&eacute;e derni&egrave;re. &ldquo;Les vaches ont souffert de la chaleur avec peu d&rsquo;ombre pour s&rsquo;abriter sur les parcelles&rdquo;, constate l&rsquo;&eacute;leveur de Cussac, en Gaec avec son fils Fabien depuis le 1er avril. Avec les d&eacute;g&acirc;ts caus&eacute;s par les rats taupiers, la moiti&eacute; du stock de fourrage manque &agrave; l&rsquo;exploitation pour nourrir les 85 laiti&egrave;res prim&rsquo;holstein et les 45 aubrac allaitantes.<br>Quatre camions de foin sur les sept command&eacute;s en Haute-Loire ont &eacute;t&eacute; livr&eacute;s. Une obligation, anticip&eacute;e au printemps. Mais le co&ucirc;t n&rsquo;est pas neutre avec une augmentation des prix qui accompagne une forte demande au plan national. &nbsp;<br><strong>Faut-il d&eacute;capitaliser&nbsp;?</strong><br>&ldquo;Cela devient compliqu&eacute;, reconna&icirc;t Pascal Hugon. En fait, pour &ecirc;tre autonome, il faudrait supprimer le troupeau allaitant&nbsp;car on est un peu charg&eacute; avec 1,4 UGB &agrave; l&rsquo;hectare.&rdquo; Une solution que le p&egrave;re et le fils n&rsquo;envisagent pourtant pas pour le moment ayant simplement vendu les animaux &ldquo;non productifs&rdquo;.<br>Contrairement &agrave; d&rsquo;autres, l&rsquo;exploitation ne rencontre pas de probl&egrave;me d&rsquo;eau &eacute;tant raccord&eacute;e au r&eacute;seau faute de poss&eacute;der ses propres sources. Mais les vaches ont davantage consomm&eacute; en p&eacute;riode de fortes chaleurs. Cela a aussi contraint &agrave; plus de rotations pour d&eacute;placer les citernes avec le tracteur.<br>&ldquo;Nous vivons sur nos r&eacute;serves et je crains que cela devienne difficile avec des s&eacute;cheresses de plus en plus fr&eacute;quentes, poursuit Pascal Hugon. Nous devons revoir tout le plan d&rsquo;&eacute;tude mis en place avec l&rsquo;installation de Fabien pour trouver les meilleures solutions sans d&eacute;capitaliser. Nous sommes en d&eacute;marche qualit&eacute; tout foin avec la coop&eacute;rative de Pierrefort pour le cantal haut herbage. Nous avons la n&eacute;cessit&eacute; de conserver les prairies naturelles. Il nous faut produire un fourrage de bonne qualit&eacute; avec de bonnes r&eacute;coltes au printemps pour esp&eacute;rer assurer les stocks.&rdquo;<br>&nbsp;</p>


Avec la sécheresse qui s’éternise, Pascal et Fabien Hugon piochent dans leurs réserves pour compenser le manque de fourrage et la perte de productivité des vaches laitières.

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