Commerce: pas question pour Paris d'inclure l'agriculture dans les discussions UE/USA

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne a affirmé vendredi qu'il n'était pas question pour la France d'inclure l'agriculture dans les discussions commerciales menées par l'UE avec les Etats-Unis.

"La ligne rouge s'agissant de la France et de l'UE ? Ce sont les produits agricoles", a affirmé M. Lemoyne à son arrivée à une réunion des ministres du Commerce de l'UE à Innsbruck, en Autriche. "Ces paramètres ne bougeront pas d'une virgule et d'un iota", a-t-il insisté, rappelant que la "feuille de route" des Européens restait pour lui la "déclaration commune" du président américain Donald Trump et de celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Après une rencontre à Washington le 25 juillet, les deux dirigeants s'étaient engagés à "travailler ensemble à l'élimination des droits de douane" sur les biens industriels entre l'UE et les Etats-Unis, à l'exception du secteur automobile. Cette annonce avait ouvert une trêve dans le conflit commercial entre les deux régions, au moment où Donald Trump menaçait encore de taxer les voitures européennes, après avoir déjà infligé des taxes punitives sur l'acier et l'aluminium du Vieux Continent. Les Américains ont ensuite affirmé qu'ils souhaitaient que l'agriculture, un secteur très sensible pour les Européens, fasse également partie des discussions, ce à quoi l'UE se refuse catégoriquement.

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, et son homologue américain Robert Lighthizer se sont vu fixer mission d'esquisser les premiers contours de cet hypothétique accord a minima entre l'UE et les Etats-Unis. Mais les discussions avancent lentement. "Là, on est dans un processus de dialogue déjà. A ce stade, on en reste à ça", a souligné vendredi M. Lemoyne. "La réponse elle n'est pas dans les biceps que chacun montre, elle dans la refondation, la reconstruction d'un ordre commercial international qui soit effectif", a-t-il conclu.