"Gilets jaunes": "Une partie du peuple est en train de se soulever" (D. Guillaume)

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a reconnu jeudi qu'une "partie du peuple est en train de se soulever", nécessitant des "réponses" de l'exécutif et assurant qu'Emmanuel Macron n'était pas "fébrile" mais "inquiet".

 "Le président de la République n'est pas fébrile, il est inquiet. Ce n'est pas une grande fébrilité, c'est une grande responsabilité, c'est celle de dire (...) une partie du peuple est en train de se soulever, je dois lui apporter les réponses", a-t-il déclaré au micro de RTL.   

Depuis mardi, l'exécutif s'évertue à convaincre qu'il a entendu la colère des "gilets jaunes", alors qu'un "acte IV" est prévu à Paris samedi et fait craindre une nouvelle explosion de violence.    

Interrogé sur la possibilité d'une guerre civile en France, le ministre de l'Agriculture a répondu que le mot "n'a pas été prononcé" au sommet du pouvoir.   "Nous sommes dans un climat fort délétère, un climat d'une violence inouïe comme on n'a jamais vu (...) il faut en appeler à la raison et au calme", a-t-il ajouté, reconnaissant que les revendications, notamment sur le pouvoir d'achat, étaient "légitimes".   "La volonté d'Emmanuel Macron de mettre en place une meilleure répartition des choses est en train de se faire. Ca n'a pas été encore assez apprécié, il faut continuer", a poursuivi le ministre, précisant que le président de la République aura "l'occasion de s'exprimer devant les Français dans les jours qui viennent"    

Edouard Philippe a poursuivi jeudi après-midi au Sénat un débat engagé à l'Assemblée pour défendre une nouvelle fois les mesures prises en urgence: outre l'annulation de la taxe carbone, il s'agit d'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l'été.   "Il n'y a que les actes qui comptent, et aujourd'hui nous répondons aux inquiétudes des Français", a réagi en début de soirée le ministre de l'Agriculture, interrogé cette fois sur la chaîne CNews.   "Il faudra sûrement aller encore plus loin, mais le premier acte est posé", a-t-il poursuivi, estimant qu'il faudrait des "baisses d'impôts massives, un retour sur investissement pour ces classes moyennes-là, qui ont toujours été celles qui ont souffert".   "Les classes moyennes ont été les vaches à lait de la France depuis 10 ou 15 ans et ce n'est plus possible. Nous avons essayé de réorganiser, de mettre un peu plus d'égalité, mais ça n'a pas fonctionné", a estimé M. Guillaume, dressant un constat d'échec.