Agriodor entame la commercialisation de ses kairomones anti-jaunisse de la betterave

La solution de biocontrôle réduit à elle seule d’un quart la population de pucerons vecteur de la jaunisse et d’autant le nombre de plantes touchées. La commercialisation par Syngenta reste suspendue à la délivrance d’une dérogation, en attendant l’AMM.

-24% de pucerons, -25% de betteraves sucrières touchées par rapport à la protection insecticide seule : tels sont résultats d’essai enregistrés par Agriodor lors de la campagne 2024. Créée en 2019 sur la base de travaux de l’INRAE, l’entreprise est spécialisée dans la mise au point d’allomones et de kairomones, empruntant des composés organiques volatiles émis par des plantes ou des insectes et susceptibles d’interagir sur le comportement alimentaire ou sexuel de ces mêmes insectes. Les allomones ont un effet attractif tandis que les kairomones ont un effet répulsif. C’est cette dernière propriété qu’Agriodor exploite dans la lutte contre les pucerons vecteurs de la jaunisse en betteraves sucrières.

La solution Agriodor se présente sous forme de granulés distribués au moyen d’un épandeur de type anti-limaces. En 2024, l’entreprise avait bénéficié d’une dérogation permettant de déployer la solution sur 500 hectares de betteraves sucrières. Expérience concluante qui a convaincu Syngenta de distribuer la solution à compter de cette année, sous réserve que le ministère de l’Agriculture délivre à nouveau une dérogation, dans l’attente d’une Autorisation de mise sur le marché.

Acquisition de Cearitis

Outre les pucerons vecteurs de la jaunisse, Agriodor explore d’autres couples ravageurs/cultures, en arboriculture et fruits rouges ou encore en pomme de terre. Elle commercialise d’ores-et-déjà une allomone ciblant la bruche de la féverole et de la lentille. Son pipe-line et son expertise devraient encore s’enrichir dans les années à venir, avec l’acquisition de son homologue française Cearitis, qui développe des solutions de biocontrôle pour lutter contre la mouche de l’olive (Bactrocera oleae), la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) et la mouche asiatique (Drosophila suzukii).