Bovin : conjoncture sem 50-2020

Les filets de bœufs sont en stocks

La viande haut de gamme ou de qualité bouchère se porte plutôt bien pour cette fin d’année, avec une demande qui va se renforcer vers la boucherie traditionnelle et les GMS avec de vrais rayons de boucherie. La bonne tenue des concours d’animaux de boucherie en est le reflet. En revanche, à cette époque de l’année, la demande était assez soutenue dans les filets de gamme intermédiaire en poids pour la préparation des festivités de fin d’année dans la restauration. Cette absence de débouché qui met à mal les restaurateurs eux-mêmes, pénalise beaucoup d’entreprises dont l’activité était orientée, voire spécialisée sur ce créneau de la RHF.

De leurs cotés, les éleveurs ont un savoir-faire indéniable avec une alimentation naturelle et maîtrisée. L’image renvoyée par les concours en est un bon exemple même si cela manque de cruellement de médiatisation. Ils restent à transformer l’essai dans l’acte d’achat en commençant par ceux de Noël. La profession a également très bien intégré la mutation de la consommation avec la montée du flexitarisme, notamment sur les jeunes générations. Le modèle alimentaire français (qu’on nous envie partout dans le monde) repose sur des valeurs essentielles : la variété, l’équilibre et surtout le plaisir. Cette notion du plaisir de manger, qui fait écho à la convivialité du « repas à la française » et à la recherche de goût, est indissociable de la culture du bien manger dans notre pays. Ces valeurs ont un point d’orgue : Noël. Cependant, il est nécessaire de prendre en compte ces évolutions sociétales pour adapter leurs produits aux attentes des consommateurs, et s’engager vers toujours plus de transparence et de qualité. « Être naturellement flexitarien, c’est allier l’équilibre à la qualité, c’est avant tout du bon sens ». Reste à trouver l’équilibre de cette nouvelle donne commerciale entre la grande masse des viandes transformées ou des pièces bouchères pour se faire plaisir.

Depuis le mois de juillet, l’instauration d’un prix négocié entre les grandes entreprises de la viande et la production, a permis de revaloriser les prix des Charolaises (+0,45€ dans les vaches Charolaises R= par rapport à l’an dernier). Cela ne résout pas tout, car la réduction des volumes commandés par certaines entreprises, ce qui renforce la pression sur les Charolaises conventionnelles dans certains abattoirs. Il est à noter également que les animaux de plus de 10 ans n’entrent pas dans les accords de prix. Malgré cette revalorisation du prix de la viande, l’élevage français est en perte de vitesse avec des éleveurs qui partent à la retraite sans repreneurs ou qui ont baissé les bras, faute de pouvoir vivre décemment de leur métier. Cette dé-cheptellisation fournit une offre suffisante aux industriels qui en profitent pour maintenir des tarifs bas sur la grande masse des animaux qui passent sous les radars des cotations (vaches légères ou en manque de finition).

 

Sur les marchés, l’activité commerciale ne fait pas apparaître de grand changement. Les abatteurs concentrent leur activité sur l’abattage des animaux de concours dont il faut prendre un grand soin. Les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère sont moins présentes après les concours ce qui permet un écoulement régulier dans les Blondes d'Aquitaine, Parthenaises, Limousines, Aubracs ou Charolaises. L’activité commerciale est en revanche très calme dans les génisses ordinaires et les réformes allaitantes de choix secondaire avec moins de besoins pour cette semaine. Les animaux de moindre conformation restent faiblement valorisés.