Bovins : net recul de la consommation

[Bovin : conjoncture sem 26-20022] La demande globale de viande bovine se tasse face au recul classique de la consommation de fin juin.

Les français ont déjà la tête dans la préparation des vacances, mais avant cela, ils doivent gérer une fin de mois de juin assez compliquée face à l’inflation persistante des prix. La grogne sociale monte en puissance avec des demandes importantes de revalorisation des salaires. Les grèves se multiplient avec des menaces très sérieuses de blocage des transports (ferroviaire, aérien ou routier). Cette situation n’est pas exclusivement observée en France, car les mêmes menaces sont attendues dans les autres pays de l’UE. Dans ces conditions, le lancement de la période estivale va être compliqué, et pourtant chacun attend beaucoup d’une reprise économique des vacances d’été après deux années sérieusement impactées par le covid.    

L’offre dans les campagnes est peu abondante au regard de la décheptellisation permanente de la ferme France. Ces volumes se montrent suffisants pour des abattoirs qui refont des stocks dans les pièces qui trouvaient preneur en saison régulière vers la restauration scolaire.

Malgré la pluie qui a été bénéfique, mais mal distribuée, la sécheresse reste à l’ordre du jour pour les régions qui n’ont pas ou très peu reçue d’eau. Cette sécheresse est également marquée en Espagne dans les zones d’agriculture extensive du centre du pays ou en Italie dans la vallée du Po. Ce début de sécheresse engendre des ventes prématurées.

En France, la progression du prix du lait, même si elle reste insuffisante pour couvrir les charges, n’incite pas les éleveurs à vendre malgré des tarifs très attractifs dans la viande. Face à ces prolongations de lactation, le poids moyen des laitières est en baisse de 1,3% par rapport à 2021. Ces baisses de poids sont également le reflet d’une moins bonne finition face aux coûts des aliments. Les animaux 1 et 2 d’engraissement sont nombreux. Ces gammes de marchandise survalorisée d’entiercements destinées à la transformation subissent une pression des industriels depuis deux semaines.

Le lancement de la saison estivale est attendu, mais il ne devrait pas se concrétiser avant la mi-juillet, avec un retour de la clientèle touristique étrangère et des français qui seront encore nombreux à privilégier notre beau pays et sa gastronomie. Le retour du soleil et de températures plus convenables devrait redonner également un peu de tonus à la vente de viande à griller, notamment dans les boucheries ou les bons rayons trad des GMS.

Pour le moment, les abattoirs ajustent leur activité à la baisse pour correspondre à la demande et peuvent ainsi repousser des animaux de races à viande à une période où la demande sera plus favorable. Cette période transitoire sera également celle d’une mutation des ventes entre les villes et les zones touristiques. Les boucheries parisiennes auront moins de besoins, alors que les Côte d’Azur ou Atlantique seront plus dynamiques avec une demande accrue d’animaux de proximité. C’est une contrainte forte pour les abatteurs qu’il ne sera pas toujours facile à résoudre dans les régions pauvres en élevage. Le recul de la demande dans le bétail maigre ordinaire pour l’embouche réinjecte des animaux d’entrée de gamme sur le marché de la viande face à des tarifs encore très attractifs.

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