Conjoncture – Les prix européens des laitières se regroupent

La stabilité des prix français et la hausse dans les autres pays de l’UE redonnent de la compétitivité à nos entreprises vers la RHD.

Conjoncture – Avec une semaine écourtée par le lundi de Pâques, les industriels parviennent à équilibrer leurs activités, face à une consommation qui reste impactée par des conditions climatiques défavorables. Les besoins seront ensuite amoindris par le début des vacances de printemps, et par les nombreux week-ends rallongés de mai. Même si la pluie est normale à la saison, elle reste très présente et parfois dévastatrice, comme ce week-end avec des inondations. Les terrains restent gorgés d’eau, empêchant la sortie à l’herbe des animaux alors que les prairies sont très fournies. Avoir de l’herbe en abondance sans pouvoir la faire pâturer sans la détruire par le piétinement des animaux est un gros manque à gagner pour les éleveurs, qui misent souvent sur cette période pour réduire leurs charges. La question des stocks de paille est également préoccupante lorsque les animaux restent plus longtemps à l’abri.

Les mises en place des cultures précoces de printemps ont été compromises, et les agriculteurs scrutent le ciel pour enfin obtenir une accalmie avant les semis de maïs. Dès que le temps s’améliorera, et que les terrains seront ressuyés, ce sera la ruée dans les campagnes, avec une très grosse charge de travail. Ce ne sera plus le moment de venir négocier les animaux dans les fermes, avec un risque de forte chute d’activité pour les abattoirs. Ils pourront utiliser les stocks générés par les semaines écourtées.

Cette situation météorologique ne se cantonne pas à la France, car d’autres pays ont des retards dans les cultures. En Allemagne, aux Pays-Bas ou en Pologne, les volumes de réformes laitières se tassent et entraînent une revalorisation des prix. En Allemagne, les vaches O3 se vendent autour de 3,85€, en Pologne et en Irlande, les prix sont proches des 4,00€. Les écarts de valorisation sur le marché européen se réduisent, ce qui va donner un peu plus de marge à nos entreprises pour reconquérir le secteur de la RHD. À titre indicatif, un rôti de bœuf est vendu en moyenne à 16,10€ en Allemagne (+1,20€/l’an dernier) et à 19,00€ en France (+0,30€) (site combien-coute.net). Le prix du steak haché français a baissé à 14,95€ en semaine 12 (source RNM) alors que la moyenne de 2023 était à 15,28€. Le redéploiement du VBF, après les manifestations des agriculteurs et le soutien de l’élevage dans la restauration collective sous contrat avec l’état (loi égalim), devrait finir par porter ses fruits.