Des températures hivernales aux bienfaits agricoles

Si les températures ont affiché des valeurs inférieures aux normales de saison, elles n’ont pas été remarquables en France métropolitaine. Des gelées ont néanmoins touché une grande partie du territoire.

Plus les années passent, plus l’on semble perdre l’habitude du froid. Alors que le réchauffement climatique gagne du terrain chaque année, le froid recule. Depuis les années 1900, “les hivers les plus doux se sont produits sur les 25 dernières années”, explique Météo France dans un communiqué. Et sans surprise, pas un seul des hivers les plus rigoureux n’a été observé sur les 50 dernières années. Pour autant, voilà longtemps que le mercure n’avait pas atteint des niveaux aussi bas pour un mois de décembre. C’est le cas en plaine d’Alsace, où l’on a enregistré à Strasbourg -12,9°C au matin du samedi 17 décembre dernier. Jamais la température n’était descendue sous les -10°C depuis décembre 2010. Des gelées quasiment généralisées ont été relevées ce week-end, sur le réseau de stations météo Sencrop.

Réseau Sencrop ©

 

Pas de vague de froid en France

Le froid a bien fait son retour, mais les températures relevées à l’échelle nationale ne permettent pas d’employer le terme de “vague de froid”. En météo, sa définition officielle​ est très stricte et répond à un certain nombre de facteurs. Si les valeurs de températures doivent atteindre un certain seuil, elles doivent également durer dans le temps et toucher une grande partie du territoire. Il faut aussi que la moyenne de température à l’échelle du pays (températures minimales et températures maximales) descende au moins une journée sous le seuil des -2°C. Cela n’a pas été le cas. Cette 1ère quinzaine de décembre est d'ailleurs “reléguée en 11ème position des premières quinzaines de décembre les plus froides en France”, d’après les spécialistes. La journée la plus froide de ce coup de froid ? Le 17 décembre d’après l’organisme de prévisions officiel, avec une anomalie de -5,9°C à l’échelle de la France.

 

Températures hivernales et bienfaits pour l’agriculture

Bien que les faibles températures et les gelées soient souvent associées à des catastrophes agricoles et des pertes de rendements, elles possèdent plusieurs bienfaits à cette période de l’année.

Après un début d’année aux températures douces favorisant la présence de ravageurs tels que les pucerons, les cicadelles et autres, les faibles températures sont bénéfiques à leur régulation et élimination.

Par ailleurs, les céréales d’hiver et arbres fruitiers ont besoin d’une telle période de froid afin d’entrer en repos végétatif. Cette période d'arrêt leur permettra de rentrer en phase de reproduction à l’arrivée du printemps et ainsi de fleurir et de donner des grains. Suite à ce début d’année doux, les céréales avaient atteint des niveaux de tallage inédits à cette période de l’année. Alors que la question de l’utilisation de régulateurs de croissance s'était posée, cette chute de température a permis une régulation naturelle.

Les gelées sont également un événement climatique propice à la réalisation de labours en préparation du printemps. C’est ce qu’on appelle le labour d’hiver. En effet, l’enchaînement de période de gel et de dégel va permettre de briser les mottes et d’obtenir un sol bien aéré. Réalisé dans de bonnes conditions climatiques, le labour d’hiver permet un meilleur respect du sol et ainsi des économies de carburant.

Une période de froid qui a pris fin en ce début de semaine

En début de semaine, avec le retour d’une perturbation venue de l’océan Atlantique, les valeurs ont sérieusement grimpé, mettant un terme à cette période de froid sur la France.