Retrouvez la publication de la Note de Conjoncture Viande de la semaine n°22/2018

Elevage : retrouvez l'analyse hebdomadaire par FranceAgriMer semaine 22


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Conjoncture &ndash; Alors que la souverainet&eacute; alimentaire reste une utopie de nos dirigeants politiques tant les importations sont maintenant incontournables au regard de la faiblesse de la production nationale que ce soit en bovins, ovins, volailles ou porcs. Cela fait des d&eacute;cennies que la guerre des prix a d&eacute;truit notre tissu de production. Aujourd&rsquo;hui, les grands pays producteurs sont toujours avides de p&eacute;n&eacute;trer notre march&eacute; &agrave; valeur ajout&eacute;e. La fonte du cheptel allaitant reste inqui&eacute;tante, et pour tendre vers cette &laquo;&nbsp;souverainet&eacute; alimentaire&nbsp;&raquo; certains ne trouvent pas mieux que d&rsquo;opter sur une r&eacute;duction de la consommation de viande bovine. Or, m&ecirc;me si les grands moyens sont utilis&eacute;s pour &eacute;loigner les consommateurs, les Fran&ccedil;ais aiment la viande et restent attach&eacute;s &agrave; la qualit&eacute; de nos nombreuses races pr&eacute;sentes sur le territoire.Du c&ocirc;t&eacute; europ&eacute;en, de nombreux pays se heurtent &agrave; la d&eacute;croissance de la production, avec des d&eacute;cisions politiques fortes comme aux Pays-Bas qui ont d&eacute;cim&eacute; les cheptels. Les abatteurs hollandais et allemands font face &agrave; une r&eacute;duction de la production, notamment de jeunes bovins. En Italie, le recul des mises en place de JB, participe &agrave; une tr&egrave;s bonne tenue des prix. Les raisons sont connues, avec le recul du cheptel allaitant, les FCO, et le renforcement des mises en production fran&ccedil;aise, et le niveau &eacute;lev&eacute; des prix, limitent les volumes &eacute;ligibles &agrave; l&rsquo;export. L&rsquo;Espagne est un peu dans la m&ecirc;me situation, avec un d&eacute;s&eacute;quilibre qui se cr&eacute;e entre la production destin&eacute;e &agrave; la consommation int&eacute;rieure et le dynamisme g&eacute;n&eacute;r&eacute; par les march&eacute;s exports (Maroc en vif et Alg&eacute;rie en carcasse). Ce pays, qui a fortement dynamis&eacute; ces structures d&rsquo;engraissement pour l&rsquo;export, se retrouve confront&eacute; aux contraintes impos&eacute;es par les restrictions li&eacute;es &agrave; la FCO3 en France. Alors que les disponibilit&eacute;s en veaux sont au plus haut, le refus des cas positifs limite les volumes import&eacute;s et emp&ecirc;che les engraisseurs de profiter des prix bas &agrave; cette p&eacute;riode de l&rsquo;ann&eacute;e, avec des veaux laitiers lourds toujours tr&egrave;s bien valoris&eacute;s.Sur le march&eacute; des r&eacute;formes laiti&egrave;res, les mouvements tarifaires sont exclusivement op&eacute;r&eacute;s sur la France, avec des abatteurs qui profitent d&rsquo;une offre saisonni&egrave;re d&eacute;cal&eacute;e et suffisante pour une demande consommateur qui bascule de l&rsquo;&eacute;t&eacute; &agrave; l&rsquo;hiver. Le recul des prix des laiti&egrave;res redonne de la comp&eacute;titivit&eacute; face &agrave; l&rsquo;import, car les autres pays europ&eacute;ens sont plut&ocirc;t stables, voire un peu plus fermes. En semaine 39, les vaches O Allemandes se maintenaient &agrave; 4,25&euro;, Irlandaises &agrave; 4,37&euro;, Espagnoles &agrave; 4,09&euro;, Polonaises &agrave; 4,27&euro; et des Italiennes &agrave; 4,09&euro; alors que FranceAgriMer indique que les O mixtes Fran&ccedil;aises se tassent &agrave; 4,74&euro; et 4,35&euro; pour les laiti&egrave;res (prix rendus en abattoirs). Ce r&eacute;&eacute;quilibrage devrait donner des ouvertures sur le march&eacute; de la RHF sur certains produits.La fili&egrave;re viande est &agrave; l&rsquo;aube de tr&egrave;s grand changement dont les r&eacute;percussions sont difficilement appr&eacute;hendables, tant au niveau des &eacute;leveurs, des industriels, des march&eacute;s export, que de la fili&egrave;re aval dans son ensemble, avec des impacts sanitaires qui seront importants pour les ann&eacute;es &agrave; venir. En dernier lieu, c&rsquo;est le consommateur qui reste le ma&icirc;tre du jeu dans le niveau de prix qu&rsquo;il sera capable d&rsquo;accepter dans le flux haussier des charges qui p&egrave;sent sur leur budget, &laquo;&nbsp;54&nbsp;% des fran&ccedil;ais d&eacute;clarent finir leur fin de mois avec un compte en banque en n&eacute;gatif&nbsp;&raquo;.<a href="https://www.pleinchamp.com/les-cours/betail-vif" target="_blank">Cliquer ici pour retrouver tous vos cours sur le b&eacute;tail vif </a>

Le recul des prix des laitières redonne de la compétitivité face à l’import, car les autres pays européens sont plutôt stables, voire un peu plus fermes cette semaine comme en Belgique ou en Allemagne.

Conjoncture : Le prix des laitières reste sous le joug des industriels

&laquo;&nbsp;Dans l&rsquo;ensemble, nous parvenons &agrave; la conclusion que les Plans de la Pac de la p&eacute;riode&nbsp;2023-2027 sont plus verts que ceux de la p&eacute;riode pr&eacute;c&eacute;dente, mais qu&rsquo;ils ne sont pas &agrave; la hauteur des ambitions de l&rsquo;UE en mati&egrave;re de climat et d&rsquo;environnement. &Agrave; cela s&rsquo;ajoute qu&rsquo;il manque des &eacute;l&eacute;ments cl&eacute;s pour pouvoir &eacute;valuer la performance &eacute;cologique&nbsp;&raquo;. Tel est le verdict &eacute;nonc&eacute; par la Cour des comptes europ&eacute;enne dans un rapport &eacute;valuant les <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/bruxelles-valide-le-programme-strategique-national-de-la-france" target="_blank">Plans strat&eacute;giques nationaux</a>&nbsp;(PSN) inaugur&eacute;s avec la programmation Pac 2023-2027 et cens&eacute;s traduire des ambitions accrues en mati&egrave;re d&rsquo;environnement et de climat, sans se d&eacute;partir de ses autres objets que sont le soutien au revenu&nbsp;&laquo;&nbsp;&eacute;quitable&nbsp;&raquo; des agriculteurs, la s&eacute;curit&eacute; alimentaire de l&rsquo;UE et la vitalit&eacute; des zones rurales, le tout pour 378,5&nbsp;milliards d&rsquo;euros (sur 5 ans), soit 31% du budget de l&rsquo;UE. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/7/0/6/6366075-1-fre-FR/4ebf1e426d8b-pactevert-jpg" alt="Objectifs environnementaux et climatiques du Pacte vert (Source : Cour des comptes europ&eacute;enne)" height="710" width="1744" /><figcaption>Objectifs environnementaux et climatiques du Pacte vert (Source : Cour des comptes europ&eacute;enne)</figcaption></figure>

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L&rsquo;&eacute;tude de la Cour des comptes porte sur l&rsquo;examen de quatre PSN en particulier, &agrave; savoir l&rsquo;Espagne, l&rsquo;Irlande, la France et la Pologne, tout en s&rsquo;adonnant &agrave; des analyses transversales, comme c&rsquo;est le cas par exemple avec la mise en &oelig;uvre des BCAE, vectrices, avec <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pac-2023-2027-tout-sur-l-ecoregime" target="_blank">l&rsquo;&eacute;cor&eacute;gime</a>, de l&rsquo;ambition &eacute;cologique de la Pac. &laquo;&nbsp;Tous les &Eacute;tats membres ont eu recours &agrave; des d&eacute;rogations aux normes relatives aux bonnes conditions agricoles et environnementales, et 16&nbsp;&Eacute;tats membres ont report&eacute; l&rsquo;obligation de prot&eacute;ger les tourbi&egrave;res et les zones humides en faisant usage des options pr&eacute;vues dans le r&egrave;glement relatif aux plans strat&eacute;giques relevant de la Pac&nbsp;&raquo;, rel&egrave;ve le rapport. Les <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pac-la-reforme-a-mi-parcours-c-est-fait" target="_blank">assouplissements consentis au printemps dernier</a>, suite aux mouvements de contestation du premier trimestre 2024 n&rsquo;ont rien arrang&eacute;, avec notamment l&rsquo;all&egrave;gement de la BCAE 7 (rotation des cultures) et le passage &agrave; la trappe de la BCAE 8 (jach&egrave;re et &eacute;l&eacute;ments non productifs). 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/8/1/6/6366187-1-fre-FR/91fc334d4065-bcae-png" alt="Mesures de r&eacute;duction de la conditionnalit&eacute; introduite en mai 2024 par le r&egrave;glement (UE) 2024/1468 (Source : Cour des comptes europ&eacute;enne)" height="834" width="1818" /><figcaption>Mesures de r&eacute;duction de la conditionnalit&eacute; introduite en mai 2024 par le r&egrave;glement (UE) 2024/1468 (Source : Cour des comptes europ&eacute;enne)</figcaption></figure>

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<h2>Une Pac qui passe &agrave; c&ocirc;t&eacute; du Pacte vert</h2>Le principal grief de la Cour de comptes europ&eacute;enne r&eacute;side cependant dans l&rsquo;absence d&rsquo;indicateurs de r&eacute;sultat sur l&rsquo;environnement et le climat, en dehors de l&rsquo;agriculture biologique nantie de valeurs cibles en mati&egrave;re de SAU. Ce qui n&rsquo;avait pas emp&ecirc;ch&eacute; la m&ecirc;me Cour des comptes europ&eacute;enne il y a quelques semaines <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/agriculture-biologique-dans-l-ue-peut-beaucoup-mieux-faire" target="_blank">d&rsquo;&eacute;gratigner la Commission sur sa politique en mati&egrave;re d&rsquo;AB</a>, d&eacute;nu&eacute;e d&rsquo;objectifs environnementaux, d&rsquo;objectifs de march&eacute; et d&rsquo;&eacute;tudes d&rsquo;impacts. La Pac dans son ensemble p&acirc;tit des m&ecirc;mes travers selon la Cour. &laquo;&nbsp;Le r&egrave;glement n&rsquo;exige pas des &Eacute;tats membres qu&rsquo;ils fassent figurer dans leur PSN des objectifs du Pacte vert ou des contributions estimatives de la Pac &agrave; ce dernier, et la Commission ne l&rsquo;a pas demand&eacute; non plus&nbsp;&raquo;, d&eacute;plore la Cour des comptes europ&eacute;enne, qui rel&egrave;ve que &laquo;&nbsp;les objectifs de la Pac manquent de clart&eacute; et les indicateurs ciblent davantage les r&eacute;alisations que les r&eacute;sultats (&hellip;) La r&eacute;alisation des objectifs du Pacte vert d&eacute;pend dans une large mesure d&rsquo;actions qui ne rel&egrave;vent pas de la Pac&nbsp;&raquo;.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-dialogue-strategique-premiere-amorce-de-la-future-reforme-de-la-pac-post-2027" target="_blank" title="">Le Dialogue strat&eacute;gique, premi&egrave;re amorce de la future r&eacute;forme de la Pac post-2027</a>
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Mais pour la Cour, il n&rsquo;est pas trop tard. &laquo;&nbsp;Dans le rapport qu&rsquo;elle doit pr&eacute;senter au Parlement europ&eacute;en et au Conseil, au plus tard le 31 d&eacute;cembre 2025, sur la contribution des PSN aux engagements de l&rsquo;Union en mati&egrave;re d&rsquo;environnement et de climat, la Commission devrait faire figurer des estimations quantifi&eacute;es de la contribution des Plans aux objectifs du pacte vert&nbsp;&raquo;, juge-t-elle. A d&eacute;faut, la Cour demande &agrave; ce que les objectifs de l&rsquo;UE en mati&egrave;re de climat et d&rsquo;environnement soient int&eacute;gr&eacute;s dans des objectifs quantifi&eacute;s de la Pac post-2027, assortis d&rsquo;indicateurs de r&eacute;sultat, le tout figurant en bonne place dans les futurs Plans strat&eacute;giques nationaux.

L’instance européenne salue le verdissement de la Pac 2023-2027 mais déplore l’absence d’indicateurs de résultat et un recul des exigences, consécutif à la crise du premier trimestre. Et d’appeler à corriger le tir dans le cadre de la révision de la Pac à mi-parcours, sinon pour l’après-2027.