« Sans sanitaire… pas d’élevage ! ». « Sans élevage… pas de campagne ! »

AG de GDS Creuse => Le Groupement de Défense Sanitaire de la Creuse (GDS Creuse) a tenu, ce 09 avril, son Assemblée Générale sous la Présidence de Philippe Monteil.

Le sanitaire et l'élevage sont des sujets particulièrement d'actualité. Tout le monde s'intéresse au sanitaire et le sanitaire intéresse beaucoup de structures. Cela conduit à des initiatives pas toujours appuyées sur les nécessaires valeurs que sont l'impartialité et l'indépendance. L'expression « De la fourche à la fourchette », couvre de nombreux métiers et productions mal connus par nombre de nos concitoyens, en grande majorité urbains. Cette méconnaissance est source de controverses (dont celles sur l'élevage) chez le citoyen-consommateur et de règlementations par l'Etat peu compréhensibles par les acteurs ruraux que nous sommes.

Face à cette situation, nos actions s'orientent autour de deux axes majeurs :

  • Poursuivre la mobilisation des GDS à tous les niveaux pour consolider notre indépendance, renforcer notre rôle au service des éleveurs en toute impartialité et concourir à la santé et aux besoins exprimés par nos concitoyens, en cohérence et en lien avec l'ensemble des acteurs professionnels concernés sans oublier que le sanitaire n'est efficace que s'il est collectif.
  • Mieux faire connaître les apports de l'élevage (notamment des ruminants seuls à pouvoir valoriser l'herbe des prairies) et la réalité des pratiques en expliquant tout ce qui est fait de bien et ce que l'on va faire encore mieux.

La FRGDS Nouvelle-Aquitaine candidate à la reconnaissance OVS...

Un seul OVS est reconnu par région, d'une part, pour le domaine animal et, d'autre part, pour le domaine végétal. Pour la période 2015-2019, ce sont les FRGDS qui ont été reconnues OVS pour le domaine animal, le GRASL pour le Limousin.

Avec les nouvelles régions, nous œuvrons pour une reconnaissance OVS au niveau Nouvelle-Aquitaine en remplacement des 3 anciennes régions (Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes) au cours de ce 1er semestre 2019. Le 2ème semestre 2019 va être consacré à la constitution du dossier pour la réponse à l'appel à candidature pour la reconnaissance des OVS et délégataires pour la période 2020-2024.

... structure multi-espèces

La FRGDS Nouvelle-Aquitaine regroupe dorénavant des structures spécialisées par espèces (ruminants, porcine, équine, apicole, avicole, aquacole). GDS Creuse s'investit pleinement dans ces différents chantiers avec les 11 autres départements sans oublier l'ancrage départemental, nécessité incontournable pour l'indispensable proximité.

Un statut sanitaire départemental très favorable

Le bon état sanitaire creusois et l'implication de tous a permis d'alléger les prophylaxies depuis 1999. La Creuse est indemne de brucellose, tuberculose, leucose et varron. Elle est au-dessous de 1 % de cheptels positifs en IBR. Pour la tuberculose bovine, 81 % des cas Français se trouvent en Nouvelle-Aquitaine d'où l'importance d'être vigilant et rigoureux par rapport aux mesures prescrites.

Le plan d'éradication de la BVD : un chantier d'envergure

Pour le plan national d'éradication de la BVD, l'arrêté ministériel se finalise. A la lumière de notre 1ère campagne de suivi sérologique systématique, nous avons adapté notre plan en fonction des résultats et des enseignements. C'est un important chantier qui demande l'implication de tous. Pour une maladie comme la BVD, l'adage « Le sanitaire n'est efficace que s'il est collectif » est particulièrement approprié.

Une réflexion sur l'adaptation des prophylaxies

Notre situation très favorable en matière d'IBR (< 1 % de cheptels positifs pour la 2ème campagne) pourrait nous permettre de passer en zone épidémiologiquement favorable (ZEF) avec les allègements de prophylaxie IBR qui sont liés. A l'inverse, le renforcement du plan d'éradication de la BVD implique des investissements supplémentaires. La finalisation actuelle de la nouvelle loi de santé animale (LSA) européenne apporte des éléments complémentaires dans l'adaptation des prophylaxies. Face à tous ces facteurs, le Conseil d'Administration de GDS Creuse mène une réflexion pragmatique sur l'évolution des prophylaxies pour s'adapter à ce nouveau contexte. Nous vous tiendrons informés des nouvelles dispositions.

Une gestion adaptée pour les élevages en difficulté

Une modification de l'instruction technique relative à la conduite à tenir en présence d'un cas de maltraitance animale est intervenue au niveau national. Elle demandait une cellule départementale opérationnelle (CDO) maltraitance animale dans chaque département avant fin 2018. Elle existe en Creuse depuis 20 ans, son fonctionnement s'adapte pour améliorer son efficience et harmoniser la gestion des cas de maltraitance animale. GDS Creuse poursuit le pilotage du volet préventif avec une centralisation des données. Afin d'obtenir une synergie d'action, sont réunis dans cette commission des représentants de différentes OPA.

Les maladies ré-émergentes (FCO), émergentes (myiases, besnoitiose), le plan écoantibio 2 et la biosécurité

La recirculation du virus FCO-8 avait été annoncée mais non entendue. L'impact sur les veaux a été important cet hiver (cf. article du 22/02/2019). Face à cette forte recirculation du BTV8 avec un impact sanitaire désormais visible, la recommandation de vaccination du cheptel de souche reste d'actualité.

De nouvelles maladies émergent en Creuse telles que les myiases à Wohlfahrtia magnifica (cf. boîte à outils – OVINS) ou la besnoitiose bovine, maladie vectorielle provoquée par un parasite (cf. article du 30/11/2018). Face à ces émergences, nos actions de communications vont être renforcées ainsi que notre accompagnement technique et financier. Là aussi, rappelons le nécessaire strict respect des mesures préconisées comme, par exemple, le contrôle à l'introduction pour la besnoitiose et l'élimination des animaux trouvés positifs ! Sous format FRGDS Nouvelle-Aquitaine, nous allons poursuivre notre investissement dans le plan écoantibio 2. Un des axes est la diminution des pathologies dans les élevages, notamment, en favorisant la prophylaxie sanitaire et zootechnique et les mesures de biosécurité. C'est le fondement de notre concept « Le sanitaire... j'adhère ! » qui contribue au développement de l'utilisation de ces mesures de biosécurité, pour un bien-être animal amplifié et un bien-être de l'éleveur pleinement orienté vers sa fierté de nourrir la population avec la confiance de la société, en rappelant que performances économiques et performances écologiques sont liées.

La communication, un marqueur de notre action à encore amplifier

Notre investissement dans la communication est important.  Cette mission est d'abord à l'attention des éleveurs avec notre site Internet www.gdscreuse.fr qui confirme son succès (56.000 visites en 2018 contre 42.000 en 2017) avec sa lettre d'information hebdomadaire (1.106 abonnés), le GDS Creuse Mémo qui vous est envoyé et nous est régulièrement demandé et les délégués cantonaux, relais précieux d'information sans oublier l'information auprès des vétérinaires et des nouveaux installés. C'est aussi nos portes ouvertes avec ce rendez-vous incontournable du mois de mars qui réunit 500 visiteurs chaque année. 2019 devrait voir la mise à disposition de WebGDS aux éleveurs creusois (pensez à nous communiquer votre adresse courriel). Il permet à chaque éleveur de consulter ses résultats d'analyse en ligne et d'éditer un BSE prérempli avec le choix des intervalles de date. C'est aussi la mise à disposition de notre nouveau carnet de suivi d'élevage (cf. illustration).

Une année élective lors de nos réunions d'information cet automne

2019 est une année de réunions cantonales de GDS Creuse à destination de tous les éleveurs avec le renouvellement des délégués cantonaux. Nous comptons sur les délégués qui souhaitent renouveler leur mandat, sur les éleveurs qui souhaitent s'impliquer pour les zones où c'est nécessaire et sur la mobilisation de vous tous pour participer à ces réunions. Nous allons solliciter vos délégués cantonaux au cours de cette année, n'hésitez pas à leur faire part de vos besoins.

GDS Creuse, avec « Le sanitaire... j'adhère ! » pour renforcer notre coopération pour un troupeau sain, sûr et rentable

Fort de son expertise sanitaire animale collective au service de tous les élevages et à travers ses missions « d'apport de garanties de cheptel et d'image des élevages », « de lutte contre les maladies contagieuses », de « mutualisme » et « d'information », GDS Creuse a fait évoluer son action et la fera progresser en fonction des modifications de vos élevages, de vos besoins et de votre environnement, tout en conservant les bases de la lutte collective et sanitaire, indispensables pour sa réussite. D'une lutte contre les maladies contagieuses, nous nous sommes orientés vers notre démarche plus globale, « Le sanitaire... j'adhère ! », permettant un renforcement de notre coopération pour un troupeau sain, sûr et rentable. Au nom de tous les éleveurs, Philippe Monteil a remercié nos partenaires : les vétérinaires, l'administration, en particulier la DDCSPP et son Service Santé Animale, le Laboratoire Départemental d'Analyses, le Conseil Départemental, le Conseil Régional, les Organisations Professionnelles Agricoles, notamment la Chambre d'Agriculture, le Lycée Agricole d'Ahun, nos instances régionales (GRASL... et maintenant FRGDS Nouvelle-Aquitaine) et nationale (GDS France), les délégués cantonaux et l'ensemble des salariés de GDS Creuse et de Farago Creuse.

« Aimez la viande, mangez-en mieux »

En fin d'AG, Xavier Nicolle d'Interbev est intervenu sur le sujet suivant : « Produire de la viande. Pourquoi ? Pour qui ? ». Il a d'abord fait un état des lieux de la situation avant d'indiquer les pistes d'actions proposées par Interbev.

La quasi-totalité des Français continue à manger de la viande

La consommation de viande a diminué de 20 % en 20 ans et les achats des ménages ont baissé de 6,8 % entre 2015 et 2018. Une étude CREDOC (2018) montre que la quasi-totalité des Français continue à manger de la viande, à l'apprécier, y compris les jeunes générations. La viande brute est moins consommée avec une recherche de qualité. Les produits transformés sont en hausse avec moins de viande. L'étude « où va le bœuf » indique les éléments suivants. La viande importée (-13 % en 3 ans) a encaissé la quasi-totalité de la baisse de consommation entre 2014 et 2017. Le haché progresse (+7 % sur la même période). 57 % du bœuf consommé en France est transformé. L'approvisionnement se fait au plus près des besoins. La restauration hors domicile (RHD) se renationalise (de 34 % VBF en 2014 à 48 % en 2017). L'exportation (19 % de la production Française) reste le domaine du JB (83 % des volumes exportés).

Une évolution des attentes, des facteurs d'inquiétude...

Le citoyen-consommateur évolue. Le statut d'aliment indispensable s'affaiblit. En matière d'image, la viande reste associée au plaisir et à la convivialité. De nouveaux usages apparaissent en lien avec les nouveaux modes de vie : nomadisme, rythme de la vie moderne, recherche de praticité. Le consom'acteur se préoccupe des conséquences éthiques de ses achats avec comme premières interrogations le bien-être animal, l'hygiène et la fraicheur des aliments. L'origine reste un critère très important.

... mais heureusement, tout n'est pas noir

96 % des Français se définissent comme omnivores : ils mangent de tout y compris de la viande et du poisson. Les régimes alimentaires sans viande restent très minoritaires, selon l'enquête IPSOS, 3 % des Français se disent végétariens et 1 % végétaliens. 75 % des Français déclarent avoir confiance dans les éleveurs mais ils sont 57 % à déclarer mal connaître l'élevage et 97 % de la population active à ne pas travailler dans l'agriculture.

Face à cette situation, Interbev propose un pacte pour un engagement sociétal...

Un pacte pour un engagement sociétal a été défini avec 4 axes et objectifs prioritaires (cf. illustration). La stratégie globale de la filière s'articule autour de 3 étapes :

  • Prendre des engagements et orientations concertées en interne et externe (environnement, bien-être animal, nutrition et alimentation, montée en gamme des produits, répartition équitable de la valeur, communication responsable...).
  • Créer ou consolider des outils et plans d'action pour atteindre ces engagements et les déployer sur le terrain (recherche et développement, cahier des charges, outils d'accompagnement des pratiques, définition des portions, outils d'information...).
  • Suivre la progression des engagements par des indicateurs et les publier.

... et l'affirmer via une nouvelle communication collective : « AIMEZ LA VIANDE, MANGEZ-EN MIEUX. »

Cette nouvelle campagne rappelle toutes les raisons d'aimer la viande. Les cibles sont les consommateurs qui s'interrogent sur leur alimentation mais souhaitent continuer à manger de la viande de façon raisonnée et responsable. L'objectif est de leur permettre d'affirmer qu'ils aiment manger de la viande et qu'ils savent pourquoi. Via cette campagne « AIMEZ LA VIANDE, MANGEZ-EN MIEUX. », Interbev initie un mouvement autour du mieux consommer et s'engage à adopter des pratiques toujours plus durables et responsables pour permettre à tous les Français de mieux manger, dans la lignée de son pacte pour un engagement sociétal. Cette nouvelle communication collective est la preuve que la filière ose et s'affirme en rappelant que tout partira de chacun de nous et que nous sommes tous responsables de cette communication. Ne laissons pas les autres parler à notre place !

Nous sommes la filière, nous sommes tous un média

Pour conclure, Xavier Nicolle a indiqué que nous devons prendre acte que la viande n'est plus une évidence. Nous devons accepter que les consommateurs-citoyens se posent des questions. Cela implique de promouvoir une consommation raisonnable de viande provenant d'une filière qui travaille de façon responsable et durable, de travailler tous ensemble à faire passer nos messages et comprendre que pour être entendus, nous devons prendre une position inattendue !