Terres du Sud : la blockchain appliquée au magret de canards

En conférence de presse au Salon de l’agriculture, la coopérative Terres du Sud a annoncé lancer sa 1ère blockchain sur sa filière canard. Objectif : « prouver au consommateur l’origine et la qualité du produit qu’il achète. »

Plutôt que blockchain « je préfère parler de transparence alimentaire » lance Fabrice Maumy, directeur des systèmes d'information et transformation de la coopérative Terres du Sud. En effet, pas toujours bien compris par le consommateur ni par les parties-prenantes de la chaîne alimentaire, le terme blockchain ne signifie en réalité "que" transparence et traçabilité. Pour Stefano Volpi, co-fondateur de Connecting food, le but c'est simplement de « raconter l'histoire du produit ». Concrètement, grâce à un scan du QRcode présent sur l'étiquette, le consommateur peut accéder à une web-app regroupant les informations du produit, de la ferme au magasin.

Marketing de la preuve vs promesse

La blockchain, gage de transparence, apparaît pour Terres du Sud comme une bonne réponse à la perte de confiance des consommateurs dans leur alimentation. Et c'est le magret de canard de sa marque Delmond, qui a été choisi par la coopérative pour être « blockchainé », avec comme objectif de « prouver » le travail fait par leurs éleveurs, à 96% sous IGP Sud-Ouest ou Périgord.

Pour Terres du Sud, « ça n'a pas été très difficile de convaincre les éleveurs » précise Fabrice Maumy. « On n'a pas de doute sur la qualité de nos produits, maintenant on veut la montrer. » Il insiste « on passe du marketing de la promesse au marketing de la preuve. » Pour y parvenir, une dizaine de flux sont transmis en temps réel à la blockchain et vérifiés ensuite par un outil d'audit développé par Connecting food. Cette « innovation mondiale » permet de pour son co-fondateur « de garantir que ce qui est sur Connecting food est vrai et infalsifiable. »

Objectif 100%

Les 2,5 millions de canards produits chaque année par les 158 éleveurs du sud-ouest adhérents de Terre du Sud, verront donc leurs données publiées dans la web-app à partir du mois de mars. Pour l'instant seul le nom de l'exploitation et les informations liées à l'alimentation ne seront disponibles. La blockchain demande à l'éleveur de « numériser les échanges de papiers » ce qui « simplifie le travail » selon Fabrice Maumy. Pour le directeur des systèmes d'information et transformation de la coopérative Terres du Sud « la transparence c'est l'avenir ». Il ambitionne de blockchainer 100% des produits de la coopérative d'ici 3 ans en espérant pouvoir y intégrer des données de bien-être animal.