L’influenza aviaire prend de l’ampleur en Europe

Au 1<sup>er</sup> décembre, quatorze pays de l’Union européenne ont enregistré la présence de trois sous-types de virus très agressifs de l’influenza aviaire.

L’hécatombe d’oiseaux sauvages migrateurs porteurs de virus de l’influenza aviaire H5, en provenance de l’extrême Europe de l’Est (Sibérie, Kazakhstan) s’est manifestée à partir du mois d’octobre, au moment de la migration descendante.

Ce sont d’abord les zones le long de la Mer Baltique qui ont été affectées. Fin novembre, les autorités allemandes faisaient état de 9600 oiseaux retrouvés morts. Au 29 novembre, 453 oiseaux en Europe (329 en Allemagne) se sont révélés positifs à un virus H5. Cette forte dynamique d’infection a fini par se répandre vers le sud de l’Europe et par toucher les volailles captives (7 foyers) et 33 élevages commerciaux.

Au 1er décembre, quatorze pays sont désormais concernés :

. Allemagne : 11 élevages de volailles et l’avifaune (329 détections) ;

. Belgique : 1 élevage le 25 novembre et l’avifaune (7) ;

. Croatie : 1 élevage le 21 novembre ;

. Danemark : 1 élevage et l’avifaune (51) ;

. Espagne : un faucon pèlerin ;

. France : 3 animaleries et 5 basses cours ;

. Irlande : l’avifaune (5) ;

. Italie : l’avifaune (3) ;

. Norvège : l’avifaune (1) ;

. Pays-Bas : 6 élevages, l’avifaune (42) et des oiseaux captifs (6) ;

. Pologne : 1 ferme de ponte de 930 000 places ;

. Royaume-Uni : 3 élevages, l’avifaune (3) et des oiseaux captifs (1) ;

. Slovénie : l’avifaune (2) ;

. Suède : 1 élevage et l’avifaune (2).

Six pays ont déclaré dans des élevages commerciaux et l’avifaune, trois uniquement en élevage (Croatie, France, Pologne), et cinq pays uniquement dans la faune sauvage.

Des virus ancestraux Égyptiens

Selon le dernier bulletin épidémiologique de la plateforme ESA, tous les foyers commerciaux concernant une diversité de productions ont présenté des signes cliniques. Les mortalités sont variables selon la typologie des élevages. Dans les petits foyers (moins de 1000 oiseaux) regroupant plusieurs espèces, la mortalité moyenne est de 21% (mini à 0 et maxi à 76 %). Au-delà de 1000 individus, la mortalité moyenne chute à 6 % (0.1% à 35%).

Selon une étude menée par la virologue néerlandaise Nancy Beerens, trois sous-types de virus hautement pathogènes ont été détectés : H5N8 en très grande majorité, H5N5 et H5N1. Les analyses génétiques montrent que ce groupe H5 commun est issu du clade 2.3.4.4b. Il est apparenté à des virus H5N8 circulant en Egypte depuis 2017 et non à ceux ayant circulé en Europe de décembre 2019 à juin 2020. Dans le détail, ce groupe comprend 4 génotypes (1 H5N8, 1 H5N1 et 2 H5N5). Les H5N1 et H5N5 sont issus de la recomposition de virus H5N8. Ils ne montrent aucune mutation associée à une adaptation possible aux mammifères et à un risque de transmission à l’Homme.

 

Carte européenne des foyers déclarés à l’OIE (réalisation Réussir Volailles)