Objectif : aide aux agriculteurs pour s’emparer du plan de relance pour l’APCA en 2021

Aider et accompagner les agriculteurs face à la crise sanitaire a été le leitmotiv de 2020 pour les chambres d'agriculture. L'année 2021 sera consacrée à l'intégration des mesures du plan de relance par les agriculteurs.

Sébastien Windsor, président de l’APCA, Christine Valentin, première vice-présidente en charge du plan de relance, Christophe Hillairet, secrétaire général et Isabelle Chmitelin, nouvelle directrice générale, ont profité des vœux à la presse de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) pour présenter les principaux axes de travail de l’organisme consulaire pour l’année qui commence.

Après un début d’année 2020 qui a vu l’APCA, en tant que réseau mais aussi dans les départements, passer en mode télétravail en raison de la pandémie de Covid-19 (incluant la mise en place d’un système de FAQ et de numéros verts pour répondre aux agriculteurs confrontés à la crise sanitaire, le reste l’année écoulée a été aussi synonyme d’aide et d’accompagnement à la « relocalisation de filière » et de propositions au gouvernement sur des mesures à court terme et moyen terme.

Il a fallu aussi traiter de la problématique des excès d’eau en hiver et des déficits en eau estivaux, particulièrement dans les zones à faible potentiel (zone intermédiaire) et dans les bassins allaitants (pousse herbe limitée).

Plan de relance, la priorité des priorités en 2021

Clairement, 2021 se place sous le signe de l’aide et de l’accompagnement aux agriculteurs pour bien utiliser le 1,2 Md€ prévu par le plan de relance dédié au secteur agricole et alimentaire. « Il s’agit de redonner de la compétitivité aux exploitations » indique Sébastien Windsor. « Nous avons été challengé par le ministère sur cette notion d’information auprès des agriculteurs. Ce dernier souhaite cette communication sur le plan de relance et l’APCA s’y est engagée. D’où un guide synthétique en préparation et, une nouveauté pour nous, l’appel au service civique pour recruter deux ou trois personnes par chambre afin d’organiser des réunions d’information auprès des agriculteurs sur ce qui se met en place » a précisé Christophe Hillairet.

Les néo-conseillers en service civique seront formés mesure par mesure afin de répondre au plus près aux questionnements des exploitants agricoles : mesures régionales, appels d’offre nationaux, agroéquipement, bâtiments, plan protéine (conseil à l’implantation et à la culture des légumineuses), haie, séquestration du carbone… Sur ce dernier thème, Sébastien Windsor espère que cela conduira « les entreprises françaises ayant besoin de compensation carbone d’acheter de la compensation issue de l’agriculture française plutôt que de la compensation liée à la déforestation au Brésil » par exemple.

Les autre sujets importants pour l’APCA

Cette réunion en visioconférence a permis également aux responsables de l’APCA de présenter d’autres dossiers demeurant dans l’actualité des exploitants agricoles et des chambres. L’APCA continuera donc ses efforts, en 2021, sur les projets alimentaires territoriaux (PAT) : 150 projets de filière ont été soutenus et le chiffre devrait atteindre 400 en 2021.

Autre thématique, celle de la séparation du conseil et de la vente. « C’est un sujet sur lequel nous sommes attendus par les agriculteurs. Nous avons donc décidé de former 300 conseillers chambres pour cet aspect. Un test est en cours avec pour idée de lier conseil stratégique et projet de l’agriculteur. Cette séparation sera probablement effective en 2023 mais il faut trouver des solutions avant cette date pour les agriculteurs qui n’ont pas encore de plan stratégique » précise le président de l’APCA.

Les chambres ne feront pas de conseil à bas coût a-t-il encore ajouté tout en estimant que le coût final dépendra en grande partie du temps passé pour effectuer cette mission de conseil (estimé à une journée environ par agriculteur). Une fourchette de prix entre 500 et 1 000 € est retenue aujourd’hui. Par ailleurs, l’APCA proposera le même socle national sur l’ensemble du territoire, libre aux chambres en local d’intégrer leurs propres spécifications.

Le responsable de l’APCA a également cité la directive nitrate, parmi les points importants de 2021, avec des modifications importantes à venir. Là encore c’est le rôle des chambres « d’accompagner les agriculteurs dans les pratiques mais aussi d’éviter le classement à tout va en zone vulnérable. D’où la nécessité de discuter avec les acteurs des territoires. Et de trouver des moyens financiers pour accompagner les changements ».

Sur la PAC, l’APCA va concentrer sa réflexion sur la déclinaison régionale du 2è pilier, en retravaillant la notion des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC). L’idée est de travailler plus sur une MAEC accompagnant des projets avec des objectifs de résultats et moins de financer des compensations de perte de revenus.  

Sébastien Windsor, qui s’est félicité du fait que le budget des chambres n’était pas diminué, a également indiqué qu’un travail spécifique allait être entamé sur le « maintien des bulletins de santé des végétaux », aujourd’hui menacés. « Il faut déterminer ce dont nous avons besoin pour les agriculteurs et que l’Etat fasse de même pour pouvoir établir la surveillance du territoire dans ce domaine ». Viendra ensuite le temps de échanges et des négociations entre APCA, Etat et les instituts techniques.

Enfin, lundi 11 janvier 2021, l’APCA présentera une plateforme nationale concernant les circuit courts, notamment pour aider les agriculteurs et les filières qui souffrent de l’absence de débouchés due à la fermeture administrative de la restauration hors foyer dans le cadre de la crise sanitaire.