<p>Avec sa cantine 100% bio appliquant les rep&egrave;res nutritionnels du Programme national nutrition sant&eacute; (PNNS), le taux de surpoids et d&rsquo;ob&eacute;sit&eacute; des enfants mangeant &agrave; la cantine de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) est inf&eacute;rieur de 45% &agrave; la moyenne nationale. &Ccedil;a, c&rsquo;est une &eacute;tude du D&eacute;partement de sant&eacute; publique du CHU de Nice (Alpes-Maritimes) qui le r&eacute;v&egrave;le. Gr&acirc;ce aux actions d&rsquo;accompagnement de la Maison d&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;alimentation durable (MEAD) de Mouans-Sartoux, 71% des 10.000 habitants de la commune ont modifi&eacute; leurs habitudes alimentaires en 5 ans, r&eacute;duisant respectivement de 30% et 23% la consommation de produits ultra-transform&eacute;s et de viande, le tout aboutissant &agrave; une r&eacute;duction de 26% de l&rsquo;impact carbone de l&rsquo;alimentation des habitants. &Ccedil;a, c&rsquo;est une th&egrave;se soutenue en 2024 par Andrea Lulovicova, &eacute;tudiant en g&eacute;ographie &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Nice C&ocirc;te-d&rsquo;Azur, qui le d&eacute;montre.</p><div class="citation">
    <span>"L&rsquo;alimentation n&rsquo;est ni de droite, ni de gauche, elle est juste centrale"</span>
</div>
<p>A quelques encablures de Cannes (Alpes-Maritimes), Mouans-Sartoux, c&rsquo;est un village gaulois, aux antipodes g&eacute;ographiques du village d&rsquo;Ast&eacute;rix mais o&ugrave; la succession de deux Aschieri, Andr&eacute; puis Pierre actuellement, &eacute;diles apparent&eacute;s &eacute;cologistes, a fait de la cit&eacute; azur&eacute;enne un mod&egrave;le de transition agricole et alimentaire unique en France, et accessoirement de r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;urbanisation d&eacute;brid&eacute;e et &agrave; la malbouffe. &laquo;&nbsp;<em>L&rsquo;alimentation n&rsquo;est ni de droite, ni de gauche, elle est juste centrale&nbsp;</em>&raquo;. &Ccedil;a, c&rsquo;est Gilles P&eacute;role, l&rsquo;adjoint d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; l&rsquo;alimentation, qui le d&eacute;clare.&nbsp;Et qui s&rsquo;amuse &agrave; l&rsquo;envi des postures &agrave; la carte (des partis) entre plateaux t&eacute;l&eacute; nationaux et plateaux repas locaux.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/egalim-a-la-cantine-1-commune-sur-5-respecte-la-loi-2-sur-3-invoquent-le-surcout" target="_blank" title="">Egalim &agrave; la cantine : 1 commune sur 5 respecte la loi, 2 sur 3 invoquent le surco&ucirc;t</a>
</aside>
<p>L&rsquo;histoire ne remonte pas en 50 avant J&eacute;sus Christ mais aux ann&eacute;es 1990 et a pour &eacute;l&eacute;ment d&eacute;clencheur la crise de la vache folle. En r&eacute;sistance &agrave; la malbouffe envahissante, la commune int&egrave;gre &agrave; partir de 1998 des produits bio dans ses cantines scolaires. Elle va monter en puissance jusqu&rsquo;en septembre 2012, rentr&eacute;e qui consacre l&rsquo;instauration du 100% bio pour les 1200 repas servis aux enfants des cr&egrave;ches, des &eacute;coles et du coll&egrave;ge de la ville.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/4/8/0/7090848-1-fre-FR/e6e365cd4788-Ferme.jpg" alt="En 2011, la ville a cr&eacute;&eacute; une ferme municipale sur 6 ha, employant 3 agriculteurs salari&eacute;s et assurant 85% des besoins en l&eacute;gumes des cantines (Cr&eacute;dit photo : Ville de Mouans-Sartoux)" height="1266" width="2264" /><figcaption>En 2011, la ville a cr&eacute;&eacute; une ferme municipale sur 6 ha, employant 3 agriculteurs salari&eacute;s et assurant 85% des besoins en l&eacute;gums des cantines (Cr&eacute;dit photo : Ville de Mouans-Sartoux)</figcaption></figure>

</div>
<p>Pour pallier l&rsquo;insuffisance d&rsquo;approvisionnement en produits bio et locaux, la commune a cr&eacute;&eacute; un an plus t&ocirc;t une r&eacute;gie municipale agricole. Une premi&egrave;re en France. Au domaine communal de Haute-Combe, d&rsquo;une superficie de 6ha dont 4ha cultiv&eacute;s et 2500m2 d&rsquo;abris froids, trois agriculteurs salari&eacute;s produisent chaque ann&eacute;e 25 tonnes de l&eacute;gumes de saison, dont 4 tonnes sont surgel&eacute;es pour assurer l&rsquo;approvisionnement hors saison. L&rsquo;exploitation communale assure ainsi 85% de l&rsquo;approvisionnement en fruits et l&eacute;gumes des cantines.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/8/1/9/5779187-1-fre-FR/Ecocert.jpg" alt="La Dr&ocirc;me a impuls&eacute; la cr&eacute;ation du label &laquo; En Cuisine +bio +locale +saine &raquo; par l&rsquo;organisme certificateur Ecocert (Source : Ecocert)" height="1228" width="1532" /><figcaption>La Dr&ocirc;me a impuls&eacute; la cr&eacute;ation du label &laquo; En Cuisine +bio +locale +saine &raquo; par l&rsquo;organisme certificateur Ecocert (Source : Ecocert)</figcaption></figure>

</div>
<p>Chaque ann&eacute;e, la municipalit&eacute; fait authentifier sa d&eacute;marche par Ecocert. L&rsquo;organisme certificateur est &agrave; l&rsquo;origine du label &laquo; En Cuisine &raquo;, premier cahier des charges fran&ccedil;ais d&eacute;di&eacute; &agrave; la restauration collective durable, et qui int&egrave;gre le p&eacute;rim&egrave;tre g&eacute;ographique de l&rsquo;approvisionnement. Dans une r&eacute;gion o&ugrave; la densit&eacute; de r&eacute;sidents et d&rsquo;estivants outrepasse largement celles de vaches, de brebis ou de poules, Mouans-Sartoux p&ecirc;che c&ocirc;t&eacute; viande mais la commune remporte tout m&ecirc;me haut la main le graal des &laquo;&nbsp;3 carottes&nbsp;&raquo; du label, qui distingue les cantines les plus vertueuses.</p><div class="citation">
    <span>"Quand 85% de la population r&eacute;duit sa consommation de viande, proposer aux enfants un menu v&eacute;g&eacute;tarien un jour sur deux n&rsquo;est pas un probl&egrave;me"</span>
</div>
<p>Il faut dire aussi que la ville a r&eacute;vis&eacute; &agrave; la baisse la portion de viande. A la rentr&eacute;e 2022 en effet, 50 % des repas sont servis avec des &oelig;ufs et des prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales et 50% avec de la viande ou du poisson. Le tout, sans mettre les familles &agrave; croc. Qu&rsquo;est-ce qui fait qu&rsquo;&agrave; Mouans-Sartoux, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-menu-vegetarien-a-la-cantine-une-experience-sans-lendemain" target="_blank">le menu v&eacute;g&eacute;tarien est plus digeste un jour sur deux qu&rsquo;il ne l&rsquo;est ailleurs un jour sur cinq&nbsp;</a>? &laquo;&nbsp;<em>Quand 85% de la population r&eacute;duit sa consommation de viande, proposer aux enfants un menu v&eacute;g&eacute;tarien un jour sur deux n&rsquo;est pas un probl&egrave;me car la d&eacute;marche est coh&eacute;rente avec les choix personnels</em>&nbsp;&raquo;, avance Gilles P&eacute;role.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/regime-vegetarien-quelles-incidences-sur-la-sante" target="_blank" title="">R&eacute;gime v&eacute;g&eacute;tarien : quelles incidences sur la sant&eacute; ?</a>
</aside>
<h2>Quand les enfants &eacute;duquent les parents</h2><p>Certes. Mais comment la population a-t-elle, de son plein gr&eacute;, r&eacute;duit sa consommation de viande&nbsp;?&laquo; <em>Quand les choix alimentaires d&rsquo;une cantine impactent la mani&egrave;re des manger des enfants, les enfants en parlent &agrave; la maison et font changer les pratiques, c&rsquo;est un effet que nous avons document&eacute; dans nos &eacute;tudes d&rsquo;impact</em>, argumente l&rsquo;&eacute;lu. <em>Mais surtout, quand vous cr&eacute;ez et animez une Maison de l&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;alimentation durable, laquelle sensibilise la population aux enjeux de sant&eacute; et d&rsquo;environnement, &agrave; travers des ateliers cuisine et nutrition, des d&eacute;fis Foyers &agrave; alimentation positive, des conf&eacute;rences, des d&eacute;bats etc., les habitants adh&egrave;rent au projet. Si une commune &eacute;nonce qu&rsquo;il faut manger moins de viande parce que le PNNS le dit et que vous servez toujours autant de viande &agrave; la cantine, le message ne passe pas. Par contre, s&rsquo;il est en coh&eacute;rence avec l&rsquo;exemplarit&eacute; de la commune, votre message est amplifi&eacute;</em>&nbsp;&raquo;.</p>        
<div  class=" ez-embed-type-image">
    
    
        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/5/8/0/7090851-1-fre-FR/29f79ef26d1d-Pe-role.jpg" alt="Gilles P&eacute;role, maire-adjoint, d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; l&rsquo;alimentation : &laquo; La recette, s&rsquo;il y en a une, c&rsquo;est d&rsquo;&eacute;laborer un PAT syst&eacute;mique, incluant l&rsquo;urbanisme, l&rsquo;&eacute;ducation, la sant&eacute;, l&rsquo;environnement, l&rsquo;&eacute;conomie car l&rsquo;alimentation est par nature syst&eacute;mique, donc il faut travailler tous ces champs &raquo; (Cr&eacute;dit photo : Ville de Mouans-Sartoux)" height="1450" width="2310" /><figcaption>Gilles P&eacute;role, maire-adjoint, d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; l&rsquo;alimentation : &laquo; La recette, s&rsquo;il y en a une, c&rsquo;est d&rsquo;&eacute;laborer un PAT syst&eacute;mique, incluant l&rsquo;urbanisme, l&rsquo;&eacute;ducation, la sant&eacute;, l&rsquo;environnement, l&rsquo;&eacute;conomie car l&rsquo;alimentation est par nature syst&eacute;mique, donc il faut travailler tous ces champs &raquo; (Cr&eacute;dit photo : Ville de Mouans-Sartoux)</figcaption></figure>

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<h2>La MEAD, l&rsquo;ingr&eacute;dient qui change tout</h2><p>La Maison de l&rsquo;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;alimentation durable (MEAD), c&rsquo;est le grand &oelig;uvre de la ville de Mouans-Sartoux. Le projet remonte &agrave; 2016 et il fera office de plat de r&eacute;sistance au Projet alimentaire territorial (PAT) labellis&eacute; par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture en 2017. Selon les &eacute;tudes d&rsquo;impact cit&eacute;es pr&eacute;c&eacute;demment, les habitants modifient deux &agrave; trois fois plus vite leurs habitudes alimentaires en suivant les activit&eacute;s de la MEAD, 81% estiment qu&rsquo;ils sont associ&eacute;s aux d&eacute;cisions de la commune en mati&egrave;re d&rsquo;alimentation, 92% des familles adh&egrave;rent au PNNS et 70% &agrave; l&rsquo;alimentation bio.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/8/2/1/7091288-1-fre-FR/92a68e452181-DefiAlim.jpg" alt="La MEAD organise des d&eacute;fis &agrave; alimentation positive au cours desquels des &eacute;quipes d&rsquo;une dizaine de foyers rel&egrave;vent le d&eacute;fi d&rsquo;augmenter leur consommation en produits bio et locaux &agrave; budget constant (Cr&eacute;dit photo : Ville de Mouans-Sartoux)" height="1512" width="2398" /><figcaption>La MEAD organise des d&eacute;fis &agrave; alimentation positive au cours desquels des &eacute;quipes d&rsquo;une dizaine de foyers rel&egrave;vent le d&eacute;fi d&rsquo;augmenter leur consommation en produits bio et locaux &agrave; budget constant (Cr&eacute;dit photo : Ville de Mouans-Sartoux)</figcaption></figure>

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<p>La MEAD, c&rsquo;est un peu l&rsquo;antith&egrave;se de la grande distribution qui fait tout son possible pour d&eacute;tourner les consommateurs des produits bio, comme l&rsquo;a illustr&eacute; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/bio-et-le-moins-pire-des-distributeurs-est" target="_blank">une &eacute;tude r&eacute;cente de la Fondation pour la nature et l&rsquo;homme</a>. A Mouans-Sartoux, la municipalit&eacute; a pour t&ecirc;te de gondoles des surfaces commerciales 100% bio, une AMAP, un march&eacute; de producteur, des potagers collectifs de citoyens, une &eacute;picerie associative et sociale etc.</p><div class="citation">
    <span>"Au cours des 2 ans pass&eacute;s, 10 propri&eacute;taires ont accept&eacute; de signer des baux ruraux et on a install&eacute; 5 agriculteurs&nbsp;"</span>
</div>
<p>Avec la MEAD, la pr&eacute;servation du foncier agricole est un autre pilier du PAT. Dans un territoire&nbsp;- la C&ocirc;te d&rsquo;Azur -&nbsp;o&ugrave; les rares terres se n&eacute;gocient au prix des terres rares, la mairie parvient &agrave; reclasser dans son PLU, en 2012, 72ha en zone agricole. Puis elle s&rsquo;att&egrave;le au ph&eacute;nom&egrave;ne de r&eacute;tention fonci&egrave;re, sans recourir &agrave; la loi et la proc&eacute;dure en mise en valeur des terres incultes ou manifestement sous exploit&eacute;es, mais par la &laquo;&nbsp;simple&nbsp;&raquo; persuasion des propri&eacute;taires.</p>        
<div  class=" ez-embed-type-image">
    
    
        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/9/5/2/1/7091259-1-fre-FR/ab640adb5a85-PLU.jpg" alt="En 2012, avec le passage du POS en PLU, la commune classe 112ha en zones agricoles contre 40ha auparavant (Source : Ville de Mouans-Sartoux)" height="1498" width="2668" /><figcaption>En 2012, avec le passage du POS en PLU, la commune classe 112ha en zones agricoles contre 40ha auparavant (Source : Ville de Mouans-Sartoux)</figcaption></figure>

</div>
<p>L&agrave; encore, la MEAD remplit ses bons offices. &laquo;&nbsp;<em>On a notamment organis&eacute; une exposition, s&rsquo;intitulant Terres d&rsquo;hier, Terres de demain&nbsp;&raquo;, donnant &agrave; voir ce que les terres produisaient hier et ce qu&rsquo;elles pourraient produire demain</em>, explique Gilles P&eacute;role. <em>La crise du Covid, la guerre et en Ukraine et le fait que la plupart des propri&eacute;taires soient des descendants de paysans nous a sans doute beaucoup aid&eacute;. Au cours des 2 ans pass&eacute;s, 10 propri&eacute;taires ont accept&eacute; de signer des baux ruraux et on a install&eacute; 5 agriculteurs</em>&nbsp;&raquo;.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/dossier-alimentation-le-long-et-lent-transit-de-la-transition" target="_blank" title="">[Dossier] Alimentation&nbsp;: le long et lent transit de la transition</a>
</aside>
<h2>Une transition &agrave; co&ucirc;t constant gr&acirc;ce &agrave; la v&eacute;g&eacute;talisation et la lutte contre le gaspillage</h2><p>Au plan budg&eacute;taire, ind&eacute;pendamment des choix politiques en mati&egrave;re d&rsquo;animation socio-&eacute;ducative et fonci&egrave;re, la municipalit&eacute; affirme avoir op&eacute;r&eacute; sa transition alimentaire &agrave; co&ucirc;t constant, en partie gr&acirc;ce &agrave; la v&eacute;g&eacute;talisation de l&rsquo;assiette. &laquo;&nbsp;<em>A condition de faire du cuisin&eacute; maison avec des c&eacute;r&eacute;ales et des l&eacute;gumineuses car les galettes v&eacute;g&eacute;tales industrielles sont excessivement ch&egrave;res</em>&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise Gilles P&eacute;role. La lutte contre le gaspillage est l&rsquo;autre levier d&rsquo;&eacute;conomies. Le tri et la pes&eacute;e quotidienne des restes alimentaires, combin&eacute;s &agrave; l&rsquo;encouragement des jeunes convives &agrave; choisir (et &agrave; finir) le contenu de leur assiette en fonction de leur app&eacute;tit, a permis de r&eacute;duire le gaspillage &agrave; moins de 40 grammes par menu contre 120 grammes en moyenne au plan national. A l&rsquo;arriv&eacute;e, le co&ucirc;t moyen du repas est de 2,18 euros contre 2,21 euros en moyenne nationale.&nbsp;&laquo;&nbsp;<em>Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de l&rsquo;eau, des transports, de la cuisine et de l&rsquo;agriculture, Mouans-Sartoux privil&eacute;gie les r&eacute;gies municipales qui, si elles sont bien g&eacute;r&eacute;es, co&ucirc;tent forc&eacute;ment moins cher qu&rsquo;un service priv&eacute; qui doit sortir des dividendes</em>&nbsp;&raquo;.</p><h2>Partager la recette avec d&rsquo;autres collectivit&eacute;s</h2><p>Forte de son ant&eacute;riorit&eacute;, de la constance de sa politique dans le temps, de ses impacts sur les pratiques alimentaires de ses administr&eacute;s, la ville de Mouans-Sartoux s&rsquo;est assign&eacute;e une derni&egrave;re mission dans son PAT, consistant &agrave; partager sa &laquo;&nbsp;recette&nbsp;&raquo; avec d&rsquo;autres collectivit&eacute;s. &nbsp;&laquo; <em>La recette, s&rsquo;il y en a une, c&rsquo;est d&rsquo;&eacute;laborer un PAT syst&eacute;mique, incluant l&rsquo;urbanisme, l&rsquo;&eacute;ducation, la sant&eacute;, l&rsquo;environnement, l&rsquo;&eacute;conomie car l&rsquo;alimentation est par nature syst&eacute;mique, donc il faut travailler tous ces champs</em>&nbsp;&raquo;, sugg&egrave;re l&rsquo;&eacute;lu.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/9/2/1/7091294-1-fre-FR/7f2d1699dbe9-Epinal.jpg" alt="" height="1566" width="2878" /></figure>

</div>
<p>Depuis 2018, environ 800 collectivit&eacute;s, en France et en Europe, ont ainsi &eacute;t&eacute; approch&eacute;es. En 2024, la commune a organis&eacute; sur ses terres les premi&egrave;res Rencontres nationales des fermes publiques, au nombre d'une centaine actuellement. La prochaine &eacute;dition est programm&eacute;e les 18 et 19 juin &agrave; Epinal. Mouans-Sartoux a par ailleurs largement inspir&eacute; la cr&eacute;ation du dipl&ocirc;me universitaire &laquo; Chef de projet en alimentation durable &ndash; option collectivit&eacute; territoriale &raquo;, propos&eacute; par l&rsquo;Universit&eacute; de Nice C&ocirc;te-d&rsquo;Azur.</p><div class="citation">
    <span>"Je suis convaincu que les transitions viendront des territoires et pas des gouvernements ou de l&rsquo;Europe"</span>
</div>
<p>Dans la perspective des &eacute;lections municipales de 2026, la ville organise tout au long de cette ann&eacute;e un programme de sensibilisation aux enjeux de l&rsquo;alimentation, reposant notamment sur des webinaires, avec le soutien de l&rsquo;Ademe et de la fondation Daniel et Nina Carrasso. Ce travail d&rsquo;accompagnement va d&rsquo;ailleurs faire l&rsquo;objet d&rsquo;une autre &eacute;tude d&rsquo;impact&nbsp;dans le prolongement de celles r&eacute;alis&eacute;es sur les pratiques alimentaires et sur la sant&eacute; (et qui ne constituent pas le dernier int&eacute;r&ecirc;t du PAT mouansois). &laquo;&nbsp;<em>Je suis convaincu que les transitions viendront des territoires et pas des gouvernements ou de l&rsquo;Europe, affirme l&rsquo;&eacute;lu, </em>qui co-pr&eacute;side le groupe de travail &laquo;&nbsp;restauration collective&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;Association des maires de France (AMF). <em>Faire bouger depuis le sommet, &ccedil;a ne marche pas, m&ecirc;me avec une loi semi-ambitieuse comme Egalim. Il faut vraiment partir des territoires et des habitants pour impulser des changements. C&rsquo;est peut-&ecirc;tre plus long mais quand le changement est l&agrave;, c&rsquo;est plus profond&nbsp;</em>&raquo;. Un mauvais pr&eacute;sage pour la future <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/transition-alimentaire-la-snanc-en-consultation-publique" target="_blank">Strat&eacute;gie nationale pour l&rsquo;alimentation, la nutrition et le climat</a>&nbsp;? A Mouans-Sartoux, on croit davantage aux PAT. En 2026, &laquo;&nbsp;Mouans-Partout&nbsp;&raquo;&nbsp;?</p>


Ferme municipale, reconquête foncière, soutien à l’installation, Maison d’éducation à l’alimentation durable, lutte contre le gaspillage… : la cité azuréenne est un laboratoire à estomacs et esprits grand ouverts à la transition alimentaire. Le tout à coût constant pour le ticket-repas à la cantine. Et réplicable ad libitum, dixit Gilles Pérole, maire-adjoint délégué à l’alimentation de Mouans-Sartoux.

Avec ses repas 100% bio, 70% locaux, 50% végétariens, Mouans-Sartoux veut croire à des « Mouans-Partout »

<p>&laquo; <em>L&rsquo;installation en agriculture en rejoignant un Gaec existant permet une vraie rencontre humaine, une mont&eacute;e en comp&eacute;tence progressive pour le jeune, et une transmission en douceur pour le c&eacute;dant. C&rsquo;est un format porteur d&rsquo;avenir que nous voulons valoriser car essentiel pour l&rsquo;avenir de l&rsquo;agriculture fran&ccedil;aise. Nous sommes fiers aujourd&rsquo;hui de contribuer activement au renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations en trouvant des repreneurs pour les associ&eacute;s sortants</em>&nbsp;&raquo;, explique Maxime Pawlak, co-fondateur d&rsquo;Eloi.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-cantal-terre-de-re-conversion-a-l-agriculture-societaire" target="_blank" title="">Le Cantal, terre de (re)conversion &agrave; l&rsquo;agriculture (soci&eacute;taire)</a>
</aside>
<p>Fond&eacute;e en 2020, se d&eacute;finissant comme <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/installation-eloi-doit-etre-present-dans-chaque-guichet-unique-de-france-et-de-navarre" target="_blank">tiers de confiance entre c&eacute;dants et repreneurs</a>, l&rsquo;entreprise &agrave; mission dispose d&rsquo;une base de 6000 candidats &agrave; l&rsquo;installation qualifi&eacute;s, c&rsquo;est-&agrave;-dire &laquo;&nbsp;<em>form&eacute;s, exp&eacute;riment&eacute;s, porteurs d&rsquo;un projet viable et potentiellement finan&ccedil;able</em>&nbsp;&raquo;. Et sur les 6000, 45% se d&eacute;clarent ouverts &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration d&rsquo;un Gaec existant.&nbsp;Au cours des deux ann&eacute;es pass&eacute;es, Eloi a accompagn&eacute; 20 Gaec dans leur recherche d&rsquo;associ&eacute; via la plateforme de l&rsquo;entreprise. Ces fermes attirent en moyenne 25 candidats par annonce.</p><p>Selon Eloi, dans le secteur de l&rsquo;&eacute;levage, la mise de fonds moyenne dans un Gaec est de 115.000 euros contre 420.000 euros pour une reprise individuelle. A ce marchepied financier s&rsquo;ajoute un autre s&eacute;same, celui de l&rsquo;inclusion dans l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me agricole, qui n&rsquo;est pas le dernier des handicaps pour <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/installations-des-profils-surprenants-chez-les-nouveaux-agriculteurs" target="_blank">les candidats non issus du milieu agricole</a>.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/acces-au-foncier-terre-de-liens-franchit-le-cap-des-400-fermes" target="_blank" title="">Acc&egrave;s au foncier : Terre de Liens franchit le cap des 400 fermes</a>
</aside>
<p>L&rsquo;int&eacute;gration dans un Gaec donne aussi quelques gages en mati&egrave;re de durabilit&eacute;, de r&eacute;silience et de vivabilit&eacute;, inh&eacute;rents &agrave; l&rsquo;accompagnement humain, au partage des responsabilit&eacute;s (et de la charge mentale), &agrave; la mutualisation des risques, &agrave; la diversification des activit&eacute;s ou encore &agrave; l&rsquo;organisation du travail. M&ecirc;me si <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/ils-ne-se-parlent-plus-ne-s-ecoutent-plus-la-mediation-un-remede-pour-desamorcer-les-tensions-au-sein-des-exploitations" target="_blank" title="">l&rsquo;organisation collective n&rsquo;est pas exempte de risques dysfonctionnels</a>&hellip;</p><h2>La loi d&rsquo;orientation agricole au soutien</h2><p>Promulgu&eacute;e le 24 mars dernier, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/que-contient-la-loi-d-orientation-pour-la-souverainete-alimentaire-et-le-renouvellement-des-generations-en-agriculture" target="_blank">la loi d'orientation pour la souverainet&eacute; alimentaire et le renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations en agriculture</a> a institu&eacute; &laquo;&nbsp;l&rsquo;essai d&rsquo;association&nbsp;&raquo;, destin&eacute; &agrave; encourager les formes d&rsquo;installation &agrave; la fois collectives et progressives. D&eacute;taill&eacute; dans l&rsquo;article 26, l&rsquo;essai d&rsquo;association s&rsquo;entend d&rsquo;une p&eacute;riode d&rsquo;un an, renouvelable une fois. Il est formalis&eacute; dans une convention &eacute;crite, pr&eacute;cisant les conditions de r&eacute;alisation de l&rsquo;essai, incluant notamment un accompagnement relationnel par une personne qualifi&eacute;e. Il exclue la d&eacute;tention de parts sociales, la participation aux b&eacute;n&eacute;fices et la contribution aux pertes. La convention peut &ecirc;tre r&eacute;sili&eacute;e &agrave; tout moment et sans indemnit&eacute; pour l&rsquo;une ou l&rsquo;autre des parties.</p><p>La loi d&rsquo;orientation institue &eacute;galement une aide au &laquo; passage de relais &raquo; aux chefs d&rsquo;exploitation &acirc;g&eacute;s de 59 ans au moins et jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&acirc;ge l&eacute;gal de la retraite, ayant exerc&eacute; une activit&eacute; agricole &agrave; titre principal pendant une dur&eacute;e suffisante, s&rsquo;ils cessent d&eacute;finitivement cette activit&eacute; et rendent leurs terres et les b&acirc;timents d&rsquo;exploitation disponibles pour une installation aid&eacute;e.</p>


Acteur engagé dans la transmission-installation depuis 2020, Eloi accompagne les cédants et les jeunes dans la création de binômes au sein de Gaec existants. Une stratégie alliant accessibilité, durabilité et vivabilité des projets, encouragée par la loi d’orientation agricole via l’essai d’association.

Installation : 1 candidat sur 2 prêt à rejoindre un Gaec selon Eloi

<p>Une installation en agriculture est toujours une grande aventure. C&rsquo;est la concr&eacute;tisation d&rsquo;un projet que le candidat porte depuis longtemps et qu&rsquo;il a construit sur les plans technique, &eacute;conomique, juridique, foncier, bancaire, administratif, r&eacute;glementaire&hellip;, dans le cadre d&rsquo;un parcours tr&egrave;s accompagn&eacute; et tr&egrave;s codifi&eacute;.</p><p>Cons&eacute;quence de ce parcours solide : les &eacute;checs d&rsquo;installation sont plus rares en agriculture que dans d&rsquo;autres secteurs d&rsquo;activit&eacute;, ce qui est une bonne nouvelle, au vu de l&rsquo;importance du renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations. Mais il en ressort aussi qu&rsquo;une grande partie des &eacute;checs, lorsqu&rsquo;ils surviennent, ne sont pas li&eacute;s &agrave; des facteurs techniques ou &eacute;conomiques&nbsp;: ils r&eacute;sultent de difficult&eacute;s dans les relations humaines.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-nombre-d-installations-a-baisse-de-3-6-en-2023-et-plus-encore-chez-les-jeunes" target="_blank">Les nombre d&rsquo;installations a baiss&eacute; de 3,6% en 2023, et plus encore chez les jeunes</a>
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<h2><strong>&laquo;&nbsp;Je me sens l&eacute;gitime en milieu agr</strong><strong>icole&nbsp;&raquo;</strong></h2><p>Les relations humaines difficiles, c&rsquo;est justement la sp&eacute;cialit&eacute; de C&eacute;cile Lallou&eacute;, m&eacute;diatrice depuis trois ans. Son dipl&ocirc;me, un &laquo;&nbsp;certificat de sp&eacute;cialisation en n&eacute;gociation et m&eacute;diation en milieu professionnel&nbsp;&raquo;, lui permet d&rsquo;exercer dans tout type de milieu. Mais c&rsquo;est dans le milieu agricole qu&rsquo;elle se sent <em>&laquo;&nbsp;la plus l&eacute;gitime&nbsp;&raquo;.</em></p><p><em>&laquo;&nbsp;Mes parents &eacute;taient agriculteurs. J&rsquo;ai un BTS agricole et j&rsquo;ai exerc&eacute; pendant 10 ans comme conseill&egrave;re d&rsquo;&eacute;levage&nbsp;&raquo;,</em> relate-t-elle. Avant d&rsquo;&ecirc;tre m&eacute;diatrice, C&eacute;cile a aussi occup&eacute; plusieurs postes &agrave; la chambre d&rsquo;agriculture, dans les services environnement et emploi. Et encore avant, elle s&rsquo;est install&eacute;e comme associ&eacute;e au sein d&rsquo;un Gaec comprenant deux couples de deux g&eacute;n&eacute;rations diff&eacute;rentes.</p><h2><strong>Apr&egrave;s l&rsquo;euphorie de l&rsquo;inst</strong><strong>allation </strong></h2><p>Cette exp&eacute;rience a &eacute;t&eacute; br&egrave;ve, moins d&rsquo;une ann&eacute;e en 2016, mais douloureuse sur les plans psychologique, physique, et m&ecirc;me financier. De ces souffrances, qui ont affect&eacute; toute sa famille (car son conjoint &eacute;tait lui aussi install&eacute;), C&eacute;cile en fait aujourd&rsquo;hui une force&nbsp;: son histoire personnelle l&rsquo;aide &agrave; comprendre les situations similaires qui se pr&eacute;sentent &agrave; elle.</p><p>Les installations <em>&laquo;&nbsp;qui se passent mal&nbsp;&raquo;</em> repr&eacute;sentent en effet une bonne partie des demandes de m&eacute;diations que re&ccedil;oit C&eacute;cile. <em>&laquo;&nbsp;Souvent, au tout d&eacute;but d&rsquo;une installation, il y a une sorte d&rsquo;euphorie, tout le monde se focalise sur le projet, sur le mat&eacute;riel&nbsp;: le nouveau b&acirc;timent, le nouvel atelier. Et on oublie l&rsquo;essentiel&nbsp;: comment chacun s&rsquo;&eacute;panouit, comment chacun g&egrave;re son temps. C&rsquo;est alors que surviennent les probl&egrave;mes relationnels&nbsp;&raquo;.</em></p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/5/0/5/3/7003505-1-fre-FR/a923cf5065ce-2pcmedia2.jpg" alt="" height="1608" width="1684" /><figcaption>&laquo; Le monde agricole est tr&egrave;s taiseux, tr&egrave;s pudique, on parle peu de ses sentiments. Alors que paradoxalement, c&rsquo;est un milieu o&ugrave; l&rsquo;on met ses tripes &raquo;. M&eacute;diatrice en milieu professionnel, C&eacute;cile Lallou&eacute; intervient surtout en Loire-Atlantique et Ille et Vilaine. (cr&eacute;dits photo : Catherine Perrot)</figcaption></figure>

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<h2><strong>&laquo;&nbsp;Il n&rsquo;y a pas de ra</strong><strong>ison qu&rsquo;on ne s&rsquo;entende pas bien&nbsp;&raquo;</strong></h2><p><em>&laquo;&nbsp;Le sch&eacute;ma typique, c&rsquo;est le Gaec parent/enfant,</em> poursuit C&eacute;cile<em>. Avant l&rsquo;installation, ils se disent&nbsp;: "On n&rsquo;a pas besoin de se parler, il n&rsquo;y a pas de raison qu&rsquo;on ne s&rsquo;entende pas bien&nbsp;!" &raquo;.</em> Cons&eacute;quence&nbsp;: les futurs associ&eacute;s ne prennent pas le temps de se poser pour discuter ensemble du projet d&rsquo;entreprise, des pr&eacute;l&egrave;vements priv&eacute;s, du r&egrave;glement int&eacute;rieur, comme on le ferait avec un tiers.</p><p>Contrairement &agrave; ce qu&rsquo;ils croient, les parents/enfants associ&eacute;s dans une exploitation, ou juste en situation de c&eacute;dant/repreneur, ont de multiples raisons de ne pas bien s&rsquo;entendre : <em>&laquo;&nbsp;Ils sont diff&eacute;rents en &acirc;ge et en g&eacute;n&eacute;ration, ils ne sont pas au m&ecirc;me stade de carri&egrave;re -l&rsquo;un la termine, l&rsquo;autre la d&eacute;marre-, ni aux m&ecirc;mes &eacute;tapes de vie familiale. Et ils ont souvent des attentes, des envies et des objectifs diff&eacute;rents&hellip;&nbsp;&raquo;, </em>analyse la m&eacute;diatrice.</p><p>Un point sur lequel C&eacute;cile constate souvent des divergences, <em>c&rsquo;est &laquo;&nbsp;la place du travail dans la vie&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;Pour certains agriculteurs parmi les plus anciens, le travail passe avant tout, avant m&ecirc;me la famille. Un associ&eacute; qui partirait le soir &agrave; 18 heures pour conduire son enfant &agrave; une activit&eacute; serait mal vu. Et je ne parle m&ecirc;me pas d&rsquo;un jeune papa qui prendrait son cong&eacute; paternit&eacute;&hellip;&raquo;. </em></p><aside class="read-also">
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    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/installations-des-profils-surprenants-chez-les-nouveaux-agriculteurs" target="_blank">Installations : des profils surprenants chez les nouveaux agriculteurs</a>
</aside>
<h2><strong>&laquo;&nbsp;On est partis de</strong><strong> rien et vous, vous avez d&eacute;j&agrave; tout&nbsp;&raquo;</strong></h2><p><em>&laquo;&nbsp;La g&eacute;n&eacute;ration des parents est souvent &laquo;&nbsp;partie de rien&nbsp;&raquo; et elle a l&rsquo;impression que les nouveaux arrivants &laquo;&nbsp;ont d&eacute;j&agrave; tout&nbsp;&raquo; &agrave; leur installation&nbsp;&raquo;.</em> Il peut s&rsquo;ensuivre des sentiments de jalousie, des m&eacute;canismes de culpabilisation, d&rsquo;emprise... D&rsquo;autant plus douloureux que cela se d&eacute;roule en famille, <em>&laquo;&nbsp;o&ugrave; tout est m&eacute;lang&eacute;&nbsp;&raquo;.</em></p><p>D&rsquo;autres points de frictions que rencontre souvent la m&eacute;diatrice sont la mani&egrave;re de travailler (l&rsquo;exemple typique &eacute;tant la traite robotis&eacute;e qui n&rsquo;est pas accept&eacute;e par les parents), les objectifs de production, ou encore l&rsquo;acc&egrave;s aux informations&nbsp;: <em>&laquo;&nbsp;Parfois, tout l&rsquo;administratif reste chez les parents. Le nouvel install&eacute; n&rsquo;a pas un acc&egrave;s facile aux papiers &raquo;,</em> remarque C&eacute;cile.</p><p>Cette in&eacute;galit&eacute; de l&rsquo;acc&egrave;s aux informations est souvent le reflet de l&rsquo;in&eacute;galit&eacute; dans le Gaec&nbsp;: les enfants associ&eacute;s restent &laquo;&nbsp;les enfants&nbsp;&raquo;, ils ne sont associ&eacute;s que &laquo;&nbsp;sur le papier&nbsp;&raquo; et sont parfois consid&eacute;r&eacute;s presque comme des salari&eacute;s. Difficult&eacute; suppl&eacute;mentaire&nbsp;: le monde agricole reste un univers assez pudique, assez taiseux, o&ugrave; l&rsquo;on parle peu de ses sentiments.</p><h2><strong>&laquo;&nbsp;La m&eacute;diation n&rsquo;</strong><strong>est pas une science exacte&nbsp;&raquo;</strong></h2><p>Les m&eacute;diations que r&eacute;alisent C&eacute;cile permettent en g&eacute;n&eacute;ral de reprendre les &eacute;changes, entre des gens qui ne communiquent plus du tout. <em>&laquo;&nbsp;Ils ne se parlent plus, ils ne s&rsquo;&eacute;coutent plus. Quand enfin ils parviennent &agrave; s&rsquo;&eacute;couter, ils sont surpris et disent "je ne pensais pas que j&rsquo;avais fait autant de mal" &raquo;. </em></p><p>Les sentiments refoul&eacute;s parviennent &agrave; &ecirc;tre exprim&eacute;s, et celui que C&eacute;cile rencontre le plus souvent c&rsquo;est la peur&nbsp;: peur de l&rsquo;&eacute;chec, peur de ne plus avoir sa place dans l&rsquo;exploitation ou dans la soci&eacute;t&eacute;, peur de faire de la peine &agrave; l&rsquo;autre. <em>&laquo;&nbsp;Il y a aussi souvent beaucoup d&rsquo;amour, mais il est exprim&eacute; de mani&egrave;re maladroite&nbsp;&raquo;. </em></p><p><em>&laquo;&nbsp;La m&eacute;diation n&rsquo;est pas une science exacte. Je ne sais jamais &agrave; l&rsquo;avance quelle sera l&rsquo;issue. Parfois ils se s&eacute;parent, parfois ils vont trouver une solution pour continuer &agrave; travailler ensemble. Souvent, ils sont d&rsquo;accord sur une chose&nbsp;: sauver l&rsquo;exploitation.</em> <em>Ce n&rsquo;est jamais moi qui trouve la solution. C&rsquo;est eux. Et comme elle vient d&rsquo;eux, je sais qu&rsquo;ils vont s&rsquo;y tenir&nbsp;&raquo;,</em> estime C&eacute;cile. <em>&laquo; Je sais aussi que lorsque les gens font la d&eacute;marche de m&rsquo;appeler, c&rsquo;est d&eacute;j&agrave; presque gagn&eacute;&nbsp;&raquo;.</em></p><p>&nbsp;</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><h3><strong>Besoin d&rsquo;un m&eacute;diateu</strong><strong>r &nbsp;?</strong></h3><p>C&eacute;cile Lallou&eacute; reconnait qu&rsquo;elle trouve aujourd&rsquo;hui facilement ses clients sur son secteur (Loire-Atlantique-Ille et Vilaine), via le bouche &agrave; oreille. Elle poss&egrave;de aussi <a href="https://cecilelalloue.wixsite.com/mediateur-agricole" target="_blank" title="">un site internet</a> pour se faire conna&icirc;tre. Il n&rsquo;existe pas d&rsquo;ordre des m&eacute;diateurs en milieu professionnel, mais plusieurs associations et organisations de m&eacute;diateurs, auxquelles certains d&rsquo;entre eux peuvent adh&eacute;rer (on peut les retrouver sur internet en tapant "association de m&eacute;diation en milieu professionnel").&nbsp;</p></td></tr></tbody></table>


Les installations agricoles sont précieuses pour assurer l’avenir de l’agriculture française. Mais parfois, tout ne se passe pas comme prévu. Car dans la préparation de l’installation, le facteur humain a été mis au second plan, voire négligé. Rencontre avec une médiatrice professionnelle, qui intervient souvent dans des situations de crise post-installation.

« Ils ne se parlent plus, ne s’écoutent plus » : la médiation, un remède pour désamorcer les tensions au sein des exploitations

<p>Herv&eacute; Le Floc'h,&nbsp;Pr&eacute;sident du Cr&eacute;dit Agricole du Morbihan&nbsp;est heureux de vous inviter &agrave; une r&eacute;union d&rsquo;information.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/large/1/0/4/7/7007401-1-fre-FR/ccde367c1a1f-transmission.JPG" alt="" height="153" width="300" /></figure>

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<p>Cet &eacute;v&eacute;nement a pour objectif de vous accompagner dans les &eacute;tapes cl&eacute;s de la transmission agricole pour anticiper les changements.</p><p><strong>Inscrivez-vous gratuitement : <a href="https://interview.credit-agricole.fr/ca-interview/itw/answer/s/hb86uh9js8/k/invitation" title="">JE M'INSCRIS</a></strong></p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>10h30 : Caf&eacute; d&rsquo;accueil 10h45 : Mot d&rsquo;introduction 11h : Intervention de Michel Le Vaillant, charg&eacute; de d&eacute;veloppement agricole et Sophie Herv&eacute;-Le Marhadour, ing&eacute;nieure patrimoniale T&eacute;moignage de Eric Guillermic, exploitant agricole 12h30 : Cocktail d&eacute;jeunatoire</p>
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Comment bien préparer sa transmission ?

<p>Tous les chemins m&egrave;nent &agrave; l'installation, et le salariat en est un parmi d'autres. Riche d'enseignements, il permet d'acqu&eacute;rir de l'exp&eacute;rience, de d&eacute;velopper des comp&eacute;tences et de prendre du recul sur son projet. C'est autour de cette th&eacute;matique qu'une table ronde a &eacute;t&eacute; organis&eacute;e lors du Forum &agrave; l'installation, port&eacute; par les Jeunes Agriculteurs de l'Indre, le 20&nbsp;mars dernier.</p><p>Sur la sc&egrave;ne de l&rsquo;auditorium du lyc&eacute;e agricole de Ch&acirc;teauroux, trois jeunes agriculteurs -&nbsp;Romain Bazin, Anthony Monsacr&eacute; et Benjamin Rabier&nbsp;- ont partag&eacute; leur exp&eacute;rience salari&eacute;e avant de s'installer. Face &agrave; eux, de nombreux &eacute;tudiants de l&rsquo;EPLEFPA Naturapolis, de la premi&egrave;re au BTS, attentifs aux parcours de ceux qui, comme eux, ambitionnaient de devenir exploitants.</p><h2>Anticiper son exp&eacute;rience salari&eacute;e</h2><p>Romain Bazin, install&eacute; en novembre&nbsp;2024 &agrave; Parnac hors cadre familial, a d&eacute;but&eacute; comme salari&eacute; au Service de Remplacement (SR), &agrave; peine son bac pro CGEA en poche.</p><p>&laquo;&nbsp;<em>J&rsquo;avais anticip&eacute; en m&rsquo;inscrivant au SR comme disponible. J&rsquo;ai pu travailler dans plusieurs exploitations du secteur de Parnac, en bovin comme en caprin, un milieu que j&rsquo;ai d&eacute;couvert gr&acirc;ce au SR. Les missions et contrats &eacute;taient vari&eacute;s, mais pendant deux ans, j&rsquo;ai acquis de l&rsquo;exp&eacute;rience</em>&nbsp;&raquo;, raconte-t-il.</p><p>En mai&nbsp;2024, il entame un stage de parrainage de six mois sur l&rsquo;exploitation qu&rsquo;il reprendra par la suite. &laquo;&nbsp;<em>J&rsquo;avais un salaire de 1&nbsp;300-1&nbsp;400&nbsp;euros, plus les primes de pr&eacute;carit&eacute;, et j&rsquo;avais choisi de ne pas prendre de cong&eacute;s pendant deux ans, ce qui m&rsquo;a permis d&rsquo;&eacute;pargner</em>&nbsp;&raquo;, poursuit-il. Ces &eacute;conomies lui ont permis d&rsquo;acheter deux hectares&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>C&rsquo;est un d&eacute;but</em>&nbsp;&raquo;, glisse-t-il. Pauline Herbon, animatrice du Service de Remplacement de l&rsquo;Indre, pr&eacute;cise&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>D&eacute;sormais, nous mensualisons les cong&eacute;s non pris, ce qui facilite la gestion</em>&nbsp;&raquo;.</p><h4>Diversifier son exp&eacute;rience avant l'installation</h4><p>Le salariat agricole n&rsquo;est pas la seule voie, comme le prouve le parcours d&rsquo;Anthony Monsacr&eacute;, &eacute;leveur install&eacute; &agrave; Orsennes depuis 2018. Apr&egrave;s un bac pro et un BTS en production animale, il int&egrave;gre l&rsquo;entreprise Satene &agrave; La Ch&acirc;tre en tant que commercial, quelques jours apr&egrave;s son dipl&ocirc;me. &laquo;&nbsp;<em>J&rsquo;avais d&eacute;j&agrave; pris contact avec l&rsquo;entreprise avant la fin de mon BTS</em>&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise-t-il.</p><p>Son poste &eacute;volue rapidement&nbsp;: il passe de vendeur de contention fixe pour bovins &agrave; dessinateur 3D. &laquo;&nbsp;<em>L&rsquo;entreprise m&rsquo;a propos&eacute; de me former, et j&rsquo;ai accept&eacute; car la conception m&rsquo;int&eacute;ressait</em>&nbsp;&raquo;. Cette exp&eacute;rience lui a permis de visiter des milliers de fermes en France et en Europe, acqu&eacute;rant ainsi une connaissance pr&eacute;cise des infrastructures d'&eacute;levage. Lorsqu&rsquo;il s&rsquo;installe avec son p&egrave;re, il sait exactement comment am&eacute;nager ses b&acirc;timents. &laquo;&nbsp;<em>Je me sers de cette exp&eacute;rience tous les jours</em>&nbsp;&raquo;, confie-t-il.</p><div class="citation">
    <span>"Avoir un engagement ext&eacute;rieur est essentiel pour ne pas s&rsquo;isoler"</span>
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<h4>La double activit&eacute;, une s&eacute;curit&eacute; financi&egrave;re</h4><p>Benjamin Rabier, install&eacute; en septembre&nbsp;2019 &agrave; Vicq-sur-Nahon en grandes cultures, a choisi de conserver son emploi de technicien d&rsquo;exp&eacute;rimentation agronomique chez Antedis, en parall&egrave;le de son exploitation. &laquo;&nbsp;<em>Lors de mon parcours &agrave; l&rsquo;installation, nous avions pris comme r&eacute;f&eacute;rence un prix du bl&eacute; &agrave; 140&nbsp;euros/tonne. Apr&egrave;s calculs, il en ressortait un revenu de 300&nbsp;euros par mois, insuffisant pour faire face aux impr&eacute;vus. G&eacute;rer les deux activit&eacute;s m&rsquo;assure une stabilit&eacute;</em>&nbsp;&raquo;, explique-t-il.</p><p>Cette double activit&eacute; exige une organisation rigoureuse, mais lui apporte une ouverture sur les nouvelles techniques et m&eacute;thodes de travail. &laquo;&nbsp;<em>Avoir un engagement ext&eacute;rieur est essentiel pour ne pas s&rsquo;isoler. M&ecirc;me en int&eacute;grant une Cuma, les &eacute;changes avec d&rsquo;autres agriculteurs permettent de prendre du recul et de partager ses difficult&eacute;s</em>&nbsp;&raquo;, conseille-t-il aux jeunes.</p><h4>Ne pas s&rsquo;interdire d&rsquo;exp&eacute;rimenter</h4><p>Les trois jeunes agriculteurs s&rsquo;accordent sur un point&nbsp;: l&rsquo;importance de se constituer un r&eacute;seau, d&rsquo;exp&eacute;rimenter et d&rsquo;anticiper son entr&eacute;e dans la vie active. &laquo;&nbsp;<em>Tant pis pour les vacances apr&egrave;s le dipl&ocirc;me, l&rsquo;exp&eacute;rience n&rsquo;attend pas&nbsp;!&nbsp;</em>&nbsp;&raquo; conclut Romain Bazin.&thinsp;</p><p>&nbsp;</p>


Jeunes agriculteurs de l'Indre poursuit son travail pour sensibiliser les jeunes à l'installation. Le 20 mars, de récents installés sont venus témoigner de leur expérience de salarié qui a nourri leur projet.

[Témoignage] des salariés témoignent de leur installation

<p>Dans un contexte de recul massif de l&rsquo;installation familiale (-60% par rapport &agrave; 1980), les candidats &agrave; l&rsquo;installation <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/installations-des-profils-surprenants-chez-les-nouveaux-agriculteurs" target="_blank">aujourd&rsquo;hui majoritairement non issus du milieu agricole</a> sont confront&eacute;s &agrave; double d&eacute;fi&nbsp;: acc&eacute;der au foncier (moins de 1,8% des terres agricoles passent par le march&eacute;) et d&eacute;ployer des capacit&eacute;s financi&egrave;res n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;installation. C&rsquo;est pour lever ces deux verrous que Terre de Liens s&rsquo;appuie depuis 20 ans sur le portage de foncier pour accompagner l&rsquo;installation d&rsquo;une nouvelle g&eacute;n&eacute;ration d&rsquo;agriculteurs et d&rsquo;agricultrices. Gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;argent citoyen &eacute;pargn&eacute; dans la fonci&egrave;re Terre de Liens, le mouvement a d&eacute;sormais acquis 400 fermes r&eacute;parties partout en France, sur un total de 12 000 hectares. Les nouveaux install&eacute;s sont &agrave; 62% des hommes et 38% des femmes, avec un &acirc;ge moyen de 35 ans. Afin de concilier production et respect de l&rsquo;environnement, Terre de Liens propose des baux ruraux environnementaux de 9 ans reconductibles tacitement.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/face-au-mur-financier-de-l-installation-des-briques-fiscales-par-millions" target="_blank">Face au mur financier de l&rsquo;installation, des briques fiscales par millions ?</a>
</aside>
<p>C&rsquo;est en Normandie que Terre de Liens a r&eacute;alis&eacute; sa 400<sup>&egrave;me</sup> installation. Aurore, 48 ans, non-issue du milieu agricole, va reprendre la Ferme du Lavoir, dans le Calvados. L&rsquo;exploitation comprend 19 hectares de vergers en agriculture biologique et transforme les pommes en jus, cidres et Calvados. Le c&eacute;dant, Guillaume Capelle, a d&eacute;pos&eacute; son offre de reprise sur le <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/du-veau-a-la-tomme-l-installation-de-celine-l-histoire-d-une-petite-annonce-et-d-un-grand-projet" target="_blank" title="">site de petites annonces</a> que Terre de Liens a d&eacute;velopp&eacute;. <em>&laquo;&nbsp;En rachetant la ferme, Terre de Liens l&egrave;ve le frein financier de l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la terre et permet &agrave; Aurore de se consacrer pleinement &agrave; son activit&eacute;&nbsp;&raquo;</em>, se f&eacute;licite l&rsquo;association.</p><p>Selon une &eacute;tude de la Safer de 2024, le prix moyen des terres agricoles en France s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 6 200 euros&nbsp;par hectare, avec de fortes disparit&eacute;s selon les r&eacute;gions. Pour une ferme moyenne de 35 hectares, cela repr&eacute;sente un investissement initial d&rsquo;environ 200 000 euros, sans compter les &eacute;quipements et infrastructures n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;exploitation.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/prix-surfaces-cessions-de-parts-urbanisation-consommation-masquee-tout-sur-le-marche-foncier-2023" target="_blank">Prix, surfaces, cessions de parts, urbanisation, consommation masqu&eacute;e : tout sur le march&eacute; foncier 2023</a>
</aside>
<p>Plus de 5 millions d&rsquo;hectares, soit pr&egrave;s de 20% de la surface agricole fran&ccedil;aise, vont changer de main d&rsquo;ici 5 ans. <em>&laquo;&nbsp;Si la crise des vocations agricoles est un sujet, le secteur agricole ne souffre pas d&rsquo;une crise de l&eacute;gitimit&eacute; : pr&egrave;s de 21 000 candidats &agrave; l&rsquo;installation toquent tout de m&ecirc;me chaque ann&eacute;e aux portes des Chambres d&rsquo;agriculture. Mais seuls 13 000 d&rsquo;entre eux parviennent finalement &agrave; faire&nbsp;&raquo;,</em> indique-t-on chez Terre de Liens.</p>


Vingt ans après l’acquisition de sa première ferme, la structure Terre de liens, qui œuvre pour favoriser l’accès au foncier agricole, annonce que sa 400ème ferme est en train de voir le jour, en Normandie.

Accès au foncier : Terre de Liens franchit le cap des 400 fermes

<h2>ACHETER &Agrave; TITRE PERSONNEL</h2><p>Assez fr&eacute;quente, cette solution s&eacute;curise la transaction si l&rsquo;acqu&eacute;reur est le fermier en place. En effet, il n&rsquo;y a pas de pr&eacute;emption de la Safer si l&rsquo;acqu&eacute;reur est l&rsquo;actuel fermier, depuis au moins 3 ans. Par ailleurs, le fermier peut b&eacute;n&eacute;ficier, sous certaines conditions, du taux r&eacute;duit des droits d&rsquo;enregistrement (0,71 % du prix de la cession contre 5,89 %). Au-del&agrave; de ces aspects, acqu&eacute;rir le foncier &agrave; titre personnel est d&rsquo;abord un enjeu patrimonial. Chercher un revenu post-activit&eacute; par le biais des loyers, miser sur une plus-value future ou vouloir transmettre des terres &agrave; ses descendants, sont autant de raisons qui peuvent inciter &agrave; acheter le terrain &agrave; titre personnel. En outre, ce mode de d&eacute;tention permettra de conclure un bail &agrave; long terme qui, s&rsquo;il engage sur une longue dur&eacute;e, offre un avantage fiscal consid&eacute;rable en mati&egrave;re de transmission. En effet, il permet de b&eacute;n&eacute;ficier, sous certaines conditions, d&rsquo;un abattement de trois quarts de la valeur du bien pour le calcul des droits de donation ou de succession. En revanche, si vous exploitez en soci&eacute;t&eacute;, les frais d&rsquo;acquisition ne seront pas d&eacute;ductibles dans la mesure o&ugrave; l&rsquo;associ&eacute; se porte acqu&eacute;reur.</p><h2>ACHETER PAR L&rsquo;INTERM&Eacute;DIAIRE DE LA SOCI&Eacute;T&Eacute; EXPLOITANTE</h2><p>Plus rarement utilis&eacute;e, cette option a du sens si l&rsquo;objectif est d&rsquo;assurer au maximum la p&eacute;rennit&eacute; de l&rsquo;outil de production. Les futurs changements d&rsquo;associ&eacute;s ne remettront pas en cause la disposition du foncier d&eacute;tenu en propri&eacute;t&eacute; par la soci&eacute;t&eacute;. R&eacute;unir la propri&eacute;t&eacute; du sol et des b&acirc;timents via la soci&eacute;t&eacute; peut &eacute;galement pr&eacute;senter un int&eacute;r&ecirc;t, surtout si les parcelles concern&eacute;es sont &agrave; proximit&eacute; des b&acirc;timents. Cette solution permet aussi d&rsquo;appliquer le r&eacute;gime des plus-values professionnelles lors de la cession du foncier d&eacute;tenu par la soci&eacute;t&eacute; ou lors de la cession des parts sociales, ce qui peut &ecirc;tre int&eacute;ressant dans un certain nombre de cas. Enfin, ce mode de d&eacute;tention peut avoir un int&eacute;r&ecirc;t si vous envisagez la transmission des parts de votre soci&eacute;t&eacute; dans le cadre d&rsquo;une donation. Le pacte Dutreil pourrait alors permettre de b&eacute;n&eacute;ficier, sous conditions, d&rsquo;un abattement de trois quarts de la valeur des titres transmis pour le calcul des droits de mutation &agrave; titre gratuit. Mais prudence, d&eacute;tenir le foncier dans la soci&eacute;t&eacute; exploitante aura pour cons&eacute;quence d&rsquo;alourdir le capital &agrave; transmettre et donc de rendre son financement plus difficile. Dans le cas d&rsquo;une transmission familiale, &agrave; titre gratuit, le patrimoine non-professionnel d&eacute;tenu permettra-t-il l&rsquo;&eacute;quilibre entre les h&eacute;ritiers&nbsp;? Pour finir, acheter par l&rsquo;interm&eacute;diaire de la soci&eacute;t&eacute; exploitante ne vous permettra ni de jouir d&rsquo;un revenu foncier, ni de b&eacute;n&eacute;ficier de l&rsquo;avantage fiscal des baux &agrave; long terme.</p><h2>ACHETER PAR L&rsquo;INTERM&Eacute;DIAIRE D&rsquo;UNE SOCI&Eacute;T&Eacute; PATRIMONIALE</h2><p>Parce que le foncier agricole repr&eacute;sente un patrimoine, son acquisition peut faire intervenir d'autres protagonistes que l'exploitant (cadre familial ou en dehors). &Agrave; ce titre, le Groupement Foncier Agricole (GFA) est un outil int&eacute;ressant pour le financement du foncier agricole et sa transmission. Il s'agit de cr&eacute;er une soci&eacute;t&eacute; en famille, ou avec un tiers investisseur, pour conserver ou acheter les terres agricoles et les g&eacute;rer en les donnant &agrave; bail (id&eacute;alement &agrave; long terme) &agrave; l'exploitant. Cette soci&eacute;t&eacute; permet de conserver l'unit&eacute; fonci&egrave;re, voire de l'am&eacute;liorer par des achats successifs. Le GFA facilite aussi la transmission du foncier entre les g&eacute;n&eacute;rations par la cession progressive des parts, dans un cadre fiscal avantageux&nbsp;: si les terrains sont lou&eacute;s via un bail &agrave; long terme, la donation des parts d&eacute;tenues depuis au moins deux ans b&eacute;n&eacute;ficiera d'un abattement de trois quarts de leur valeur pour le calcul des droits. Bien entendu, la constitution et la gestion d'une telle soci&eacute;t&eacute; engendrent des co&ucirc;ts et n&eacute;cessitent l'entente entre associ&eacute;s. Elle a pour avantage d&rsquo;&eacute;viter une possible indivision future entre les h&eacute;ritiers et ses statuts constituent un cadre protecteur qui d&eacute;finit les r&egrave;gles de fonctionnement. Elle sera int&eacute;ressante quand les surfaces concern&eacute;es seront suffisamment importantes pour justifier son existence et sa long&eacute;vit&eacute;.</p><h2>VERS D&rsquo;AUTRES SCH&Eacute;MAS DE D&Eacute;TENTION</h2><p>Aujourd'hui, d'autres solutions &eacute;mergent. La ma&icirc;trise de l&rsquo;&eacute;talement urbain et la conservation des surfaces agricoles sont des objectifs que s&rsquo;est fix&eacute;e l&rsquo;action publique depuis plusieurs d&eacute;cennies. Dans ce contexte, l&rsquo;acteur public, les associations citoyennes, les organisations non-gouvernementales, la profession agricole, mais aussi les acteurs &eacute;conomiques priv&eacute;s, mettent en place de nouveaux modes de s&eacute;curisation fonci&egrave;re dits de &laquo;&nbsp;portage foncier&nbsp;&raquo;, principalement utilis&eacute;s aujourd'hui en soutien temporaire &agrave; l'installation.</p>


Il existe de multiples manières d’acquérir du foncier agricole. Le choix est généralement motivé par votre capacité financière, des enjeux patrimoniaux, un projet de transmission, mais aussi par le risque de préemption ou encore les droits de mutation. Tour d’horizon des avantages et des inconvénients des différentes formes de détention.

Les différentes formes de détention du foncier : les avantages et les inconvénients

<p class="Textbody">Dresser un portrait des nouveaux entrants en agriculture pour mieux les accompagner et encourager l&rsquo;installation&nbsp;: c&rsquo;est la mission qui a &eacute;t&eacute; confi&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;quipe de sociologues de l&rsquo;ESA d&rsquo;Angers par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture et Chambre d&rsquo;agriculture France dans le cadre du projet Agrinovo. Pr&eacute;sent&eacute;s le 20 mars dernier dans les locaux de l&rsquo;&eacute;cole angevine, les r&eacute;sultats cumul&eacute;s de pr&egrave;s de 3500 r&eacute;pondants ont permis d&rsquo;identifier cinq profils de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-nombre-d-installations-a-baisse-de-3-6-en-2023-et-plus-encore-chez-les-jeunes" target="_blank" title="">nouveaux install&eacute;s</a> &agrave; partir de leur parcours, de leurs appartenances au monde agricole ou encore de leur origine sociale. Fini donc le clivage entre issu du monde agricole ou non issu du monde agricole (Nima). Les r&eacute;sultats d&rsquo;Agrinovo mettent en &eacute;vidence une r&eacute;partition plus subtile des nouveaux agriculteurs.</p><h2 class="Textbody">Les classes populaires rurales au secours de l&rsquo;agriculture</h2><p class="Textbody">L&rsquo;une des surprises de l&rsquo;&eacute;tude Agrinovo, c&rsquo;est la pr&eacute;sence massive de nouveaux install&eacute;s dont les parents ne sont pas agriculteurs, mais font partie des classes populaires rurales, majoritairement ouvriers ou employ&eacute;s. Ces agriculteurs repr&eacute;sentent 16&nbsp;% des installations en 2018 et 2022. En devenant exploitant agricole, ces profils vivent une certaine forme &laquo;&nbsp;d&rsquo;ascension sociale&nbsp;&raquo;. Leur parcours montre une vraie vocation pour le m&eacute;tier puisqu&rsquo;ils ont r&eacute;alis&eacute; des &eacute;tudes agricoles. Pour Caroline Mazaud, enseignante-chercheuse &agrave; l&rsquo;ESA, ces nouveaux install&eacute;s ont v&eacute;cu une <em>&laquo;&nbsp;socialisation par la proximit&eacute; g&eacute;ographique des zones rurales&nbsp;&raquo;</em> avec l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me agricole. Il faut entendre par l&agrave; qu&rsquo;ils en connaissent les codes et les r&eacute;seaux avant de s&rsquo;installer. <em>&laquo;&nbsp;Accompagnons ces profils qui souhaitent maintenir une dynamique agricole &raquo;,</em> s&rsquo;enthousiasme Romain Fontaine, responsable du service Hommes et Entreprises chez Chambre d&rsquo;Agriculture France. Si ces nouveaux agriculteurs ont d&eacute;j&agrave; la connaissance du milieu et le savoir-faire du m&eacute;tier, ils leur manquent les ressources financi&egrave;res. <em>&laquo;&nbsp;Comment les accompagner&nbsp;?&nbsp;&raquo;,</em> interroge-t-il.</p><aside class="read-also">
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    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/tanguy-chapuis-22-ans-nima-5-ans-salarie-puis-j-achete-des-parts-dans-un-gaec-laitier" target="_blank">Tanguy Chapuis, 22 ans, Nima : &laquo; 5 ans salari&eacute; puis j&rsquo;ach&egrave;te des parts dans un Gaec laitier &raquo;</a>
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<h2 class="Textbody">Des fils et filles d&rsquo;agriculteurs aux parcours surprenants</h2><p class="Textbody">Si Agrinovo a permis de quantifier 55&nbsp;% de nouveaux install&eacute;s en 2018 et 2022 ayant au moins un parent agricole, certains ont des parcours atypiques. En effet, seuls 34&nbsp;% des agriculteurs install&eacute;s durant ces deux ann&eacute;es ont suivi un parcours &laquo;&nbsp;classique&nbsp;&raquo;, nomm&eacute; dans l&rsquo;&eacute;tude les &laquo;&nbsp;h&eacute;ritiers bien pr&eacute;par&eacute;s&nbsp;&raquo;. Il faut entendre par l&agrave; qu&rsquo;ils sont fils et filles d&rsquo;agriculteurs, qu&rsquo;ils ont suivi des &eacute;tudes agricoles, ont r&eacute;alis&eacute; leur premi&egrave;re exp&eacute;rience dans le milieu et se sont install&eacute;s avant 30 ans.</p><aside class="read-also">
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<p class="Textbody">Face &agrave; eux, les auteurs de l&rsquo;&eacute;tude ont identifi&eacute; une cat&eacute;gorie plus surprenante qu&rsquo;ils ont nomm&eacute;e &laquo;&nbsp;H&eacute;ritiers sans vocation&nbsp;&raquo;. Repr&eacute;sentant 22&nbsp;% des nouveaux install&eacute;s, ce profil correspond aux fils et filles d&rsquo;agriculteurs qui n&rsquo;ont pas suivi de formation agricole, ont tr&egrave;s peu d&rsquo;exp&eacute;rience dans le m&eacute;tier et reviennent sur l&rsquo;exploitation sur le tard. 40&nbsp;% d&rsquo;entre eux ont plus de 40 ans. Ces nouveaux install&eacute;s comptent &eacute;galement plus de femmes que d'hommes. Ce qui est l&rsquo;inverse des parcours plus classiques o&ugrave; 80&nbsp;% des effectifs sont masculins.</p><h2 class="Textbody">Les n&eacute;o-ruraux bien pr&eacute;sents</h2><p class="Textbody">Moins surprenant, car identifi&eacute;s depuis plusieurs ann&eacute;es, les <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/du-veau-a-la-tomme-l-installation-de-celine-l-histoire-d-une-petite-annonce-et-d-un-grand-projet" target="_blank" title="">reconvertis </a>des classes sociales moyennes sont bien pr&eacute;sents parmi les nouveaux install&eacute;s. Ils repr&eacute;sentent 20&nbsp;% des install&eacute;s en 2018 et 2022. Le terme n&eacute;o-ruraux qui leur est souvent associ&eacute; est partout quelque peu galvaud&eacute;. En effet, seuls 40&nbsp;% d&rsquo;entre eux viennent d&rsquo;un milieu urbain. Leur r&eacute;el trait commun est l&rsquo;absence de famille dans le monde agricole et une exp&eacute;rience professionnelle ayant g&eacute;n&eacute;ralement cumul&eacute; deux m&eacute;tiers sans lien avec le monde agricole avant de s&rsquo;installer.&nbsp;Certains d&eacute;tails du parcours d&rsquo;acquisition de l&rsquo;outil de production peuvent s&rsquo;av&eacute;rer surprenants. Agrinovo r&eacute;v&egrave;le ainsi que 20&nbsp;% de ces nouveaux install&eacute;s ont eu acc&egrave;s &agrave; des surfaces agricoles via des agences immobili&egrave;res. <em>&laquo;&nbsp;C&rsquo;est un public avec lequel nous avons appris &agrave; travailler depuis plusieurs ann&eacute;es pour les faire monter en comp&eacute;tence sur le r&eacute;seau agricole, l&rsquo;acc&egrave;s aux ressources financi&egrave;res ou encore la technique&nbsp;&raquo;,</em> r&eacute;sume Romain Fontaine.</p><aside class="read-also">
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    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/fonds-de-portage-foncier-elan-40-millions-d-euros-au-service-d-une-centaine-d-installations" target="_blank">Fonds de portage foncier Elan : 40 millions d&rsquo;euros au service d&rsquo;une centaine d&rsquo;installations</a>
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<h2 class="Textbody">Une perception du m&eacute;tier diff&eacute;rente</h2><p class="Textbody">Selon leur parcours et leurs origines sociales, les nouveaux exploitants vivent le m&eacute;tier diff&eacute;remment. La s&eacute;mantique de d&eacute;nomination du m&eacute;tier illustre bien ses diff&eacute;rences. Les fils et filles d&rsquo;agriculteurs ayant suivi un parcours classique se disent majoritairement &laquo;&nbsp;chef d&rsquo;entreprise&nbsp;&raquo;, alors que les Nima, quelles que soient leurs origines sociales, sont plus nombreux &agrave; s&rsquo;octroyer le terme de &laquo;&nbsp;paysan&nbsp;&raquo;. C&ocirc;t&eacute; production, sans surprise, les reconvertis s&rsquo;installent plus facilement en mara&icirc;chage et horticulture et choisissent tr&egrave;s majoritairement l&rsquo;agriculture biologique. Les h&eacute;ritiers bien pr&eacute;par&eacute;s sont, eux, les principales sources de renouvellement en &eacute;levage bovin. Une activit&eacute; qui <em>&laquo;&nbsp;n&eacute;cessite un rapport particulier au travail&nbsp;&raquo;,</em> selon Antoine Daim, l&rsquo;un des auteurs de l&rsquo;&eacute;tude.</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><h3 class="Textbody">Le retour &agrave; la terre des classes sup&eacute;rieures</h3><p class="Textbody">Un dernier profil, le moins important puisqu&rsquo;il ne repr&eacute;sente que 8&nbsp;% des nouveaux install&eacute;s, a &eacute;t&eacute; identifi&eacute; par Agrinovo. Il s&rsquo;agit de profils issus des classes sup&eacute;rieures qui se reconvertissent &agrave; l&rsquo;agriculture. Ils sont autant issus de familles agricoles que non agricoles et vivent majoritairement en milieu urbain. Le mod&egrave;le &eacute;conomique de ces exploitations interroge alors que les fermes g&eacute;n&egrave;rent tr&egrave;s peu de revenu, laissant penser que le nouvel install&eacute; a pu garder une activit&eacute; professionnelle en parall&egrave;le. Lors de la pr&eacute;sentation des r&eacute;sultats d&rsquo;Agrinovo, plusieurs voix dans la salle s&rsquo;interrogeaient&nbsp;: qui r&eacute;alise r&eacute;ellement les travaux agricoles dans ces structures ?</p></td></tr></tbody></table>


Une étude réalisée sur les nouveaux installés en 2018 et 2022 met fin au clivage entre les fils et filles d’agriculteurs et les néo-ruraux. Les cinq profils identifiés lors de cette approche sociologique sont bien plus subtils que les clichés ne pourraient le laisser penser.

Installations : des profils surprenants chez les nouveaux agriculteurs

<p>93%&nbsp;des nouveaux install&eacute;s d&eacute;clarent gagner en&nbsp;maturit&eacute; technique&nbsp;gr&acirc;ce &agrave; leur tuteur. 79% indiquent que le tutorat leur permet de mieux&nbsp;s&rsquo;int&eacute;grer dans les r&eacute;seaux agricoles locaux, et que cela facilite le d&eacute;veloppement des circuits de commercialisation ou l&rsquo;&eacute;change de mat&eacute;riel notamment. 71% estiment avoir progress&eacute; sur les conditions de travail et 60% dans la strat&eacute;gie d&rsquo;entreprise. Tels sont les r&eacute;sultats saillants de l&rsquo;&eacute;valuation d&rsquo;un dispositif de tutorat post-installation pilot&eacute; pendant deux ans et demi par la FNAB dans le cadre d&rsquo;un projet Casdar. Objectif du projet&nbsp;: s&eacute;curiser l&rsquo;activit&eacute; des jeunes install&eacute;s (moins de deux ans) sur leur propre terrain ou dans le cadre d&rsquo;un espace-test et non issus du milieu agricole (Nima). Le dispositif avait &eacute;t&eacute; test&eacute; avec succ&egrave;s d&egrave;s 2018 en Dordogne par Agrobio P&eacute;rigord, avant d&rsquo;essaimer &agrave; partir de 2022.</p><aside class="read-also">
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    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/espaces-test-a-l-installation-1-4-le-coup-de-pouce-aux-jeunes-pousses" target="_blank" title="">Espaces-test &agrave; l'installation (1/4) : Le coup de pouce aux jeunes pousses</a>
</aside>
<p>L&rsquo;&eacute;valuation a port&eacute; sur 49 bin&ocirc;mes dispers&eacute;s dans quatre r&eacute;gions. Le mara&icirc;chage ressort comme l&rsquo;activit&eacute; dominante des stagiaires (59%) suivi de l&rsquo;&eacute;levage (27%), les petits fruits, la viticulture, les fleurs coup&eacute;es, et l&rsquo;arboriculture compl&eacute;tant le panel. Concr&egrave;tement, le tutorat comporte trois dimensions : un suivi personnalis&eacute; d&rsquo;une dur&eacute;e de 2 ans maximum se mat&eacute;rialisant par des visites et/ou des appels t&eacute;l&eacute;phoniques, des temps collectifs techniques, des formations collectives pratiques sur deux volets (agronomie et comptabilit&eacute;/gestion).</p><h2>Trois effets sur les stagiaires&hellip;</h2><p>L&rsquo;appui technique &agrave; l&rsquo;activit&eacute; agricole est de loin la th&eacute;matique la plus abord&eacute;e lors des sessions de tutorat. Cela se mat&eacute;rialise par une meilleure ma&icirc;trise des techniques agricoles mais &eacute;galement par l&rsquo;am&eacute;lioration du syst&egrave;me technique d&eacute;velopp&eacute; et une capacit&eacute; &agrave; prendre des d&eacute;cisions &laquo; &eacute;clair&eacute;es &raquo; par une meilleure compr&eacute;hension de ce qui est techniquement en jeu sur sa ferme. Tr&egrave;s concr&egrave;tement, cela signifie &ecirc;tre en mesure d&rsquo;anticiper les saisons agricoles &agrave; venir, de ma&icirc;triser la planification de son travail et d&rsquo;arriver &agrave; prioriser son activit&eacute;. La p&eacute;rennisation de l&rsquo;activit&eacute; est la deuxi&egrave;me th&eacute;matique la plus abord&eacute;e. Elle porte principalement sur deux dimensions : la gestion de l&rsquo;exploitation et le bien-&ecirc;tre au travail. L&rsquo;int&eacute;gration dans les r&eacute;seaux locaux est le troisi&egrave;me b&eacute;n&eacute;fice majeur du dispositif. Bien qu&rsquo;il ne soit mentionn&eacute; comme une th&eacute;matique de travail, l&rsquo;apport de &laquo;&nbsp;ma&icirc;trise des pratiques en AB&nbsp;&raquo; ressort comme central sur le sujet. L&rsquo;entremise du tuteur ou de la tutrice entra&icirc;ne une (re)connaissance du stagiaire et une l&eacute;gitimit&eacute; &agrave; &ecirc;tre dans ces r&eacute;seaux.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/que-contient-la-loi-d-orientation-pour-la-souverainete-alimentaire-et-le-renouvellement-des-generations-en-agriculture" target="_blank" title="">Que contient la loi d'orientation pour la souverainet&eacute; alimentaire et le renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations en agriculture&nbsp;?</a>
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<h2>&hellip; et trois sur les tuteurs</h2><p>Bien que le dispositif ait &eacute;t&eacute; con&ccedil;u pour accompagner les jeunes install&eacute;s en s&rsquo;appuyant sur les savoirs et exp&eacute;riences des adh&eacute;rents des GAB et GRAB, l&rsquo;&eacute;valuation a permis de r&eacute;v&eacute;ler en miroir trois apports au b&eacute;n&eacute;fice des tuteurs, &agrave; savoir&nbsp;: une reconnaissance professionnelle, un sentiment d&rsquo;utilit&eacute; sociale et le d&eacute;veloppement d&rsquo;une r&eacute;flexivit&eacute; sur ses propres pratiques professionnelles, la posture de tutorat obligeant &agrave; se d&eacute;centrer de ses pratiques pour &ecirc;tre &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des sp&eacute;cificit&eacute;s des syst&egrave;mes et contraintes des stagiaires. Des b&eacute;n&eacute;fices non exhaustifs et qui contribuent &agrave; la pr&eacute;vention des risques psycho-sociaux, lit-on dans le rapport d&rsquo;&eacute;valuation.</p><h2>Des pistes d&rsquo;am&eacute;lioration</h2><p>Si le dispositif s&rsquo;av&egrave;re b&eacute;n&eacute;fique tant pour les stagiaires que pour les tuteurs, le retour d&rsquo;exp&eacute;riences a permis aussi de pointer des pistes d&rsquo;am&eacute;lioration, les bienfaits n&rsquo;&eacute;tant pas syst&eacute;matiques. Le rapport sugg&egrave;re ainsi de travailler &agrave; une meilleure formalisation du dispositif car, &laquo;&nbsp;<em>si la souplesse du dispositif a pu faciliter sa diffusion et son appropriation par les diff&eacute;rentes &eacute;quipes locales, cette souplesse est aussi un facteur favorisant les d&eacute;crochages</em>&nbsp;&raquo;. Il pr&eacute;conise par ailleurs le renforcement de l&rsquo;articulation du dispositif avec les autres dispositifs d&rsquo;accompagnement, notamment les dispositifs d&rsquo;aide pr&eacute;-installation. Il recommande &eacute;galement la formalisation d&rsquo;un syst&egrave;me de reconnaissance sociale et professionnelle de l&rsquo;engagement des tuteurs, au-del&agrave; de l&rsquo;indemnisation du temps pass&eacute;, et qui serait de nature &agrave; favoriser la fid&eacute;lisation des tuteurs, consid&eacute;r&eacute;s comme des &laquo;&nbsp;perles rares&nbsp;&raquo; et &agrave; renforcer l&rsquo;attractivit&eacute; du dispositif. L&rsquo;&eacute;valuation met en lumi&egrave;re les moyens globalement limit&eacute;s dont disposent les &eacute;quipes pour faire vivre le dispositif. Preuve s&rsquo;il en est de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t du dispositif&nbsp;: nombre de tuteurs d&eacute;clarent qu&rsquo;ils auraient aim&eacute; en b&eacute;n&eacute;ficier lors de leur installation.</p>


Testé avec succès en Dordogne par Agrobio Périgord, le dispositif d’accompagnement post-installation « maîtrise des pratiques en AB » est en cours d’essaimage dans quatre régions à l’initiative de la FNAB. Au service de la sécurisation des jeunes installés, notamment des Nima, mais aussi de la fortification des tuteurs.

Le tutorat en agriculture bio, un outil novateur pour sécuriser l’installation

<p>Devenir viticulteur et s&rsquo;installer sur l&rsquo;exploitation familiale a toujours &eacute;t&eacute; un objectif pour &Eacute;tienne Charpentier. Titulaire d&rsquo;un bac g&eacute;n&eacute;ral et d'une licence en droit du vin et de la vigne, il avoue que ses connaissances&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;avaient &eacute;t&eacute; acquises en grandissant sur un domaine viticole. Alors pour les parfaire, j&rsquo;ai suivi une certification &agrave; l&rsquo;universit&eacute; du vin &agrave; Suze-la-Rousse dans le Vaucluse, en &oelig;nologie et commercialisation du vin. Cependant, aucun de ces dipl&ocirc;mes n'est reconnu comme agricole&nbsp;&raquo;</em>, explique le jeune viticulteur de 27 ans. Entre-temps, en 2020, il int&egrave;gre le domaine familial en tant que salari&eacute;.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;&Ccedil;a me permet d&rsquo;avoir un pied dedans, de prendre mes marques et d&rsquo;acqu&eacute;rir de l&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;&raquo;,&nbsp;</em>appr&eacute;cie-t-il.</p><div class="citation">
    <span>"On est bien accompagn&eacute; par les conseillers installation"</span>
</div>
<h4>De la souplesse dans l&rsquo;organisation</h4><p>En effet, le domaine est &agrave; la main de G&eacute;raud et Jean-Baptiste, ses grands fr&egrave;res, install&eacute;s respectivement en 2012 et 2015, suite au d&eacute;part &agrave; la retraite de Fran&ccedil;ois, leur p&egrave;re. Chacun a son domaine d&rsquo;expertise : l&rsquo;un est plus dans le n&eacute;goce du vin et la commercialisation, alors que l'autre s&rsquo;occupe du chai et de la gestion des vignes. L&rsquo;arriv&eacute;e d&rsquo;&Eacute;tienne, comme salari&eacute; et bient&ocirc;t comme associ&eacute;, apporte de la souplesse dans l&rsquo;organisation.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;J&rsquo;aurai le r&ocirc;le de second de chai. J&rsquo;assurerai une partie de la commercialisation &eacute;galement. Cela correspondra &agrave; 60 &agrave; 70&nbsp;% de mon temps, le reste sera pour la taille des vignes, les moissons&hellip; On se compl&egrave;te naturellement. Cette organisation permet &agrave; mes fr&egrave;res de se d&eacute;gager plus de temps pour leur famille et voir grandir leurs enfants. &Agrave; c&ocirc;t&eacute; de &ccedil;a, on essaie d&rsquo;avoir nos week-ends. Le samedi l&rsquo;accueil au caveau est uniquement sur rendez-vous et le dimanche, on est au foot car nous sommes tous joueurs&nbsp;&raquo;,</em>&nbsp;d&eacute;taille-t-il.</p><p>Au quotidien, les fr&egrave;res Charpentier peuvent &eacute;galement compter sur leurs salari&eacute;s, dont un &oelig;uvrant &agrave; plein temps au chai depuis sept ans, une d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;administratif et un chef de culture.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;Il est l&agrave; depuis trente-sept ans, il travaillait en bin&ocirc;me avec papa. C&rsquo;est un super m&eacute;cano, il sait tout faire. Il part &agrave; la retraite dans deux ans. Avec mon installation, l&rsquo;objectif est aussi de reprendre petit &agrave; petit la main sur les cultures. Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, il est vrai que l&rsquo;on a beaucoup plus travaill&eacute; dans les vignes que dans les c&eacute;r&eacute;ales&nbsp;&raquo;,</em>&nbsp;conc&egrave;de le futur install&eacute;.</p><p>Pour gagner du temps et que tous aient le m&ecirc;me degr&eacute; d&rsquo;information, les fr&egrave;res Charpentier ont mis en place une r&eacute;union mensuelle,&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;tous les premiers lundis du mois, pour faire le point sur tous les sujets concernant l&rsquo;exploitation, ce qu&rsquo;il faut faire, les commandes&hellip;&nbsp;&raquo;</em>, pr&eacute;cise-t-il. Pour les vendanges, ils passent par un prestataire de service bulgare qui d&eacute;p&ecirc;che le nombre de salari&eacute;s n&eacute;cessaires.</p><h4>Laisser d&eacute;canter les informations</h4><p><em>&laquo;&nbsp;Lors du parcours installation, on nous balance plein d&rsquo;infos en m&ecirc;me temps, et il faut tout comprendre en trois mois. Heureusement que l&rsquo;on est bien accompagn&eacute; par les conseillers installation de la chambre d'agriculture et que l&rsquo;on peut revoir autant de fois que n&eacute;cessaire les points sur lesquels on a des doutes ou pour s'assurer d'avoir bien compris&nbsp;&raquo;,</em>&nbsp;appr&eacute;cie &Eacute;tienne Charpentier.</p><p>Pour une installation en janvier 2026, il a commenc&eacute; son parcours &agrave; l&rsquo;installation en septembre-octobre 2024 pour se laisser du temps.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;Je n&rsquo;aime pas &ecirc;tre press&eacute; pour faire les d&eacute;marches administratives, avoir une date d&rsquo;installation assez loin me correspond bien,&nbsp;</em>avoue-t-il.<em>&nbsp;De plus, &ccedil;a tient compte des d&eacute;lais d&rsquo;instruction des divers dossiers d&eacute;pos&eacute;s.&nbsp;&raquo;&nbsp;</em>Tout est en bonne voie&nbsp;: le chiffrage est termin&eacute;, sont attendus les retours de la banque et du notaire avant de lancer les d&eacute;marches pour l&rsquo;autorisation d&rsquo;exploiter. Une fois install&eacute;, il sera g&eacute;rant associ&eacute; avec ses fr&egrave;res, et rach&egrave;tera des parts sociales &agrave; son p&egrave;re.</p><p>La fratrie sera au complet sur le domaine, lorsqu&rsquo;Anne-Sophie, la grande s&oelig;ur, les rejoindra, pour les&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;soulager sur la partie administrative qui s&rsquo;av&egrave;re &ecirc;tre lourde, surtout en viticulture&nbsp;&raquo;,</em>&nbsp;annonce &Eacute;tienne Charpentier, heureux de travailler en &eacute;troite collaboration avec ses fr&egrave;res et s&oelig;ur.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;Travailler en famille, c&rsquo;est top&nbsp;! On se parle ouvertement. Nous sommes tr&egrave;s soud&eacute;s, chez nous l&rsquo;entraide est permanente&nbsp;&raquo;.&nbsp;</em></p>


Le domaine Charpentier, à Reuilly, est une histoire de famille qui s’écrit au fil des générations. Étienne, le benjamin, s’est donné un an et demi pour réaliser son parcours à l’installation. Rencontre.

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