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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/4/8/6/5886843-1-fre-FR/b4c6f6342db0-foire-jpg" alt="" height="786" width="571" /></figure>

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53ème Foire de printemps à Beaucroissant

<h2>Pour commencer, comment d&eacute;finir les surfaces pastorales ?</h2>La d&eacute;finition utilis&eacute;e regroupe toute surface v&eacute;g&eacute;tale spontan&eacute;e, herbac&eacute;e, arbustive ou arbor&eacute;e, qui est exclusivement vou&eacute;e au p&acirc;turage. Les animaux vont s&rsquo;y nourrir d&rsquo;herbe, soit toute l&rsquo;ann&eacute;e, soit une partie de l&rsquo;ann&eacute;e. Ces surfaces permettent de trouver un &eacute;quilibre au niveau de l&rsquo;exploitation : les animaux qui y p&acirc;turent les valorisent, ce qui permet de lib&eacute;rer des surfaces dans les si&egrave;ges des exploitations, afin de stocker de la ressource pour l&rsquo;hiver. Dans le Massif central, 15 % des surfaces pastorales sont valoris&eacute;es en collectif.&nbsp;<h2>Que ce soit dans des syst&egrave;mes d&rsquo;estive collective ou non, quel est l&rsquo;objectif dans un syst&egrave;me p&acirc;turant ?</h2>Il y a deux objectifs principaux &agrave; atteindre : que les animaux mangent de l&rsquo;herbe de bonne qualit&eacute;, donc au meilleur stade, et que cette ressource soit pr&eacute;sente en quantit&eacute; suffisante pour nourrir tous les animaux pr&eacute;sents sur la zone d&rsquo;estive. Il y a donc &agrave; la fois un enjeu de qualit&eacute; et de quantit&eacute;. Concernant le stade id&eacute;al de l&rsquo;herbe, il faut qu&rsquo;elle soit mang&eacute;e avant le stade d&rsquo;&eacute;piaison, pendant la phase de floraison. Le crit&egrave;re de hauteur de l&rsquo;herbe peut aider, mais il n&rsquo;est pas suffisant : certaines plantes peuvent &ecirc;tre hautes alors qu&rsquo;elles n&rsquo;ont qu&rsquo;une seule feuille, et d&rsquo;autres plantes peuvent &ecirc;tre plus courtes et d&eacute;j&agrave; presque au stade d&rsquo;&eacute;piaison. Le plus important reste de faire brouter l&rsquo;herbe avant que l&rsquo;herbe ne durcisse, donc avant le stade d&rsquo;&eacute;piaison.Au fil des ann&eacute;es, les bergers et &eacute;leveurs ont pu acqu&eacute;rir un savoir-faire qui leur permet de s&rsquo;adapter aux conditions, et donc &agrave; la pousse de l&rsquo;herbe. C&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; leur exp&eacute;rience qu&rsquo;ils adaptent la conduite du p&acirc;turage aux variations. En plus, ils peuvent participer &agrave; des formations techniques organis&eacute;es par la Chambre en compl&eacute;ment, pour prendre du recul et faire &eacute;voluer certaines pratiques. Une chose est s&ucirc;re : d&rsquo;une ann&eacute;e sur l&rsquo;autre, la conduite du p&acirc;turage n&rsquo;est jamais la m&ecirc;me.&nbsp;<h2>Justement, pouvez-vous nous citer des exemples d&rsquo;adaptation sur des syst&egrave;mes p&acirc;turant lors de p&eacute;riodes de s&eacute;cheresse ?</h2>Quand il fait tr&egrave;s chaud, on peut d&eacute;cider d&rsquo;installer le troupeau sur un quartier expos&eacute; au nord, par exemple. Si la s&eacute;cheresse arrive, il faut anticiper et pr&eacute;voir les semaines qui vont suivre : l&rsquo;herbe commencera &agrave; moins pousser, donc il est possible de d&eacute;cider d&rsquo;un report sur pied pour un ou plusieurs paddock(s). Ainsi, en laissant l&rsquo;herbe sur pied pour le mois suivant, on maintient une quantit&eacute; de ressources suffisantes, m&ecirc;me si on risque de perdre en qualit&eacute;. Une autre adaptation possible se trouve du c&ocirc;t&eacute; du sylvopastoralisme. Il a &eacute;t&eacute; quelque peu laiss&eacute; tomber dans le Massif central, mais quand il fait tr&egrave;s chaud, l&rsquo;ombre des arbres est b&eacute;n&eacute;fique pour la pousse de l&rsquo;herbe et les animaux. En cas de fortes chaleurs, on peut aussi jouer sur l&rsquo;altitude de la parcelle o&ugrave; faire p&acirc;turer les animaux.Il est aussi possible d&rsquo;adapter les besoins des animaux. Par exemple, une vache qui est tarie n&rsquo;a pas les m&ecirc;mes besoins en eau qu&rsquo;une vache en pleine production, en lactation, avec son veau. Au mois d&rsquo;aout, qui est une p&eacute;riode plus s&egrave;che, certaines surfaces sont un peu moins riches en diversit&eacute; floristique, on peut donc y amener des animaux avec des besoins moins importants.Enfin, la gestion du p&acirc;turage est tr&egrave;s li&eacute;e &agrave; la gestion de l&lsquo;eau. On peut donc travailler sur la disponibilit&eacute; des points d&rsquo;abreuvement et la qualit&eacute; de l&rsquo;eau. Un objectif peut &ecirc;tre que les animaux aient le moins de distance &agrave; faire pour aller boire. Ils d&eacute;penseraient moins de calories pour se d&eacute;placer, ce qui aide dans la gestion du p&acirc;turage.&nbsp;<h2>Y a-t-il des adaptations possibles en cas d&rsquo;importantes pr&eacute;cipitations ?</h2>Oui, comme cette ann&eacute;e : avec la quantit&eacute; d&rsquo;eau qu&rsquo;on a eue, le risque est au contraire de se faire gagner par le volume. S&rsquo;il pleut tout le temps, l&rsquo;herbe pousse continuellement. Il faut faire tourner assez vite les animaux sur les diff&eacute;rents paddocks (en cas de p&acirc;turage tournant) : tous les 10 jours dans certains cas.&nbsp;<h2>Globalement, en quoi le syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;levage &agrave; l&rsquo;herbe permet de s&rsquo;adapter au changement climatique ?</h2>Les surfaces pastorales sont tr&egrave;s diverses. Au sein d&rsquo;une m&ecirc;me estive, il peut y avoir diff&eacute;rentes zones : humide, arbor&eacute;e&hellip; Toutes ces zones sont valorisables en fonction des al&eacute;as. Par exemple, les zones humides et arbor&eacute;es peuvent &ecirc;tre valoris&eacute;es quand il n&rsquo;y a plus de ressources sur une autre parcelle, en cas de s&eacute;cheresse. De fa&ccedil;on globale, avec les diff&eacute;rentes zones au sein d&rsquo;une m&ecirc;me estive, l&rsquo;altitude et l&rsquo;exposition des parcelles, l&rsquo;&eacute;levage &agrave; l&rsquo;herbe offre une marge de man&oelig;uvre beaucoup plus importante &agrave; l&rsquo;&eacute;leveur pour valoriser au mieux la ressource, ce qui le rend plus r&eacute;silient &agrave; des ph&eacute;nom&egrave;nes climatiques extr&ecirc;mes.&nbsp;Le Sommet de l&rsquo;&Eacute;levage se d&eacute;roulera du 1er au 4 octobre prochains, &agrave; la Grande Halle de Cournon-d&rsquo;Auvergne (Puy-de-D&ocirc;me).&nbsp;&nbsp;Plus d'informations :Site internet : <a href="https://www.sommet-elevage.fr" target="_blank" title="">www.sommet-elevage.fr</a> R&eacute;seaux sociaux : <a href="https://www.facebook.com/SommetElevage/" target="_blank" title="">Facebook</a> - <a href="https://www.instagram.com/sommetelevage/" target="_blank" title="">Instagram</a> - <a href="https://www.tiktok.com/@sommetelevage?" target="_blank" title="">TikTok</a> - <a href="https://twitter.com/sommetelevage" title="">Twitter</a> - <a href="https://fr.linkedin.com/company/sommet-de-l-elevage" target="_blank" title="">LinkedIn</a>

Le Sommet de l’Élevage, du 1er au 4 octobre prochains, mettra notamment à l’honneur l’ensemble des systèmes pastoraux français, qui incarnent une des clés de la durabilité dans l’élevage. Alors que les aléas climatiques causent de fortes disparités dans la ressource herbagère, pour Laurent Bouscarat, conseiller spécialisé eau à la Chambre d’Agriculture du Cantal et directeur d’Auvergne Estives, l’élevage à l’herbe permet, entre autres, une adaptation accrue vis-à-vis des conditions climatiques de plus en plus contrastées.

Élevage durable : pourquoi les systèmes pâturant permettent de s’adapter aux aléas climatiques

Elles sont une cinquantaine ce samedi matin de la fin ao&ucirc;t en concours &agrave; Moussages. Une cinquantaine de vaches salers issues de huit &eacute;levages cantaliens et puyd&ocirc;mois avec un petit truc en plus, invisible m&ecirc;me pour l&rsquo;&oelig;il d&rsquo;un visiteur aguerri. Ce petit truc&nbsp;? C&rsquo;est une relation singuli&egrave;re avec leur &eacute;leveur dont elles acceptent qu&rsquo;il les traie, &agrave; la condition sine qua non que leur veau amorce la traite. Une tradition ancestrale pour cette race rustique parmi les plus maternelles mais sacrifi&eacute;e sur l&rsquo;autel de la modernisation, des injonctions de sp&eacute;cialisation et productivit&eacute; au profit d&rsquo;autres races laiti&egrave;res et du rameau salers allaitant. Aujourd&rsquo;hui, ils ne sont plus tr&egrave;s nombreux, &agrave; peine une cinquantaine, &agrave; perp&eacute;tuer ce syst&egrave;me salers trait, parmi lesquels un nombre croissant de producteurs fromagers. Un savoir-faire en h&eacute;ritage Guillaume Rongier et Mathilde Bernard, locaux de l&rsquo;&eacute;tape moussageoise, sont de ceux-l&agrave;. Install&eacute; en 2010 sur l&rsquo;exploitation salers familiale, Guillaume, que sa conjointe a rejoint en 2022, a entrepris en 2019 de se lancer dans la transformation fermi&egrave;re, d&rsquo;abord en &eacute;laborant du fromage S&eacute;verac, puis en agrandissant la famille de l&rsquo;AOP Tradition salers (AOP salers exclusivement au lait de salers). Cinq &agrave; six tonnes sont ainsi fabriqu&eacute;es &agrave; l&rsquo;ann&eacute;e, affin&eacute;es et commercialis&eacute;es par l&rsquo;entreprise Charrade. &ldquo;Avec seulement deux UTH (unit&eacute; de travail humain), malgr&eacute; le coup de main pr&eacute;cieux de mon p&egrave;re, traite et transformation nous prennent d&eacute;j&agrave; beaucoup de temps&rdquo;, argue le jeune homme, inconditionnel de la race et cheville ouvri&egrave;re du concours. &ldquo;Ce syst&egrave;me de salers traite a fa&ccedil;onn&eacute; le territoire cantalien, la salers en est la race embl&eacute;matique dont les fondamentaux peuvent aussi &ecirc;tre un avantage &eacute;conomique. En trayant et transformant le lait, on cr&eacute;e encore plus de valeur ajout&eacute;e... et puis il y a la passion du geste&rdquo;, confie l&rsquo;&eacute;leveur. Un geste que Guillaume a appris sur le tas, gamin, en c&ocirc;toyant des &eacute;leveurs &ldquo;qui m&rsquo;ont transmis ce savoir-faire&rdquo;. Savoir-faire qu&rsquo;il a appris &agrave; son tour &agrave; Mathilde, fille d&rsquo;&eacute;leveurs salers finist&eacute;riens rencontr&eacute;e sur un concours. &ldquo;Les concours, c&rsquo;est notre deuxi&egrave;me passion, &ccedil;a permet de mettre en valeur notre travail g&eacute;n&eacute;tique sachant qu&rsquo;on a la chance d&rsquo;avoir repris la g&eacute;n&eacute;tique de Gilles Besson, bas&eacute;e sur une souche Brousse&rdquo;, relate le couple, qui, avec, Naucelle, a justement remport&eacute; le prix de championnat femelle et celui de meilleure mamelle avec H&eacute;l&egrave;ne. Objectif de Guillaume et Mathilde&nbsp;: p&eacute;renniser leur structure et transmettre &agrave; leur tour leur savoir-faire. &ldquo;On n&rsquo;est que de passage&rdquo;, sourient-ils. Du lait salers en laiterie : &ldquo;un g&acirc;chis&rdquo; Chez les Galvaing, Martin, Louise et Pierre(1) incarnent la cinqui&egrave;me g&eacute;n&eacute;ration &agrave; traire des salers &agrave; Saint-&Eacute;tienne-de-Chomeil (une soixantaine de vaches traites actuellement). &ldquo;Mon arri&egrave;re-grand-p&egrave;re transformait le lait de ses salers, une transformation qu&rsquo;a relanc&eacute;e mon fr&egrave;re, expose Pierre Galvaing. On a tout recr&eacute;&eacute; en 2019, puis construit une cave d&rsquo;affinage enterr&eacute;e qui permet d&rsquo;affiner 250 pi&egrave;ces. Livrer du lait de salers &agrave; Lactalis, pour nous c&rsquo;&eacute;tait du g&acirc;chis, notre objectif &eacute;tait au contraire de valoriser le lait de nos animaux.&rdquo; Ces fromages Tradition salers (et fromages fermiers non AOP hors saison) sont vendus en partie &agrave; la ferme, sur les march&eacute;s estivaux et aupr&egrave;s d&rsquo;une client&egrave;le de restaurants et grossistes sur Paris et Lyon. Avec une demande que le Gaec peine &agrave; fournir&nbsp;: &ldquo;En ce moment, on vend une pi&egrave;ce par jour aux touristes, on n&rsquo;a pas assez de fromages...&rdquo; Ce succ&egrave;s a cependant un co&ucirc;t&nbsp;: le temps de travail. Il faut compter dix heures chaque jour pour la traite et la transformation biquotidiennes. &ldquo;Actuellement, les journ&eacute;es d&eacute;butent &agrave; 5 heures pour se finir souvent &agrave; 21 heures voire au-del&agrave;, mais de novembre au d&eacute;but des v&ecirc;lages en f&eacute;vrier, c&rsquo;est plus cool et puis, &agrave; quatre sur l&rsquo;exploitation, on peut se remplacer. De toute fa&ccedil;on, pour nous, ce n&rsquo;est m&ecirc;me pas du travail mais une passion et on en est fiers&rdquo;, avance le futur jeune agriculteur, tout aussi fier de pr&eacute;senter ses b&ecirc;tes en concours, que ce soit dans les comices cantonaux ou au National de la race. La passion... &ccedil;a ne suffit pas &ldquo;La passion, c&rsquo;est mignon mais s&rsquo;il n&rsquo;y avait pas eu de rentabilit&eacute; derri&egrave;re, je me serais essouffl&eacute; depuis longtemps&rdquo;, a pour sa part coutume de lancer G&eacute;raud Delorme du Gaec &eacute;ponyme de Joursac et pr&eacute;sident de l&rsquo;association Tradition salers organisatrice du concours. Une rentabilit&eacute; effective aujourd&rsquo;hui et des fromages et du beurre au lait de salers qui ont acquis leur lettre de noblesse : une partie des fourmes fa&ccedil;onn&eacute;es &agrave; Clavi&egrave;res de Joursac se retrouve ainsi, par l&rsquo;entremise du fromager-affineur Herv&eacute; Mons (Meilleur ouvrir de France) sur des tables &eacute;toil&eacute;es fran&ccedil;aises et &eacute;trang&egrave;res : &agrave; Duba&iuml;, en Isra&euml;l, en Australie... (1) Martin et Louise sont associ&eacute;s avec leur p&egrave;re ; Pierre, salari&eacute; sur l&rsquo;exploitation, devrait les rejoindre courant 2025.

Tous sont passionnés de la race et du système trait, mais la tradition ne suffit pas elle doit rimer avec économie. Une double exigence qu’incarnent de jeunes producteurs fermiers.