Le Cr&eacute;dit Agricole Centre Loire organise une conf&eacute;rence sur le th&egrave;me : la souverainet&eacute; alimentaire, 3&egrave;me r&eacute;volution agricole ?&nbsp; le jeudi 24 novembre &agrave; 17h30 au Palais d'Auron &agrave; Bourges.&nbsp;Programme &nbsp; Introduction par Arnaud Bodolec,&nbsp;Pr&eacute;sident du Cr&eacute;dit Agricole Centre Loire Table ronde et &eacute;changes&nbsp;autour de :&nbsp; &gt; L'impact de la souverainet&eacute; alimentaire sur la comp&eacute;titivit&eacute; des entreprises&nbsp; &gt; Les enjeux et les risques de la d&eacute;pendance alimentaire&nbsp; &gt; Les besoins de la soci&eacute;t&eacute; en terme d'alimentation&nbsp; Conf&eacute;rence et &eacute;clairage de Jean Viard,&nbsp;Docteur en sociologie et directeur de recherches CNRS au CEVIPOF&nbsp; Conclusion&nbsp;par Xavier Malherbet,&nbsp;Directeur G&eacute;n&eacute;ral du Cr&eacute;dit Agricole Centre Loire&nbsp;Inscription obligatoire et acc&egrave;s sur pr&eacute;sence de l'e-mail de confirmation d'inscription.&nbsp; Toute personne non inscrite ne pourra pas acc&eacute;der &agrave; l'&eacute;v&eacute;nement. Pour vous inscrire, cliquez sur ce lien :&nbsp; &nbsp;<a href="https://ca-cl.fr/conferenceagricole">https://ca-cl.fr/conferenceagricole</a>&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;

[Conférence] La souveraineté alimentaire, 3ème révolution agricole ?

&laquo;&nbsp;Tout va dispara&icirc;tre&nbsp;&raquo;&nbsp;: c&rsquo;est l&rsquo;accroche choisie par la FNSEA pour la p&eacute;tition en ligne qu&rsquo;elle s&rsquo;appr&ecirc;te &agrave; lancer &agrave; l&rsquo;approche du Salon de l&rsquo;agriculture. &laquo;&nbsp;On importe 29% de notre viande, 60% de nos fruits et 45% de nos fruits, On n&rsquo;a jamais autant parl&eacute; autant de souverainet&eacute; alimentaire et on continue de perdre des productions de viande, de lait, de fruits, de l&eacute;gumes, &ccedil;a nous d&eacute;sole &raquo;, a d&eacute;clar&eacute; Christiane Lambert &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;une conf&eacute;rence de presse le 21 f&eacute;vrier, en amont du salon. La pr&eacute;sidente de la FNSEA et son r&eacute;seau comptent bien interpeler une part des quelque 700.000 visiteurs attendus &agrave; la porte de Versailles du 25 f&eacute;vrier au 5 mars, sur son stand aux couleurs de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-fnsea-enfourche-le-s-tour-s-de-france-cycliste-s-pour-vanter-le-s-metier-s" target="_blank">la campagne de promotion des m&eacute;tiers &laquo; ma nature, mon futur, l&rsquo;agriculture &raquo;, lanc&eacute;e lors des Tours de France cyclistes 2022</a> et chapeaut&eacute; d&rsquo;un tracteur orange.<div class="citation">
 "La photo de l&rsquo;agriculture est encore belle mais la vid&eacute;o l&rsquo;est un peu moins"
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Un d&eacute;fi d&eacute;mographique voire&nbsp;existentiel que la FNSEA et toutes les organisations qui gravitent autour de l&rsquo;emploi comptent bien contribuer &agrave; relever. Mais c&rsquo;est aussi (et surtout&nbsp;?) du c&ocirc;t&eacute; du pr&eacute;sident de le R&eacute;publique, et de la Premi&egrave;re ministre, attendus respectivement samedi et lundi, que le syndicat va lorgner, avec l&rsquo;intention ferme de mettre l&rsquo;ex&eacute;cutif face &agrave; ses responsabilit&eacute;s. &laquo;&nbsp;La photo de l&rsquo;agriculture est encore belle mais la vid&eacute;o l&rsquo;est un peu moins. Souverainet&eacute;, souverainet&eacute; ch&eacute;rie mais comment fait-on&nbsp;&raquo;, interroge la patronne de la FNSEA, qui attend des&nbsp; &laquo;&nbsp;moyens&nbsp;&raquo; et des &laquo;&nbsp;d&eacute;cisions&nbsp;&raquo;, au-del&agrave; du symbole du libell&eacute; du minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture qui a accroch&eacute; le terme de &laquo;&nbsp;souverainet&eacute;&nbsp;&raquo; avec le second quinquennat d&rsquo;Emmanuel Macron.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-future-interdiction-du-s-metolachlore-ne-passe-pas-aupres-des-cerealiers" target="_blank" title="">La future interdiction du S-m&eacute;tolachlore ne passe pas aupr&egrave;s des c&eacute;r&eacute;aliers</a>
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Or les derniers signaux des pouvoirs publics vont plut&ocirc;t dans le sens d&rsquo;une restriction des moyens, avec l&rsquo;interdiction programm&eacute;e du S-m&eacute;tolachlore suite &agrave; l&rsquo;avis de l&rsquo;Anses. &laquo;&nbsp;On est face &agrave; une agence, aussi performante soit-elle, qui dit&nbsp;: il n&rsquo;y a pas de garantie de non risque donc j&rsquo;interdis, fulmine Christiane Lambert. Une &eacute;tude de l&rsquo;Anses devient une d&eacute;cision et prive le pouvoir politique de l&rsquo;analyse b&eacute;n&eacute;fices risques, comme ce fut le cas pour le Covid. Parler de souverainet&eacute; alimentaire, c&rsquo;est bien mais prendre les d&eacute;cisions qui permettent de l&rsquo;atteindre, et surtout de ne plus r&eacute;gresser, c&rsquo;est beaucoup mieux&nbsp;&raquo;.<div class="citation">
 "Au moins huit pays europ&eacute;ens vont pouvoir prot&eacute;ger leurs betteraves sucri&egrave;res avec des n&eacute;onicotino&iuml;des foliaires. A march&eacute; commun, r&egrave;gles communes"
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Misant sur le futur Pacte et la Loi d&rsquo;orientation agricole, ainsi que sur plusieurs plans de souverainet&eacute; &agrave; venir en mati&egrave;re d&rsquo;azote et de production de fruits et l&eacute;gumes, la patronne du syndicat prend soin d&rsquo;exon&eacute;rer en partie le pouvoir en place dans le cas du S-m&eacute;tolachlore, faisant porter &agrave; St&eacute;phane Le Foll la responsabilit&eacute; d&rsquo;avoir donn&eacute; &laquo;&nbsp;tout pouvoir&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;Anses en 2014. Idem pour les n&eacute;onicotino&iuml;des dont la d&eacute;cision de retrait remonte &agrave; 2016. &laquo;&nbsp;Au moins huit pays europ&eacute;ens vont pouvoir prot&eacute;ger leurs betteraves sucri&egrave;res avec des n&eacute;onicotino&iuml;des foliaires, indique Christiane Lambert, sans aucun risque de trouver des r&eacute;sidus dans le sucre. A march&eacute; commun, r&egrave;gles communes&nbsp;&raquo;.&nbsp;<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-etat-donne-des-gages-financiers-aux-betteraviers-en-cas-d-attaque-de-jaunisse" target="_blank">Concernant le feuilleton des n&eacute;onicotino&iuml;des utilis&eacute;s en traitement de semences</a>, il n&rsquo;est peut-&ecirc;tre pas termin&eacute;, la FNSEA faisant remarquer que la Commission europ&eacute;enne n&rsquo;a pas encore rendu son avis sur l&rsquo;interpr&eacute;tation des r&egrave;glements faite par la Cour de justice de l&rsquo;UE, indiquant par ailleurs qu&rsquo;une analyse juridique est en cours de la part des semenciers.<div class="citation">
 "30% de produits phytos en moins, c&rsquo;est comme faire jouer le PSG avec 30% de joueurs en moins, on est disqualifi&eacute; d&rsquo;embl&eacute;e"
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La FNSEA a fait ses comptes&nbsp;: la France autorise 309 substances actives sur 454 homologu&eacute;es en Europe. &laquo;&nbsp;30% de produits phytos en moins, c&rsquo;est comme faire jouer le PSG avec 30% de joueurs en moins, on est disqualifi&eacute; d&rsquo;embl&eacute;e. Chaque jour sont prises des d&eacute;cisions au nom d&rsquo;une id&eacute;ologie, on lave plus blanc en se disant : les autres suivront. Mais si on est dans l&rsquo;excellence tout le temps mais que les autres ne suivent pas, on est des h&eacute;ros morts&nbsp;&raquo;, tonne Christiane Lambert. Sur le S-m&eacute;tolachlore, la FNSEA aurait souhait&eacute; que la France attende la d&eacute;cision de l&rsquo;EFSA, &agrave; laquelle elle serait &laquo;&nbsp;pli&eacute;e&nbsp;&raquo;.L&rsquo;UE n&rsquo;&eacute;chappe pas &agrave; la diatribe de la pr&eacute;sidente de la FNSEA, avec en ligne de mire la strat&eacute;gie Farm to fork, d&eacute;clinaison agricole du Green deal. &laquo;&nbsp;Avec une r&eacute;duction de 30% de engrais et de 50% des produits phytosanitaires, 25% d&rsquo;agriculture biologique, et la confiscation de 10% de terres non rendue non productives, on se demande quel est l&rsquo;objectif poursuivi par l&rsquo;UE vis-&agrave;-vis de son agriculture, sans compter les n&eacute;gociations qui red&eacute;marrent avec le Mercosur, la Nouvelle-Z&eacute;lande, l&rsquo;Australie, l&rsquo;Inde, le Mexique&nbsp;&raquo;,&nbsp;d&eacute;plore Christiane Lambert.<div class="citation">
 "L&rsquo;UE va-t-elle devenir un jardin entre les Etats-Unis et la Chine&nbsp;?"
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La responsable estime que la crise sanitaire du Covid-19 et la guerre en Ukraine, survenues depuis, auraient &agrave; tout le moins m&eacute;rit&eacute; une inflexion sinon une r&eacute;flexion. &laquo;&nbsp;Pendant ce temps-l&agrave;, les Etats-Unis et la Chine r&eacute;arment leur agriculture &agrave; coups de milliards de dollars. L&rsquo;UE va-t-elle devenir un jardin entre les Etats-Unis et la Chine&nbsp;&raquo;,&nbsp;s&rsquo;interroge Christiane Lambert.

A l’occasion du Salon de l’agriculture, la présidente de la FNSEA compte bien interpeler Emmanuel Macron et les membres du gouvernement sur les enjeux-clé de compétitivité et souveraineté alimentaire. Et l’ensemble de nos concitoyens, avec notamment le lancement d’une pétition en ligne.

Christiane Lambert : "Souveraineté, souveraineté chérie..."

Vers une souverainet&eacute; prot&eacute;ique de la France : utopie ou r&eacute;alit&eacute; ? Le d&eacute;bat du 1er juin dernier au Salon de l&rsquo;herbe et des fourrages interrogeait sur la faisabilit&eacute; du plan prot&eacute;ines &agrave; court ou moyen terme. En introduction du d&eacute;bat, l&rsquo;agro&eacute;conomiste Jean-Marie S&eacute;ronie rappelle comment la g&eacute;opolitique incite &agrave; se pr&eacute;occuper de la souverainet&eacute; prot&eacute;ique. Des difficult&eacute;s d&rsquo;approvisionnements en tourteaux de tournesol sont ainsi actuellement li&eacute;es &agrave; la guerre en Ukraine. La crise covid avait quant &agrave; elle montr&eacute; notre sensibilit&eacute; au march&eacute; et &agrave; la livraison du tourteau de soja sud-am&eacute;ricain."La France est souveraine &agrave; 50% pour les mati&egrave;res riches en prot&eacute;ines, c&rsquo;est-&agrave;-dire les graines avec plus de 15% de prot&eacute;ines", d&eacute;taille Laurent Rosso, directeur g&eacute;n&eacute;ral de Terres Univia, l&rsquo;interprofession des ol&eacute;oprot&eacute;agineux. "Gr&acirc;ce au colza et au biocarburant, on fait mieux que la moyenne europ&eacute;enne &agrave; 36%".&nbsp;Cependant, la d&eacute;pendance en prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales reste forte et les potentialit&eacute;s sont encore limit&eacute;es. "Chaque culture a ses pr&eacute;occupations", d&eacute;crit par ailleurs le directeur de Terres Inovia, l&rsquo;institut technique d&eacute;di&eacute; aux ol&eacute;agineux et prot&eacute;agineux. "Les derni&egrave;res vari&eacute;t&eacute;s de f&eacute;verole datent de plus de dix ans et les possibilit&eacute;s fran&ccedil;aises en soja sont limit&eacute;es. On peut y esp&eacute;rer en cultiver jusqu&rsquo;&agrave; 400 000 hectares en poussant les murs."&nbsp;Loin, tr&egrave;s loin derri&egrave;re le Br&eacute;sil, les &Eacute;tats-Unis ou l&rsquo;Argentine. D&rsquo;autant que "l&rsquo;Europe devient un march&eacute; de niche puisque le non OGM ne repr&eacute;sente que 9% des cultures de soja dans le monde", regrette Jean-Pierre Fleury, ancien pr&eacute;sident de la F&eacute;d&eacute;ration nationale bovine.<h2>Des besoins d&rsquo;accompagnements techniques</h2>Deux ans de Plan prot&eacute;ines ne semblent pas suffisants pour inverser la tendance. "Le Plan prot&eacute;ines doit &ecirc;tre d&eacute;cennal car c&rsquo;est un changement complet qui est attendu dans l&rsquo;agroalimentaire, dans les cultures ou dans les &eacute;levages", appelle Laurent Rosso. Pour faire baisser la pression sur les mati&egrave;res riches en prot&eacute;ines, l&rsquo;&eacute;levage herbivore peut &ecirc;tre une solution en valorisant davantage l&rsquo;herbe et les fourrages. L&rsquo;herbe et les l&eacute;gumineuses pourraient ainsi &ecirc;tre davantage exploit&eacute;es &agrave; condition qu&rsquo;&eacute;leveurs et conseillers soient bien accompagn&eacute;s, form&eacute;s et inform&eacute;s.En conclusion du d&eacute;bat et pour montrer qu&rsquo;il est possible de tendre vers davantage d&rsquo;autonomie, Dominique Viallard, &eacute;leveur laitier bio du Puy-de-D&ocirc;me, a pr&eacute;sent&eacute; son exploitation o&ugrave; l&rsquo;herbe est une culture et &agrave; part enti&egrave;re, choy&eacute;e du semis &agrave; la distribution pour ses richesses et valeurs alimentaires.

La table-ronde du 1er juin dernier au Salon de l’herbe a rappelé que la culture de l’herbe et des fourrages est une piste indispensable pour être moins dépendant en protéines végétales d’importation.