MedFEL 2024

<p class="Textbody">Impliqu&eacute; depuis trois ans dans des essais de r&eacute;duction de la consommation &eacute;nerg&eacute;tique des serres chauff&eacute;es de tomate et concombre, le Centre technique interprofessionnel des fruits et l&eacute;gumes (CTFIL) de Carquefou, en Loire-Atlantique, en pr&eacute;sentait les r&eacute;sultats lors d&rsquo;une journ&eacute;e ouverte au public le 17 juin dernier. Avec une r&eacute;duction de la consommation &eacute;nerg&eacute;tique autour de 30% lors des trois ann&eacute;es d&rsquo;essais pour les deux cultures, les chercheurs ont mis en &eacute;vidence plusieurs leviers permettant d&rsquo;optimiser le chauffage tout en pr&eacute;servant un rendement acceptable.</p><h2 class="Textbody">Limiter la baisse du rendement</h2><p class="Textbody">En 2025, sur concombre, avec la vari&eacute;t&eacute; Top Secret qui a montr&eacute; les meilleurs r&eacute;sultats, le rendement s&rsquo;&eacute;tablit &agrave; 26,1 kg/m&sup2; contre 27 kg/m&sup2; pour le t&eacute;moin. Les r&eacute;sultats chiffrent &eacute;galement une diminution du nombre fruits produits, mais avec des calibres plus gros. En chiffre d'affaires brut, cela repr&eacute;sente un diff&eacute;rentiel de 2,9 &euro;/m&sup2; pour cette m&ecirc;me vari&eacute;t&eacute;. <em>&laquo;&nbsp;Avec une r&eacute;duction de la consommation d&rsquo;&eacute;nergie de 15% au lieu de 30%, il est possible qu&rsquo;il n&rsquo;y ait pas d&rsquo;effet sur le rendement&nbsp;&raquo;</em>, souligne Landry Rossdeutch, ing&eacute;nieur CTIFL en charge de ces essais.</p><p class="Textbody">Si les leviers actionn&eacute;s pour r&eacute;duire la consommation &eacute;nerg&eacute;tique sont diff&eacute;rents, les r&eacute;sultats obtenus sont relativement &eacute;quivalents en tomate. Le syst&egrave;me &eacute;conome a permis de r&eacute;duire la consommation de 38% en 2025 par rapport au t&eacute;moin. Dans le m&ecirc;me temps, le rendement est pass&eacute; de 21,2 kg/m&sup2; dans la modalit&eacute; t&eacute;moin &agrave; 20,4 kg/m&sup2; en serre &eacute;conome. Des essais en serre semi-ferm&eacute;e men&eacute;s en parall&egrave;le ont permis d&rsquo;obtenir un rendement de 19,7 kg/m&sup2; avec une consommation &eacute;nerg&eacute;tique en recul de 28,3% par rapport au t&eacute;moin.</p><h2 class="Textbody">Chauffage, vari&eacute;t&eacute;s, d&eacute;shumidification&nbsp;: des leviers multiples</h2><p class="Textbody">Pour r&eacute;ussir &agrave; atteindre cette &eacute;conomie d&rsquo;&eacute;nergie tout en pr&eacute;servant un rendement coh&eacute;rent, les essais du CTIFL ont identifi&eacute; diverses m&eacute;thodes d&rsquo;adaptation. La r&eacute;duction de la consigne de chauffage, notamment &agrave; 15,5&deg;C la nuit, est &eacute;videmment en t&ecirc;te de liste. En concombre, en moyenne, la temp&eacute;rature sur 24 heures dans la serre &eacute;conome &eacute;tait inf&eacute;rieure de 1&deg;C &agrave; celle de la serre t&eacute;moin. Pour optimiser les &eacute;conomies d&rsquo;&eacute;nergie, la conduite est r&eacute;alis&eacute;e sans pic de chauffage le jour, avec une absence de mini de chauffage et une utilisation minimale des chauffages forcas, en privil&eacute;giant les chauffages rail plus efficaces.</p><p class="Textbody">En tomate, la diff&eacute;rence de temp&eacute;rature est &eacute;galement chiffr&eacute;e entre 0,5&deg;C et 1&deg;C en moyenne sur 24 heures pour la serre &eacute;conome. Pour cette production, &agrave; l&rsquo;inverse du concombre, c&rsquo;est le chauffage forcas qui a &eacute;t&eacute; privil&eacute;gi&eacute;. <em>&laquo;&nbsp;En 2025, nous avons enclench&eacute; la conduite &eacute;conome de mani&egrave;re plus tardive pour &eacute;viter les pertes de rendement pr&eacute;coces &raquo;</em>, &eacute;voque Adrien Mimault, en charge des essais pour la tomate. Le chauffage pr&eacute;-nuit a &eacute;galement &eacute;t&eacute; supprim&eacute;.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/4/9/3/7463948-1-fre-FR/28ef3fd4a0d7-IMG_4290-min.JPG" alt="" height="750" width="1000" /><figcaption>Adrien Mimault a pr&eacute;sent&eacute; les r&eacute;sultats obtenus en serres chauff&eacute;es de tomate (&copy; TD)</figcaption></figure>

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<h2 class="Textbody">G&eacute;rer le confinement des serres</h2><p class="Textbody">Pour &eacute;viter de perdre trop de chaleur la nuit, le CTIFL a test&eacute; le confinement des serres &agrave; l&rsquo;aide de panneaux-&eacute;cran durant les heures de nuit sans rayonnement. Si cette pratique permet de conserver la chaleur dans la serre, elle pose par ailleurs la question de la d&eacute;shydratation hydrique des serres, qui, r&eacute;alis&eacute;e de mani&egrave;re insuffisante du fait de cette barri&egrave;re physique, pourrait g&eacute;n&eacute;rer des probl&egrave;mes sanitaires sur la culture. <em>&laquo;&nbsp;Si nous laissons des espaces entre les panneaux la nuit pour &eacute;vacuer l&rsquo;humidit&eacute;, cela cr&eacute;e des descentes d&rsquo;air froid sur les cultures situ&eacute;es en dessous&nbsp;&raquo;</em>, t&eacute;moigne Adrien Mimault. Le choix a donc &eacute;t&eacute; fait de laisser les panneaux-&eacute;cran ferm&eacute;s au maximum en comptant sur la porosit&eacute; des fibres en polyester qui les composent pour permettre le passage de l&rsquo;humidit&eacute; vers le haut de la serre. <em>&laquo;&nbsp;Ensuite, c&rsquo;est une pratique inhabituelle, mais nous ouvrons les a&eacute;rations de la serre c&ocirc;t&eacute; vent et c&ocirc;t&eacute; abrit&eacute;&nbsp;&raquo;, </em>retrace l&rsquo;ing&eacute;nieur CTIFL.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/5/9/3/7463951-1-fre-FR/9b9d8b351f73-IMG_4287-min.JPG" alt="" height="3888" width="5184" /><figcaption>Durant la nuit, les serres sont confin&eacute;es &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;&eacute;cran en polyester (&copy; TD)</figcaption></figure>

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<h2 class="Textbody">Des serres plus &eacute;conomes gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;IA&nbsp;?</h2><p class="Textbody">Dans le cadre du projet &laquo;&nbsp;Sobri&eacute;t&eacute; &eacute;nerg&eacute;tique des serres&nbsp;&raquo; (SES) financ&eacute; par des fonds publics et dont le CTIFL est un partenaire, l&rsquo;entreprise Cybeletec a pr&eacute;sent&eacute; l&rsquo;avenir des serres &eacute;conomes en &eacute;nergie. &Agrave; partir d&rsquo;une connaissance approfondie des plantes, en grandes cultures ou sous serres, cette entreprise construit des mod&egrave;les math&eacute;matiques autour de leur d&eacute;veloppement. Dans le cadre du projet SES en particulier, l&rsquo;objectif est de r&eacute;duire de 30 &agrave; 50&nbsp;% la consommation &eacute;nerg&eacute;tique des serres chauff&eacute;es sans impacter la performance agronomique. Pour ce faire, les mod&egrave;les &eacute;labor&eacute;s devront pouvoir pr&eacute;voir &agrave; l&rsquo;aide de sondes et d&rsquo;OAD les conditions climatiques que rencontrera la serre dans les deux prochaines heures et adapter les diff&eacute;rents r&eacute;glages de l&rsquo;installation en fonction pour optimiser la consommation &eacute;nerg&eacute;tique. Concr&egrave;tement, cela repr&eacute;sente une automatisation et une prise en main par l'intelligence artificielle de tous les r&eacute;glages de la serre.</p><p class="Textbody">Si ce r&eacute;sultat est attendu pour 2029, les producteurs qui s&rsquo;inscriront dans la d&eacute;marche devraient pouvoir acc&eacute;der d&egrave;s 2026 &agrave; un tableau de bord leur r&eacute;sumant en temps r&eacute;el le co&ucirc;t &eacute;conomique de chaque d&eacute;cision prise dans le but de r&eacute;duire la consommation &eacute;nerg&eacute;tique.</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><h2 class="Textbody">Des travaux sur abri froid</h2><p class="Textbody">Si le centre CTIFL de Carquefou axe principalement ses recherches sur les serres chauff&eacute;es, des essais ont &eacute;galement d&eacute;but&eacute; sous abri-froid. <em>&laquo;&nbsp;Les serres chauff&eacute;es, ce sont 1200 hectares en France et les abris-froids 10 000 hectares. L&rsquo;enjeu du CTIFL est de transmettre les connaissances &agrave; l&rsquo;ensemble de la fili&egrave;re&nbsp;&raquo;</em>, r&eacute;sume Landry Rossdeutch. Cette ann&eacute;e, il teste l&rsquo;utilisation d&rsquo;un d&eacute;shumidificateur thermodynamique &agrave; fonctionnement &eacute;lectrique dans un abri-froid. L&rsquo;objectif de cet outil est de pouvoir confiner la serre en fin de journ&eacute;e afin de conserver la chaleur de la journ&eacute;e pour augmenter la vitesse de floraison, tout en &eacute;vitant les probl&egrave;mes sanitaires li&eacute;s &agrave; une humidit&eacute; excessive. Le double b&eacute;n&eacute;fice, c&rsquo;est la hausse de temp&eacute;rature de 1&deg;C engendr&eacute; par le fonctionnement du d&eacute;shumidificateur.&nbsp;</p><p class="Textbody">Apr&egrave;s cette premi&egrave;re ann&eacute;e d&rsquo;essai, le bilan &eacute;conomique a abouti &agrave; un co&ucirc;t &eacute;nerg&eacute;tique de 30&nbsp;cts/m&sup2; pour 272 heures de fonctionnement du d&eacute;shumidificateur, ainsi qu'&agrave; un investissement initial de 13 000 euros. <em>&laquo;&nbsp;L&rsquo;outil est peut-&ecirc;tre surdimensionn&eacute; pour la surface&nbsp;&raquo;,</em> conc&egrave;de le chercheur.</p></td></tr></tbody></table>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/5/9/3/7463954-1-fre-FR/da3e44cbd08e-IMG_4286-min.JPG" alt="" height="750" width="1000" /><figcaption>Landry Rossdeutch pr&eacute;sente les essais sous abri-froid (&copy; TD)</figcaption></figure>

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Dans un contexte d’effort collectif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les producteurs de tomates et de concombres sous serres chauffées ont un enjeu fort sur l’adaptation de leurs pratiques pour réduire la consommation énergétique des installations. La recherche appliquée en fruits et légumes travaille d’arrache-pied sur le sujet, avec à la clé des résultats significatifs.

Réduire la consommation énergétique des serres : des essais prometteurs en tomates et concombres

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