AgriD&eacute;es et Syrpa vous proposent de rencontrer Dominique Wolton, auteur de "Vive l'incommunication"- la victoire de l'Europe aux Editions Fran&ccedil;ois Bourin.&nbsp;Ce dernier montre en effet pourquoi "les in communications" sont une condition d&eacute;terminante pour la r&eacute;ussite europ&eacute;enne.&nbsp;&nbsp;S'inscrire &agrave; cet &eacute;v&egrave;nement : <a href="https://www.agridees.com/evenement/rencontre-debat-avec-dominique-wolton/">https://www.agridees.com/evenement/rencontre-debat-avec-dominique-wolton/</a>

Rencontre-débat avec Dominique Wolton

&laquo;&nbsp;Si la ministre vient du Doubs, elle a compris qu&rsquo;elle rentrait maintenant dans le dur &raquo;. Le pr&eacute;sident de la FNSEA ne croyait pas si bien dire au sortir de son premier entretien avec la nouvelle ministre de l&rsquo;Agriculture le 25 septembre. Quelques heures plus tard, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/baisse-programmee-de-la-collecte-lactalis-les-eleveurs-furibonds-le-ministere-au-soutien" target="_blank">Lactalis annon&ccedil;ait en effet son intention de r&eacute;duire de 8,8% d&rsquo;ici &agrave; 2030 sa collecte de lait destin&eacute;e &agrave; l&rsquo;export</a>, motiv&eacute;e par le recentrage sur les produits de grande consommation fran&ccedil;ais, &laquo;&nbsp;mieux valoris&eacute;s car moins sujets aux al&eacute;as des march&eacute;s mondiaux&nbsp;&raquo;. Une d&eacute;cision que le groupe qualifie de &laquo;&nbsp;difficile&nbsp;&raquo;, alors qu&rsquo;il &eacute;tait toujours parvenu &agrave; &laquo;&nbsp;collecter les surplus de lait en France et &agrave; les valoriser &agrave; l'international&nbsp;&raquo;. A quel prix, s&rsquo;interrogeait toutefois la <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/montee-en-gamme-descente-en-competitivite-5-5-l-eleveur-l-autre-vache-a-lait-de-la-filiere" target="_blank">Commission des affaires &eacute;conomiques du S&eacute;nat</a>, en 2022.<h2>La goutte de lait</h2>Le &laquo;&nbsp;minist&egrave;re des crises&nbsp;&raquo;, comme l&rsquo;a baptis&eacute; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/marc-fesneau-2169-jours-et-nuits-une-crise-xxl-et-67-d-engagements-realises">Marc Fesneau lors de la passation de pouvoir</a> apr&egrave;s un bail de 28 mois, aura donc m&eacute;nag&eacute; Annie Genevard pendant exactement 72 heures, s&eacute;parant sa nomination de l&rsquo;annonce de Lactalis. Une goutte de lait qui pourrait faire d&eacute;border le tank et faire tache d&rsquo;huile, comme le redoutent les &eacute;leveurs. Elle constitue en tout cas un bien mauvais signal &agrave; l&rsquo;endroit d&rsquo;une fili&egrave;re qui, certes <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/face-a-la-decapitalisation-bovine-la-region-normandie-prend-les-vaches-par-les-cornes">d&eacute;capitalise</a>, certes <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/transmission-des-elevages-de-ruminants-comment-re-connecter-les-entrants-et-sortants">ne se renouvelle plus</a>, mais maintient bon an mal an sa production et <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/en-2023-l-excedent-agroalimentaire-en-baisse-de-36-a-6-5-milliards-d-euros">ses performances &agrave; l&rsquo;export</a>, sans menacer, &agrave; ce stade, la sacro-sainte souverainet&eacute;. Faut-il pr&eacute;ciser, que la &laquo;&nbsp;d&eacute;flagration&nbsp;&raquo;, comme l&rsquo;a qualifi&eacute;e le pr&eacute;sident de la FNSEA, intervient sur fond de morosit&eacute; pour ne pas dire de d&eacute;prime, g&eacute;n&eacute;r&eacute;e par les pi&egrave;tres r&eacute;coltes de grains et de raisins et&nbsp;des <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/une-carte-mhe-fco-qui-croise-les-zonages-dans-tous-les-sans" target="_blank">&eacute;pid&eacute;mies &agrave; tout-va en &eacute;levage</a>, en esp&eacute;rant que la peste porcine ne passe pas nos fronti&egrave;res.<h2>A la dure</h2>Apr&egrave;s quasiment 10 semaines de vacance gouvernementale, inutile de dire que la ministre est assaillie de toutes parts, avec des requ&ecirc;tes d&rsquo;ordre financier, cat&eacute;goriel, structurel&hellip;Dans son unique allocution publique &agrave; ce jour, outre son &laquo;&nbsp;immense admiration&nbsp;&raquo; pour la profession, Annie Genevard a dit son intention de poursuivre <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/annie-genevard-nous-menerons-rapidement-la-loi-d-orientation-agricole-a-son-terme" target="_blank">le chantier de simplification normative et relancer le projet de loi d&rsquo;orientation agricole</a>, qu&rsquo;elle avait vot&eacute;. Mais la ministre va devoir composer avec une l&eacute;gislature des plus p&eacute;rilleuses et un ex&eacute;cutif condamn&eacute; au sevrage du &laquo;&nbsp;quoi qu&rsquo;il en co&ucirc;te&nbsp;&raquo;. Lors de la passation, l&rsquo;&eacute;lue du Haut-Doubs a d&eacute;clar&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le fatalisme n&rsquo;est ni mon temp&eacute;rament&nbsp;ni mon engagement politique. Le d&eacute;clinisme, la d&eacute;croissance, le renoncement, c&rsquo;est le contraire de ce que je suis. Je ne renonce jamais quand il s&rsquo;agit de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral&nbsp;&raquo;. Dans le dur mais &agrave; la dure.

[Edito] Il s’est écoulé 72 heures entre la nomination d’Annie Genevard au ministère de l’Agriculture et la « déflagration » Lactalis. Si la ministre affirme « ne jamais renoncer », ses marges de manœuvre politiques et budgétaires sont des plus étriquées.

Une ministre du Doubs, dans le dur, à la dure, et durable ?

&laquo;&nbsp;Nous avons constat&eacute; qu&rsquo;il manquait des &eacute;l&eacute;ments importants dans la strat&eacute;gie relative au secteur biologique, comme des valeurs cibles quantifiables et des moyens de mesurer les progr&egrave;s accomplis&nbsp;&raquo;.&nbsp;Tel est le constat dress&eacute; par la Cour des comptes europ&eacute;enne dans un rapport publi&eacute; le 23 septembre. Il repose sur un audit r&eacute;alis&eacute; dans quatre pays membres de l&rsquo;UE (Autriche, Italie, Pologne, Roumanie), choisis parce que &laquo;&nbsp;la superficie consacr&eacute;e &agrave; l&rsquo;agriculture biologique et les perspectives de d&eacute;veloppement y sont tr&egrave;s diff&eacute;rentes&nbsp;&raquo;.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-decroissance-c-est-pour-la-bio" target="_blank" title="">La d&eacute;croissance, c&rsquo;est pour la bio</a>
</aside>
La Cour des comptes europ&eacute;enne s&rsquo;est s&rsquo;int&eacute;ress&eacute;e &agrave; l&rsquo;AB au motif qu&rsquo;elle concentre 14,7 milliards d&rsquo;euros de soutien dans le cadre des <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/bruxelles-valide-le-plan-strategique-national-de-la-france" target="_blank">Plans strat&eacute;giques nationaux</a> (PSN) pour la p&eacute;riode 2023-2027 (apr&egrave;s les 12 milliards d&rsquo;euros pour la p&eacute;riode 2014-2022) et que l&rsquo;UE s&rsquo;est fix&eacute;e <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/avec-le-pacte-vert-l-europe-se-fait-peur" target="_blank">un objectif de 25% de SAU bio &agrave; l&rsquo;horizon 2030</a>. &laquo;&nbsp;Pour atteindre l&rsquo;objectif de 25 % d&rsquo;ici a&#768; 2030, le rythme actuel d&rsquo;adoption de pratiques agricoles biologiques devrait doubler&nbsp;&raquo;, pointe le rapport, qui d&eacute;plore par ailleurs qu&rsquo;&laquo;&nbsp;il n&rsquo;existe aucune strat&eacute;gie ni valeur cible au niveau de l&rsquo;UE pour le secteur biologique au-del&agrave; 2030&nbsp;&raquo;.<h2>Le taux de SAU bio, l'alpha et l'om&eacute;ga</h2>La Cour des comptes regrette que l&rsquo;objectif de 25% constitue l&rsquo;alpha et l&rsquo;om&eacute;ga de la politique europ&eacute;enne, au d&eacute;triment des objectifs environnementaux et de marche&#769;, insuffisamment pris en compte. Le rapport tacle au passage &laquo;&nbsp;le recours fr&eacute;quent aux d&eacute;rogations pour l&rsquo;utilisation de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/2022-le-nouveau-reglement-bio-europeen-entre-en-vigueur" target="_blank">semences non biologiques&nbsp;</a>&raquo;, compris entre 23 % (pour l&rsquo;avoine) et 75 % (pour les carottes) et qui &laquo;&nbsp;n&rsquo;encourage pas les agriculteurs a&#768; produire des semences biologiques et a&#768; d&eacute;velopper ce marche&#769;&nbsp;&raquo;. La Cour rel&egrave;ve &eacute;galement des manquements en mati&egrave;re de bien-&ecirc;tre animal, s&rsquo;agissant notamment de l&rsquo;attache des bovins, les Etats membres n&rsquo;&eacute;tant pas tenus d&rsquo;informer la Commission des autorisations qu&rsquo;ils accordent, en mati&egrave;re d&rsquo;attache et de mutilations par exemple.<h2>Les trois recommandations de la Cour des comptes</h2>Dans la perspective de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-dialogue-strategique-premiere-amorce-de-la-future-reforme-de-la-pac-post-2027" target="_blank">la r&eacute;forme de la Pac post-2027</a>, dont le top d&eacute;part devrait &ecirc;tre donn&eacute; courant 2025 avec les propositions l&eacute;gislatives de la Commission europ&eacute;enne, la Cour des comptes recommande&nbsp;:- de renforcer le cadre strat&eacute;gique de l&rsquo;UE pour le d&eacute;veloppement du secteur biologique, en &eacute;tablissant un moyen de mesurer les progr&egrave;s accomplis et en d&eacute;finissant une vision au-del&agrave; de&nbsp;2030- de mieux int&eacute;grer les objectifs environnementaux et de march&eacute; dans le soutien de la Pac et de mieux cibler les fonds de l&rsquo;apr&egrave;s-2027 de sorte &agrave; d&eacute;velopper le secteur biologique&nbsp;;- de veiller &agrave; la disponibilit&eacute; de donn&eacute;es pertinentes pour &eacute;valuer le d&eacute;veloppement de l&rsquo;agriculture biologique et son incidence sur l&rsquo;environnement et le climat en utilisant plus efficacement les outils et les informations existants.

C’est le constat de la Cour des comptes européenne, critique à l’endroit des politiques nationales et de l’UE, qui se résument à une valeur cible en SAU mais sans objectifs ni environnementaux ni de marché, et sans études d’impacts, faute d’indicateurs. Et de formuler des recommandations pour la prochaine Pac.