Vers un mois de juin historiquement chaud en France ?

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Météo du mois de juin

Saint-Vincent-de-Tyrosse

<p>Souvenez-vous, c&rsquo;&eacute;tait il y a 8 ans &agrave; peine&nbsp;: les petits veaux laitiers ne valaient presque rien&nbsp;: 40, 30 euros, parfois tout juste un billet de 10&hellip; Un cr&egrave;ve-c&oelig;ur et un coup dur pour les finances des &eacute;leveurs. Pr&eacute;occup&eacute;e par cette situation, la fili&egrave;re laiti&egrave;re se met alors &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; des alternatives et &agrave; une autre forme de valorisation de ces animaux.</p><p>Sous l&rsquo;&eacute;gide de l&rsquo;Institut de l&rsquo;&eacute;levage, et en association avec de nombreux partenaires, elle d&eacute;cide alors de reprendre une ancienne ferme exp&eacute;rimentale de la chambre d&rsquo;agriculture de Bretagne et d&rsquo;en faire un centre de recherche appliqu&eacute;e sur la production de viande rouge &agrave; partir des animaux issus du troupeau laitier.</p><h2><strong>Un centre ouvert en 2020</strong></h2><p>Le Cirbeef, Centre d&rsquo;innovation et de recherche des Bouviers situ&eacute; &agrave; Mauron (Morbihan), ouvre ses portes en 2020. La ferme de 62 ha dispose de 120 places en nurserie et 240 places en engraissement, et accueille des animaux issus des troupeaux laitiers, de race laiti&egrave;res ou crois&eacute;es, allant de 50 &agrave; 900 kg.</p><p>Cinq ans plus tard, le 19 juin 2025, le Cirbeef a ouvert ses portes pour pr&eacute;senter ses installations et ses premiers r&eacute;sultats, et c&rsquo;est peu dire que le pari de consacrer des moyens de recherche &agrave; ce sujet a &eacute;t&eacute; gagnant&nbsp;: les prix des petits veaux se sont envol&eacute;s et ceux de la viande aussi. <em>&laquo;&nbsp;On a eu raison d&rsquo;y aller, on a &eacute;t&eacute; plut&ocirc;t visionnaires&nbsp;&raquo;,</em> se f&eacute;licite Samuel Bulot, pr&eacute;sident de l&rsquo;Idele-Institut de l&rsquo;&eacute;levage, &agrave; l&rsquo;occasion de l&rsquo;&eacute;v&egrave;nement qui a attir&eacute; plus de 300 personnes.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/7/9/5/7425977-1-fre-FR/4321d59bcb2b-pccirbeef1.JPG" alt="" height="562" width="1000" /><figcaption>Fr&eacute;d&eacute;ric Guy, directeur du Cirbeef, devant des bouvillons crois&eacute;s charolais/montb&eacute;liarde. (cr&eacute;dits photo : Catherine Perrot)</figcaption></figure>

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<h2><strong>Une viande qui correspond &agrave; celle qu&rsquo;on importe&nbsp;!</strong></h2><p>Avec ces niveaux de prix de la viande, l&rsquo;enjeu de 2025 (et sans doute des ann&eacute;es &agrave; venir) n&rsquo;est plus d&rsquo;emp&ecirc;cher les &eacute;leveurs laitiers de perdre de l&rsquo;argent avec leurs petits veaux, mais de leur offrir une possibilit&eacute; d&rsquo;en gagner davantage&hellip; avec en plus, la satisfaction de contribuer un peu plus &agrave; la souverainet&eacute; alimentaire.</p><p>En effet, la viande qui est import&eacute;e en France est principalement celle destin&eacute;e &agrave; la restauration hors foyer, et souvent, pour des hamburgers. Sur ce cr&eacute;neau-l&agrave;, en plus de la vache de r&eacute;forme, les animaux issus du troupeau laitier, jeunes bovins, g&eacute;nisses et bouvillons, sont tr&egrave;s bien plac&eacute;s.</p><p>Aujourd&rsquo;hui, la France est exportatrice nette de petits veaux&nbsp;: entre 300&nbsp;000 et 400&nbsp;000 sont vendus chaque ann&eacute;e, &agrave; 90 % vers l&rsquo;Espagne (qui les consomme essentiellement sous forme de ternera, animaux de 10 &agrave; 16 mois). Elle se prive donc d&rsquo;un minerai qui pourrait lui permettre d&rsquo;approvisionner son march&eacute; int&eacute;rieur&nbsp;! <em>&laquo;&nbsp;Il y a un cr&eacute;neau &agrave; prendre pour r&eacute;pondre &agrave; la demande du consommateur&nbsp;&raquo;</em>, explique Marie-Andr&eacute;e Luherne, &eacute;leveuse laiti&egrave;re et pr&eacute;sidente du Cirbeef.</p><p>Autre &eacute;l&eacute;ment en faveur d&rsquo;une diminution de l&rsquo;export des petits veaux&nbsp;: une pr&eacute;occupation croissante, soci&eacute;tale mais aussi r&eacute;glementaire, autour du bien-&ecirc;tre animal. Le transport d&rsquo;animaux vivants sur de longues distances, pourrait &ecirc;tre limit&eacute;, voire proscrit, surtout lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de tr&egrave;s jeunes animaux.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/8/9/5/7425987-1-fre-FR/ccb6b5b6ad2c-2PCcirbeef3.JPG" alt="" height="845" width="1000" /><figcaption>Marie-Andr&eacute;e Luherne, &eacute;leveuse et pr&eacute;sidente du Cirbeef. (cr&eacute;dits photo : Catherine Perrot)</figcaption></figure>

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<h2><strong>Un besoin de r&eacute;f&eacute;rences</strong></h2><p>R&eacute;introduire, des ateliers de sevrage et d&rsquo;engraissement des veaux sur des fermes laiti&egrave;res ou dans des sites sp&eacute;cialis&eacute;s s&eacute;par&eacute;s, ne peut cependant pas se faire sur un coup de t&ecirc;te ou une opportunit&eacute; de march&eacute;&nbsp;: il faut des r&eacute;f&eacute;rences techniques, &eacute;conomiques, de qualit&eacute;... et c&rsquo;est l&agrave;-dessus que travaille&nbsp;le Cirbeef.</p><p>Depuis 5 ans, des r&eacute;sultats ont &eacute;t&eacute; d&eacute;j&agrave; obtenus&nbsp;: des itin&eacute;raires d&rsquo;engraissement de b&oelig;ufs et des g&eacute;nisses crois&eacute;s holstein-limousin ont &eacute;t&eacute; valid&eacute;s, avec ou sans p&acirc;turage. Les b&oelig;ufs atteignent 300 kg de carcasse &agrave; 15,5 mois en moyenne. Les g&eacute;nisses doivent &ecirc;tre engraiss&eacute;es 1 &agrave; 2 mois de plus pour atteindre le m&ecirc;me poids. Cerise sur le g&acirc;teau&nbsp;: ces animaux &laquo;&nbsp;&agrave; cycle court&nbsp;&raquo; ont une empreinte carbone int&eacute;ressante &agrave; 6 &agrave; 7 kg de CO2/kg VV (et cette empreinte peut encore diminuer s&rsquo;ils sont &agrave; l&rsquo;herbe).</p><p>D&rsquo;autres travaux ont port&eacute; sur la qualit&eacute; de la viande de jeunes b&oelig;ufs de 18 mois issus de diff&eacute;rents croisements et diff&eacute;rents itin&eacute;raires. Cette qualit&eacute; semble r&eacute;pondre &agrave; la demande de la fili&egrave;re en tendret&eacute; (not&eacute;e 7/10 par un jury expert), ainsi qu&rsquo;en couleur&nbsp;: la viande des animaux finis &agrave; l&rsquo;herbe &eacute;tant toutefois plus rouge et plus maigre que celle des animaux finis &agrave; l&rsquo;auge.</p><p>Bien d&rsquo;autres recherches devront &ecirc;tre conduites au Cirbeef en lien avec ses partenaires, par exemple sur la s&eacute;lection g&eacute;n&eacute;tique plus adapt&eacute;e &agrave; la production de viande rouge (et non plus uniquement de veaux de boucherie) ou encore sur les diff&eacute;rents itin&eacute;raires techniques possibles, puisqu&rsquo;il peut y avoir une tr&egrave;s large palette de solutions. Le tout dans l&rsquo;objectif de faire de la viande issue du troupeau non plus un sous-produit mais bien un coproduit de l&rsquo;&eacute;levage laitier.</p>


Unique centre de recherche français dédié à la production de viande rouge à partir des veaux laitiers, le Cirbeef a ouvert ses portes dans le Morbihan. Plus de 300 personnes sont venues visiter ses installations, découvrir ses résultats de recherche et comprendre les enjeux importants qui gravitent autour de cette viande dont le marché est très demandeur.

Revaloriser les veaux laitiers : le pari visionnaire du Cirbeef

<p>La campagne fourrag&egrave;re 2025 avait d&eacute;marr&eacute; sous les meilleurs auspices avec <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/une-pousse-d-herbe-exceptionnelle-pour-les-prairies-en-ce-debut-de-printemps-2025" target="_blank">un exc&eacute;dent significatif au printemps</a>. Mais en ce d&eacute;but d&rsquo;&eacute;t&eacute;, le bilan national s'est progressivement normalis&eacute; pour atteindre un niveau l&eacute;g&egrave;rement inf&eacute;rieur &agrave; la moyenne de r&eacute;f&eacute;rence (1989-2018). Cette &eacute;volution masque toutefois d'importantes disparit&eacute;s r&eacute;gionales.</p><h2><strong>Un retour &agrave; la normale qui cache des contrastes marqu&eacute;s</strong></h2><p>Les derni&egrave;res donn&eacute;es du service statistique du minist&egrave;re de l'Agriculture (Agreste) r&eacute;v&egrave;lent qu'au 20 juin 2025, la production cumul&eacute;e des prairies permanentes en France m&eacute;tropolitaine est inf&eacute;rieure de 1% &agrave; la moyenne observ&eacute;e sur la p&eacute;riode de r&eacute;f&eacute;rence. Ce chiffre, qui pourrait sembler rassurant, marque en r&eacute;alit&eacute; une d&eacute;gradation progressive de la situation. L'exc&eacute;dent du d&eacute;but de campagne, qui atteignait encore 32% en avril, s'est compl&egrave;tement r&eacute;sorb&eacute; sous l'effet conjugu&eacute; du manque de pr&eacute;cipitations et <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/vers-un-mois-de-juin-historiquement-chaud-en-france-la-chronique-de-nicolas-le-friant-expert-meteo" target="_blank">des fortes chaleurs.</a></p><p>&Agrave; ce stade de l'ann&eacute;e, 57% de la pousse annuelle de r&eacute;f&eacute;rence est r&eacute;alis&eacute;e, ce qui correspond au niveau normal attendu. Cependant, sur les deux derniers mois, la production accuse un d&eacute;ficit de 20%, signe d'un ralentissement pr&eacute;occupant de la croissance de l'herbe.</p><h2><strong>Une fracture nord-sud qui s'accentue</strong></h2><p>La carte des rendements par r&eacute;gion fourrag&egrave;re dessine une France coup&eacute;e en deux. Dans la majorit&eacute; des r&eacute;gions au nord de la Loire, le manque d'eau s'intensifie depuis plusieurs mois, entra&icirc;nant une baisse significative de la production d'herbe. Les Hauts-de-France et les Pays de la Loire sont particuli&egrave;rement touch&eacute;s avec un d&eacute;ficit proche de 25%.</p>            
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                                                 target="_blank"                ><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/0/8/2/1/7431280-1-fre-FR/8c2b80a1ebc2-Capture-d-ecran-2025-06-27-150807.png" alt="" height="742" width="1314" /></a><figcaption>Indicateur de rendement des prairies permanentes par r&eacute;gion fourrag&egrave;re au 20 juin 2025 (Sources : INRAe, M&eacute;t&eacute;o France, SSP)</figcaption></figure>

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<p>De leur c&ocirc;t&eacute;, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-etat-des-nappes-juge-satisfaisant-en-mai" target="_blank">les nappes phr&eacute;atiques sont bien remplies</a>. Mais les sols en surface sont tr&egrave;s secs, limitant drastiquement la croissance des prairies. Selon le bulletin national de situation hydrologique, l'humidit&eacute; des sols sur la Normandie, les Hauts-de-France et la Champagne-Ardenne affichait d&eacute;j&agrave; fin mai des valeurs comparables &agrave; celles normalement atteintes fin juillet.</p><p>Cette situation a conduit &agrave; la mise en place de restrictions d'eau <a href="https://vigieau.gouv.fr/" target="_blank" title="">dans plusieurs d&eacute;partements</a>, avec, au 27 juin, 5 d&eacute;partements d&eacute;j&agrave; plac&eacute;s en situation de crise et 20 autres en alerte ou alerte renforc&eacute;e.</p><h2><strong>Des disparit&eacute;s r&eacute;gionales marqu&eacute;es</strong></h2><p>&Agrave; l'inverse, la moiti&eacute; sud du pays pr&eacute;sente un bilan plus favorable. Les pluies plus fr&eacute;quentes ont permis une production abondante durant la premi&egrave;re partie du printemps. Si le manque d'eau commence &eacute;galement &agrave; se faire sentir dans ces r&eacute;gions, la s&eacute;cheresse superficielle &eacute;tant r&eacute;cente, la production cumul&eacute;e reste exc&eacute;dentaire par rapport &agrave; la normale.</p>            
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                                                 target="_blank"                ><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/8/2/1/7431283-1-fre-FR/e941f4997627-Capture-d-ecran-2025-06-27-150852.png" alt="" height="736" width="1759" /></a><figcaption>Indicateur de rendement des prairies permanentes par r&eacute;gion au 20 juin 2025</figcaption></figure>

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<p>L'analyse des indices ISOP (Informations et Suivi Objectif des Prairies) par r&eacute;gion administrative confirme ces contrastes. Les r&eacute;gions Provence-Alpes-C&ocirc;te d'Azur (138%), Occitanie (113%) et Auvergne-Rh&ocirc;ne-Alpes (111%) affichent les meilleurs r&eacute;sultats avec des productions nettement exc&eacute;dentaires. La Nouvelle-Aquitaine (99%) se situe dans la moyenne nationale.</p><p>En revanche, les r&eacute;gions du nord pr&eacute;sentent des situations d&eacute;ficitaires : Pays de la Loire (77%), Hauts-de-France (79%), Normandie (84%) et Bretagne (87%) accusent des d&eacute;ficits significatifs. Le Centre-Val de Loire (96%), l'&Icirc;le-de-France (84%), la Bourgogne-Franche-Comt&eacute; (101%) et le Grand Est (97%) pr&eacute;sentent des situations interm&eacute;diaires.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/preservation-des-prairies-permanentes-un-ecoregime-dedie-double-d-un-plan-prairies" target="_blank">Pr&eacute;servation des prairies permanentes : un &eacute;cor&eacute;gime d&eacute;di&eacute; doubl&eacute; d&rsquo;un &laquo; Plan prairies&nbsp;&raquo; ?</a>
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Après un début de campagne prometteur, la production fourragère s'essouffle au nord tandis que le sud maintient pour l'instant un bilan positif.

Prairies : une France coupée en deux par la sécheresse

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