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Lourdes

<p class="Textbody">Pour le promeneur occasionnel, le projet VitiVolt, situ&eacute; sur le domaine du Ch&acirc;teau La&nbsp;Vari&egrave;re &agrave; Brissac-Loire-Aubance, dans le Maine-et-Loire, repr&eacute;sentera une curiosit&eacute; parmi d&rsquo;autres. En voyant ces panneaux solaires perch&eacute;s &agrave; 4,5 m&egrave;tres au-dessus des vignes, il se demandera sans doute quelle est cette nouvelle invention et passera son chemin. Pour les viticulteurs du Val de Loire, au contraire, cette couverture photovolta&iuml;que sur 500 m&egrave;tres carr&eacute;s de vignes est d&rsquo;une importance capitale car il&nbsp;s&rsquo;agit du premier d&eacute;monstrateur agrivolta&iuml;que sur vigne de la r&eacute;gion. Inaugur&eacute; le 29 octobre 2025, il doit permettre de mesurer pendant trois <em>ans&nbsp;&laquo;&nbsp;les effets agronomiques, &eacute;cologiques, environnementaux, et &eacute;nerg&eacute;tiques d&rsquo;un d&eacute;monstrateur photovolta&iuml;que install&eacute; au-dessus des vignes&nbsp;&raquo;</em>, explique-t-on chez&nbsp;Terrena. C&rsquo;est bien la coop&eacute;rative lig&eacute;rienne qui est &agrave; la baguette sur ce dossier, en partenariat avec Altarea Energies Renouvelables pour la production d&rsquo;&eacute;nergie et l&rsquo;Institut Fran&ccedil;ais du Vin pour le suivi scientifique de l&rsquo;exp&eacute;rience.</p><p class="Textbody"><em>&laquo;&nbsp;Ce projet est n&eacute;&nbsp;car nous ne disposons pas de donn&eacute;es scientifiques suffisantes concernant l&rsquo;agrivolta&iuml;sme sur vigne. Or, lorsque Terrena a d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;accompagner le d&eacute;veloppement de l&rsquo;agrivolta&iuml;sme sur ovin et bovin, nous avons &eacute;t&eacute; approch&eacute;s par deux viticulteurs sur le sujet&nbsp;&raquo;,</em> &eacute;voque Bertrand Pinel, chef de projet R&amp;D chez Terrena. Le d&eacute;monstrateur va donc permettre d&rsquo;acqu&eacute;rir ces donn&eacute;es manquantes et d&rsquo;&eacute;tudier les impacts positifs et n&eacute;gatifs sur la culture. <em>&laquo;&nbsp;Nous allons jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;tude de la qualit&eacute; du vin&nbsp;&raquo;,</em> pr&eacute;cise-t-il.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/vers-la-reconnaissance-aoc-des-vignes-sous-dispositifs-de-couverture" target="_blank">Vers la reconnaissance AOC des vignes sous dispositifs de couverture</a>
</aside>
<h2 class="Textbody">Une protection contre le gel</h2><p class="Textbody">En compl&eacute;ment des projets d&eacute;j&agrave; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-agrivoltaisme-protege-aussi-du-gel-tardif" target="_blank" title="">men&eacute;s dans le sud de la France</a>, le d&eacute;monstrateur VitiVolt va particuli&egrave;rement s&rsquo;int&eacute;resser aux effets de la couverture photovolta&iuml;que dans la protection contre le gel printanier. <em>&laquo;&nbsp;&Agrave; cette p&eacute;riode, les d&eacute;g&acirc;ts sur les bourgeons sont dus &agrave; la descente du froid et aux flux d&rsquo;air. Nous pensons que les panneaux pourraient cr&eacute;er un micro-climat pour prot&eacute;ger les vignes. Mais comme nous avons fait le choix de ne couvrir la parcelle qu&rsquo;&agrave; 30&nbsp;% </em>(voir encadr&eacute; plus bas)<em>, nous n&rsquo;avons aucune certitude sur cet effet&nbsp;&raquo;,</em> nuance Bertrand Pinel. De la m&ecirc;me mani&egrave;re, la protection contre la gr&ecirc;le, les grillures du soleil et la s&eacute;cheresse pourraient &ecirc;tre limit&eacute;es par ce taux de couverture assez bas. <em>&laquo;&nbsp;Avec l&rsquo;ombre qui tourne dans la journ&eacute;e, les grains ne seront pas expos&eacute;s durant la totalit&eacute; de la dur&eacute;e de l&rsquo;ensoleillement. Nous verrons si cela peut avoir un impact. En diminuant l&rsquo;insolation, nous pourrions faire baisser le taux d&rsquo;alcool du vin&nbsp;&raquo;,</em> argumente le responsable R&amp;D de la coop&eacute;rative.&nbsp;</p><h2 class="Textbody">Encadrer les d&eacute;rives d&rsquo;un syst&egrave;me</h2><p class="Textbody">&Agrave; l&rsquo;image de Vitivolt, les couvertures agrivolta&iuml;ques se d&eacute;multiplient dans le paysage agricole fran&ccedil;ais. En parall&egrave;le, la crainte de voir perdre la fonction agricole de ces terrains alimente toutes les pol&eacute;miques. Pour Bertrand Pinel, la vocation agricole de Terrena est justement un garant contre ce type de d&eacute;rive. <em>&laquo;&nbsp;En tant que coop&eacute;rative, ce qui nous int&eacute;resse, c&rsquo;est de continuer &agrave; collecter la mati&egrave;re premi&egrave;re agricole et &agrave; en partager la valeur entre les adh&eacute;rents&nbsp;&raquo;</em>, justifie-t-il. Au-del&agrave; du d&eacute;monstrateur sur vigne, il comptabilise d&eacute;j&agrave; 20 projets en ovins et bovins accompagn&eacute;s par Terrena. <em>&laquo;&nbsp;Nous avons instaur&eacute; un comit&eacute; d&rsquo;&eacute;thique de trois administrateurs de la coop&eacute;rative, qui valident ou non chaque projet&nbsp;&raquo;,</em> d&eacute;taille-t-il. Pour VitiVolt, il a &eacute;t&eacute; d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;utiliser des panneaux orientables, contrairement aux projets ovins r&eacute;alis&eacute;s avec des panneaux fixes. <em>&laquo;&nbsp;L&rsquo;id&eacute;e est de pouvoir privil&eacute;gier les besoins de la vigne, notamment lors des &eacute;tapes cl&eacute;s comme la nouaison&nbsp;&raquo;,</em> &eacute;voque Bertrand Pinel. La R&eacute;gion, qui a financ&eacute; le d&eacute;monstrateur &agrave; hauteur de 40&nbsp;%, a &eacute;galement impos&eacute; un comit&eacute; d&rsquo;orientation scientifique et technique compos&eacute; d&rsquo;acteurs externes et qui a acc&egrave;s en toute transparence aux donn&eacute;es du projet VitiVolt.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-profession-se-divise-autour-des-promesses-de-l-agrivoltaisme" target="_blank">La profession se divise autour des promesses de l&rsquo;agrivolta&iuml;sme</a>
</aside>
<table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><h2 class="Textbody">La bonne couverture et la bonne parcelle</h2><p class="Textbody">Il aura fallu six mois aux partenaires du projet pour trouver la bonne parcelle. <em>&laquo;&nbsp;Honn&ecirc;tement, je pensais que &ccedil;a irait plus vite&nbsp;&raquo;,</em> confie Bertrand Pinel. Plusieurs crit&egrave;res ont &eacute;t&eacute; pris en compte, dont l&rsquo;exposition au gel et &agrave; la grillure l&rsquo;&eacute;t&eacute;, le c&eacute;page, en l&rsquo;occurrence du Cabernet Franc, la proximit&eacute; du r&eacute;seau &eacute;lectrique, mais aussi le contexte paysager. <em>&laquo;&nbsp;La parcelle est &agrave; proximit&eacute; d'une zone commerciale&nbsp;&raquo;</em>, dresse Bertrand Pinel en toile de fond.</p><p class="Textbody">Le taux de couverture de la parcelle par les panneaux photovolta&iuml;ques a &eacute;t&eacute; fix&eacute; &agrave; 30&nbsp;%. <em>&laquo;&nbsp;La nouvelle r&eacute;glementation limite cette couverture &agrave; 40&nbsp;%, mais nous avons une charte r&eacute;gionale en cours d&rsquo;&eacute;laboration qui pourrait retenir 30&nbsp;%. Il a donc fallu faire des choix en fonction &raquo;,</em> pr&eacute;cise-t-il.</p></td></tr></tbody></table><p>&nbsp;</p>


Dans le Maine-et-Loire, la coopérative Terrena a inauguré un démonstrateur photovoltaïque sur vigne. Premier du genre dans le Val de Loire, il doit permettre de recueillir des données autant sur la protection de la vigne de l’ensoleillement que du gel printanier.

Agrivoltaïsme : protéger la vigne du soleil, mais aussi du gel

<p>&laquo; <em>On a les moyens, on a les outils pour changer les mod&egrave;les et les rendre durables, mais il faut que tout ceci soit int&eacute;gr&eacute; dans une approche syst&eacute;mique de la chaine de valeur globale</em>&nbsp;&raquo;. &Ccedil;a, c&rsquo;est Jean-Jacques Pons, directeur g&eacute;n&eacute;ral BASF France Division Agro, qui l&rsquo;affirmait le 23 octobre dernier &agrave; l&rsquo;occasion de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pour-basf-la-transition-agroecologique-un-defi-davantage-collectif-et-inclusif-que-technique" target="_blank">la conf&eacute;rence de presse annuelle de l&rsquo;entreprise</a>. &laquo;&nbsp;<em>Le projet de De Sangosse, c&rsquo;est d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer la transformation des mod&egrave;les agricoles mais notre entreprise ne pourra pas le mener &agrave; bien seul. On veut casser le syst&egrave;me historique de raisonnement en silo et construire plus de partenariat, plus de combinatoire, avec de l&rsquo;agronomie, de la g&eacute;n&eacute;tique, des biosolutions. J&rsquo;appelle de mes v&oelig;ux un rassemblement d&rsquo;alliances. Cet appel&nbsp;s&rsquo;adresse &agrave; tous les acteurs de la fili&egrave;re, &agrave; nos clients distributeurs et &agrave; leurs &eacute;quipes qui sont tous les jours au contact des agriculteurs, aux instituts techniques, &agrave; nos confr&egrave;res de la semence et &agrave; nos concurrents&nbsp;</em>&raquo;. &Ccedil;a, c&rsquo;est Nicolas Fillon, PDG de De Sangosse, qui le clamait le 28 octobre dernier &agrave; l&rsquo;occasion de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/de-sangosse-invite-l-ecosysteme-agricole-a-re-penser-collectivement-la-transition-agroecologique" target="_blank">la pr&eacute;sentation de sa feuille de route &agrave; horizon 2030</a>.</p><h2>Un nouveau paradigme</h2><p>Coup sur coup, deux acteurs majeurs de la phytopharmacie, l&rsquo;un ax&eacute; sur les biosolutions, mais sans renoncer &agrave; la chimie conventionnelle, l&rsquo;autre dont la croissance sera tir&eacute;e par les biosolutions, les bl&eacute;s hybrides, le digital, mais pas sans coop&eacute;rer avec les acteurs institutionnels, scientifiques, techniques et acad&eacute;miques, ent&eacute;rinent le nouveau paradigme de la protection des cultures&nbsp;: combinatoire, partenariale et territoriale. Combinatoire parce que la formule magique &laquo; un probl&egrave;me phyto, une solution phyto &raquo; est d&eacute;finitivement anachronique, ne faisant au mieux que d&eacute;placer les probl&egrave;mes. Partenariale parce que la complexit&eacute; du vivant, que le changement climatique ne manque pas d&rsquo;exacerber, impose d&rsquo;aller faire son march&eacute; dans toute la boite &agrave; outils. Territoriale parce que certaines strat&eacute;gies de lutte, telles que la <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-technique-de-l-insecte-sterile-une-alternative-biologique-prometteuse-contre-de-nombreux-ravageurs" target="_blank">prometteuse Technique de l&rsquo;insecte st&eacute;rile (TIS)</a> ou l&rsquo;usage de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/agriodor-entame-la-commercialisation-de-ses-kairomones-anti-jaunisse-de-la-betterave" target="_blank">kairomones</a> requi&egrave;rent concertation et massification. Certains projets collectifs, tel <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/comment-le-colza-tente-de-s-affranchir-des-insecticides-et-des-coleopteres" target="_blank">Dephy Exp&eacute; R2D2</a> dans l&rsquo;Yonne, ont d&eacute;j&agrave; d&eacute;montr&eacute; leur pertinence face aux ravageurs du colza.</p><h2>La puissance publique allante</h2><p>La recherche priv&eacute;e n&rsquo;est pas la seule &agrave; appeler &agrave; une transformation des syst&egrave;mes agricoles (et alimentaires). Dans l&rsquo;une de ses derni&egrave;res contributions sur le sujet des pesticides, relative &agrave; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/alternatives-aux-neonicotinoides-les-recommandations-specifiques-et-transverses-de-l-inrae" target="_blank">la qu&ecirc;te d&rsquo;alternatives aux n&eacute;onicotino&iuml;des</a>, l&rsquo;INRAE ne pr&ocirc;ne pas autre chose que la prophylaxie, l&rsquo;&eacute;pid&eacute;miosurveillance et les strat&eacute;gies combinatoires, dans la droite ligne du <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/impasses-phyto-le-parsada-s-enrichit-de-8-nouveaux-plans-d-action" target="_blank">PARSADA</a>, d&eacute;cr&eacute;t&eacute; par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture en 2023 pour parer aux impasses, avec, pour derni&egrave;re alerte en date, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/restrictions-d-usage-du-cuivre-en-vigne-un-parfum-d-impasse-technique-et-de-surtransposition" target="_blank">l&rsquo;usage du cuivre en vigne</a>. Encore faut-il que la recherche appliqu&eacute;e fournisse des r&eacute;f&eacute;rences idoines aux agriculteurs et que ces derniers soient techniquement et financi&egrave;rement s&eacute;curis&eacute;s dans la mise en &oelig;uvre des solutions.</p><p>Formation, accompagnement, s&eacute;curisation&nbsp;des agriculteurs : c&rsquo;est ce que pr&ocirc;ne le Haut-commissariat &agrave; la strat&eacute;gie et au plan (HCSP) dans un rapport publi&eacute; il y a quelques jours et consacr&eacute; &agrave; la sant&eacute; environnementale, traitant des PFAS, des particules fines, du bruit et des pesticides. Alors que les r&eacute;sidus de pesticides impr&egrave;gnent tous les &eacute;l&eacute;ments de notre environnement, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/des-residus-de-pesticides-sur-les-littoraux-et-jusque-dans-les-nuages" target="_blank">jusqu&rsquo;aux nuages</a>, mais &eacute;galement l&rsquo;organisme de beaucoup d&rsquo;entre nous, les plan&egrave;tes semblent align&eacute;es pour faire en sorte que notre Plan&egrave;te demeure vivable, y compris pour ceux qui nous nourrissent, en sortant d&rsquo;une &laquo;&nbsp;<em>logique de stigmatisation&nbsp;</em>&raquo;, comme le formule le HCSP, qui rappelle que les agriculteurs sont <em>&laquo;&nbsp;les premi&egrave;res victimes&nbsp;&raquo;</em> des pesticides.</p>


[Edito] C’est la prescription délivrée par la recherche, tant publique que privée, pour déjouer impasses et impacts. Un triptyque qui en appelle un autre, à savoir la formation, l’accompagnement et la sécurisation des agriculteurs.

Face aux bioagresseurs, la réponse sera combinatoire, partenariale et territoriale

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