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Quelles sont les prévisions pour mai 2024  ?

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Pourriez-vous pr&eacute;senter votre exploitation ?Hubert Degrange&nbsp;: Je suis c&eacute;r&eacute;alier, install&eacute; sur la commune de Lusigny depuis 1997. Mon exploitation fait 177 hectares.Pourriez-vous nous pr&eacute;senter le collectif D&eacute;phy Ecophyto ?H.D&nbsp;: Le r&eacute;seau D&eacute;phy regroupe des agriculteurs qui r&eacute;fl&eacute;chissent ensemble pour trouver des alternatives &agrave; l&rsquo;utilisation de produits phytosanitaires. Lors de sa cr&eacute;ation, en 2011, nous &eacute;tions une petite dizaine d&rsquo;agriculteurs.Quelles sont ces alternatives ?H.D&nbsp;: De mon c&ocirc;t&eacute;, j&rsquo;ai mis en place un syst&egrave;me d&rsquo;irrigation, ce qui m&rsquo;a permis d&rsquo;allonger la rotation et d&rsquo;obtenir des cultures diversifi&eacute;es. J&rsquo;ai pu r&eacute;soudre les probl&egrave;mes de d&eacute;sherbage que je rencontrais avant l&rsquo;introduction de cultures de printemps. Alterner entre des cultures sem&eacute;es au printemps et sem&eacute;es &agrave; l&rsquo;automne permet de r&eacute;duire la pr&eacute;sence d&rsquo;adventices et donc l&rsquo;utilisation de produits phytosanitaires.Pourquoi avez-vous rejoindre le collectif D&eacute;phy Ecophyto&nbsp;? Quelle est l&rsquo;importance d&rsquo;&ecirc;tre int&eacute;gr&eacute; dans un collectif comme celui-ci&nbsp;?H.D&nbsp;: Cela permet d&rsquo;&ecirc;tre accompagn&eacute; par un technicien, en l&rsquo;occurrence une technicienne. La r&eacute;flexion en groupe est plut&ocirc;t rassurante, dans la prise de d&eacute;cisions et la prise de risques. Quand on choisit de r&eacute;duire l&rsquo;utilisation de produits phytosanitaires, c&rsquo;est une prise de risque sur le rendement final. Ce n&rsquo;est pas toujours &eacute;vident de trouver des alternatives aux produits phytosanitaires. Partager des exp&eacute;riences en groupe, c&rsquo;est enrichissant.Pourquoi est-ce compliqu&eacute; de trouver des alternatives aux produits phytosanitaires&nbsp;?H.D&nbsp;: Nous n&rsquo;avons pas encore assez de retours d&rsquo;exp&eacute;rience de la part des agriculteurs. Ces techniques ne sont pas utilis&eacute;es couramment. Par ailleurs, pallier l&rsquo;utilisation de produits phytosanitaires demande un investissement important. Cela co&ucirc;te tr&egrave;s cher. Nous avons tous conscience que les produits phytosanitaires ne sont pas anodins pour notre environnement comme le sont les m&eacute;dicaments pour notre corps! La m&eacute;canisation nous aide &agrave; r&eacute;duire l'utilisation de produits phytosanitaires mais cela n&eacute;cessite des investissements lourds et le r&eacute;sultat escompt&eacute; est parfois limit&eacute;.Quel est le message que vous aimeriez faire passer lors de la randonn&eacute;e D&eacute;phy du 25 mai&nbsp;?H.D&nbsp;: J&rsquo;aimerais leur dire que les agriculteurs sont responsables. Si certains utilisent des produits chimiques, cela n&rsquo;est pas pour le plaisir. C&rsquo;est parfois n&eacute;cessaire pour pouvoir conduire une culture normalement et &ecirc;tre rentable. C&rsquo;est important de faire passer ce message car l&rsquo;agriculteur est consid&eacute;r&eacute; comme un pollueur, ce n&rsquo;est pas du tout la r&eacute;alit&eacute;. Nous faisons des efforts, nous essayons de chercher des solutions, ce n&rsquo;est pas toujours facile. L'utilisation des produits phytosanitaires est tr&egrave;s encadr&eacute;e par la r&egrave;glementation. Nous avons tous comme objectif de travailler le mieux possible et de permettre aux plantes que l'on cultive d'&ecirc;tre r&eacute;colt&eacute;es dans un bon &eacute;tat sanitaire, tout comme un jardinier qui prend soin de ses l&eacute;gumes ou de ses fleurs.Pourquoi est-ce important d&rsquo;aller &agrave; la rencontre du grand public&nbsp;?H.D&nbsp;: Pour montrer &agrave; l&rsquo;ensemble de la population que les agriculteurs mettent tout en &oelig;uvre pour limiter l&rsquo;usage des produits phytosanitaires, et qu&rsquo;ils peuvent &ecirc;tre des protecteurs de l&rsquo;environnement au m&ecirc;me titre que les autres citoyens. Pour &eacute;changer avec nos concitoyens, r&eacute;pondre &agrave; leurs interrogations et expliquer toutes les alternatives que l'on met en oeuvre pour limiter l'usage de produits de synth&egrave;se.Propos recueillis par L&eacute;a Surmely

Le 25 mai prochain, la Chambre d'agriculture de l'Allier et le réseau Dephy Ecophyto organisent deux randonnées à destination du grand public. Rencontre avec des agriculteurs qui y participeront.

Hubert Degrange : « J'aimerais leur dire que les agriculteurs sont responsables »

Vot&eacute;e en 2018 afin d&rsquo;assurer un revenu d&eacute;cent aux agriculteurs,<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~2020-l-annee-de-verite-pour-la-loi-egalim" target="_blank" title=""> Egalim I </a>a ouvert la voie &agrave; la fixation du prix par la production selon le principe de la &laquo;&nbsp;marche en avant&nbsp;&raquo;. Trois ans plus tard, pour rem&eacute;dier aux nombreuses failles du premier texte, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-loi-egalim-2-tres-bientot-dans-tous-les-rayons" target="_blank" title="">Egalim II</a> a rendu la contractualisation obligatoire, tout en sanctuarisant le prix de la mati&egrave;re premi&egrave;re. Plus r&eacute;cemment, la loi <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/negociations-commerciales-2023-la-loi-egalim-2-a-ete-bien-respectee" target="_blank" title="">Egalim III</a> a, elle, permis d&rsquo;ajuster les dispositifs en place et notamment de prolonger l&rsquo;encadrement des promotions et la majoration du seuil de revente &agrave; perte.<h2>L&rsquo;espoir d&rsquo;Egalim I</h2>Aboutissement des <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/actualites-generales~apres-les-etats-generaux-de-l-alimentation-le-monde-agricole-appele-aux-urnes" target="_blank" title="">&Eacute;tats G&eacute;n&eacute;raux de l&rsquo;alimentation</a> initi&eacute;s par le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique en 2017, la loi pour l&rsquo;&eacute;quilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable est vot&eacute;e en octobre 2018. Cette initiative l&eacute;gislative, aussi appel&eacute;e Egalim I, a pour ambition &laquo;&nbsp;de payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est d&eacute;sormais &agrave; l&rsquo;agriculteur, ou &agrave; son organisation de producteur, de proposer un contrat et donc un prix au premier acheteur. &laquo;&nbsp;Cela peut para&icirc;tre anodin aujourd&rsquo;hui, mais &agrave; l&rsquo;&eacute;poque c&rsquo;&eacute;tait un &eacute;norme changement d&rsquo;imaginer un prix pour le march&eacute; int&eacute;rieur, alors qu&rsquo;il n&rsquo;&eacute;tait question que de march&eacute; europ&eacute;en ou international&nbsp;&raquo; rel&egrave;ve Yohann Barbe, pr&eacute;sident de la FNPL.<h3>L&rsquo;&eacute;mergence des indicateurs de prix</h3>L'&rsquo;&eacute;laboration de ces prix devait se faire sur la base d&rsquo;indicateurs de r&eacute;f&eacute;rences, &agrave; savoir les co&ucirc;ts de production ou des indicateurs de march&eacute;,&nbsp;dont les interprofessions sont en charge de l&rsquo;&eacute;laboration. Egalim I ouvre ainsi la voie &agrave; la contractualisation, mais sans en d&eacute;finir les modalit&eacute;s de dur&eacute;e ni le caract&egrave;re obligatoire. Rapidement, cette premi&egrave;re version se r&eacute;v&egrave;le trop insuffisante pour r&eacute;ellement peser sur les prix agricoles. &laquo;&nbsp;Cette loi, Egalim I, nous g&ecirc;nait &agrave; deux titres. D&rsquo;une part elle partait du principe d&rsquo;une mont&eacute;e en gamme de la production fran&ccedil;aise et de l&rsquo;abandon de l&rsquo;entr&eacute;e de gamme &agrave; l&rsquo;exportation et d&rsquo;autre part, elle imposait des restrictions sur l&rsquo;utilisation des produits phytosanitaires&nbsp;&raquo; se souvient Yannick Fialip, membre du bureau national de la FNSEA. Pour Sophie Lenaert, premi&egrave;re vice -pr&eacute;sidente de la Coordination rurale, l&rsquo;hypoth&egrave;se de la mont&eacute;e en gamme &eacute;tait une erreur. &laquo;&nbsp;La loi pr&eacute;voyait une alimentation saine, durable et accessible &agrave; tous. Finalement, seul le dernier crit&egrave;re a &eacute;t&eacute; respect&eacute;. L&rsquo;agriculture fran&ccedil;aise a &eacute;t&eacute; &eacute;vinc&eacute;e de l&rsquo;entr&eacute;e de gamme et a &eacute;t&eacute; remplac&eacute;e par des imports qui ne garantissent pas aux consommateurs une alimentation saine et durable&nbsp;&raquo; r&eacute;sume-t-elle.<h3>Egalim II renforce la contractualisation</h3>Faute de rencontrer le succ&egrave;s escompt&eacute; et suite &agrave; de nouvelles mobilisations de la profession, la loi Egalim I se voit remodel&eacute;e et compl&eacute;t&eacute;e trois ans plus tard par la loi Egalim II. Cette deuxi&egrave;me version renforce le volet contractualisation qui devient obligatoire sur 3 ans minimum. Le contrat doit comprendre un prix, un volume et une dur&eacute;e. L&rsquo;&eacute;laboration du prix est pr&eacute;cis&eacute;ment encadr&eacute;e : il doit prendre en compte les co&ucirc;ts pertinents de production, les prix des produits agricoles observ&eacute;s sur les march&eacute;s ou encore des crit&egrave;res comme la quantit&eacute;, la composition, la qualit&eacute; ou l&rsquo;origine. La loi pr&eacute;voit &eacute;galement une r&eacute;vision automatique du prix fix&eacute; dans le contrat en fonction des &eacute;volutions li&eacute;es aux co&ucirc;ts de production et au march&eacute;.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/egalim-2-entre-en-vigueur-pour-les-jeunes-bovins" target="_blank" title="">Egalim 2 entre en vigueur pour les jeunes bovins</a>
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Cette nouvelle version d&rsquo;Egalim s&rsquo;adresse principalement &agrave; l&rsquo;&eacute;levage, notamment le lait. La grande majorit&eacute; des fili&egrave;res v&eacute;g&eacute;tales, notamment les cultures c&eacute;r&eacute;ali&egrave;res et les fruits et l&eacute;gumes, sont class&eacute;es comme exception par d&eacute;cret et ne sont pas soumises &agrave; l&rsquo;obligation de contractualisation. &laquo;&nbsp;Notre fili&egrave;re a propos&eacute; des amendements sur la loi. C&rsquo;est peut-&ecirc;tre pour &ccedil;a que la contractualisation a mieux fonctionn&eacute; sur le lait au d&eacute;but. Mais aujourd&rsquo;hui, d&rsquo;autres fili&egrave;res comme la viticulture, se disent int&eacute;ress&eacute;e&nbsp;&raquo; rapporte Yohann Barbe. Selon lui, le succ&egrave;s d&rsquo;Egalim II dans la fili&egrave;re laiti&egrave;re tient au fait que l&rsquo;ensemble des acteurs autour de la table &eacute;tait d&rsquo;accord pour ramener de la valeur dans les exploitations. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/7/1/5/6085173-1-fre-FR/bda661f517c8-img-3154-jpg" alt="&copy;Nicolas Le Friant" height="3456" width="5184" /></figure>

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<h3>Une progression plus lente en viande bovine.</h3>&laquo;&nbsp;Cela a bien fonctionn&eacute; pour les fili&egrave;res comme le lait. C&rsquo;est un peu plus long en viande bovine&nbsp;&raquo; constate Yannick Fialiap. L&rsquo;observatoire interprofessionnel de la contractualisation amont, qui compile les chiffres de 76&nbsp;% des abattages nationaux, &eacute;value &agrave; 25&nbsp;% le nombre de bovin mis en contrat au 31 d&eacute;cembre 2023. Soit une hausse de 8 points sur un semestre, signe d&rsquo;une &eacute;volution des habitudes commerciales. &laquo;&nbsp;La mise en place du contrat, rendu obligatoire dans le cadre de la loi EGAlim II en 2021, est un outil strat&eacute;gique mais r&eacute;cent, dans une fili&egrave;re bas&eacute;e historiquement sur les &eacute;changes oraux [&hellip;] Le d&eacute;ploiement doit se poursuivre et s&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer pour r&eacute;pondre au double enjeu de stabiliser le cheptel et de relocaliser une partie de l&rsquo;engraissement&nbsp;&raquo; d&eacute;taille Emmanuel Bernard, pr&eacute;sident de la section bovine d&rsquo;Interbev.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/indicateurs-de-reference-pour-la-contractualisation-loi-egalim-2" target="_blank" title="">Indicateurs de r&eacute;f&eacute;rence pour la contractualisation - Loi EGALIM 2</a>
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Dans cette loi Egalim II un point soul&egrave;ve particuli&egrave;rement interrogation et m&eacute;contentement. Il s&rsquo;agit de l&rsquo;&eacute;laboration et de la repr&eacute;sentativit&eacute; dans le prix des contrats des indicateurs de co&ucirc;ts de production. Un point auquel s&rsquo;attachera le second volet de cet article &agrave; para&icirc;tre sur Plein Champ, tout comme les &eacute;volutions en lien avec la loi Egalim III, encore&nbsp;appel&eacute;e loi Descrozailles.

Avec l'approche imminente de la loi Egalim 4, il est temps de réévaluer les impacts des trois premières législations éponymes. Entre ce qui a été annoncé et appliqué, quel est le bilan pour les agriculteurs ? Retour sur le feuilleton en cours de la loi Egalim.

Egalim 1, 2, 3 : ce qui a vraiment changé pour les agriculteurs

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