
<p>Les chercheurs de l'universit&eacute; Royal Holloway de Londres ont expos&eacute; 25&nbsp;ruches de bourdons terrestres (Bombus terrestris) &agrave; des doses de sulfoxaflor&nbsp;comparables &agrave; une exposition dans un champ pulv&eacute;ris&eacute;, et compar&eacute; leur&nbsp;&eacute;volution avec 26 ruches "t&eacute;moin". Entre deux et trois semaines apr&egrave;s le d&eacute;but de l'exp&eacute;rience sur ces toutes&nbsp;nouvelles ruches, &laquo;&nbsp;les impacts n&eacute;gatifs sur l'efficacit&eacute; de la reproduction&nbsp;des colonies trait&eacute;es sont apparus&nbsp;&raquo;, notent-ils, soulignant la similarit&eacute; avec&nbsp;de pr&eacute;c&eacute;dents tests sur l'exposition aux n&eacute;onicotino&iuml;des. Dans un premier temps, les ruches expos&eacute;es ont produit moins de bourdons&nbsp;ouvriers. Ensuite, elles ont donn&eacute; naissance &agrave; 54 % de moins de bourdons capables de&nbsp;se reproduire que dans les colonies t&eacute;moin, &laquo;&nbsp;sugg&eacute;rant que dans un contexte de&nbsp;pollinisateurs sauvages, l'exposition au sulfoxaflor pourrait conduire &agrave; des&nbsp;cons&eacute;quences environnementales similaires aux n&eacute;onicotino&iuml;des s'il &eacute;tait&nbsp;utilis&eacute; sur des cultures" attirant abeilles ou bourdons&nbsp;&raquo;.</p><h2>&Eacute;valuer autrement</h2><p>Au-del&agrave; de ce produit sp&eacute;cifique, les chercheurs plaident pour une&nbsp;modification des processus d'&eacute;valuation des pesticides. &laquo;&nbsp;Pour &eacute;viter des situations dans lesquelles des pesticides comme les&nbsp;n&eacute;onicotino&iuml;des sont remplac&eacute;s par des produits &eacute;galement controvers&eacute;s&nbsp;&raquo;, les&nbsp;structures d&eacute;cidant des autorisations de mise sur le march&eacute; &laquo;&nbsp;devraient &eacute;voluer&nbsp;vers une approche bas&eacute;e sur les preuves qui &eacute;value &agrave; la fois les impacts&nbsp;l&eacute;taux et non l&eacute;taux d'un nouvel insecticide comme le sulfoxaflor sur les&nbsp;organismes qu'il ne vise pas&nbsp;&raquo;, insistent-ils. Les insecticides &agrave; base de sulfoximine comme le sulfoxaflor, autoris&eacute;s ou en&nbsp;passe de l'&ecirc;tre dans plusieurs pays, &laquo;&nbsp;sont les plus probables successeurs&nbsp;&raquo; des&nbsp;n&eacute;onicotino&iuml;des, avec qui ils partagent &laquo;&nbsp;le m&ecirc;me mode d'action biologique&nbsp;&raquo; Il y a donc une &laquo;&nbsp;urgence&nbsp;&raquo; &agrave; tester les effets non mortels de cette&nbsp;substance, &laquo;&nbsp;rarement d&eacute;tect&eacute;s&nbsp;&raquo; lors des &eacute;valuations standard</p><h2>Suspendu en France</h2><p>En&nbsp;novembre dernier, la justice fran&ccedil;aise a suspendu l'autorisation de mise sur&nbsp;le march&eacute; de deux pesticides &agrave; base de sulfoxaflor de l'am&eacute;ricain Dow, qui conteste tout amalgame entre ce produit et les n&eacute;onicotino&iuml;des.&nbsp;Le 1<sup>er</sup> septembre prochain, cinq n&eacute;onicotino&iuml;des (clothianidine,&nbsp;l'imidaclopride, le thiam&eacute;thoxame, la thiaclopride et l'ac&eacute;tamipride) seront interdits d'usage en France, conform&eacute;ment &agrave; la loi sur la biodiversit&eacute; de 2016. Trois d'entre eux (clothianidine, thiam&eacute;thoxame et imidaclopride) font d&eacute;j&agrave;&nbsp;l'objet de restrictions d'utilisation au niveau europ&eacute;en depuis 2013. Avec d'autres organisations agricoles, la FNSEA a d&eacute;nonc&eacute; les impasses techniques et les distorsions de concurrence inh&eacute;rentes &agrave; ces d&eacute;cisions.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>La clothianidine et le thiam&eacute;thoxame pourraient &ecirc;tre interdits d&#039;ici &agrave; la fin 2019. L&#039;Agence de la r&eacute;glementation antiparasitaire de Sant&eacute; Canada a d&eacute;termin&eacute;&nbsp;que les taux de ces substances, qu&#039;elle a mesur&eacute;s dans certains plans d&#039;eau&nbsp;canadiens, &eacute;taient &laquo;&nbsp;nocifs&nbsp;&raquo; pour les insectes aquatiques, qui sont une source&nbsp;de nourriture pour les poissons, les oiseaux et d&#039;autres animaux et &laquo;&nbsp;occupent&nbsp;une place importante dans l&#039;&eacute;cosyst&egrave;me&nbsp;&raquo;. Ce &laquo;&nbsp;projet de d&eacute;cision&nbsp;&raquo; doit faire l&#039;objet d&#039;une consultation de&nbsp;90 jours.</p>
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Selon une étude parue dans la revue Nature, l’insecticide a des impacts négatifs sur la reproduction des bourdons terrestres. Utilisé sur des cultures attirant abeilles et bourdons, le sulfoxaflor pourrait conduire à des conséquences environnementales similaires aux néonicotinoïdes.


Le sulfoxaflor néfaste pour les bourdons


<p>En finir avec la saisie manuelle sinon les cl&eacute;s Usb, en finir avec les probl&egrave;mes de compatibilit&eacute; entre logiciels de gestion d'exploitation et les consoles embarqu&eacute;es &agrave; bord des machines, en finir avec les insuffisances de capacit&eacute; de stockage&nbsp;: telle sont les promesses de la plateforme d'&eacute;change de donn&eacute;es Agrirouter, cr&eacute;&eacute;e par l'&eacute;diteur de logiciels SAP et l'entreprise informatique DKE-data, mandat&eacute;s par une dizaine de constructeurs, &agrave; savoir Agco, Amazone, Grimme, Horsch, Kuhn, Krone, Lemken, P&ouml;ttinger, Rauch, et Same Deutz-Fahr. La multiplication des applications et des objets connect&eacute;s convertit doucement mais s&ucirc;rement l'agriculture &agrave; la num&eacute;risation, que refr&egrave;nent cependant des probl&egrave;mes d'interop&eacute;rabilit&eacute;. Agrirouter entend y rem&eacute;dier, pour permettre aux agriculteurs de maximiser l'exploitation des donn&eacute;es, sans &ecirc;tre inf&eacute;od&eacute; &agrave; tel ou tel fournisseur.</p><h2>My-agrirouter.com, comment &ccedil;a marche ? </h2><p>La premi&egrave;re op&eacute;ration consiste &agrave; cr&eacute;er un compte (gratuit) sur my-agrirouter.com avant de le param&eacute;trer. Cette op&eacute;ration consiste &agrave; enregistrer les mat&eacute;riels qui seront susceptibles de recevoir ou d'envoyer des donn&eacute;es et &agrave; s&eacute;lectionner des applications parmi une liste certifi&eacute;e par Agrirouter. Il faut &eacute;galement s&eacute;lectionner son Farm Management Information System (FMIS), autrement dit un logiciel de gestion d'exploitation en ligne certifi&eacute; Isobus (TC-BAS), assurant le transfert des t&acirc;ches planifi&eacute;es vers les machines qui, une fois qu'elles les ont ex&eacute;cut&eacute;es, documente automatiquement en retour le logiciel de gestion. La plateforme Agrirouter est susceptible d'h&eacute;berger des applications diverses et vari&eacute;es li&eacute;es aux mat&eacute;riels et aux services de multiples fournisseurs, qu'Agrirouter se charge de certifier avant de les h&eacute;berger, norme Isobus oblige. Concr&egrave;tement : un agriculteur planifie sur my-agrirouter, &agrave; partir de son ordinateur, de sa tablette ou de son smartphone la fertilisation de ses parcelles. A l'aide d'une application du fournisseur A, il d&eacute;finit la quantit&eacute; d'engrais pour les diff&eacute;rentes parcelles sur la base de cartes des sols, d'&eacute;chantillons de sol et des rendements attendus, puis envoie l'instruction par t&eacute;l&eacute;phone portable au pulv&eacute;risateur du fournisseur B. Celui-ci combine les donn&eacute;es avec les informations GPS fournies par le tracteur du fournisseur C. Le chauffeur proc&egrave;de alors &agrave; la fertilisation des parcelles. Ce travail est document&eacute; et les donn&eacute;es automatiquement sauvegard&eacute;es dans la fiche parcellaire du fournisseur D, qui &agrave; son tour est reli&eacute; au logiciel de comptabilit&eacute; du fournisseur E.</p><h2>Des donn&eacute;es transport&eacute;es mais pas stock&eacute;es</h2><p>Les &eacute;changes s'effectuent gr&acirc;ce &agrave; une connexion &agrave; internet. Le transfert des donn&eacute;es s'op&egrave;re gr&acirc;ce au r&eacute;seau de t&eacute;l&eacute;phonie mobile. Les mat&eacute;riels en parc non connect&eacute;s peuvent &ecirc;tre rendus compatibles avec l'Agrirouter au moyen de bo&icirc;tiers t&eacute;l&eacute;m&eacute;triques disponibles sur le march&eacute;. En se connectant &agrave;&nbsp;la plateforme via un ordinateur, une tablette&nbsp;ou un smartphone, l'utilisateur d&eacute;termine&nbsp;qui peut partager ses donn&eacute;es&nbsp;avec qui, dans quelle mesure et dans&nbsp;quel laps de temps. Des r&egrave;gles modifiables &agrave; tout moment dans le centre de param&eacute;trage. Les informations&nbsp;GPS, les quantit&eacute;s d'engrais ou encore la&nbsp;consommation de carburant ne sont pas conserv&eacute;es plus de quatre semaines&nbsp;dans la m&eacute;moire tampon du serveur. Durant ce laps de temps, le destinataire&nbsp;d&eacute;sign&eacute; (par exemple, la fiche&nbsp;parcellaire) doit les avoir r&eacute;cup&eacute;r&eacute;es.&nbsp;Aucune sauvegarde n'est r&eacute;alis&eacute;e puisque Agrirouter transporte les donn&eacute;es mais ne les stocke pas. L'agriculteur conserve ainsi la souverainet&eacute;&nbsp;de ses donn&eacute;es. La plateforme&nbsp;d'&eacute;change de donn&eacute;es Agrirouteur et ses&nbsp;interfaces sont ouvertes &agrave; tous les&nbsp;constructeurs de machines agricoles et&nbsp;d&eacute;veloppeurs d'applications, la liste des premiers engag&eacute;s n'&eacute;tant aucunement ferm&eacute;e, bien au contraire.</p><h2>Non lucratif</h2><p>La soci&eacute;t&eacute; DKE-Data &eacute;tant une entreprise &agrave; but non lucratif, l'&eacute;change de donn&eacute;es par Agrirouteur se veut accessible au plus grand nombre. Outre les co&ucirc;ts de communications, la charge financi&egrave;re r&eacute;side dans la facturation du volume de donn&eacute;es &eacute;chang&eacute;es par les diff&eacute;rentes applis sollicit&eacute;es sur la plateforme. Chaque fournisseur d'applis a le choix entre cinq forfaits annuels, de XS &agrave; XL.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>La groupe fran&ccedil;ais Exel Industries a rejoint la plate-forme Agrirouter avec effet r&eacute;troactif au 1er janvier 2018. Avec ses marques Agrifac, Berthoud, Caruelle-Nicolas, Hardi-Evrard, Seguip-Thomas ou encore Tecnoma, Exel est un acteur majeur de la pulv&eacute;risation, secteur qui g&eacute;n&egrave;re environ 50 % de son chiffre d&#039;affaires (874,2 M &euro; en 2016/2017). Il est aussi pr&eacute;sent dans l&#039;arrachage de betteraves (Holmer Exxact.). Hors agriculture, Exel propose des solutions de pulv&eacute;risation pour l&#039;industrie (Sames Kremlin) et des &eacute;quipements d&#039;arrosage pour le grand public (Hozelock).</p>
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Créée par SAP et proposée par DKE-Data et un consortium de constructeurs, la plateforme my-agrirouter.com garantit l’interopérabilité entre machines, appli et logiciels de gestion, indépendamment des marques. Sécurité maxi, prix mini.


Agrirouter ou la numérisation sans entrave


<p>Ce viticulteur, qui table sur une perte de r&eacute;colte de 15 &agrave; 20%, surtout&nbsp;pour les cabernet, remonte sur son tracteur pour effectuer un des derniers&nbsp;traitements contre ce champignon friand d'humidit&eacute; et de chaleur.&nbsp;La situation aurait pu &ecirc;tre pire: port&eacute; par les pluies abondantes du&nbsp;printemps, le mildiou a vu sa progression frein&eacute;e par la canicule, avec son&nbsp;temps chaud et sec. Et une fois la v&eacute;raison pass&eacute;e, quand la couleur des&nbsp;grains passent du vert au rouge vif, il ne peut plus attaquer le raisin.&nbsp;Reste aujourd'hui &agrave; traiter sur ses parcelles les jeunes feuilles car une&nbsp;fois touch&eacute;es, elles ne fabriquent plus de sucre et retardent du coup la&nbsp;maturit&eacute; des fruits.</p><p><em>"Ce n'est pas catastrophique"</em>, nuance-t-il apr&egrave;s avoir perdu l'ann&eacute;e&nbsp;derni&egrave;re 90% de sa r&eacute;colte en raison du gel. <em>"J'ai fait des traitements tous&nbsp;les 14 jours comme d'habitude, il aurait fallu tous les 10 jours"</em>, estime ce&nbsp;vigneron, install&eacute; depuis 1989.&nbsp;Selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), presque la&nbsp;totalit&eacute; des 6.000 exploitations viticoles dans le Bordelais sont touch&eacute;es &agrave;&nbsp;des degr&eacute;s divers, et la r&eacute;colte qui s'annon&ccedil;ait tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;e pourrait &ecirc;tre&nbsp;amput&eacute;e de 15 &agrave; 25%, toutes appellations confondues, apr&egrave;s d&eacute;j&agrave; une petite&nbsp;r&eacute;colte en 2017 (-40%).&nbsp;<em>"Sur le volume, on sait qu'on n'aura pas une tr&egrave;s grosse r&eacute;colte, parce&nbsp;qu'on a pr&egrave;s de 10.000 hectares (sur un total de 114.000 ha) qui ont &eacute;t&eacute;&nbsp;gr&ecirc;l&eacute;s totalement ou partiellement (en mai et juillet), et des propri&eacute;t&eacute;s qui&nbsp;auront leur r&eacute;colte amput&eacute;e par le mildiou"</em>, souligne le vice-pr&eacute;sident du&nbsp;CIVB, Bernard Farges.</p><p><em>"Le mildiou est d&ucirc; &agrave; une pluviom&eacute;trie et hygrom&eacute;trie de mai et juin comme&nbsp;rarement on en a connues. Dans certaines propri&eacute;t&eacute;s, c'est plus qu'une&nbsp;inqui&eacute;tude. C'est sur tout le territoire du vignoble girondin, mais avec des&nbsp;parcelles, des propri&eacute;t&eacute;s plus touch&eacute;es que d'autres, selon qu'on a pris des&nbsp;risques ou pas en terme de protection"</em>, a-t-il pr&eacute;cis&eacute;.</p><h2>"Exceptionnel"</h2><p>Ceux qui ont subi une faible attaque de mildiou ou ont fait les traitements&nbsp;suffisants s'en sortent bien. D'autres, en limitant les traitements, peuvent&nbsp;perdre jusqu'&agrave; la quasi-totalit&eacute; de leur r&eacute;colte, selon la chambre&nbsp;d'agriculture de la Gironde.&nbsp;<em>"Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, les produits utilis&eacute;s sont moins virulents, les&nbsp;doses plus faibles et les fr&eacute;quences (de traitement) moins rapproch&eacute;es pour&nbsp;limiter les effets sur l'environnement",</em> explique-t-elle. Car 85% des&nbsp;traitements phytosanitaires dans la vigne concernent le mildiou et l'o&iuml;dium,&nbsp;deux maladies qui se d&eacute;veloppent &agrave; la m&ecirc;me p&eacute;riode.&nbsp;Le Bordelais n'est pas la seule r&eacute;gion viticole &agrave; conna&icirc;tre cette ann&eacute;e une&nbsp;forte attaque de mildiou, les vignobles du Rh&ocirc;ne et du Languedoc sont&nbsp;notamment impact&eacute;s, selon les deux interprofessions.&nbsp;</p><p>A noter que la vingtaine d'hectares de vignes plant&eacute;es &agrave; titre exp&eacute;rimental&nbsp;au printemps avec des c&eacute;pages r&eacute;sistants n'ont pas &eacute;t&eacute; atteintes par cette&nbsp;maladie, selon le d&eacute;l&eacute;gu&eacute; g&eacute;n&eacute;ral du Conseil interprofessionnel des vins du&nbsp;Languedoc (CIVL) J&eacute;r&ocirc;me Villaret.</p><p>En agriculture biologique, les vignerons &eacute;prouvent les m&ecirc;mes difficult&eacute;s&nbsp;qu'en conventionnel et traitent avec du cuivre plus fr&eacute;quemment. Dans&nbsp;l'appellation Graves, les blancs du ch&acirc;teau Bichon Cassignols &agrave; La Br&egrave;de ont&nbsp;&eacute;t&eacute; en g&eacute;n&eacute;ral pr&eacute;serv&eacute;s contrairement aux merlots, selon le propri&eacute;taire&nbsp;Jean-Fran&ccedil;ois Lespinasse, qui a interrompu ses vacances pour venir traiter.&nbsp;<em>"C'est exceptionnel"</em>, reconna&icirc;t-il tout en se demandant si cela<em> "pr&eacute;figure&nbsp;notre quotidien dans les ann&eacute;es &agrave; venir"</em>.</p>



Des grains de raisins petits et desséchés, des feuilles tâchées: "c'est la première fois que je vois une telle attaque de mildiou, même en 2008, il n'y en avait pas autant", se désole Joël Tauzin du domaine de Merlet, à Léognan, près de Bordeaux.


Après la grêle, le mildiou ampute les récoltes à venir du Bordelais


<h2><strong>Des d&eacute;finitions diff&eacute;rentes...</strong></h2><p>Le droit d&eacute;finit les activit&eacute;s agricoles<sup><sup>[1]</sup></sup> selon plusieurs crit&egrave;res&nbsp;: par leur nature (de production), par rattachement ou dans le prolongement de la production (transformation, vente directe) ou par le support (ferme auberge), ainsi que par d&eacute;termination de la loi (activit&eacute;s &eacute;questres, m&eacute;thanisation...). Les exploitants sont aussi autoris&eacute;s &agrave; r&eacute;aliser, sous conditions, certaines activit&eacute;s commerciales (d&eacute;neigement, photovolta&iuml;que).</p><p>Cependant, la fiscalit&eacute; d&eacute;finit quant &agrave; elle, comme agricoles<sup><sup>[2]</sup></sup>, les activit&eacute;s de production, qui s'inscrivent dans leur prolongement, ainsi que certaines activit&eacute;s &eacute;questres, la biomasse, la production d'&eacute;nergie &agrave; partir de produits majoritairement issus de l'exploitation agricole ....</p><p>Ainsi, ces d&eacute;finitions diff&egrave;rent et ne sont donc pas coordonn&eacute;es. A titre d'exemple, une soci&eacute;t&eacute; civile d'exploitation agricole (GAEC, EARL ou SCEA) pourra d&eacute;velopper une ferme auberge utilisant majoritairement les produits de l'exploitation. Cette activit&eacute; sera agricole au sens juridique. Cependant, elle g&eacute;n&egrave;rera par ailleurs, une fiscalit&eacute; commerciale au titre des b&eacute;n&eacute;fices industriels et commerciaux (BIC). Pour conserver le statut fiscal de sa soci&eacute;t&eacute; civile agricole et &eacute;viter les difficult&eacute;s, l'exploitant devra alors veiller &agrave; limiter les recettes fiscales g&eacute;n&eacute;r&eacute;es par l'activit&eacute; commerciale.</p><p><strong>&nbsp;... pour des cons&eacute;quences diff&eacute;rentes...</strong></p><p>&nbsp;La loi permet &agrave; un GAEC ou une EARL de ne poursuivre que des activit&eacute;s exclusivement agricoles<sup><sup>[3]</sup></sup>. Si ces soci&eacute;t&eacute;s d&eacute;passent leur p&eacute;rim&egrave;tre d'activit&eacute;, elles risquent la perte de leur statut, le retrait d'agr&eacute;ment pour un GAEC, et plus g&eacute;n&eacute;ralement une extension de la responsabilit&eacute; de leurs associ&eacute;s et de leurs g&eacute;rants, voire une remise en cause des actes pass&eacute;s en dehors de ce p&eacute;rim&egrave;tre<sup><sup>[4]</sup></sup>.</p><p>La d&eacute;finition fiscale de l'activit&eacute; agricole permet de qualifier le r&eacute;gime fiscal de traitement des revenus g&eacute;n&eacute;r&eacute;s par l'exploitation. Sous le r&eacute;gime de l'imp&ocirc;t sur le revenu (IR)<sup><sup>[5]</sup></sup>, l'activit&eacute; agricole g&eacute;n&egrave;rera des b&eacute;n&eacute;fices agricoles (BA), les activit&eacute;s autres g&eacute;n&egrave;reront des b&eacute;n&eacute;fices industriels et commerciaux (BIC) ou non commerciaux (BNC). Une soci&eacute;t&eacute; civile relevant de l'IR qui r&eacute;aliserait des activit&eacute;s commerciales risque de devenir passible de l'imp&ocirc;t sur les soci&eacute;t&eacute;s (IS) si elle r&eacute;alise des activit&eacute;s fiscalement commerciales (ferme auberge, achat revente ...)<sup><sup>[6]</sup></sup>. Ce passage &agrave; l'IS, par d&eacute;passement fiscal de l'activit&eacute;, n'est jamais souhaitable, car source de complication et de surco&ucirc;ts.</p><h2><strong>... mais avec des tol&eacute;rances... diff&eacute;rentes</strong></h2><p>Un d&eacute;passement juridique de l'activit&eacute; agricole pourrait th&eacute;oriquement &ecirc;tre couvert par l'application de la th&eacute;orie de l'accessoire. Celle-ci autorise le rattachement d'actes commerciaux r&eacute;alis&eacute;s en m&ecirc;me temps, qui sont moins importants et surtout n&eacute;cessaires &agrave; une activit&eacute; civile. Cependant, cette tol&eacute;rance est en pratique limit&eacute; et difficile &agrave; mettre en &oelig;uvre.</p><p>En revanche, la fiscalit&eacute; pr&eacute;voit des seuils de tol&eacute;rance pertinents. Ainsi, les produits, relevant des BIC et BNC, provenant d'activit&eacute;s accessoires d'un exploitant agricole au r&eacute;el, &laquo;&nbsp;peuvent &ecirc;tre pris en compte pour la d&eacute;termination du b&eacute;n&eacute;fice agricole lorsque, au titre des trois ann&eacute;es civiles pr&eacute;c&eacute;dant la date d'ouverture de l'exercice, la moyenne annuelle des recettes accessoires commerciales et non commerciales de ces trois ann&eacute;es n'exc&egrave;de ni 50 % de la moyenne annuelle des recettes tir&eacute;es de l'activit&eacute; agricole au titre desdites ann&eacute;es, ni 100 000 &euro;&nbsp;&raquo;<sup><sup>[7]</sup></sup>. Les exploitants b&eacute;n&eacute;ficient, dans le contexte fiscal, de tol&eacute;rances chiffr&eacute;es dont l'usage est beaucoup plus large, simple et clair que la tol&eacute;rance juridique.&nbsp;&nbsp;</p><h2><strong>Eviter les pi&egrave;ges&nbsp;!</strong></h2><p>Ces diff&eacute;rences cr&eacute;ent un v&eacute;ritable terrain min&eacute; pour les soci&eacute;t&eacute;s civiles d'exploitation agricole. En effet, les EARL et les SCEA, et surtout les GAEC du fait de leur proc&eacute;dure et crit&egrave;res d'agr&eacute;ment, doivent respecter le champ juridique de leur activit&eacute;, en utilisant les tol&eacute;rances fiscales pour combler les &eacute;carts cr&eacute;&eacute;s par le caract&egrave;re plus r&eacute;duit du champ fiscal. Mais attention, les tol&eacute;rances fiscales ne permettent pas d'&eacute;tendre le champ juridique de l'activit&eacute; de ces soci&eacute;t&eacute;s.</p><p>Ainsi il est possible de traiter les cons&eacute;quences fiscales d'une activit&eacute; de ferme auberge, g&eacute;n&eacute;ratrice de BIC, dans une soci&eacute;t&eacute; civile d'exploitation agricole. Mais il n'est pas possible de traiter les cons&eacute;quences juridiques d'une activit&eacute; de prestations de travaux agricoles, juridiquement commerciale, en soci&eacute;t&eacute; civile, alors m&ecirc;me qu'elle serait couverte par les tol&eacute;rances fiscales. Il en irait de m&ecirc;me pour une activit&eacute; d'achat revente, sauf &agrave; d&eacute;montrer que celle-ci est connexe, accessoire et n&eacute;cessaire &agrave; la r&eacute;alisation de l'objet agricole de la soci&eacute;t&eacute; (th&eacute;orie juridique de l'accessoire), ce qui est toujours tr&egrave;s al&eacute;atoire.</p><p style="text-align:right;">Gaec et Soci&eacute;t&eacute; Eric Mastorchio et Victoria Timmerman</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>[1]&nbsp;D&eacute;finies &agrave; l&#039;article L.311-1 du code rural[2]&nbsp;En sens de l&#039;article 63 du CGI et ses commentaires[3]&nbsp;L&#039;objet d&#039;une soci&eacute;t&eacute; est d&eacute;fini par son r&eacute;gime l&eacute;gal et ses statuts[4]&nbsp;Risque de nullit&eacute; de certains actes sur le fondement de l&#039;article 1145 alin&eacute;a 2, et 1147, du code civil tels qu&#039;issus de la r&eacute;forme du droit des obligations op&eacute;r&eacute;e en 2016[5]&nbsp;Dont rel&egrave;vent les GAEC, EARL, SCEA, sauf option pour l&#039;IS ou sanction d&#039;un d&eacute;passement fiscal d&#039;activit&eacute;[6]&nbsp;CGI art. 206[7]&nbsp;CGI art. 75 modifi&eacute; par la Loi n&deg; 2017-1837 du 30 d&eacute;cembre 2017 de finances pour 2018</p>
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Les définitions juridiques et fiscales de l’activité agricole peuvent poser difficultés aux sociétés civiles agricoles. Juridiquement ,elles ne doivent avoir que des activités agricoles, mais la fiscalité tolère certaines activités commerciales.


L’activité agricole, au sens juridique et fiscal : l’absence d’uniformité est source de confusion 


<p>L'exc&eacute;dent agroalimentaire de la France s'est &eacute;largi &agrave; 601 millions d'euros contre 388 millions en juin 2017, selon les statistiques diffus&eacute;es mardi par Agreste le service statistique du minist&egrave;re de l'Agriculture.&nbsp;Durant le mois, la valeur des produits bruts import&eacute;s (l&eacute;gumes, c&eacute;r&eacute;ales,&nbsp;fruits) a diminu&eacute; de 4% par rapport &agrave; juin 2017. Celle des produits transform&eacute;s import&eacute;s a recul&eacute; de 3%, en premier lieu les produits alimentaires, le chocolat (-26 millions d'euros), mais aussi les huiles et corps gras utilis&eacute;s dans l'alimentation du b&eacute;tail (-21 M euros) et le tabac&nbsp;(-19 M euros).</p><p>En juin, les exportations de produits agricoles bruts ont aussi progress&eacute; de 60 millions d'euros (+5% par rapport &agrave; juin 2017). En particulier, les c&eacute;r&eacute;ales, au premier rang des produits exp&eacute;di&eacute;s, voient la valeur de leurs exportations augmenter de 99 millions d'euros sur un an (+25%), souligne Agreste.&nbsp;En revanche, aucune am&eacute;lioration pour les exportations de produits transform&eacute;s qui sont rest&eacute;es sensiblement &eacute;quivalentes &agrave; celles de juin 2017, &agrave; 4,047 milliards d'euros contre 4,049 milliards l'an pass&eacute; malgr&eacute; une meilleure performance des vins, champagnes et alcools &agrave; l'&eacute;tranger ainsi que de la viande bovine.</p><p>Les exportations de produits laitiers et glaces ont diminu&eacute; &agrave; 533 millions d'euros contre 574 millions l'an pass&eacute; en juin, et celles de volailles sont tomb&eacute;es &agrave; 58 millions d'euros contre 64.</p>



La France a importé moins de produits agricoles et alimentaires en juin par rapport à juin dernier, ce qui a permis à l'excédent commercial agroalimentaire de faire un bond de 55% par rapport à celui de juin 2017.


En juin, la France a importé moins de produits agroalimentaires


<p>En mati&egrave;re de Surfaces d'int&eacute;r&ecirc;t &eacute;cologique (SIE), la r&eacute;glementation europ&eacute;enne pr&eacute;voit deux d&eacute;rogations pour cas de force majeure, &agrave; commencer par l'absence de lev&eacute;e dans les d&eacute;partements o&ugrave; la SIE aurait normalement due &ecirc;tre pr&eacute;sente en date du 13 ao&ucirc;t. Second cas&nbsp;: en cas d'absence de semis au 13 ao&ucirc;t, elle d&eacute;cale au 20 ao&ucirc;t la p&eacute;riode de pr&eacute;sence obligatoire,&nbsp;pour les agriculteurs n'ayant pas implant&eacute; leur SIE. Le couvert doit lever et la p&eacute;riode obligatoire reste&nbsp;de 8 semaines &agrave; compter de la nouvelle date.</p><h2>Jusqu'au 16 ao&ucirc;t par mail</h2><p>Ces d&eacute;rogations seront accord&eacute;es apr&egrave;s une demande individuelle de l'exploitant aupr&egrave;s de la leur DDTM. Les exploitants doivent transmettre&nbsp;jusqu'au 16 ao&ucirc;t&nbsp;une&nbsp;modification de leur demande PAC (en pi&egrave;ce jointe &eacute;galement). Ce formulaire doit &ecirc;tre accompagn&eacute; d'un courrier demandant l'application du cas de force majeure d&eacute;taillant&nbsp;les impacts de la s&eacute;cheresse sur l'exploitation, justifiant ainsi l'absence de solutions alternatives pour la mise&nbsp;en &oelig;uvre des 5 % r&eacute;glementaires des SIE. La demande de d&eacute;rogation peut &ecirc;tre adress&eacute;e par voie&nbsp;&eacute;lectronique. La DDTM adressera en r&eacute;ponse un courrier &agrave; l'exploitant lui notifiant sa d&eacute;cision, pr&eacute;cisant la d&eacute;rogation&nbsp;accord&eacute;e et les nouvelles obligations r&eacute;glementaires.</p><h2>54 d&eacute;partements concern&eacute;s</h2><p>La FNSEA estime avoir &eacute;t&eacute; entendue par le minist&egrave;re de l'Agriculture mais consid&egrave;re qu'il s'agit l&agrave; d'une premi&egrave;re r&eacute;ponse, qui m&eacute;ritera d'&ecirc;tre compl&eacute;t&eacute;e.&nbsp;54 d&eacute;partements sont concern&eacute;s.</p><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Les <a href="https://twitter.com/hashtag/d%C3%A9partements?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#d&eacute;partements</a> concern&eacute;s sont les suivants : 57, 06, 07, 09, 16, 18, 19, 2A, 2B, 30, 31, 34, 41,47, 48, 63, 66, 69, 81, 82, 86, 89, 03, 21, 25, 36, 37, 46, 55, 58, 78, 88, 91, 92, 93, 94, 95, 05, 12, 13, 15, 23, 27, 38, 39, 43, 50, 54, 70, 73, 74, 85, 87, 90.</p>&mdash; La FNSEA (@FNSEA) <a href="https://twitter.com/FNSEA/status/1028925458879078401?ref_src=twsrc%5Etfw">13 ao&ucirc;t 2018</a></blockquote>
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Les dérogations individuelles pour absence de levée ou de semis au 13 août doivent être adressées aux DDTM au plus tard le 16 août par voie électronique. 54 départements sont concernés.


SIE : compte à rebours express pour les dérogations


<p><strong>&#65279;</strong>Malgr&eacute; la canicule et la s&eacute;cheresse qui ont frapp&eacute; la France ces derni&egrave;re semaines, <em>"&agrave; l'exception de quelques secteurs, les niveaux de nappes se situent globalement au-dessus des niveaux g&eacute;n&eacute;ralement observ&eacute;s en &eacute;t&eacute;"</em>, a not&eacute; l'organisme dans son bilan au 1er ao&ucirc;t.&nbsp;"<em>Cette situation, assez favorable pour cette &eacute;poque de l'ann&eacute;e, est li&eacute;e &agrave; l'incidence notable des pluies qui se sont prolong&eacute;es tard au printemps"</em>, poursuit-il.</p><p>M&ecirc;me si logiquement pour cette p&eacute;riode de l'ann&eacute;e, la majorit&eacute; des points de mesure sont en baisse, plus de la moiti&eacute; (51%) des nappes affichent un niveau mod&eacute;r&eacute;ment haut &agrave; tr&egrave;s haut et seulement 29% un niveau mod&eacute;r&eacute;ment bas &agrave; tr&egrave;s bas.&nbsp;Les nappes de la Garonne, du bassin parisien, des r&eacute;gions de Montpellier et Nimes, de Corse, se portent globalement plut&ocirc;t bien.&nbsp;Mais certaines r&eacute;gions sont moins bien loties, comme Provence-Alpes-C&ocirc;te-d'Azur, la vall&eacute;e du Rh&ocirc;ne ou encore la plaine d'Alsace.</p>



Les niveaux des nappes phréatiques sont "globalement au-dessus" de ceux généralement observés en été, a indiqué mardi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), décrivant une situation "assez favorable" grâce aux pluies du printemps.


Situation "assez favorable" des nappes phréatiques


<p>L'&eacute;tude, bas&eacute;e sur des tests &agrave; l'aveugle men&eacute;s par pr&egrave;s de 900 consommateurs dans 25 d&eacute;partements entre d&eacute;but juin et d&eacute;but juillet, montre que seulement 32% des consommateurs se disent satisfaits par le go&ucirc;t des fraises, et 31% par le go&ucirc;t des abricots achet&eacute;s en grandes et moyennes surfaces.&nbsp;Selon les appr&eacute;ciations des d&eacute;gustateurs, il n'existe pas de corr&eacute;lation &eacute;vidente entre le prix et le go&ucirc;t.&nbsp;Et il existe peu de diff&eacute;rences entre les fraises espagnoles et les fran&ccedil;aises pour la satisfaction globale: 33% d&eacute;cernent des mentions "<em>bon go&ucirc;t</em>" ou "<em>go&ucirc;t agr&eacute;able</em>" aux fraises fran&ccedil;aises contre 30% pour les espagnoles, alors que les premi&egrave;res sont pr&egrave;s de deux fois plus ch&egrave;res que les secondes.</p><p>Le prix moyen des fraises fran&ccedil;aises test&eacute;es &eacute;tait de 10,90 euros le kilo, et de 5,60 euros le kilo pour les fraises espagnoles, tandis que le prix moyen des autres origines (Belgique, Hollande, Allemagne) &eacute;tait de 9,20 euros.</p><p>Du c&ocirc;t&eacute; des abricots, leur go&ucirc;t toutes vari&eacute;t&eacute;s et origines confondues ne satisfait que 31% des consommateurs ayant particip&eacute; &agrave; l'&eacute;tude. 27% d'entre eux estiment que le go&ucirc;t est "correct" et 42% se disent "pas satisfaits". Le prix moyen des fruits test&eacute;s toutes origines confondues s'&eacute;levait &agrave; 4,40 euros le kilo (4,40 euros pour les abricots fran&ccedil;ais et 4,20 euros pour les espagnols).Avec une enqu&ecirc;te en ligne men&eacute;e parall&egrave;lement aupr&egrave;s de 590 consommateurs, CLCV affirme que 68% des personnes interrog&eacute;es se d&eacute;clarent "peu ou pas du tout satisfaits" sur la perception g&eacute;n&eacute;rale des fruits vendus en grande et moyenne surface.&nbsp;&nbsp;</p><p>Elles mettent surtout en cause le niveau de maturit&eacute; des fruits, puis le go&ucirc;t, et ensuite la conservation des produits, et s'inqui&egrave;tent des probl&egrave;mes de transport et de conservation en frigo, ou de l'utilisation de pesticides, indique la CLCV qui demande par ailleurs aux distributeurs de "mieux afficher les informations sur les produits en magasin" (origine, vari&eacute;t&eacute; etc.).</p>



Les fraises et abricots vendus en grande surface ont souvent peu de goût, et ne satisfont pas la majorité des consommateurs, indique l'enquête annuelle de l'association de consommateurs CLCV rendue publique mardi.


Les fraises et abricots de supermarché ont peu de goût    


<p style="text-align:justify;">Les agriculteurs sont plus que jamais connect&eacute;s. D'apr&egrave;s l'&eacute;tude Agrinautes-Agrisufeurs r&eacute;alis&eacute;e en 2016, 81 % d'entre eux utilisent Internet au moins une fois par jour pour leur travail. Parmi ceux qui ont un smartphone (44 %), plus de la moiti&eacute; passe au moins 30 minutes par jour sur le web. Et la place des r&eacute;seaux sociaux dans tout &ccedil;a ? Contrairement &agrave; ce que l'on pourrait croire, ils ne sont pas r&eacute;serv&eacute;s &agrave; la sph&egrave;re priv&eacute;e. D'apr&egrave;s la m&ecirc;me enqu&ecirc;te,&nbsp;33 % des agriculteurs utilisent au moins un r&eacute;seau social pour le travail, avec une pr&eacute;f&eacute;rence pour Facebook, talonn&eacute; de pr&egrave;s par YouTube, Google + et Twitter. Et on observe une app&eacute;tence particuli&egrave;re pour la vid&eacute;o... pour 82 % d'entre eux !</p><h2>Promouvoir l'agriculture</h2><p style="text-align:justify;">La vid&eacute;o, un format dont &Eacute;tienne Fourmont s'est empar&eacute; pour communiquer sur son m&eacute;tier d'&eacute;leveur laitier. En septembre 2017, ce jeune agriculteur &eacute;tabli dans la Sarthe cr&eacute;e sa cha&icirc;ne YouTube, &laquo; &Eacute;tienne agri youtubeurre &raquo;, qui compte d&eacute;j&agrave; pr&egrave;s de 1 000 abonn&eacute;s. &laquo; Le but c'est de parler de tout, de ne rien cacher, d'&ecirc;tre transparent &agrave; 100 % &raquo;, explique &Eacute;tienne. &Eacute;quip&eacute; d'un smartphone et d'une perche &agrave; selfie, il r&eacute;alise de courtes vid&eacute;os dans lesquelles il se met en sc&egrave;ne pour expliquer ce qu'est une g&eacute;nisse ou encore comment se passe une ins&eacute;mination. &laquo; Je choisis les th&egrave;mes en fonction du travail qu'il y a sur la ferme. L&agrave;, par exemple, je vais poster une vid&eacute;o sur le parage &ndash; l'entretien des sabots des vaches &ndash; parce que j'en ai fait la semaine derni&egrave;re. &raquo; Le jeune &eacute;leveur veut toucher le grand public en utilisant des mots simples et en jouant la carte de l'humour &laquo; pour que le message passe&nbsp;mieux&raquo;. Mais il cherche surtout &agrave; d&eacute;fendre l'&eacute;levage. &laquo; Nous sommes beaucoup attaqu&eacute;s en ce moment (...) par les anti-&eacute;levage, alors que notre activit&eacute; est indispensable pour notre soci&eacute;t&eacute;. En plus, on a sans doute l'une des meilleures agricultures au monde en termes de qualit&eacute; et de respect de l'environnement, donc il faut le montrer. &raquo;</p><h2>Cr&eacute;er du lien social</h2><p style="text-align:justify;">Communiquer sur l'agriculture, c'est aussi la raison d'&ecirc;tre du compte Twitter France Agri Twittos. Un compte cr&eacute;&eacute; en juin dernier par Cyrille Champenois, c&eacute;r&eacute;alier dans les Ardennes : Articles d'actualit&eacute;, annonces d'&eacute;v&eacute;nements, photos, vid&eacute;os, GIFs et m&ecirc;me jeux-d&eacute;fi s sont partag&eacute;s par les plus de 2 900 followers, puis relay&eacute;s dans leurs propres cercles. Cyrille Champenois a ouvert ce compte pour tisser du lien entre les agriculteurs pr&eacute;sents sur la toile, en organisant par exemple des tweet-ap&eacute;ros. &laquo; On se donne rendez-vous dans un stand qui nous h&eacute;berge, en g&eacute;n&eacute;ral sur un salon, et on prend l'ap&eacute;ro tous ensemble, explique Cyrille. C'est une mani&egrave;re de se rapprocher. &raquo; Mais les membres de France Agri Twittos &eacute;changent aussi en interne, dans des groupes priv&eacute;s de discussion. Des groupes compos&eacute;s &agrave; la fois d'agriculteurs et d'acteurs des diff&eacute;rentes fili&egrave;res. &laquo; C'est du 50/50 &raquo;, pr&eacute;cise-t-il. Ces espaces de discussion permettent &agrave; la communaut&eacute; de &laquo; mieux se comprendre &raquo; et d'avoir des discussions techniques et constructives. &laquo; Derni&egrave;rement, une personne [du groupe] a demand&eacute; aux membres agriculteurs leur avis pour am&eacute;liorer une carte d'&eacute;pandage localis&eacute; &raquo;, se f&eacute;licite M. Champenois.</p><h2>Partager le savoir-faire</h2><p style="text-align:justify;">Pour les conseils pratiques et les retours d'exp&eacute;rience, d'autres pr&eacute;f&egrave;rent Facebook. Comme Ga&euml;tan Bouchot, c&eacute;r&eacute;alier en Haute-Marne, qui s'est lanc&eacute; dans l'agriculture de conservation il y a trois ans pour r&eacute;soudre un probl&egrave;me de fertilit&eacute; du sol. Vu le peu d'informations disponibles en la mati&egrave;re, il se tourne vers les r&eacute;seaux sociaux et notamment vers le groupe Facebook &laquo; L'Agriculture de conservation : le semis direct, les TCS, les couverts...&raquo; qui compte plus de 28&nbsp;000 membres. &laquo; Ce que j'aime dans ce groupe, c'est que les gens sont ouverts. Ils parlent de ce qu'ils font et de ce qu'ils ne font pas &raquo;, raconte Ga&euml;tan. &laquo; &Ccedil;a me permet de savoir ce qui se fait dans d'autres r&eacute;gions, de comparer, de voir si on peut adapter certaines pratiques selon la terre et le climat. &raquo; Ga&euml;tan Bouchot a ainsi appris qu'il est possible de cultiver du ma&iuml;s en semis direct. Il a depuis tent&eacute; l'exp&eacute;rience, avec succ&egrave;s. &laquo; &Ccedil;a apporte de la confiance car on va parfois dans l'inconnu ! &raquo;</p><p style="text-align:justify;"></p><h2>POINT DE VUE</h2><h2>&laquo; Nous, agriculteurs, nous sommes l&eacute;gitimes et cr&eacute;dibles &raquo;</h2><p><strong>Comment utilisez-vous les r&eacute;seaux sociaux ?</strong> Dans mon travail au quotidien, j'utilise surtout Instagram et Twitter. Sur Instagram, je poste des photos pour partager des moments "coups de c&oelig;ur" : des travaux, un paysage ou quelque chose qui me pla&icirc;t. En g&eacute;n&eacute;ral, je prends une photo et, si elle rend bien, je la mets sur Instagram. Je poste une fois par mois environ. En revanche, je consulte Twitter tous les jours, quatre &agrave; cinq fois par jour. Je tweete &agrave; l'occasion d'un moment particulier, pour r&eacute;agir &agrave; d'autres tweets ou pour &eacute;changer en priv&eacute; avec d'autres agriculteurs.</p><p><strong>Quels sont les avantages d'&ecirc;tre sur les r&eacute;seaux sociaux ?</strong> Cela donne une ouverture sur d'autres fa&ccedil;ons de travailler, en France et m&ecirc;me &agrave; l'&eacute;tranger si vous parlez un petit peu anglais, car les Anglo-saxons sont tr&egrave;s pr&eacute;sents sur Twitter. Cela permet par exemple de d&eacute;couvrir des productions qui ne se font pas chez nous, et on peut poser des questions. Les r&eacute;seaux sociaux nous permettent aussi d'&eacute;changer entre nous, agriculteurs, et de communiquer avec le monde ext&eacute;rieur sur notre m&eacute;tier. Enfin, tous les m&eacute;dias sont sur Twitter. Alors quand un m&eacute;dia dit quelque chose d'erron&eacute;, on peut r&eacute;pondre, montrer comment &ccedil;a se passe chez nous, r&eacute;agir en cas de pol&eacute;mique.</p><p><strong>Et les inconv&eacute;nients ?</strong> &Ccedil;a prend beaucoup de temps ! Mais de toute fa&ccedil;on, les vaches, elles, n'attendent pas !</p><p><strong>Comment faire pour &eacute;viter les trolls ?</strong> Nous n'avons pas trop affaire aux trolls. Ce sont plut&ocirc;t les vegans qui parfois s'excitent un peu. Il faut se dire que de toute fa&ccedil;on, ce sont des gens qu'on n'arrivera pas &agrave; faire changer d'avis. L'important, c'est d'expliquer notre m&eacute;tier aux gens qui ne sont pas vegans, mais qui se posent des questions. Car c'est l&eacute;gitime de se poser des questions ! Il faut juste montrer ce qu'on fait au grand public, qui n'a pas acc&egrave;s &agrave; nos fermes. Car nous, agriculteurs, nous sommes l&eacute;gitimes et cr&eacute;dibles.</p><p style="text-align:right;">JAMAG n&deg; 746/2018</p>



Les réseaux sociaux sont multiples et omniprésents dans la société, y compris chez les agriculteurs. Lesquels utilisent-ils, comment et pourquoi ?Et comment faire pour bien gérer son temps sur ces nouvelles plateformes ?


Quel usage des réseaux sociaux ? 


<p>Mont&eacute;e en gamme&nbsp;: l'expression a &eacute;t&eacute; largement usit&eacute;e par le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique dans les hangars de Rungis le 11 octobre 2017, &agrave; l'occasion de la cl&ocirc;ture du premier chantier des &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation, consacr&eacute; &agrave; la cr&eacute;ation et &agrave; la r&eacute;partition de valeur. Si la loi Alimentation se fait toujours attendre, il y a bien longtemps que Sev&eacute;pi a, dans son domaine, s&eacute;par&eacute; l'ivraie du bon grain, incitant ses adh&eacute;rents &agrave; cultiver et &agrave; livrer des grains sortant des standards. &laquo;&nbsp;Cette orientation, qui remonte &agrave; plusieurs d&eacute;cennies en arri&egrave;re, n'est toujours pas pr&eacute;empt&eacute;e pas nos concurrents &raquo;, se r&eacute;jouit son directeur Jean-Baptiste Hue. Bas&eacute;e &agrave; Douains (Eure) et rayonnant aux confins de l'Eure, des Yvelines et du Val d'Oise, la coop&eacute;rative compte environ 1200 adh&eacute;rents et collecte bon an mal an 500&nbsp;000 t de grains, dont les deux tiers en bl&eacute; tendre.</p><h2>Label Rouge, la belle fiert&eacute;</h2><p>Des bl&eacute;s am&eacute;liorants, des containers d'orge de brasserie en partance pour la Chine, du colza &eacute;rucique pour la chimie verte, du tournesol pour l'oisellerie, du pois prot&eacute;agineux pour la fili&egrave;re sans gluten&nbsp;: tels sont les produits de gamme de Sev&eacute;pi. Derni&egrave;re orientation en date&nbsp;: du bl&eacute; tendre destin&eacute; &agrave; la production de farine Fili&egrave;re Label Rouge. Initi&eacute;e en 2017, elle a mobilis&eacute; cette ann&eacute;e 250 adh&eacute;rents pour une production de 25&nbsp;000 t. Pourquoi le Label Rouge&nbsp;? &laquo;&nbsp;Jusqu'&agrave; pr&eacute;sent, les c&eacute;r&eacute;aliers avaient tendance &agrave; pousser leurs propres marques aupr&egrave;s des industriels&nbsp;&raquo;, r&eacute;pond le dirigeant. &laquo;&nbsp;Je pense aux r&eacute;f&eacute;rentiels CRC ou IRTAC. Le probl&egrave;me, c'est que dans un supermarch&eacute;, le concept d'agriculture raisonn&eacute;e ne parle pas au consommateur, qui distingue en revanche le bio du non bio, le sans OGM, le sans antibiotique etc.&nbsp;&raquo;. Et le Label Rouge. Contraintes&nbsp;? Tra&ccedil;abilit&eacute; sans faille, 11,5 % de prot&eacute;ine minimum sans d&eacute;rogation possible, z&eacute;ro insecticide au stockage. Pas de correcteur chez le meunier, panification traditionnelle chez le boulanger. Plus-value&nbsp;? &laquo;&nbsp;Les trois parties y trouvent leur compte&nbsp;&raquo;, assure Jean-Baptiste Hue. &laquo;&nbsp;Mais l'argent n'est pas tout. Un adh&eacute;rent qui cultive 4 ha de bl&eacute; Label Rouge sur une sole totale de 250 ha ne vous parlera que du Label Rouge. Il ne faut pas sous-estimer la force de levier de la fiert&eacute;&nbsp;&raquo;.</p><h2>Le tout-venant aussi</h2><p>Tous grains confondus, les produits de gamme repr&eacute;sentent aujourd'hui entre 40 et 50 % de la collecte de Sev&eacute;pi. La coop&eacute;rative, pr&eacute;sente &eacute;galement sur le segment du bio (voir encadr&eacute;), estime disposer d'une marge de progression, qui pourrait d&eacute;boucher &agrave; moyen terme sur un ratio deux tiers / un tiers. Tous les adh&eacute;rents ne sont pas dispos&eacute;s &agrave; multiplier les cahiers des charges comme des petits pains. Il faut aussi composer avec les contrari&eacute;t&eacute;s des al&eacute;as. Sans oublier la typologie des march&eacute;s. Il y a enfin le tropisme de Rouen, &agrave; quelques encablures. &laquo;&nbsp;Si c'est du bon, c'est pour Sev&eacute;pi, entend-on dans la campagne&nbsp;&raquo;, relate le directeur. &laquo;&nbsp;C'est tr&egrave;s satisfaisant mais je ne voudrais pas faire passer l'id&eacute;e que la coop&eacute;rative ne prend pas le tout-venant&nbsp;&raquo;. Une pr&eacute;cision un brin saugrenue mais qui s'explique. Sev&eacute;pi est une coop&eacute;rative 100 % c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re qui, avec z&eacute;ro diversification et z&eacute;ro filiale, ne peut compter que sur ses grains et sur sa saine gestion pour &eacute;quilibrer ses comptes. Elle mise aussi sur les partenariats (Union Terres de France, Yvelines C&eacute;r&eacute;ales, Val'Epi...) pour optimiser ses charges et recettes. Et sait aller chercher 9,2 &euro;/t d'&eacute;conomies quand survient une disette in&eacute;dite comme &agrave; l'&eacute;t&eacute; 2016 (- 31 % de collecte).</p><h2>La coop, pas obsol&egrave;te</h2><p>Appro, collecte, conseil&nbsp;: Sev&eacute;pi assume et cultive son statut de coop&eacute;rative de base et ses principes, consistant par exemple &agrave; ne pas collecter loin de ses silos. Ses adh&eacute;rents le lui rendent bien&nbsp;: 90 % de la collecte est engag&eacute;e au 30 novembre et 8 adh&eacute;rents sur 10 adoptent les services (conseil) propos&eacute;s par la coop. Engagement, fid&eacute;lit&eacute;, coop&eacute;ration&nbsp;: autant de totems qui ne craignent pas l'obsolescence. &laquo;&nbsp;On n'entend pas les d&eacute;fenseurs du mod&egrave;le, ce n'est pas propre &agrave; la coop&eacute;ration&nbsp;&raquo;, analyse Jean-Baptiste Hue. &laquo;&nbsp;Si vous &ecirc;tes performant, il n'y a aucune raison de voir s'&eacute;chapper des agriculteurs, qui fondamentalement sont attach&eacute;s &agrave; la notion du collectif&nbsp;&raquo;. La moiti&eacute; des membres du conseil d'administration de Sev&eacute;pi a moins de 40 ans. La s&egrave;ve est dans l'&eacute;pi.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Outre ses fili&egrave;res qualit&eacute;, Sev&eacute;pi est engag&eacute;e dans la production de c&eacute;r&eacute;ales bio depuis 20 ans. Un engagement pr&eacute;coce, encore modeste (5&nbsp;000 t soit 1 % de la collecte) mais qui double tous les deux ans. &laquo;&nbsp;La politique de Sev&eacute;pi est de respecter tous les modes de production et de proposer &agrave; chacun une valorisation en cons&eacute;quence &raquo;, indique Jean-Baptiste Hue. Le directeur estime que les attentes soci&eacute;tales en la mati&egrave;re touchent plusieurs cordes que sont la sant&eacute;, la proximit&eacute; ou encore l&#039;&eacute;conomie solidaire.</p>
</aside>




Axée sur la montée en gamme de ses céréales, oléagineux et protéagineux, la coopérative a depuis bien longtemps séparé l’ivraie du bon grain. Sevépi, une petite coopérative de base mais qui ne fait pas dans le basique.


Sevépi (27) : livrer du bon grain


<h2>Dernier abattoir &agrave; fa&ccedil;on</h2><p>R&eacute;unie au sein de l'Association d'Abattage de Volailles de Fermes d'Auvergne, une poign&eacute;e d'&eacute;leveurs de l'Allier et du Puy-de-D&ocirc;me ont r&eacute;ussi le pari fou de reprendre leur abattoir. Sauv&eacute; in-extremis d'une fermeture certaine, suite au d&eacute;part &agrave; la retraite de ses gestionnaires, les fr&egrave;res Pouzadoux, l'outil fonctionne depuis ao&ucirc;t 2017, gr&acirc;ce &agrave; la seule volont&eacute; des &eacute;leveurs. Chaque semaine, ils abattent, d&eacute;coupent et conditionnent eux-m&ecirc;mes environ 1&nbsp;000 volailles issues de leurs &eacute;levages et de la basse-cour des particuliers. &laquo;&nbsp;<em>C'est le dernier abattoir &agrave; fa&ccedil;on du secteur</em>&nbsp;&raquo; explique fi&egrave;rement Julien Rieuf, pr&eacute;sident de l'association.&nbsp;<br>En effet, il n'est pas n&eacute;cessaire d'avoir un nombre minimal d'animaux &agrave; tuer pour pr&eacute;tendre au service. Les &eacute;leveurs apportent les volailles qui leur conviennent et/ou dont ils ont besoin. C'est d'ailleurs cette particularit&eacute; de fonctionnement, existante du temps des Fr&egrave;res Pouzadoux, qui a encourag&eacute; les membres de l'association &agrave; sauvegarder l'outil. &laquo;&nbsp;<em>Nous sommes tous en vente directe. Reprendre l'abattoir &eacute;tait la solution pour ne pas avoir &agrave; investir dans des tueries individuelles. Et puis, nous avions envie que notre outil perdure. Il date peut-&ecirc;tre des ann&eacute;es 1990 mais les machines r&eacute;pondent enti&egrave;rement aux normes en vigueur. Cela aurait &eacute;t&eacute; dommage de tout d&eacute;monter&nbsp;!</em>&nbsp;&raquo; Depuis, les &eacute;leveurs-abatteurs louent les locaux &agrave; la famille Pouzadoux.</p><h2>Trois m&eacute;tiers en un</h2><p>Bien que cette aventure se d&eacute;roule aujourd'hui sous les meilleurs auspices, parvenir &agrave; instaurer un &eacute;quilibre et une organisation autour de l'abattoir n'a pas &eacute;t&eacute; simple. Les &eacute;leveurs ont d'abord d&ucirc; construire leur association, revoir et acqu&eacute;rir les proc&eacute;dures sanitaires, administratives et de tra&ccedil;abilit&eacute; et bien s&ucirc;r, suivre plusieurs jours de formations sur l'abattage et la d&eacute;coupe des volailles. &laquo;&nbsp;<em>La mobilisation des &eacute;leveurs a &eacute;t&eacute; difficile. Du temps des fr&egrave;res Pouzadoux, l'abattage de nos volailles demandait deux heures par semaine. Maintenant, nous sommes &agrave; une journ&eacute;e&nbsp;! Nous prenons le temps de nous en occuper sinon nous ne pourrions pas vendre notre production !</em>&raquo;<br>Malgr&eacute; ces difficult&eacute;s, ils sont parvenus &agrave; reprendre l'abattoir &laquo;&nbsp;<em>sans d&eacute;bourser un seul euro de leur poche</em>&nbsp;&raquo; pr&eacute;cise Julien Rieuf. Chaque &eacute;leveur paie une cotisation d'entr&eacute;e dans l'association et le service d'abattage est factur&eacute;, comme aux particuliers, &agrave; hauteur de 3,70EUR TTC/poulet et pintade et 5,80EUR TTC/canard.<br>Quant au temps pass&eacute; lors de la tuerie hebdomadaire du mardi, les &eacute;leveurs sont r&eacute;mun&eacute;r&eacute;s comme tout salari&eacute;. &laquo;&nbsp;<em>Nous pensons que pour faire fonctionner un tel outil, il faut instaurer un cercle vertueux et &eacute;viter les conflits d'int&eacute;r&ecirc;ts. Chaque &eacute;leveur met la main &agrave; la p&acirc;te pour faire fonctionner l'abattoir et il est r&eacute;mun&eacute;r&eacute; &agrave; juste titre. Bien s&ucirc;r si l'un d'entre nous &agrave; un emp&ecirc;chement de derni&egrave;re minute (malade...) on ne lui jette pas la pierre et on compl&egrave;te son poste.</em>&nbsp;&raquo;<br>D&eacute;sormais, l'objectif de l'Association d'Abattage de Volailles de Fermes d'Auvergne et de ses adh&eacute;rents est d'atteindre les 50&nbsp;000 volailles abattues/an.</p>



L'abattoir de volailles Pouzadoux à Monteignet-sur-l'Andelot (Allier) aurait pu rejoindre la longue liste des outils aux portes définitivement closes. Une dizaine d'éleveurs de volailles de l'Allier et du Puy-de-Dôme a pourtant réussi à contrer ce funeste destin et à écrire une nouvelle page.


Les éleveurs de volailles se font abatteurs


<p>Dix ann&eacute;es d&eacute;j&agrave; au fil desquelles les agricultrices de l'Allier ont su cr&eacute;er un r&eacute;seau social "<em>de terrain</em>", un lieu d'&eacute;coute, d'ouverture et de partage o&ugrave; chacune se ressource, s'&eacute;panouit, un collectif o&ugrave; la parole se lib&egrave;re sans jugement. Disruptives, les agricultrices cassent codes et clich&eacute;s. Elles sont l&agrave; o&ugrave; on ne les attend pas, s'engagent au quotidien pour sortir les femmes rurales de l'isolement, les former, les informer. Des convictions, un besoin d'agir, plus d'exigence, plus de sensibilit&eacute; aux attentes soci&eacute;tales, moins de tabous pour ext&eacute;rioriser les ressentis, pour tirer des sonnettes d'alarme : les femmes voient l'agriculture sous un angle plus humain. Dfam 03 brise donc les tabous, avec par exemple le livret-clip Mal de Terre, qui sensibilise les agriculteurs aux risques psychosociaux pour lutter contre la spirale des suicides. Dfam s'investit aussi contre les violences faites aux femmes, les st&eacute;r&eacute;otypes de genre et milite pour l'&eacute;galit&eacute; des droits dans le respect et la compl&eacute;mentarit&eacute;. Pourtant, en agriculture, plus encore qu'ailleurs, les in&eacute;galit&eacute;s perdurent. L'&eacute;volution et la visibilit&eacute; des agricultrices restent un combat incessant. Bien s&ucirc;r, &ecirc;tre agricultrice en 2017, c'est un vrai choix. On le crie haut et fort, ce n'est plus &ecirc;tre d&eacute;positaire d'un h&eacute;ritage plus ou moins voulu, voire subi.</p><p>Les femmes repr&eacute;sentent un quart des chefs d'exploitation. Mais il est important de souligner qu'une grosse proportion souhaite am&eacute;liorer le montant de sa retraite ou assure en fait la transition entre la retraite de leur mari et la future reprise de l'exploitation par un enfant ou un tiers. La femme s'efface, fabrique le successeur &ndash; un fils de pr&eacute;f&eacute;rence &ndash; assure le relais, encore et toujours avec l'objectif principal d'assurer la transmission du patrimoine. 9 conjoints collaborateurs sur 10 sont des femmes ! 2 000 &agrave; 5 000 femmes exercent encore sans statut juridique, sans droits pour la retraite, avec de gros soucis en cas de divorce ou de d&eacute;c&egrave;s du conjoint.</p><p>Les rapports de genre r&eacute;sistent ! Trop de femmes &ndash; l'enqu&ecirc;te et le symposium organis&eacute; sur la "famille agricole" le mettent en exergue &ndash; ont en quelque sorte int&eacute;rioris&eacute; un discours patriarcal trop longtemps tenu dans la culture paysanne. Manque de reconnaissance, besoin de faire ses preuves, pr&eacute;jug&eacute;s, tracasseries administratives, difficult&eacute;s d'acc&egrave;s &agrave; la terre ou aux pr&ecirc;ts bancaires sont le lot de bon nombre de femmes. Polyvalence, disponibilit&eacute;, capacit&eacute; &agrave; anticiper, &agrave; innover pour d&eacute;velopper de nouvelles activit&eacute;s, les agricultrices disent &laquo; <em>oui !</em> &raquo; Mais trop encore pour faciliter le travail du conjoint au d&eacute;triment d'un difficile &eacute;quilibre entre vie priv&eacute;e, familiale et professionnelle. Dfam invite les agricultrices &agrave; relever de nouveaux d&eacute;fis : faire partager la passion et la fiert&eacute; d'une profession malmen&eacute;e, expliquer de mani&egrave;re p&eacute;dagogique et positive les pratiques, les valeurs et l'identit&eacute; agricole pour remettre de la l&eacute;gitimit&eacute;, de la dignit&eacute; et du sens dans le m&eacute;tier de paysan. Endosser le r&ocirc;le de m&eacute;diatrice bienveillante, communiquer pour se respecter dans une connivence entre un monde agricole qui &eacute;volue et les attentes des consommateurs. Nous devons encourager la prise de responsabilit&eacute; des femmes dans les organisations professionnelles et instances politiques, faire entendre leur voix et &ecirc;tre force motrice de propositions de par leur libert&eacute; de parole et leur ancrage dans le territoire pour que notre ruralit&eacute;, notre agriculture soient l'&eacute;nergie de demain.</p><p style="text-align:right;">JAMAG n&deg; 745/2018</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Originaire du Bourbonnais, Elle a suivi un parcours atypique : apr&egrave;s un cursus litt&eacute;raire et une licence d&#039;allemand, elle reprend en 1993 l&#039;exploitation de ses beaux-parents et &eacute;l&egrave;ve avec son mari des bovins charolais (syst&egrave;me naisseur engraisseur) sur 140 ha.&nbsp;&nbsp;Elle s&#039;investit rapidement dans les Groupes f&eacute;minins&nbsp;de d&eacute;veloppement agricole pour s&#039;approprier ce nouveau choix de vie. En 2009, elle devient pr&eacute;sidente de la F&eacute;d&eacute;ration d&eacute;partementale de l&#039;Allier (Dfam 03, fdgeda03allier.canalblog.com). Elle conjugue sa passion de l&#039;&eacute;criture &agrave; celle de la terre pour porter haut les couleurs f&eacute;minines et les valeurs du monde rural et de l&#039;agriculture.</p>
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Dix années bientôt que l’association Dfam 03 (Développement féminin agricole moderne de l’Allier) a vu le jour. Notre mission ? Valoriser le rôle et la place de la femme en agriculture, dans son exploitation, dans la profession, mais également au sein de la société. 


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