Perspectives Agricoles : D&rsquo;o&ugrave; proviennent les bons r&eacute;sultats de 2021 ? Thomas Joly : Apr&egrave;s deux &eacute;t&eacute;s particuli&egrave;rement chauds et secs, 2021 restera dans les m&eacute;moires comme une ann&eacute;e sans stress majeur. L&rsquo;&eacute;t&eacute; a &eacute;t&eacute; marqu&eacute; par une pluviom&eacute;trie r&eacute;guli&egrave;re de juin &agrave; ao&ucirc;t dans la plupart des bassins de production de ma&iuml;s. Ces pluies ont aliment&eacute; les plantes dans leurs phases les plus sensibles. En l&rsquo;absence de stress hydrique important, l&rsquo;&eacute;laboration du nombre de grains/m&sup2; est essentiellement limit&eacute;e par la structure du peuplement : les plantes sont rest&eacute;es fonctionnelles et vertes longtemps. Les temp&eacute;ratures cl&eacute;mentes et la pluviom&eacute;trie estivale ont assur&eacute; une migration lente et r&eacute;guli&egrave;re des assimilats. Les poids de mille grains sont ainsi globalement satisfaisants sans toutefois &ecirc;tre exceptionnels compte tenu d&rsquo;un nombre de grains m&eacute;dian &eacute;lev&eacute;. Le ma&iuml;s grain atteint en 2021 un record de rendement estim&eacute; &agrave; 110 q/ha, provenant tout autant de l&rsquo;absence de mauvaises parcelles que des situations &laquo; &eacute;lites &raquo;. Les rendements des ma&iuml;s pluviaux sont en effet exceptionnels. Les tr&egrave;s bons r&eacute;sultats du ma&iuml;s fourrage ont entra&icirc;n&eacute; une r&eacute;affectation de parcelles en faveur du grain. Le niveau de transfert pourrait d&eacute;passer cette ann&eacute;e 100 000 ha, soit plus d&rsquo;un million de tonnes de production suppl&eacute;mentaire de ma&iuml;s grain.P. A. : La r&eacute;colte tardive a-t-elle eu des cons&eacute;quences ? T. J. : Les faibles temp&eacute;ratures ont entrain&eacute; un allongement du cycle de la culture. La dessiccation des grains a ainsi &eacute;t&eacute; retard&eacute;e. Du fait de volumes importants et d&rsquo;une humidit&eacute; des grains &eacute;lev&eacute;e, nous pouvions craindre des engorgements aux s&eacute;choirs au moment de la r&eacute;colte. Des pluies auraient &eacute;galement pu stopper les chantiers comme en 2019, mais la m&eacute;t&eacute;o a &eacute;t&eacute; cl&eacute;mente dans son ensemble. Il y a bien eu une tendance &agrave; patienter pour r&eacute;colter plus sec et limiter les frais de s&eacute;chage. Cependant, du fait des prix de vente soutenus, certaines r&eacute;coltes ont &eacute;t&eacute; anticip&eacute;es pour &eacute;taler les travaux et assurer la mise &agrave; l&rsquo;abri du ma&iuml;s afin de pr&eacute;server sa qualit&eacute; sanitaire.P. A. : Dans le contexte actuel, faut-il faire &eacute;voluer les crit&egrave;res de choix des vari&eacute;t&eacute;s ? T. J. : Les strat&eacute;gies de conduite de culture, et le choix des vari&eacute;t&eacute;s qui en d&eacute;coulent, sont li&eacute;es au contexte p&eacute;doclimatique, mais aussi aux attentes de chaque producteur. La dur&eacute;e du cycle correspond &agrave; la dur&eacute;e d&rsquo;&eacute;laboration du rendement, entre le semis et la maturit&eacute; physiologique, pour atteindre 30 &agrave; 32 % d&rsquo;humidit&eacute; du grain. Une vari&eacute;t&eacute; tardive &agrave; cycle plus long aura donc tendance &agrave; produire plus en situation peu limitante en temp&eacute;rature et en eau. En revanche, cet avantage ne s&rsquo;ext&eacute;riorisera pas syst&eacute;matiquement en situation limitante. Compte-tenu des &eacute;volutions r&eacute;centes du climat, il convient de r&eacute;partir les risques, par exemple en &eacute;toffant le choix vari&eacute;tal pour &eacute;taler les dates de floraison. Face aux risques de stress hydrique et thermique, trois grandes strat&eacute;gies, combinables entre elles, peuvent &ecirc;tre mises en &oelig;uvre dans les choix vari&eacute;taux. &laquo; L&rsquo;esquive &raquo; cherche &agrave; &eacute;viter le stress quand la plante y est la plus sensible. Pour cela, il faut semer t&ocirc;t et/ou choisir une vari&eacute;t&eacute; pr&eacute;coce pour ne pas exposer la plante aux conditions s&egrave;ches de l&rsquo;&eacute;t&eacute; pendant la floraison. La strat&eacute;gie de &laquo;&nbsp;l&rsquo;&eacute;vitement &raquo;, quand cela est possible bien s&ucirc;r, vise &agrave; augmenter les ressources, par exemple gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;irrigation en accompagnant la plante pendant les phases de sensibilit&eacute; au stress hydrique. Enfin, &laquo; la tol&eacute;rance &raquo; consiste &agrave; s&eacute;lectionner la plante par rapport &agrave; sa capacit&eacute; &agrave; encaisser les stress. Les am&eacute;liorations vari&eacute;tales de ces derni&egrave;res ann&eacute;es vont notamment dans ce sens.

Face aux évolutions climatiques, l’enjeu consiste à adapter les stratégies culturales. Thomas Joly, animateur de la filière maïs chez Arvalis, revient sur les principaux enseignements de la campagne 2021 et le choix des variétés, première étape de l’itinéraire technique.

Quelles stratégies pour réussir le maïs grain ?

Greenpeace France publie ce 25 janvier un rapport dans lequel l&rsquo;association diss&egrave;que les diff&eacute;rentes pratiques d&rsquo;influence (communication, publicit&eacute;, lobbying) qu&rsquo;elle pr&ecirc;te aux trois interprofessions de la viande que sont l&rsquo;Anvol, Inaporc et Interbev ainsi qu&rsquo;&agrave; la F&eacute;d&eacute;ration des industriels charcutiers traiteurs (FICT). Interbev r&eacute;alise un carton plein sur tous les crit&egrave;res de pouvoirs d&rsquo;influence (lobbying, publicit&eacute;, r&eacute;seaux sociaux, &eacute;coles).L&rsquo;interprofession est en particulier cibl&eacute;e pour son slogan &laquo;&nbsp;Aimez-la viande, mangez-en mieux&nbsp;&raquo;, gr&acirc;ce auquel, selon Greenpeace, &laquo;&nbsp;elle s&rsquo;approprie les pr&eacute;occupations soci&eacute;tales actuelles (climat, biodiversit&eacute;&#769;, bien-&ecirc;tre animal) pour redorer l&rsquo;image de la viande rouge et convaincre les consommateurs et consommatrices qu&rsquo;en mangeant de la viande fran&ccedil;aise, quel que soit le niveau de consommation et le mod&egrave;le d&rsquo;&eacute;levage dont elle est issue, on contribue a&#768; prendre soin de la plane&#768;te et qu&rsquo;il est inutile d&rsquo;en manger moins&nbsp;&raquo;.<h2>Une influence &laquo;&nbsp;tentaculaire&nbsp;&raquo;, &agrave; tous les &acirc;ges, dans toutes les sph&egrave;res</h2>Greenpeace accuse les interprofessions d&rsquo;infiltrer les diff&eacute;rentes sph&egrave;res de la vie priv&eacute;e et publique, &agrave; commencer par l&rsquo;&eacute;cole, les enfants &eacute;tant d&eacute;crits comme &laquo;&nbsp;la cible pr&eacute;f&eacute;r&eacute;e&nbsp;&raquo;, d&rsquo;Interbev, usant de kits p&eacute;dagogiques, d&rsquo;animations, de BD, de cahiers d&rsquo;activit&eacute;s, de visites de fermes etc., rentrant jusque dans les cantines et les cabinets des infirmiers et m&eacute;decins&nbsp;scolaires.Inaporc aurait un penchant pour les Millenials, &agrave; travers notamment sa campagne &laquo;&nbsp;Lets&rsquo;l Talk About Pork&nbsp;&raquo;. Il faut dire que Greenpeace n&rsquo;aime pas du tout le Porc Fran&ccedil;ais (le label) &laquo;&nbsp;niant l&rsquo;industrialisation des territoires sur nos territoires&nbsp;&raquo;. Du pain b&eacute;ni et du filet mignon pour Julien Denormandie, qui cite &agrave; l&rsquo;envi &laquo;&nbsp;&nbsp;les immeubles &agrave; cochons&nbsp;de 13 &eacute;tages chinois&nbsp;&raquo;, quand la taille moyenne d&rsquo;un &eacute;levage fran&ccedil;ais est de 170 truies, ou encore les &eacute;levages de poulets ukrainiens et br&eacute;siliens, aux antipodes de nos standards de production. Devant la Commission des affaires &eacute;conomiques de l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale le 18 janvier dernier, &agrave; l&rsquo;occasion de la pr&eacute;sentation du bilan agricole du quinquennat, il s&rsquo;est pay&eacute; une tranche de &laquo;&nbsp;viande de paillasse&nbsp;&raquo;, d&eacute;signant ainsi la viande artificielle qui &laquo;&nbsp;consiste &agrave; sp&eacute;cialiser des cellules et &agrave; leur injecter ce que l&rsquo;on a mis des ann&eacute;es &agrave; interdire dans l&rsquo;&eacute;levage tels les hormones et les antibiotiques&nbsp;&raquo;.<h2>Pas anti-sp&eacute;ciste, juste anti-industrie</h2>Toujours selon Greenpeace, le corps m&eacute;dical serait quant &agrave; lui rassasi&eacute; de lettres et de brochures sign&eacute;es des interprofessions, lesquelles participent &laquo;&nbsp;&agrave; de nombreux &eacute;v&eacute;nements m&eacute;dicaux et de nutrition professionnels ou grand public&nbsp;&raquo;.Les interprofessions useraient aussi du &laquo;&nbsp;science-washing&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;l&rsquo;art de d&eacute;tourner, interpr&eacute;ter, diffuser ou noyer des informations scientifiques pour d&eacute;fendre des int&eacute;r&ecirc;ts priv&eacute;s&nbsp;&raquo;, en pratiquant l&rsquo;entrisme au sein &laquo;&nbsp;de nombreux r&eacute;seaux scientifiques&nbsp;&raquo;.A la lumi&egrave;re de son rapport, Greenpeace demande au gouvernement, aux scientifiques et aux professionnels de l&rsquo;&eacute;ducation de prendre leur distance avec les interprofessions de la viande, et notamment d&rsquo;interdire leurs interventions dans les &eacute;coles ou encore de cesser le financement public de campagnes en faveur de la consommation de viande.Greenpeace n&rsquo;est pas antisp&eacute;ciste, l&rsquo;association soutenant &laquo;&nbsp;les &eacute;levages paysans, intensifs en emplois, garants du bien-&ecirc;tre animal et qui pr&eacute;servent les &eacute;cosyst&egrave;mes, le climat et notre sant&eacute;. Le travail des &eacute;leveurs et des &eacute;leveuses &eacute;cologiques contribue &agrave; nourrir la population et &agrave; maintenir certains &eacute;quilibres &eacute;cosyst&eacute;miques : il ne s&rsquo;agit donc pas ici de remettre en cause tout type d&rsquo;&eacute;levage ou de viande, mais bien de d&eacute;noncer un syst&egrave;me qui profite uniquement aux acteurs industriels&nbsp;&raquo;. Reste &agrave; savoir quels &eacute;leveurs se reconnaitront dans ce mod&egrave;le.

L’association écologiste accuse l’Anvol, Inaporc et Interbev d’infiltrer les écoles, les cabinets médicaux, les réseaux sociaux et nos frigos pour nous inciter à consommer toujours plus de viande « industrielle », à coup de publicités « massives » et de « science-washing ». Gare à l’indigestion.

Greenpeace hache menu les « lobbies de la viande »

Perspectives Agricoles : Pourquoi collecter les consentements ? Bruno Lauga&nbsp; : L&rsquo;obligation d&rsquo;obtenir le consentement d&rsquo;utilisation des donn&eacute;es personnelles, qui identifient un individu, est r&eacute;glementaire (hors contrat). En revanche, il existe un vide juridique concernant l&rsquo;usage des autres types de donn&eacute;es, notamment agricoles - vide auquel la profession (FNSEA, JA) a r&eacute;pondu en &eacute;laborant la charte Data Agri qui reconnait un droit de contr&ocirc;le exclusif des agriculteurs sur la collecte, l&rsquo;acc&egrave;s et l&rsquo;usage de leurs donn&eacute;es agricoles. La gestion des consentements(1) renforce la confiance n&eacute;cessaire au partage : l&rsquo;agriculteur ne partagera ses donn&eacute;es que s&rsquo;il accepte et ma&icirc;trise la finalit&eacute; de leur traitement, et s&rsquo;il peut choisir les partenaires avec qui collaborer. Le fournisseur de donn&eacute;es, les b&eacute;n&eacute;ficiaires et ayants droit, le type et l&rsquo;usage de ces donn&eacute;es, ou encore les dates de d&eacute;but et de fin de consentement sont requis ; ils figurent dans un &laquo;&nbsp;message de consentement &raquo;.P. A. : Quel est le r&ocirc;le de MULTIPASS dans ce contexte ? B.L. : L&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me MULTIPASS a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute; dans le cadre du projet CASDAR du m&ecirc;me nom, en partenariat avec Arvalis, l&rsquo;ACTA, FIEA, l&rsquo;Idele, l&rsquo;INRAE, l&rsquo;op&eacute;rateur Orange et la soci&eacute;t&eacute; SMAG. L&rsquo;id&eacute;e &eacute;tait de &laquo; notariser &raquo; les relations num&eacute;riques avec les producteurs agricoles. Outillant la charte Data Agri, le projet devait d&eacute;montrer l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et la faisabilit&eacute; d&rsquo;un &eacute;cosyst&egrave;me de gestion des consentements en imaginant les conditions de l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute;(2) des outils. Cet &eacute;cosyst&egrave;me s&rsquo;articule autour d&rsquo;un routeur, c&rsquo;est-&agrave;-dire un aiguilleur vers les diff&eacute;rents syst&egrave;mes de gestion des consentements (SGC), &agrave; la fois unique (plus besoin d&rsquo;interroger une multitude de SGC), homog&egrave;ne (le syst&egrave;me est interop&eacute;rable avec les diff&eacute;rents SGC) et accessible (sans co&ucirc;t pour l&rsquo;utilisateur final). Le routeur pilote MULTIPASS offre une vue exhaustive des consentements et facilite leur v&eacute;rification avant tout &eacute;change de donn&eacute;es.P. A. : Quelle suite est donn&eacute;e &agrave; ce projet&nbsp;? B. L. : Le projet MULTIPASS s&rsquo;est achev&eacute; au printemps avec la mise au point du routeur pilote et des normes d&rsquo;&eacute;change. Une version industrialis&eacute;e est en phase de finalisation chez Agdatahub, l&rsquo;op&eacute;rateur europ&eacute;en de la plateforme d&rsquo;&eacute;changes de donn&eacute;es agricoles API-AGRO. Nomm&eacute;e Agri-consent, elle s&rsquo;appuie sur un premier SGC compatible qui a vu le jour dans la fili&egrave;re &Eacute;levage (<a href="https://fiea.fr/agata.html" title="">https://fiea.fr/agata.html</a>). L&rsquo;un des objectifs de la gestion des consentements est de favoriser le partage de donn&eacute;es facilitant le quotidien des exploitants. Ils n&rsquo;auront pas &agrave; ressaisir plusieurs fois les m&ecirc;mes donn&eacute;es (par exemple de parcellaire) dans leurs diff&eacute;rents outils d&rsquo;aide &agrave; la d&eacute;cision (OAD) si ces donn&eacute;es ont le droit d&rsquo;&ecirc;tre partag&eacute;es entre les diff&eacute;rents OAD. Une gestion plus simple des consentements et des acc&egrave;s aux donn&eacute;es agricoles est aussi une opportunit&eacute; de d&eacute;bloquer le potentiel du big data agricole. Les donn&eacute;es agricoles num&eacute;ris&eacute;es issues des parcellaires, OAD, robots d&rsquo;&eacute;levage, etc., constituent en effet un immense gisement. Si leur gestion est transparente et l&eacute;gitime, ce qui encouragera les agriculteurs &agrave; donner leur consentement, ces donn&eacute;es pourront cr&eacute;er de la connaissance, de nouveaux mod&egrave;les ou services ou encore compl&eacute;ter des donn&eacute;es d&rsquo;exp&eacute;rimentations.(1) Les sp&eacute;cifications d&rsquo;un gestionnaire de consentements sont pr&eacute;cis&eacute;es par Agdatahub sur <a href="http://arvalis.info/29j">http://arvalis.info/29j</a>(2) Un syst&egrave;me interop&eacute;rable est capable de fonctionner - en l&rsquo;occurrence, de communiquer et d&rsquo;&eacute;changer des donn&eacute;es - avec d&rsquo;autres syst&egrave;mes existants ou futurs. Cela implique la d&eacute;finition d&rsquo;un format d&rsquo;&eacute;change commun &agrave; tous les syst&egrave;mes.

L’entrée en phase industrielle des livrables du projet MULTIPASS, un écosystème informatique de gestion des consentements au partage des données agricoles, est l’occasion pour Bruno Lauga, data manager chez Arvalis, de faire un point sur le sujet.

Comment les données agricoles sont-elles gouvernées ?

Perspectives Agricoles : Quels facteurs influencent la pr&eacute;sence des pucerons ? Nathalie Robin : L&rsquo;activit&eacute; des insectes est directement d&eacute;pendante des conditions m&eacute;t&eacute;o. Leur activit&eacute; de vol, qui les conduit dans les parcelles, est stimul&eacute;e par des temp&eacute;ratures sup&eacute;rieures &agrave; 12&deg;C, en l&rsquo;absence de pluie. Puis l&rsquo;intensit&eacute; du d&eacute;veloppement des populations, par parth&eacute;nog&eacute;n&egrave;se, s&rsquo;accroit avec l&rsquo;&eacute;l&eacute;vation de la temp&eacute;rature. Il ne s&rsquo;agit donc pas d&rsquo;intervenir au regard de la campagne pr&eacute;c&eacute;dente mais bien en fonction des conditions de l&rsquo;automne et des infestations r&eacute;ellement pr&eacute;sentes dans les parcelles. La surveillance au champ doit &ecirc;tre assidue &agrave; l&rsquo;automne et prolong&eacute;e jusqu&rsquo;aux premiers gels prononc&eacute;s.P. A. : Quelles sont les mesures de pr&eacute;vention &agrave; mettre en &oelig;uvre ? N.R. : La premi&egrave;re action est de r&eacute;duire la pr&eacute;sence des plantes h&ocirc;tes r&eacute;servoirs &agrave; virus, comme les repousses d&rsquo;orge, de bl&eacute; et les gramin&eacute;es sauvages. L&rsquo;objectif est d&rsquo;abaisser le risque de contamination des jeunes semis par des insectes ayant acquis le virus sur des plantes infect&eacute;es. Il est ensuite fortement conseill&eacute; d&rsquo;&eacute;viter les semis pr&eacute;coces qui augmentent le niveau des infestations et le temps de pr&eacute;sence des insectes sur la culture. Un point important est ainsi de respecter les dates de semis recommand&eacute;es r&eacute;gionalement pour diminuer les risques de forte nuisibilit&eacute; de la JNO. Sur orge d&rsquo;hiver, une autre solution tr&egrave;s efficace est le choix de vari&eacute;t&eacute;s tol&eacute;rantes &agrave; la JNO. Ce choix est &agrave; associer au respect des dates de semis pr&eacute;conis&eacute;es pour ne pas exposer inutilement ces vari&eacute;t&eacute;s et, de plus, &eacute;viter les cicadelles vectrices de la maladie des pieds ch&eacute;tifs. Concernant le bl&eacute;, des diff&eacute;rences de sensibilit&eacute; vari&eacute;tale &agrave; la JNO ont &eacute;t&eacute; mises en &eacute;vidence, mais ces travaux doivent &ecirc;tre approfondis avant de pouvoir utiliser ce levier. Les mesures de pr&eacute;vention sont d&rsquo;autant plus importantes que la surveillance des parcelles est difficile &agrave; r&eacute;aliser, en cas d&rsquo;&eacute;loignement par exemple.P. A. : Lorsqu&rsquo;un traitement est n&eacute;cessaire, comment proc&eacute;der ? N. R. : Les traitements disponibles, &agrave; base de pyr&eacute;thrino&iuml;des, agissent par contact&nbsp;: toute application pr&eacute;ventive est donc inutile. Il s&rsquo;agit d&rsquo;intervenir &agrave; bon escient pour pr&eacute;server l&rsquo;efficacit&eacute; de cette famille chimique et ne pas favoriser l&rsquo;apparition de ph&eacute;nom&egrave;ne de r&eacute;sistance. Au sujet du choix de la date d&rsquo;intervention, la notion de seuil de traitement est particuli&egrave;rement d&eacute;licate car la nuisibilit&eacute; des pucerons varie en fonction de leur charge virale, de leur capacit&eacute; &agrave; transmettre les virus, des caract&eacute;ristiques des virus et de la sensibilit&eacute; de la culture. Except&eacute; les vari&eacute;t&eacute;s d&rsquo;orge tol&eacute;rantes &agrave; la JNO, qui sont prot&eacute;g&eacute;es contre l&rsquo;infection virale et ne n&eacute;cessitent pas de traitement aphicide, nous recommandons d&rsquo;intervenir quand 10 % des plantes portent au moins un puceron, ou quand leur pr&eacute;sence se prolonge pendant plus de dix jours. Lorsque les plantes sont tall&eacute;es, les observations sont plus difficiles&nbsp;: les pucerons sont davantage cach&eacute;s &agrave; la base des plantes mais ne sont pas pour autant d&eacute;pourvus de nuisibilit&eacute;. Une intervention m&ecirc;me un peu tardive par rapport aux recommandations est pr&eacute;f&eacute;rable &agrave; l&rsquo;absence de toute intervention, surtout si la m&eacute;t&eacute;o reste longtemps favorable aux pucerons. Dans cette situation, des essais ont montr&eacute; qu&rsquo;il est possible de traiter, sans perte d&rsquo;efficacit&eacute;, jusqu&rsquo;&agrave; dix jours environ apr&egrave;s l&rsquo;observation de plus de 10 % de plantes avec puceron. Face &agrave; des vols prolong&eacute;s et de nouvelles infestations tardives, une deuxi&egrave;me intervention peut &ecirc;tre n&eacute;cessaire. L&agrave; encore, il s&rsquo;agit de bien observer les plantes avant de traiter et de garder un &oelig;il sur le thermom&egrave;tre : seuls plusieurs jours successifs de gel mettront fin de fa&ccedil;on irr&eacute;m&eacute;diable &agrave; l&rsquo;activit&eacute; des pucerons.

La protection des céréales à paille contre la jaunisse nanisante de l’orge repose sur la lutte préventive puis, si besoin, sur la lutte directe contre les pucerons vecteurs de virus. Nathalie Robin, spécialiste de la protection contre la JNO chez Arvalis, rappelle les mesures à prendre.

Comment protéger les céréales à paille de la JNO ?

Les produits r&eacute;siduaires organiques (PRO) contiennent des quantit&eacute;s importantes d&rsquo;azote, de phosphore et de potassium. Le potassium des PRO se trouve dans les urines et les liti&egrave;res. Sa solubilit&eacute; est analogue &agrave; celle des engrais potassiques. Il est donc rapidement et en totalit&eacute; disponible pour les cultures. Le phosphore se trouve en majorit&eacute; sous des formes min&eacute;rales plus ou moins solubles, mais aussi sous des&nbsp;formes organiques tr&egrave;s diverses, comme les phospholipides et les phytates. Elles doivent &ecirc;tre min&eacute;ralis&eacute;es pour que le&nbsp;<a href="https://www.arvalis-infos.fr/conna-tre-les-teneurs-seuils-dans-sa-region-selon-son-sol-@/view-7826-arvarticle.html" target="_blank">phosphore</a>&nbsp;puisse &ecirc;tre utilis&eacute; par les plantes. Les exp&eacute;rimentations men&eacute;es par l&rsquo;INRA de Bordeaux de 1998 &agrave; 2000 sur plus de 70 produits organiques montrent que la disponibilit&eacute; &agrave; court terme du phosphore des PRO est au moins &eacute;gale &agrave; 50&nbsp;% de celle du superphosphate. A long terme, la disponibilit&eacute; du phosphore des PRO serait identique ou sup&eacute;rieure &agrave; celle des min&eacute;raux solubles. Quant &agrave; la mise &agrave; disposition de l&rsquo;azote des PRO,&nbsp;elle est tr&egrave;s variable selon la part d&rsquo;azote min&eacute;ral et les formes d'azote organique qu&rsquo;ils contiennent. La part d&rsquo;azote min&eacute;ral se pr&eacute;sente essentiellement sous forme ammoniacale, elle est imm&eacute;diatement disponible pour les plantes, alors que l&rsquo;<a href="https://www.arvalis-infos.fr/exploiter-d-autres-sources-d-azote-que-les-engrais-mineraux-@/view-12069-arvarticle.html" target="_blank">azote organique</a>&nbsp;doit &ecirc;tre au pr&eacute;alable min&eacute;ralis&eacute;. Pour tous les PRO, on distingue une phase de min&eacute;ralisation plus rapide de l&rsquo;azote organique au cours des 12 mois suivant l&rsquo;apport, en lien avec une fraction organique plus facilement&nbsp;d&eacute;gradable&nbsp;par l&rsquo;activit&eacute; biologique du sol, et une phase de min&eacute;ralisation plus lente, &agrave; une vitesse de m&ecirc;me ordre de grandeur que celle de la mati&egrave;re organique du sol. L&rsquo;effet azote du PRO sur la culture r&eacute;ceptrice est donc li&eacute; &agrave; la fraction d&rsquo;azote min&eacute;ral qu'il contient, et &agrave; la part de l&rsquo;azote organique min&eacute;ralis&eacute;e au cours du cycle cultural.<h2>Une vitesse de min&eacute;ralisation de l&rsquo;azote tr&egrave;s variable entre PRO</h2>Plusieurs comportements sont distingu&eacute;s quant &agrave; la phase de&nbsp;<a href="https://www.arvalis-infos.fr/que-devient-l-azote-des-produits-residuaires-organiques--@/view-16927-arvarticle.html" target="_blank">min&eacute;ralisation plus rapide de l&rsquo;azote organique</a>&nbsp;: &bull; Pour les PRO&nbsp;type fientes&nbsp;ou fumiers de volailles ou vinasses, l'azote organique&nbsp;se min&eacute;ralise rapidement :&nbsp;30 &agrave; 80&nbsp;% de l&rsquo;azote organique apport&eacute; est min&eacute;ralis&eacute; au cours des premiers mois voire des premi&egrave;res semaines. Ces produits doivent donc &ecirc;tre apport&eacute;s peu de temps avant les p&eacute;riodes d&rsquo;absorption des cultures. &bull; Les PRO type&nbsp;<a href="https://www.arvalis-infos.fr/calculer-des-equivalences-entre-paille-et-fumier-en-quelques-clics-@/view-19197-arvarticle.html" target="_blank">fumiers</a>&nbsp;de bovins ont un rythme de min&eacute;ralisation interm&eacute;diaire :&nbsp;entre 20 et 40&nbsp;% de l&rsquo;azote organique apport&eacute; se min&eacute;ralise progressivement au cours de la campagne suivant l&rsquo;apport. &bull; Les PRO type composts de d&eacute;chets verts ou de fumiers de bovins qui ont subi une phase de maturation longue (&gt; 12 mois) se min&eacute;ralisent tr&egrave;s lentement :&nbsp;seul 5 &agrave; 10&nbsp;% de leur azote organique est lib&eacute;r&eacute; au cours de la premi&egrave;re ann&eacute;e. Ces produits sont principalement utilis&eacute;s pour entretenir le stock de carbone organique du sol et non comme fertilisants azot&eacute;s.<h2><a id="ancre_3"></a>Calculer les valeurs fertilisantes des PRO</h2>Pour &eacute;tablir un plan de fumure int&eacute;grant l&rsquo;&eacute;pandage des&nbsp;<a href="https://www.arvalis-infos.fr/prendre-en-compte-l-effet-des-produits-residuaires-organiques-dans-le-calcul-de-la-dose-totale-@/view-24423-arvarticle.html" target="_blank">PRO</a>, il est indispensable de conna&icirc;tre leurs valeurs fertilisantes. Celles-ci reposent sur leur composition (teneurs en azote, en phosphore, en potassium) et des coefficients d&rsquo;&eacute;quivalence engrais min&eacute;ral (Keq).&nbsp;&nbsp;Des valeurs moyennes de composition des principaux types de PRO ont &eacute;t&eacute; mises &agrave; jour en 2019 (tableau 1). Pour &ecirc;tre le plus pr&eacute;cis possible, il convient de r&eacute;aliser des analyses des produits organiques au plus proche de la date d&rsquo;&eacute;pandage pour prendre en compte les &eacute;ventuelles transformations au stockage. Pour chaque &eacute;l&eacute;ment fertilisant, le Keq exprime l&rsquo;efficacit&eacute; de l&rsquo;engrais organique par rapport &agrave; un engrais min&eacute;ral de r&eacute;f&eacute;rence tel que l&rsquo;ammonitrate (tableau 2), le superphosphate (tableau 3) ou chlorure de potassium. Il est d&rsquo;autant plus &eacute;lev&eacute; que le PRO contient de l&rsquo;azote min&eacute;ral et de l&rsquo;azote organique rapidement min&eacute;ralisable. Le Keq d&eacute;pend aussi de la culture r&eacute;ceptrice, de la p&eacute;riode d&rsquo;apport et de l&rsquo;enfouissement ou non du produit. En pratique, il faut multiplier la teneur en &eacute;l&eacute;ment fertilisant contenue dans le PRO par le Keq correspondant. Par exemple, pour l'azote : Effet fertilisant azot&eacute; de l'apport = KeqN*teneur en Ntotal (en kg/t ou m3&nbsp;de produit brut)*dose de produit (en t ou m3/ha).<h6>Tableau 1 : Valeurs rep&egrave;res de composition des principaux fertilisants organiques</h6><a href="https://www.arvalis-infos.fr/integrer-les-valeurs-fertilisantes-des-produits-organiques-dans-le-plan-de-fumure-@/view-12357-arvarticle.html" target="_blank">Lire la suite de l&rsquo;article ici</a>

Pour réaliser un plan de fumure en tenant compte de l'épandage des produits organiques, il faut connaître leurs valeurs fertilisantes. Des coefficients d'équivalence engrais ont été établis de manière à exprimer l'efficacité d'un engrais organique par rapport à un engrais minéral de référence.

Comment estimer les valeurs fertilisantes des produits organiques ?

Dans un communiqu&eacute; du 25 janvier 2022, les membres &eacute;lus du bureau d'Elvea France envoient un message tr&egrave;s fort aux &eacute;leveurs adh&eacute;rents du r&eacute;seau "apr&egrave;s discussions, et en tenant compte des conditions de march&eacute; favorables actuelles et qui s'annoncent pour les mois &agrave; venir" : "Eleveurs, osons !"

Dans le contexte de la mise en place de la <a href="https://www.reussir.fr/bovins-viande/la-contractualisation-en-viande-bovine-comment-ca-marche" target="_blank">contractualisation obligatoire</a>, l'organisation appelle les &eacute;leveurs &agrave; oser "n&eacute;gocier les bovins viande &agrave; leur juste valeur en demandant un prix couvrant au plus pr&egrave;s nos co&ucirc;ts de production".

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/bovins-viande/jai-envoye-mes-propositions-de-contrats-mes-negociants-et-vous" target="_blank">&laquo; J&rsquo;ai envoy&eacute; mes propositions de contrats &agrave; mes n&eacute;gociants. Et vous ? &raquo;</a></div>

Et Elvea France encourage les &eacute;leveur &agrave; oser "retenir les animaux si les op&eacute;rateurs de la fili&egrave;re ne sont pas &agrave; la hauteur de nos demandes."

L'organisation incite aussi &agrave; n&eacute;gocier des contrats cadres avec l'ensemble des op&eacute;rateurs de la fili&egrave;re "pour assurer non seulement un approvisionnement de qualit&eacute; pour leurs outils, mais aussi une r&eacute;mun&eacute;ration honn&ecirc;te pour nos &eacute;leveurs."

"Osons &ecirc;tre fiers de nos &eacute;levages et osons dire oui aux exigences des consommateurs car nous y r&eacute;pondons !"

Elvea France conclut en s'adressant aux sceptiques du changement en citant un proverbe agricole : "Les insens&eacute;s vont d&eacute;crier un instrument sans l'avoir essay&eacute;."

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/bovins-viande/des-negociants-en-bestiaux-affichent-clermont-ferrand-leur-opposition-egalim-2">Des n&eacute;gociants en bestiaux affichent &agrave; Clermont-Ferrand leur opposition &agrave; Egalim 2</a></div>

<div class="lireaussi">Lire aussi :&nbsp;<a href="https://www.reussir.fr/bovins-viande/la-production-de-viande-bovine-poursuivra-sa-baisse-en-2022" target="_blank">La production de viande bovine poursuivra sa baisse en 2022 </a></div>

Dans un communiqué du 25 janvier, Elvea France envoie un message très fort aux éleveurs adhérents du réseau. Elle les incite à oser négocier les bovins viande en couvrant leurs coûts de production, et à oser retenir les animaux si la réponse n'est pas à la hauteur.

Elvea France : "Eleveurs, osons"

Les demandes d&rsquo;indemnisation se feront exclusivement sous forme d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;e en utilisant le service en ligne TELECALAM. La t&eacute;l&eacute; proc&eacute;dure est ouverte du 17 janvier au 23 f&eacute;vrier 2022.&nbsp;Vous trouverez toutes les explications sur le&nbsp;<a href="https://www.loire-atlantique.gouv.fr/Politiques-publiques/Agriculture/Mesures-conjoncturelles/Calamite-agricole-viticulture-et-houblon-2021" target="_blank">site du pr&eacute;fet de la Loire-Atlantique</a>.&nbsp;Les crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;ligibilit&eacute; sont les suivants :&Ecirc;tre exploitant agricole &agrave; titre principal ;&Ecirc;tre adh&eacute;rent MSA, b&eacute;n&eacute;ficiaire de la protection sociale agricole (les cotisants solidaires ne sont pas &eacute;ligibles) ;Avoir souscrit une assurance professionnelle agricole incluant une cotisation additionnelle au Fonds National de Gestion des Risques en Agriculture ;Justifier d&rsquo;un montant de 1 000 &euro; de pertes indemnisables.Si besoin d&rsquo;information, vous pouvez contacter la pr&eacute;fecture de la Loire-Atlantique :Service r&eacute;gional de la communication interminist&eacute;rielle au 02 40 41 20 91 / 92 ou par mail&nbsp;<a href="mailto:pref-communication@loire-atlantique.gouv.fr" target="_blank">pref-communication@loire-atlantique.gouv.fr</a>

Par arrêté du 15 octobre 2021, le ministre chargé de l’agriculture a reconnu le caractère de calamité agricole aux pertes de récoltes de raisin de cuve et houblon résultant des épisodes de gel d’avril 2021 sur le département de la Loire-Atlantique.

Calamités agricoles gel 2021 en Loire-Atlantique : demande d'indemnisation pour la viticulture et le houblon (44)

Voici le lien pour int&eacute;grer le podcast du site JA12 :<a href="https://podcast.ausha.co/dans-leurs-bottes/sophie-forgeron-du-territoire" target="_blank">[PODCAST Dans leurs bottes ! ] Amoureuse des animaux Sophie vit de sa passion</a>

Aujourd’hui elle est à la tête de deux troupeaux des brebis et des chevaux. L’été elle emmène ces animaux à la montagne. Les estives ont de nombreux bienfaits pour eux, comme pour la biodiversité, faune, flore et les amoureux de la nature. Sophie nous le raconte si bien ! Cette éleveuse déterminée, ancrée à son territoire et consciente du fruit de son travail transmet avec sa passion avec conviction à tous ceux qui écouteront !

[PODCAST Dans leurs bottes ! ] Amoureuse des animaux Sophie vit de sa passion.

Les producteurs peuvent d&egrave;s &agrave; pr&eacute;sent t&eacute;l&eacute;d&eacute;clarer leurs demandes d&rsquo;indemnisation sur&nbsp;<a href="https://identification.agriculture.gouv.fr/cas/login?service=https://ecoagri.agriculture.gouv.fr/calamnat-usager/" target="_blank">telecalam</a>&nbsp;pour les pertes de r&eacute;colte sur les fruits &agrave; p&eacute;pins (pommes, poires, kiwis), les fruits &agrave; coque (noisettes, noix), les rosiers, les scions fruitiers et les raisins de cuve, ainsi que les pertes de fonds sur les jeunes plants de vigne&nbsp;jusqu&rsquo;au jeudi 10 f&eacute;vrier 2022 inclus.<a href="http://www.maine-et-loire.gouv.fr/ouverture-des-teledeclarations-gel-2021-pour-l-a7436.html" target="_blank">en savoir plus sur les conditions d&rsquo;acc&egrave;s et demande d&rsquo;indemnisation</a>

Le caractère de calamité agricole a été reconnu pour les dommages dus au gel du printemps 2021 sur tout le département pour les pertes de récolte sur les petits fruits, les fruits à noyau, à pépins et à coque, les rosiers, les scions fruitiers et les raisins de cuve. Les pertes de fonds sur jeunes plants de vigne sont également reconnues.

Calamité agricole en Maine-et-Loire et gel printemps 2021

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"Depuis 2020, je teste un itin&eacute;raire de pommes de terre en agro&eacute;cologie, sans utilisation de fongicides de synth&egrave;se apr&egrave;s la lev&eacute;e, sur 5 &agrave; 10&nbsp;% de mes parcelles pour un groupe de la grande distribution. L&rsquo;acheteur a voulu garder des vari&eacute;t&eacute;s connues, &agrave; sensibilit&eacute; interm&eacute;diaire (Galante, Franceline, Marabel). En 2020, nous avons r&eacute;ussi &agrave; suivre le protocole, avec un co&ucirc;t entre&nbsp;1 000 et&nbsp;1 200 euros l'hectare&nbsp;suppl&eacute;mentaire par rapport &agrave; nos pommes de terre conventionnelles. <a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/le-biocontrole-envisage-contre-le-mildiou-de-la-pomme-de-terre" target="_blank">Les passages en biocontr&ocirc;le</a> sont tr&egrave;s nombreux et syst&eacute;matiques apr&egrave;s la pluie ou une irrigation.

<div class="lireaussi">Le point sur |&nbsp;<a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/pommes-de-terre-les-varietes-tolerantes-au-mildiou-montent-en-puissance" target="_blank">Pommes de terre : les vari&eacute;t&eacute;s tol&eacute;rantes au mildiou montent en puissance</a></div>

En 2021, malgr&eacute; les applications de produits de biocontr&ocirc;le, les vari&eacute;t&eacute;s ont &laquo;&nbsp;craqu&eacute;&nbsp;&raquo;. En trois jours, Marabel a &eacute;t&eacute; envahi de mildiou. Nous avons d&ucirc; revenir &agrave; un sch&eacute;ma conventionnel avec des produits curatifs pour la sauver et avons eu des pertes de tonnage. De plus, le mildiou galopant a contamin&eacute; mes autres parcelles conventionnelles.

Ces sch&eacute;mas sans fongicide de synth&egrave;se doivent s&rsquo;appuyer sur des vari&eacute;t&eacute;s r&eacute;sistantes au mildiou. Il ne faut pas tout miser sur une seule vari&eacute;t&eacute; comme Allians, sinon elle va perdre sa r&eacute;sistance. Il faudrait aussi, si la m&eacute;t&eacute;o est favorable au mildiou comme en 2021, pouvoir utiliser les fongicides de synth&egrave;se pour &eacute;viter de perdre toute la r&eacute;colte."
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Georges Laigle, planteur à Bihucourt (62), teste un itinéraire en agroécologie sur pommes de terre, sans fongicides de synthèse. Malgré le biocontrôle, les variétés à résistance intermédiaire face au mildiou du feuillage ont montré leurs limites en 2021.

Mildiou sur pommes de terre : « En 2021, les variétés à sensibilité intermédiaire ont craqué »

&laquo;&nbsp;Les possibilit&eacute;s de l&rsquo;Omnibus doivent &ecirc;tre appliqu&eacute;es en entier dans le projet de loi portant sur la r&eacute;forme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture&nbsp;&raquo;, ont martel&eacute; les deux responsables de l&rsquo;AGPB, &Eacute;ric Thirouin et Philippe Heus&egrave;le lors de leur conf&eacute;rence de presse. Pour eux, il faut que ce texte, transmis pour examen au S&eacute;nat, inscrive dans le marbre les deux limites, basse et haute, que ce dispositif europ&eacute;en permet : c&rsquo;est-&agrave;-dire fixer &agrave; 70 % maximum le taux de subventionnement des cotisations de l&rsquo;assurance multirisque climatique (MRC) et &agrave; 20 % de pertes son seuil minimum de d&eacute;clenchement. &laquo;&nbsp;Si on pouvait faire 15 % et 75 %, ce serait encore mieux&nbsp;&raquo;, a lanc&eacute;, en guise de boutade, Philippe Heus&egrave;le, conscient qu&rsquo;un tel dispositif, &agrave; cette hauteur, ne verra pas le jour.Pour le pr&eacute;sident de l&rsquo;AGPB, ce sujet est &laquo;&nbsp;central et m&ecirc;me capital&nbsp;&raquo; pour les agriculteurs, car si on reste aux taux de &laquo; 25-65, &ccedil;a ne sert &agrave; rien de faire une r&eacute;forme. En effet, c&rsquo;est ce qui est d&eacute;j&agrave; appliqu&eacute; depuis 10 ans &raquo;, a-t-il indiqu&eacute;. Pour l&rsquo;AGPB, fixer la r&egrave;gle du 20-70 permet de &laquo;&nbsp;d&eacute;velopper des strat&eacute;gies &agrave; long terme. Nos exploitations ont besoin de visibilit&eacute; et de stabilit&eacute;&nbsp;&raquo;, a expliqu&eacute; &Eacute;ric Thirouin. Lors de d&eacute;bats au Palais Bourbon, le ministre n&rsquo;a pas dit autre chose.<h2>ZNT : sujet sensible</h2>Les zones de non-traitement (ZNT) constituent l&rsquo;autre sujet sensible du moment. Depuis le jugement du Conseil d&rsquo;&Eacute;tat de d&eacute;cembre 2021 qui renvoie une grande partie du probl&egrave;me &agrave; l&rsquo;Agence nationale de s&eacute;curit&eacute; sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), les agriculteurs balancent entre circonspection et col&egrave;re sourde. Ils ne souhaitent pas qu&rsquo;on leur ajoute &laquo;&nbsp;des injonctions juridiques aux charges &eacute;conomiques&nbsp;&raquo;, a en substance d&eacute;clar&eacute; &Eacute;ric Thirouin. Comme nombre d&rsquo;organisations agricoles, notamment la FNSEA, il demande tr&egrave;s clairement &agrave; ce que les agriculteurs per&ccedil;oivent des compensations pour les terres qui ne seront pas cultiv&eacute;es et donc r&eacute;colt&eacute;es. Dans ce dossier, l&rsquo;AGPB sent et voit monter la col&egrave;re de certains riverains, exc&eacute;d&eacute;s par la pr&eacute;sence d&rsquo;un tr&egrave;s grand nombre d&rsquo;insectes &agrave; proximit&eacute; de leurs maisons d&rsquo;habitation&hellip; faute de pouvoir traiter. &laquo;&nbsp;Il faut aussi que la r&eacute;glementation s&rsquo;adapte &agrave; la r&eacute;alit&eacute; technique et aux innovations&nbsp;&raquo;, a-t-il ajout&eacute;, prenant l&rsquo;exemple des buses &agrave; r&eacute;duction de d&eacute;rive, les r&eacute;ductions allant de 50 % &agrave; 95 %. &laquo;&nbsp;Or, les juges s&rsquo;en tiennent aux buses standards&nbsp;&raquo;, se d&eacute;sole-t-il.<h2>L&rsquo;Europe &laquo; se fourvoie &raquo;</h2>Ce sont aussi les appr&eacute;hensions de d&eacute;croissance qui hantent les esprits des c&eacute;r&eacute;aliers. Des craintes justifi&eacute;es par les r&eacute;sultats du JRC et du d&eacute;partement de l&rsquo;agriculture am&eacute;ricaine (USDA) qui indiquent que le Farm to Fork conduira tr&egrave;s certainement &agrave; une r&eacute;duction de la production de 10 &agrave; 15 % dans les fili&egrave;res des c&eacute;r&eacute;ales notamment. &laquo;&nbsp;Comment l&rsquo;Europe peut-elle donner des perspectives &agrave; la d&eacute;croissance dans un contexte de prix &eacute;lev&eacute;s et en prenant le risque d&rsquo;accro&icirc;tre nos d&eacute;pendances agricoles et agroalimentaires ? C&rsquo;est impensable mais c&rsquo;est pourtant ce qu&rsquo;elle affiche&nbsp;&raquo;, s&rsquo;est attrist&eacute; le pr&eacute;sident de l&rsquo;AGPB. &laquo; Elle se fourvoie &raquo;, a-t-il insist&eacute; estimant que la r&eacute;ponse sur la transition &eacute;cologique demand&eacute;e par la soci&eacute;t&eacute; est compatible avec les objectifs de production. &laquo;&nbsp;Plus on produit de c&eacute;r&eacute;ales, plus la photosynth&egrave;se des plantes (mais aussi celle des arbres) capte le carbone et r&eacute;duit les gaz &agrave; effet de serre&nbsp;&raquo;. Selon Philippe Heus&egrave;le, on pourrait ainsi fixer jusqu&rsquo;&agrave; 31 millions de tonnes &eacute;quivalent carbone dans l&rsquo;agriculture. Avec des perspectives de compl&eacute;ments de revenus qui seraient les bienvenus apr&egrave;s huit ann&eacute;es de vaches maigres. Ce sont autant de sujets que l&rsquo;AGPB, devrait pr&eacute;senter avec la FOP, l&rsquo;AGPM et la CGB aux candidats &agrave; la pr&eacute;sidentielle, dans les semaines qui viennent.

Éric Thirouin président de l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) et Philippe Heusèle, secrétaire général, ont présenté le 13 janvier leurs vœux à la presse. L’occasion de faire le bilan de l’année 2021 et de dresser quelques perspectives pour 2022.

AGPB : « L’Omnibus, tout l’Omnibus, rien que l’Omnibus »

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Le capitaine Gauthier Col, chef des op&eacute;rations du Sdis29 (1) souligne que la forte isolation et la bonne &eacute;tanch&eacute;it&eacute; des poulaillers &agrave; ventilation dynamique sont &agrave; l&rsquo;origine de feux particuliers, de type &laquo;&nbsp;couvant&nbsp;&raquo;.

Le sc&eacute;nario du feu avicole est souvent le m&ecirc;me. La d&eacute;faillance &eacute;lectrique ou l&rsquo;accident de chauffage embrase un combustible abondant (paille, isolant), qui d&eacute;gage de grands volumes de fum&eacute;es toxiques (notamment par pyrolyse de l&rsquo;isolant) ne pouvant s&rsquo;&eacute;chapper suffisamment vite &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur. La temp&eacute;rature int&eacute;rieure augmente fortement.

L&rsquo;&eacute;tanch&eacute;it&eacute; du b&acirc;timent peut momentan&eacute;ment contribuer &agrave; &laquo;&nbsp;calmer&nbsp;&raquo; le feu par manque d&rsquo;oxyg&egrave;ne, lequel donne peu de signes visibles &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur. Sans apport d&rsquo;air (par effondrement de la toiture), il peut &eacute;ventuellement s&rsquo;&eacute;teindre de lui-m&ecirc;me.

&nbsp;

<div class="clearl">&nbsp;</div>
Ce r&eacute;pit ne se produit pas avec une ventilation statique, car l&rsquo;air ext&eacute;rieur alimente le feu en permanence. &laquo;&nbsp;Un feu de b&acirc;timent statique ressemble &agrave; celui d&rsquo;un b&acirc;timent agricole classique, pr&eacute;cise le capitaine Col. Son d&eacute;veloppement occasionne le percement ou l&rsquo;effondrement.&nbsp;&raquo;

&nbsp;

<h3><a>Un m&eacute;lange explosif &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur</a></h3>

Lorsque les pompiers arrivent, si le sinistre est peu visible et masqu&eacute;, ils peuvent &ecirc;tre tent&eacute;s de s&rsquo;engager &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur. S&rsquo;ils le font, ils apportent massivement de l&rsquo;air dans le b&acirc;timent et le plafond des fum&eacute;es tr&egrave;s vite descend au sol.

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/volailles/debut-dincendie-de-poulailler-les-conseils-des-sapeurs-pompiers">Que faire lors d'un d&eacute;but d'incendie</a></div>

Toutes les conditions d&rsquo;un cocktail d&eacute;tonant ont &eacute;t&eacute; r&eacute;unies : forte &eacute;nergie d&rsquo;activation, fum&eacute;es inflammables, apport oxyg&egrave;ne. En quelques secondes, tout l&rsquo;int&eacute;rieur s&rsquo;embrase.

Les sapeurs finist&eacute;riens ou les &eacute;leveurs qui en ont &eacute;t&eacute; t&eacute;moins d&eacute;crivent une &laquo;&nbsp;boule de feu&nbsp;&raquo; qu&rsquo;ils voient avancer et ravager le b&acirc;timent. &laquo;&nbsp;Malgr&eacute; leur position allong&eacute;e de s&eacute;curit&eacute;, nos deux coll&egrave;gues coinc&eacute;s &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du poulailler de Plouy&eacute; en 2018 ont d&ucirc; se d&eacute;placer pour &eacute;chapper &agrave; une ambiance thermique qui devenait insoutenable&nbsp;&raquo;, d&eacute;crit le capitaine Col.

<div class="note">(1) Service d&eacute;partemental d&rsquo;incendie et de secours du Finist&egrave;re.</div>
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