Alors que l'agriculture fran&ccedil;aise est consid&eacute;r&eacute;e en Europe comme l'une des plus vertueuses qui soient, l'opinion publique fait preuve de d&eacute;fiance &agrave; l'&eacute;gard de l'alimentation. &laquo;&nbsp;Quand on allume la radio, on a la perception d'une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale que les Fran&ccedil;ais sont inquiets et qu'ils n'appr&eacute;cient pas leur agriculture ni les agriculteurs.&nbsp;&raquo; Pourtant, Jean-Daniel L&eacute;vy, directeur du d&eacute;partement politique et opinion de l'Institut Harris Interactive&nbsp;, explique que&nbsp;&laquo;&nbsp;quand on fait des enqu&ecirc;tes d'opinion, on a pratiquement 80% des Fran&ccedil;ais qui ont une bonne image des agriculteurs &raquo;, &agrave; l'occasion d'un d&eacute;bat organis&eacute; par le groupe de travail &laquo;&nbsp;Oui &agrave; l'innovation&nbsp;!&nbsp;&raquo; le 27 novembre. Il poursuit :&nbsp;&laquo;&nbsp;d'ailleurs quand vous regardez les mobilisations des agriculteurs, elles sont extr&ecirc;mement soutenues (...) m&ecirc;me quand il y a des actions violentes ou des actions qui d&eacute;passent le cadre de la l&eacute;galit&eacute;.&nbsp;&raquo; Pourtant, pour le politologue Eddy Fougier, agriculture et agroalimentaire font face &agrave; un nouvel &eacute;l&eacute;ment&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;le risque soci&eacute;tal&nbsp;&raquo;.<h2>&laquo;&nbsp;Infob&eacute;sit&eacute;&nbsp;&raquo;</h2>Cette d&eacute;fiance &agrave; l'&eacute;gard des produits alimentaires est n&eacute;e &agrave; la fin des ann&eacute;e 1990 avec la crise de la vache folle et l'affaire du poulet &agrave; la dioxine. Jean-Daniel L&eacute;vy analyse qu'il y a eu &laquo;&nbsp;une rupture tr&egrave;s nette et des interrogations de la part des Fran&ccedil;aises et des Fran&ccedil;ais sur&nbsp;: qu'est-ce qu'on nous fait manger, boire et respirer&nbsp;?&nbsp;&raquo; Ces inqui&eacute;tudes sont r&eacute;guli&egrave;rement aliment&eacute;es par des reportages &eacute;tiquetant les produits agroalimentaires comme &laquo; mauvais pour la sant&eacute;&nbsp;&raquo;. A cela, il faut ajouter une perte de confiance &agrave; l'&eacute;gard de la parole des scientifiques, parfois organismes certificateurs, qui suscitent doute ou suspicion &laquo;&nbsp;de collusion&nbsp;&raquo; avec des parties prenantes du monde de l'alimentation. Donc une perte de confiance &agrave; l'encontre de l'ensemble de la fili&egrave;re. &nbsp;Pour Alexis Roux de B&eacute;zieux, pr&eacute;sident de la F&eacute;d&eacute;ration des Epiciers de France &laquo; le consommateur souffre d'infob&eacute;sit&eacute; &raquo; et il a besoin d'un tiers de confiance, pour &laquo; &ecirc;tre rassur&eacute;. &raquo; Il ajoute &laquo;&nbsp;le consommateur n'a jamais &eacute;t&eacute; autant perdu, pourtant il n'a jamais eu autant d'information.&nbsp;&raquo; Pour se d&eacute;cider, le Fran&ccedil;ais se tourne vers lui-m&ecirc;me, &laquo;&nbsp;&ecirc;tre son propre expert&nbsp;&raquo;, comme c'est le cas avec l'application Yuka(1), qui compte aujourd'hui pr&egrave;s de 14 millions d'utilisateurs.Pour le directeur du d&eacute;partement politique et opinion chez Opinion Way, il est important de noter que &laquo;&nbsp;ce n'est ni la qualit&eacute; alimentaire ni la performance &eacute;nerg&eacute;tique&nbsp;&raquo; qui sont remises en cause, mais une pr&eacute;occupation grandissante &agrave; l'&eacute;gard des enjeux de sant&eacute;. Pourtant, &laquo;&nbsp;la saison des confiseurs a battu tous les records pour Halloween&nbsp;&raquo; ironise Richard Girardot, pr&eacute;sident de l'Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA).<h2>Convergence d'int&eacute;r&ecirc;ts</h2>&laquo;&nbsp;En France tout ce qui est gros est suspect (...) et accus&eacute; de vouloir faire de l'argent&nbsp;&raquo; analyse Jean-Daniel L&eacute;vy. Et pour le pr&eacute;sident de l'ANIA, c'est souvent l'industriel qui est en premi&egrave;re ligne. D'apr&egrave;s lui dans le secteur de la distribution,&nbsp;&laquo;&nbsp;les centralis&eacute;s ont pris un TGV dans la figure &agrave; cause des ind&eacute;pendants&nbsp;&raquo; qui repr&eacute;sentent maintenant 50% du secteur. Il pense m&ecirc;me qu'il faut ajouter &laquo;&nbsp;distribashing&nbsp;&raquo; &agrave; agribashing et foodbashing.Eddy Fougier explique :&nbsp;&laquo;&nbsp;les m&eacute;dias savent que s'ils tapent sur un gros, un puissant ou un syst&egrave;me et qu'ils d&eacute;fendent les petits, les domin&eacute;s et les victimes, &ccedil;a va fonctionner&nbsp;!&nbsp;&raquo; Mais pour le politologue,&nbsp;&laquo;&nbsp;il y a convergence d'int&eacute;r&ecirc;ts&nbsp;&raquo;&nbsp;; &laquo;&nbsp;sans doute qu'il y a un certain nombre d'organisations pour la d&eacute;fense du bien-&ecirc;tre animal qui jouent le r&ocirc;le "d'idiot utile" pour des acteurs dans les substituts de viande etc.&nbsp;&raquo;. Mais pour le pr&eacute;sident de l'ANIA, ce sont les m&eacute;dias qui sont les grands gagnants de la d&eacute;fiance face &agrave; l'alimentation. En effet, le ph&eacute;nom&egrave;ne de reportages t&eacute;l&eacute;vis&eacute;s consacr&eacute;s aux effets n&eacute;fastes de l'alimentation sur la sant&eacute; prend de l'ampleur. Pour le politologue,&nbsp;&laquo;&nbsp;il y a un probl&egrave;me avec France T&eacute;l&eacute;visions et Radio France et leur perception du monde agroalimentaire et agricole.&nbsp;&raquo; Pour lui, certains journalistes font du militantisme d&eacute;guis&eacute;. &laquo;&nbsp;Ce qui fait vendre, c'est de faire peur&nbsp;&raquo; insiste Alexis Roux de B&eacute;zieux. Pour remettre un peu d'ordre et limiter les fake news, des repr&eacute;sentants de la presse fran&ccedil;aise, journalistes et citoyens, vont cr&eacute;er &agrave; Paris le Conseil de d&eacute;ontologie journalistique et de m&eacute;diation (CDJM). Ce conseil, sans rapport avec des acteurs &eacute;conomiques, ne pourra pas censurer mais aura le pouvoir d'&eacute;mettre un avis.<h2>&laquo; On n'a pas encore trouv&eacute; la martingale &raquo;</h2>Les distributeurs et les agriculteurs sont d&eacute;pass&eacute;s. A leur main pour tenter de rivaliser, la communication et la transparence. Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux &agrave; ouvrir les portes de leur exploitation au grand public et ont lanc&eacute; des op&eacute;rations de transparence notamment sur les r&eacute;seaux sociaux. Mais Richard Girardot le reconna&icirc;t volontiers&nbsp;: &laquo;&nbsp;on n'a pas encore trouv&eacute; la martingale.&nbsp;&raquo; Pour l'agroalimentaire, deux op&eacute;rations sont en cours, 150 unit&eacute;s de production alimentaire ont re&ccedil;u pr&egrave;s de 5000 visiteurs au d&eacute;but du mois de novembre et les plus &laquo;&nbsp;gros&nbsp;&raquo; distributeurs ont opt&eacute; pour les messages publicitaires &laquo;&nbsp;Leclerc, Carrefour et Lidl ont d&eacute;pens&eacute; 350 millions d'euros bruts chacun&nbsp;&raquo; en 2018, d&eacute;clare le patron de l'ANIA. Il est question de campagnes &laquo; &eacute;motionnelles &raquo;, pour tenter de rivaliser avec leurs d&eacute;tracteurs qui jouent sur la corde sensible.&nbsp;1) Yuka&nbsp;: application mobile qui permet de scanner les produits alimentaires et d'obtenir une information sur l'impact du produit sur la sant&eacute;.


Alors qu’en 2018 et pour la 3ème année consécutive, la France était première au palmarès décerné par The Economist, qui récompense les modèles agricoles vertueux, les reportages pointant du doigt la nocivité des produits agricoles et alimentaires se succèdent. A qui cela profite-t-il ? 


Agribashing et foodbashing : même combat ? 

&laquo;&nbsp;J'exploite 42 hectares de vignes dans l'ouest audois, je suis seul sur l'exploitation, j'avais du mal &agrave; recruter du personnel qualifi&eacute; pour tailler la vigne et il me fallait augmenter mon chiffre d'affaires&nbsp;&raquo;. C'est en ces termes que Mathieu Bernies, viticulteur &agrave; Fenouillet-du-Raz&egrave;s (Aude) justifie la conversion d'une partie de son exploitation &agrave; la production de Vins de France.Il &eacute;tait l'un des intervenants d'une conf&eacute;rence que le Sitevi consacrait aux Vignobles innovants et &eacute;co-responsables (VIE), un sujet port&eacute; par l'Anivin, avec le soutien technique de l'IFV. L'&eacute;quation des VIE est simple&nbsp;: il s'agit de maximiser le rendement autour de 15 &agrave; 20 t/ha, en laissant 40 bourgeons et plus par m&egrave;tre contre moins de 20 en taille classique, en fertirriguant, en maximisant la surface foliaire pour satisfaire les objectifs qualitatifs, en consacrant moins de 20 h/ha &agrave; la taille contre 80 h/ha en conventionnel gr&acirc;ce &agrave; la taille rase m&eacute;canique, le tout sur 20 ans pour amortir l'investissement et honorer durablement les contrats pass&eacute;s avec les metteurs en march&eacute;. &laquo;&nbsp;Ce type de vignoble &agrave; haute productivit&eacute; ne doit pas se faire &agrave; l'&eacute;conomie s'agissant de l'implantation&nbsp;&raquo;, indique Christophe Gaviglio, ing&eacute;nieur &agrave; l'IFV. &laquo;&nbsp;Avec des rangs pouvant atteindre 400 m&egrave;tres de long et des charges cons&eacute;quentes &agrave; supporter, la qualit&eacute; du palissage est fondamentale pour assurer dans le temps, l'optimisation de la m&eacute;canisation et de la production&nbsp;&raquo;.<h2>Comp&eacute;titif vis &agrave; vis des vins espagnols</h2>Avec un recul de 10 ans, Mathieu Bernies peut t&eacute;moigner de la pertinence technico-&eacute;conomique du syst&egrave;me, m&ecirc;me si son vignoble n'a pas tous les standards des VIE. Il ne produit &laquo;&nbsp;que&nbsp;&raquo; 120 &agrave; 130 hl/ha en moyenne, en attendant l'irrigation pr&eacute;vue pour 2021. &laquo;&nbsp;Je d&eacute;gage une marge de 15 &agrave; 20 % sup&eacute;rieure &agrave; celle mes productions IGP et AOP, tout en &eacute;tant comp&eacute;titif avec nos concurrents espagnols&nbsp;&raquo;, confie le jeune viticulteur. &laquo;&nbsp;Sur mon exploitation, l'introduction des Vins de France m'a permis de segmenter mon vignoble. Je r&eacute;serve les tr&egrave;s bonnes terres aux AOP et IGP tandis que les Vins de France, qui se soustraient &agrave; la production des IGP, permettent indirectement de rehausser la qualit&eacute; de ces derniers&nbsp;&raquo;.Cette strat&eacute;gie correspond en tout point &agrave; celle des Vignerons de Vend&eacute;ole, dont il est vice-pr&eacute;sident. La coop&eacute;rative est elle-m&ecirc;me engag&eacute;e dans un projet pilote et d&eacute;monstrateur de 30 hectares, en cours d'&eacute;tablissement sur la ferme exp&eacute;rimentale d'Arterris &agrave; Alzonne (Aude), la coop&eacute;rative c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re &eacute;tant en qu&ecirc;te de diversification et de valorisation pour ses adh&eacute;rents, notamment les jeunes. &laquo; Les VIE, c'est l'opportunit&eacute; d'installer les jeunes car la contractualisation offre de la visibilit&eacute; &agrave; long terme, ce qui fait souvent d&eacute;faut dans les projets d'installation&nbsp;&raquo;, rel&egrave;ve Mathieu Bernies. La coop&eacute;rative pourrait r&eacute;server autour de 30 000 hectolitres par an&nbsp;aux VIE, soit environ 10% de son potentiel.<h2>Moins sensible au d&eacute;p&eacute;rissement et &agrave; la gr&ecirc;le</h2>Dans l'ouest audois, le vignoble pilote d'Alzonne est plant&eacute; en Merlot, Cabernet Sauvignon, Chardonnay et le r&eacute;sistant Artaban. A l'est, le d&eacute;partement accueille un second projet, lui aussi de 30 hectares, plant&eacute; en Chardonnay et en Flor&eacute;al, &eacute;galement r&eacute;sistant, en partenariat avec Grands Chais de France. Ces c&eacute;pages r&eacute;sistants constituent la caution durable des VIE. Mais pas &agrave; eux seuls. &laquo;&nbsp;Les VIE offrent la possibilit&eacute; d'implanter des couverts v&eacute;g&eacute;taux sur 100 % de la surface pendant la p&eacute;riode hivernale&nbsp;&raquo;, explique Thierry Dufourcq, ing&eacute;nieur &agrave; l'IFV. &laquo;&nbsp;C'est un levier pour diminuer le recours aux herbicides, favoriser la biodiversit&eacute;, capter l'azote avant de le restituer pendant la p&eacute;riode v&eacute;g&eacute;tative de la vigne, faisant ainsi l'&eacute;conomie d'engrais min&eacute;raux&nbsp;&raquo;. Il est ainsi tout &agrave; fait imaginable de produire du Vin de France en bio. Sur son exploitation, Mathieu Bernies a enregistr&eacute; d'autres b&eacute;n&eacute;fices. &laquo;&nbsp;Mes vignes conduites en taille m&eacute;canique sont moins sensibles au d&eacute;p&eacute;rissement, confie-t-il. Je pense que c'est li&eacute; au fait que l'on taille des bois jeunes, que l'on cr&eacute;e moins de plaies et que l'on ne perturbe pas les flux de s&egrave;ve. En 2018, j'ai pu constater un effet in&eacute;dit apr&egrave;s un &eacute;pisode de gr&ecirc;le, qui n'a pas affect&eacute; ma production de Vin de France, contrairement &agrave; celle aux IGP Pays d'Oc &raquo;.<h2>Syst&egrave;me assurantiel</h2>Les vins innovants &eacute;co-responsables ne sont pas spontan&eacute;ment pr&eacute;munis contre les al&eacute;as, climatiques ou sanitaires. Et si la contractualisation offre une forme de protection contre les al&eacute;as &eacute;conomiques, elle place les viticulteurs face une obligation&nbsp;: celle de fournir les volumes (et la qualit&eacute;) contractualis&eacute;s. &laquo;&nbsp;Si le vigneron n'est pas au rendez-vous des volumes, on ne peut pas demander aux autres acteurs de suppl&eacute;er&nbsp;&raquo;, souligne Serge Tintan&eacute;, pr&eacute;sident de l'Anivin. &laquo;&nbsp;Si l'on est &agrave; 90% des objectifs, &ccedil;a peut passer mais pas &agrave; 20%. Le viticulteur doit &ecirc;tre responsabilis&eacute;. Tout l'enjeu des deux vignobles pilotes, c'est de b&acirc;tir, avec l'expertise de l'IFV, des protocoles techniques et reproductibles, mettant en &oelig;uvre des outils d'aide &agrave; l'anticipation et au pilotage. Plus on aura des &eacute;l&eacute;ments pour comprendre la nature, plus on sera en capacit&eacute; de la maitriser&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;De mon point de vue, les VIE sont indissociables de syst&egrave;mes assurantiels&nbsp;&raquo;, conclut Mathieu Bernies.


Dans l’Aude, depuis 10 ans, Mathieu Bernies conduit avec succès 8 hectares sur 40 en taille rase mécanique. Sa coopérative, les Vignerons de Vendéole, est investie dans un projet pilote de 30 hectares, dans une logique de segmentation de son offre, ciblant les marchés export.


Vins de France : "+20% de marge par rapport aux IGP et AOP"

"A partir de janvier 2020, il sera fait mention de l'origine g&eacute;ographique pr&eacute;cise des principaux ingr&eacute;dients entrant dans la composition des produits "Marque Rep&egrave;re", "Nos r&eacute;gions ont du talent", "Eco+", "L'origine du go&ucirc;t" et "Tradizioni d'Italia"", affirme dans un communiqu&eacute; le groupement, premier distributeur de France en termes de parts de march&eacute;.L'initiative des centres Leclerc se veut une r&eacute;ponse aux revendications des agriculteurs qui d&eacute;noncent les distorsions de concurrence et qui demandent un meilleur &eacute;tiquetage des produits, qui va de pair avec une demande de plus en plus forte des consommateurs sur l'origine des produits qu'ils ach&egrave;tent, avec l'id&eacute;e de privil&eacute;gier quand c'est possible le local et le "made in France".Selon son communiqu&eacute;, E.Leclerc deviendra ainsi le "premier acteur de la distribution fran&ccedil;aise" &agrave; indiquer clairement pour ses produits &agrave; marque de distributeur, l'origine g&eacute;ographique pr&eacute;cise des ingr&eacute;dients principaux qui entrent dans la composition de ses recettes. A partir de janvier 2020, "les mentions "Viande fran&ccedil;aise", "tomate d'Italie", "noisette de Turquie", "bl&eacute; de France et d'Allemagne"... remplaceront les appellations obscures "origine UE" ou "origine de divers pays de l'UE" qui d&eacute;plaisent aux consommateurs, pr&eacute;cise le groupement."Derri&egrave;re cette annonce, il y a un bouleversement des pratiques d'approvisionnement qui se profile !", affirme Michel-Edouard Leclerc, &agrave; la t&ecirc;te des centres E.Leclerc, cit&eacute; dans le communiqu&eacute;, qui pr&eacute;cise que l'ensemble du cahier des charges des MDD sera donc revu avec les fournisseurs du groupement.


Le groupement E. Leclerc a annoncé le 28 novembre qu'il s'engageait à mentionner dès l'an prochain l'origine géographique des principaux ingrédients de ses produits à marque distributeur (MDD).


Leclerc va mentionner l'origine géographique des ingrédients de ses produits à marque propre


Pluie ou soleil sur les marchés agricoles ? Dans ce rendez-vous mensuel, les experts CACEIS analysent l'évolution des marchés agricoles (céréales et oléoprotéagineux).


Météo des marchés : soleil sur le blé

L'agence s'est int&eacute;ress&eacute;e aux vari&eacute;t&eacute;s de plantes rendues tol&eacute;rantes &agrave; un herbicide par des techniques conventionnelles ou g&eacute;n&eacute;tiques, alias "VRTH".&nbsp;"Apr&egrave;s analyse des pratiques culturales, l'Anses confirme des risques de d&eacute;veloppement de r&eacute;sistances des adventices aux herbicides et in fine d'augmentation de l'utilisation d'herbicides, d&eacute;j&agrave; mis en avant dans le rapport d'expertise collective Inra-CNRS de 2011", indique l'agence dans son avis du 28 novembre 2019. L'Agence pointe &eacute;galement&nbsp;"l'absence de tra&ccedil;abilit&eacute; de l'utilisation de ces semences faisant obstacle &agrave; l'&eacute;valuation de leurs impacts sur les plans agronomique et sanitaire". Elle recommande donc de mettre en place "un dispositif de suivi afin de surveiller les &eacute;ventuels effets ind&eacute;sirables li&eacute;es aux VRTH". En effet, comme toutes les semences cultivables en France, les VRTH ne sont pas soumises &agrave; une &eacute;valuation des risques avant leur mise sur le march&eacute; et, &agrave; ce jour, il n'existe aucun suivi obligatoire de ces semences.<h2></h2>En France, la culture de VRTH transg&eacute;niques n'est pas autoris&eacute;e, donc toutes les VRTH cultiv&eacute;es en France ont &eacute;t&eacute; obtenues par s&eacute;lection vari&eacute;tale traditionnelle ou par mutag&eacute;n&egrave;se al&eacute;atoire, indique l'Anses. La mutag&eacute;n&egrave;se recouvre un ensemble de pratiques qui visent &agrave; introduire volontairement des mutations g&eacute;n&eacute;tiques chez un organisme vivant. Elle est qualifi&eacute;e "d'OGM cach&eacute;" par ses d&eacute;tracteurs. Dans le cadre de la l&eacute;gislation sur les OGM, les organismes obtenus par mutag&eacute;n&egrave;se sont exempt&eacute;s d'&eacute;valuation et d'autorisation de mise sur le march&eacute;, et aucun suivi obligatoire n'existe &agrave; ce jour, rappelle l'Anses. En France, les surfaces cultiv&eacute;es avec des VRTH en culture d'ol&eacute;agineux repr&eacute;sentaient, en 2017, 27% des surfaces de tournesol (soit environ 160.000 hectares) et 2% des surfaces de colza (soit environ 30.000 ha).<h2></h2>L'avis de l'Anses s'inscrit dans un contexte plus large de d&eacute;bat sur l'utilisation des biotechnologies en agriculture et d'un arr&ecirc;t de la Cour de Justice de l'Union europ&eacute;enne susceptible d'avoir des r&eacute;percussions sur leur encadrement r&eacute;glementaire. Jeudi, la Conf&eacute;d&eacute;ration Paysanne et sept autres associations oppos&eacute;es aux OGM (R&eacute;seau Semences Paysannes, Amis de la Terre..) s'est alarm&eacute; de la situation expos&eacute;e par l'Anses:&nbsp;"Le constat est accablant en mati&egrave;re de surveillance, qui se r&eacute;v&egrave;le d&eacute;faillante, partielle et produisant des donn&eacute;es inutilisables"."L'avis de l'Anses confirme que l'opacit&eacute; est toujours de mise quant aux impacts des herbicides sur la sant&eacute; et l'environnement, quant aux contaminations g&eacute;n&eacute;tiques et aux modes d'obtention de ces vari&eacute;t&eacute;s", indiquent les organisations qui disent&nbsp;"craindre que le manque de donn&eacute;es fiables cache une augmentation de l'utilisation des herbicides" et demandent "la suspension imm&eacute;diate de l'autorisation de culture de toutes les VRTH".Les plantes vis&eacute;es, essentiellement de tournesol et de colza, "absorbent des herbicides contenant &eacute;galement des coformulants comme le formald&eacute;hyde et le m&eacute;tazachlore class&eacute;s canc&eacute;rig&egrave;nes pour l'homme". Or,&nbsp;"ni les herbicides ni les coformulants ne sont recherch&eacute;s dans les r&eacute;coltes et les produits alimentaires, ni dans la plupart des nappes qui fournissent l'eau potable" dans le cadre des &eacute;tudes men&eacute;es, affirment les organisations.


Les variétés rendues tolérantes aux herbicides (VTRH) font courir le risque d'un développement de résistances des adventices, et donc d'augmentation de l'utilisation de phytosanitaires, a averti l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses).


L'Anses met en garde sur les risques des variétés tolérantes aux herbicides

A la fin du si&egrave;cle dernier, pour d&eacute;sherber les vignes, on disposait d'une panoplie de produits racinaires et foliaires permettant, dans le cadre de savants programmes, de ma&icirc;triser les mauvaises herbes. Ces programmes &eacute;taient si efficaces que ces pratiques &eacute;taient assimil&eacute;es &agrave; de la&nbsp; &laquo;&nbsp;non culture&nbsp;&raquo;. Vingt ans plus tard, les diuron, simazine et autre paraquat ont disparu du paysage, en attendant le retrait du glyphosate. Les adventices sont toujours l&agrave;. Et si la tol&eacute;rance &agrave; leur &eacute;gard a un peu &eacute;volu&eacute;, leur nuisibilit&eacute; reste enti&egrave;re. &laquo;&nbsp;En vigne, la concurrence exerc&eacute;e pour l'eau et l'azote est proportionnelle &agrave; la surface enherb&eacute;e&nbsp;&raquo;, explique Christophe Gaviglio, ing&eacute;nieur &agrave; l'IFV. &laquo;&nbsp;Quand vous passez d'une couverture du sol de 60% &agrave; 100%, vous perdez entre 30% et 40% du rendement&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;En arboriculture, le constat est le m&ecirc;me&nbsp;&raquo;, indique Muriel Millan, chef de projet au CTIFL. &laquo;&nbsp;Il va falloir passer d'une solution simple et efficace, qu'&eacute;tait le glyphosate, &agrave; une combinaison de solutions dans le temps&nbsp;&raquo;.<h2>Techniques combinatoires</h2>L'entretien m&eacute;canique est souvent la premi&egrave;re piste explor&eacute;e en alternative. &laquo;&nbsp;C'est une solution chronophage et co&ucirc;teuse&nbsp;&raquo;, poursuit l'ing&eacute;nieure, et qui n'est pas d&eacute;pourvue de risques pour le syst&egrave;me racinaire jusque-l&agrave; pr&eacute;serv&eacute;&nbsp;&raquo;. En vigne, les densit&eacute;s de plantation amplifient la probl&eacute;matique du co&ucirc;t et le goulot d'&eacute;tranglement en temps. &laquo;&nbsp;En d&eacute;pit des aides &agrave; l'investissement, la charge financi&egrave;re reste importante, sans compter que la technique exige de bons chauffeurs, qui se font rares&nbsp;&raquo;, explique Christophe Gaviglio. &laquo;&nbsp;Il faut compter entre 12 et 15 hectares par ensemble tracteur-chauffeur pour maitriser l'enherbement durant la saison. Au-del&agrave;, cela signifie faire des arbitrages entre d&eacute;sherbage et protection. Or c'est cette derni&egrave;re qui prime. Il est fondamental de ne pas se laisser d&eacute;passer par la pousse des mauvaises herbes, car quelles que soient les solutions, m&eacute;caniques, thermiques voire &eacute;lectriques, il est toujours plus ais&eacute; de ma&icirc;triser des adventices jeunes&nbsp;&raquo;.Un constat que ne d&eacute;ment pas Nicolas Fillot, responsable march&eacute;s vigne, arboriculture et maraichage chez Belchim, qui dispose avec Beloukha d'une des rares solutions herbicides en biocontr&ocirc;le, &agrave; base d'acide p&eacute;largonique extrait de graines de colza et de tournesol. &laquo;&nbsp;S&eacute;lectif des plantes ligneuses, le produit est efficace sur les jeunes adventices, dont il d&eacute;truit la cuticule&nbsp;avec un effet imm&eacute;diat &raquo;, explique-t-il. &laquo;&nbsp;Mais il est efficace au-del&agrave; d'une temp&eacute;rature de 15&deg;C pour engendrer la d&eacute;shydratation des plantules. Il est sans effet sur les lev&eacute;es &agrave; venir. Ce n'est donc pas une solution universelle. Il s'inscrit dans une d&eacute;marche combinatoire, avec des objectifs de gestion et non d'&eacute;radication &raquo;.<h2>Micro-organismes et insectes phytophages</h2>En l'absence de solution miracle, telle que le glyphosate peut appara&icirc;tre r&eacute;trospectivement, la combinaison de techniques constitue la seule parade pour juguler les stocks semenciers et le d&eacute;veloppement des mauvaises herbes. L'association fran&ccedil;aise des entreprises de produits de biocontr&ocirc;le (IBMA) en donne une autre illustration. &laquo;&nbsp;Outre les substances naturelles, nous savons qu'il existe des micro-organismes capables de d&eacute;truire sp&eacute;cifiquement certaines mauvaises herbes&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Antoine Meyer, pr&eacute;sident d'IBMA France. &laquo;&nbsp;Alli&eacute;s &agrave; des techniques de reconnaissance optique, les micro-organismes constituent une voie d'avenir&nbsp;&raquo;. En mati&egrave;re de lutte biologique, les insectes sont aussi sur le rang. &laquo;&nbsp;Certains insectes phytophages sont susceptibles de se nourrir de graines, de feuilles, de tiges ou encore de racines&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Ren&eacute; Sforza, entomologiste &agrave; l'European biological control laboratory (voir encadr&eacute;). &laquo;&nbsp;En Grande-Bretagne, on a d&eacute;couvert un psylle s'attaquant &agrave; la renou&eacute;e du Japon, au Portugal une petite gu&ecirc;pe g&eacute;n&eacute;rant des gales sur des acacias invasifs, en Italie une chrysom&egrave;le d&eacute;foliant l'ambroisie&nbsp;&raquo;.<h2>Insuffisances publiques</h2>Concernant l'ambroisie, plante invasive mena&ccedil;ant la sant&eacute; publique, il faudra attendre que la chrysom&egrave;le italienne daigne prendre l'autoroute, &laquo;&nbsp;une des principales voies de propagation des insectes&nbsp;&raquo;, explique le chercheur. &laquo;&nbsp;La lutte biologique est une r&eacute;alit&eacute; depuis 140 ans dans certains pays, contre 15 ans seulement en France. Il existe plus de 500 cas concrets de lutte biologique dans le monde sans que l'on n'ait jamais mis en &eacute;vidence d'effets non intentionnels&nbsp;&raquo;. L'IBMA pousse les pouvoirs publics &agrave; acc&eacute;l&eacute;rer sur l'innovation. &laquo;&nbsp;En France, on a la chance d'avoir une d&eacute;finition du biocontr&ocirc;le, ce qui n'est pas le cas au niveau de l'Union europ&eacute;enne&nbsp;&raquo;, explique Antoine Meyer. &laquo;&nbsp;Or, la mise sur le march&eacute; d'une substance naturelle ou d'un micro-organisme requiert une homologation europ&eacute;enne. Nous poussons les pouvoirs publics &agrave; faire &eacute;voluer la l&eacute;gislation europ&eacute;enne pour amplifier la transition. Aujourd'hui, les centres de recherche en biocontr&ocirc;le, &agrave; quelques exceptions pr&egrave;s, ne travaillent pas pour notre agriculture, mais pour les pays qui nous devancent au plan international en mati&egrave;re d'agriculture, ciblant le bl&eacute; extensif du Kazakhstan, le ma&iuml;s OGM am&eacute;ricain, les sojas argentins et br&eacute;siliens. En France, une p&eacute;tition vient de sortir pour bannie les pesticides d'ici &agrave; 15 ans. 15 ans, c'est la dur&eacute;e minimale requise pour trouver des solutions combinatoires tous ensemble. Il faut acc&eacute;l&eacute;rer&nbsp;&raquo;.<h2>De la non culture &agrave; la haute culture</h2>En attendant une contribution plus marqu&eacute;e du biocontr&ocirc;le &agrave; la transition, d'autres solutions s'esquissent, tel le d&eacute;sherbage &eacute;lectrique. &laquo;&nbsp;Les essais sont prometteurs mais il est encore pr&eacute;matur&eacute; d'annoncer des r&eacute;sultats&nbsp;&raquo;, souligne Christophe Gaviglio. Les ing&eacute;nieurs scrutent notamment le bilan &eacute;nerg&eacute;tique, lequel gr&egrave;ve l'int&eacute;r&ecirc;t des solutions thermiques &agrave; base de gaz, d'eau chaude ou de mousse. En arboriculture, les paillages, mulchs et autres b&acirc;ches tiss&eacute;es sont explor&eacute;s. Et puis il y a les couverts v&eacute;g&eacute;taux, par&eacute;s de tr&egrave;s nombreuses vertus. Jugez plut&ocirc;t&nbsp;: structuration du sol par la colonisation racinaire, pr&eacute;servation de la vie biologique des sols, pr&eacute;vention de l'&eacute;rosion, refuge de biodiversit&eacute;, diminution des risques lessivage des &eacute;l&eacute;ments fertilisants, limitation de l'&eacute;vapotranspiration, s&eacute;questration de carbone, enrichissement en mati&egrave;re organique, contribution &agrave; la fertilisation... Sauf que l'obtention des b&eacute;n&eacute;fices ob&eacute;it &agrave; un exercice d'&eacute;quilibriste face aux menaces de concurrence pour l'eau et l'azote ou encore face aux risques de favoriser tel ravageur ou telle maladie. Tout le contraire de la non culture...<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 Bas&eacute; &agrave; Montferrier-sur-Lez (H&eacute;rault), l&#039;European biological control laboratory est un laboratoire de recherche sous la tutelle de l&#039;USDA, le minist&egrave;re de l&#039;agriculture am&eacute;ricain. Ses origines remontent &agrave; 1919 et sa vocation n&#039;a pas chang&eacute;&nbsp;: elle constitue, pour les autorit&eacute;s am&eacute;ricaines, une t&ecirc;te de pont pour identifier des organismes biologiques susceptibles de contribuer &agrave; la lutte contre des ravageurs et maladies s&eacute;vissant aux Etats-Unis, mais dont les origines seraint europ&eacute;ennes. L&#039;USDA dispose de laboratoires &eacute;quivalents en Afrique et en Asie.
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La maîtrise des adventices en cultures spécialisées passe(ra) par la mobilisation de multiples leviers mécaniques, agronomiques, techniques. Le biocontrôle s’invite aussi. La transition vers le durable va se faire... dans la durée.


Désherbage alternatif : du combinatoire encore aléatoire 

Une turbine centrifuge plac&eacute;e au centre de la machine cr&eacute;ant une lame d'air sous les convoyeurs transversaux. Un aspirateur sup&eacute;rieur plac&eacute; &agrave; l'avant du trieur &eacute;greneur et &eacute;vacuant les d&eacute;chets pouss&eacute;s par la lame d'air. Tels sont les constituants de l'AIRblade qui, au moyen d'une simple lame d'air, permet de renforcer le tri de la vendange.La chaine cin&eacute;matique est la suivante. Le convoyeur transversal envoie la vendange vers la chaine EASYclean. La lame d'air situ&eacute;e sous le convoyeur transversal pousse vers le haut les p&eacute;tioles, les feuilles s&egrave;ches et les feuilles vertes plus l&eacute;g&egrave;res que les grappes enti&egrave;res et les baies d&eacute;croch&eacute;es. Le flux de l'aspirateur sup&eacute;rieur aspire les &eacute;l&eacute;ments soulev&eacute;s par la lame d'air et les &eacute;vacue &agrave; l'ext&eacute;roeur de la machine tandis que le reste de la r&eacute;colte est d&eacute;pos&eacute; est &eacute;tal&eacute; sur la chaine plastique. Le flux de la lame d'air peut &ecirc;tre ajust&eacute; en fonction de la quantit&eacute; de r&eacute;colte et le vitesse de l'aspirateur selon la quantit&eacute; de feuilles et de p&eacute;tioles.AIRblade est disponible sur la gamme de machines &agrave; vendanger GM7 pour vignes interm&eacute;diaires.


Le système permet d’extraire en priorité les feuilles sèches et les pétioles. Il est disponible sur la gamme de machines à vendanger GM7 pour vignes intermédiaires.


Grégoire renforce son système de tri embarqué EASYclean avec AIRblade

C&rsquo;&eacute;tait un changement de statut devenu n&eacute;cessaire pour se mettre en conformit&eacute; avec la r&eacute;glementation europ&eacute;enne et la Loi Egalim : &laquo;Les Elv&eacute;a &eacute;taient les seules, en Europe, &agrave; associer &eacute;leveurs et acheteurs dans leur conseil d&rsquo;administration. L&rsquo;Europe ne reconnait que les organisations de producteurs. Par ailleurs, la loi Egalim demande &agrave; ce qu&rsquo;un maximum de transactions se fasse sous forme de contractualisation, notamment entre organisations de producteurs et acheteurs &raquo;, pr&eacute;sente Sylvie Leclerc, la pr&eacute;sidente d&rsquo;Elv&eacute;a 44. 
C&rsquo;est pourquoi, le 21 novembre dernier, Elv&eacute;a 44 a convi&eacute; ses adh&eacute;rents &agrave; une assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale extraordinaire &agrave; Cordemais : l&rsquo;organisation qui avait un &laquo; statut unique &raquo; devient d&eacute;sormais &laquo; une organisation de producteurs sans transfert de propri&eacute;t&eacute; &raquo;, soit l&rsquo;&eacute;quivalent des anciennes &laquo; organisations de producteurs non commerciales &raquo;. Si les acheteurs ne figurent plus dans le conseil d&rsquo;administration de l&rsquo;association, ils ne sont pas &eacute;cart&eacute;s pour autant : ils deviennent des &laquo; acheteurs d&eacute;sign&eacute;s &raquo;. En adh&eacute;rant &agrave; Elv&eacute;a 44, les &eacute;leveurs donnent mandat &agrave; leur organisation pour n&eacute;gocier des contrats, et s&rsquo;engagent &agrave; fournir au moins 75 % de leur production aux acheteurs d&eacute;sign&eacute;s. 
 
Pour les &eacute;leveurs, rien ne change 
 
&laquo; Comme avant, les acheteurs et les vendeurs restent ma&icirc;tres de leur commercialisation &raquo;, souligne la pr&eacute;sidente. D&rsquo;ailleurs, concr&egrave;tement, pour les &eacute;leveurs adh&eacute;rents d&rsquo;Elv&eacute;a 44, ce changement de statut ne modifie que tr&egrave;s peu les choses : &laquo;&nbsp; Ils auront juste un peu plus de papiers &agrave; signer au moment de leur adh&eacute;sion &raquo;, souligne Marion Coisne, l&rsquo;animatrice d&rsquo;Elv&eacute;a 44. 
Le but de ce changement de statut, c&rsquo;est, certes, de se mettre en conformit&eacute; avec la Loi, mais aussi &laquo; d&rsquo;avoir plus de pouvoir, en tant qu&rsquo;OP,&nbsp; pour mieux valoriser les b&ecirc;tes &raquo;.&nbsp; La pr&eacute;sidente compte sur les effets de la Loi Egalim, qui stipule que les prix de vente de la viande doivent s&rsquo;appuyer sur des indicateurs de co&ucirc;ts de production. 
En plus de cette prise en compte des co&ucirc;ts de production dans les prix de base, une autre volont&eacute; de la fili&egrave;re, exprim&eacute;e dans son plan de fili&egrave;re, est de monter globalement le niveau de qualit&eacute; de la viande issu du troupeau bovin viande fran&ccedil;ais. Cette mont&eacute;e en gamme passera principalement par le Label Rouge, avec un objectif tr&egrave;s ambitieux : passer&nbsp; de 2 &agrave; 3 % actuellement, &agrave; 40 % de Label rouge ! 
 
Label rouge selon Vend&eacute;e qualit&eacute; 
 
D&eacute;j&agrave; tr&egrave;s engag&eacute;e dans plusieurs fili&egrave;res qualitatives, Elv&eacute;a aurait aussi son r&ocirc;le &agrave; jouer dans le d&eacute;veloppement du Label rouge. C&rsquo;est pourquoi le 21 novembre dernier, elle avait invit&eacute;&nbsp; Vend&eacute;e qualit&eacute; &agrave; venir en parler devant ses adh&eacute;rents. Vend&eacute;e qualit&eacute; est un ODG (Organisme de d&eacute;fense et de gestion) qui g&egrave;re plusieurs cahiers des charges de d&eacute;marches qualit&eacute; Label rouge et IGP (mojettes, jambon, brioche&hellip;), et notamment celle du B&oelig;uf fermier Label rouge. Oph&eacute;lie Ragot, en charge de cette d&eacute;marche, et le pr&eacute;sident de la section, Lionel Gr&eacute;au, en ont pr&eacute;sent&eacute; les principales caract&eacute;ristiques, sachant que l&rsquo;objectif est de garantir une qualit&eacute; sup&eacute;rieure de viande au consommateur. 
Si la plupart des crit&egrave;res en &eacute;levage, de chargement (moins de 2 UGB/ha de SFP), de p&acirc;turage (au moins 6 mois), d&rsquo;alimentation (non OGM, sans ur&eacute;e, sans huile de palme), ou encore de poids/classement (+ 350 kg, EUR),&nbsp; n&rsquo;ont pas vraiment surpris les &eacute;leveurs, c&rsquo;est celui du &laquo; n&eacute;, &eacute;lev&eacute;, engraiss&eacute; sur la m&ecirc;me ferme &raquo;, qui a sembl&eacute; constituer le frein le plus important pour les &eacute;leveurs de l&rsquo;assistance. 
Le Label rouge est pour l&rsquo;instant la d&eacute;marche pl&eacute;biscit&eacute;e par la fili&egrave;re (car la plus connue), mais il existe d&rsquo;autres fili&egrave;res de valorisation et plusieurs sont pr&eacute;sentes au sein d&rsquo;Elv&eacute;a. Ce n&rsquo;est pas encore le cas de Bleu Blanc C&oelig;ur, une d&eacute;marche tr&egrave;s ax&eacute;e &laquo; nutrition &raquo;, qui&nbsp; a &eacute;galement &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute;e aux &eacute;leveurs ce 21 novembre. Que ce soit via le Label rouge, Bleu blanc c&oelig;ur ou d&rsquo;autres d&eacute;marches, la pr&eacute;sidente constate que la demande est bien l&agrave; : &laquo;&nbsp; Ca bouge en grande distribution, on a des demandes &raquo;. Tous les espoirs sont permis pour une fili&egrave;re, en grande difficult&eacute; et qui m&eacute;rite vraiment sa revalorisation. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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L’association Elvéa 44 a tenu une assemblée générale extraordinaire le 21 novembre à Cordemais pour modifier ses statuts et devenir une organisation de producteurs. Elle en a profité pour présenter à ses adhérents deux exemples de démarche qualité.

Loire-Atlantique - Elvéa 44 : un changement de statut, mais un objectif permanent

Ce nouvel &eacute;pisode du malaise de l'agriculture fran&ccedil;aise montre que le secteur peine &agrave; trouver les voies de sa "transition" alors qu'il est soumis &agrave; des injonctions contradictoires de la soci&eacute;t&eacute; et des consommateurs.&nbsp;Selon le minist&egrave;re de l'Int&eacute;rieur, 1.086 tracteurs sont rest&eacute;s align&eacute;s en file indienne mercredi sur diff&eacute;rents tron&ccedil;ons du p&eacute;riph&eacute;rique parisien. Quasiment tous les acc&egrave;s &agrave; la capitale &eacute;taient bloqu&eacute;s. Autour de Lyon, le trafic a &eacute;t&eacute; paralys&eacute; sur trois autoroutes. Clermont-Ferrand, Le Mans ou Toulouse ont aussi &eacute;t&eacute; touch&eacute;es."Au d&eacute;but, on se demandait pourquoi on n'avan&ccedil;ait pas. Nous &eacute;tions tr&egrave;s d&eacute;&ccedil;us de ne pas parvenir &agrave; l'avenue Foch, d&eacute;sign&eacute;e comme notre lieu de rassemblement" parisien, indique &agrave; l'AFP Julie Vandevoorde, qui travaille dans l'exploitation c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re de ses parents pr&egrave;s des Andelys dans l'Eure. "Mais nous avons compris au fil de la journ&eacute;e que le fait de bloquer le p&eacute;riph&eacute;rique pendant toute une journ&eacute;e &eacute;tait beaucoup plus important pour notre mouvement".&nbsp;Avec la promesse d'un rendez-vous chez le Premier ministre, les tracteurs sont n&eacute;anmoins repartis sans voir l'Arc de Triomphe.&nbsp;Cantonn&eacute;s sur le p&eacute;riph&eacute;rique, agriculteurs et agricultrices se sont consol&eacute;s en discutant au pied de leurs monstres de fer au point mort. Parfois sous les encouragements d'automobilistes roulant en sens inverse. Parfois aussi sous des invectives et m&ecirc;me quelques index lev&eacute;s, observ&eacute;s par une journaliste de l'AFP.<h2>D&eacute;croissance...</h2>Le d&eacute;nigrement des agriculteurs, tant&ocirc;t vus comme empoisonneurs pour leur utilisation de produits phytosanitaires ou d&eacute;nonc&eacute;s comme tortionnaires d'animaux par les d&eacute;fenseurs de ceux-ci, est surnomm&eacute; "agribashing" par la sph&egrave;re agricole.&nbsp;"Sur ce sujet, nous avons des revendications communes avec les agriculteurs allemands" qui se sont aussi mobilis&eacute;s par milliers mardi autour de Berlin contre des mesures environnementales, souligne Mathieu Garnotel, agriculteur dans la Marne.Pour Fran&ccedil;ois Xavier Rone, venu de Vend&ocirc;me, "ceux qui nous demandent de vivre comme il y a un si&egrave;cle sans utiliser de produits chimiques et d'emmener l'agriculture dans la d&eacute;croissance sont aussi souvent ceux qui prennent l'avion ou leur voiture sans se soucier de la plan&egrave;te". "C'est un peu comme si on leur demandait de ne plus se soigner".&nbsp;Mais les agriculteurs protestaient aussi contre les prix trop bas de leurs produits et les distorsions de concurrence. Selon eux, au nom de la d&eacute;fense du consommateur, les importations venant de pays &agrave; bas co&ucirc;ts sociaux ou aux normes environnementales plus souples qu'en France sont favoris&eacute;es.&nbsp;Pour S&eacute;bastien Abis, directeur du club de r&eacute;flexion agricole Demeter et chercheur associ&eacute; &agrave; l'institut de relations internationales et strat&eacute;giques Iris, la soci&eacute;t&eacute; a oubli&eacute; que "dans chaque assiette" il y a&nbsp;"un agriculteur".<h2>...coh&eacute;rence</h2>"Loin des projecteurs urbains, les acteurs agricoles cherchent &agrave; r&eacute;pondre"&nbsp;aux demandes de la soci&eacute;t&eacute; "aussi multiples que volatiles" ajoute le chercheur dans une tribune parue dans l'Opinion. "Le citoyen-consommateur-client se doit d'&ecirc;tre coh&eacute;rent. Il revendique la qualit&eacute;, la diversit&eacute;, la quantit&eacute;: il doit avoir conscience que cela n'est possible qu'avec des agriculteurs, qu'en lien avec eux. Pas contre eux. Pas sans eux".&nbsp;Dans une autre tribune publi&eacute;e dans Le Monde, un "collectif de paysans", dont l'ancien d&eacute;put&eacute; europ&eacute;en EELV Jos&eacute; Bov&eacute;, r&eacute;fute le terme d'agribashing, estimant qu'il est surtout utilis&eacute; par les "d&eacute;fenseurs de l'agro-industrie", et demande un changement "urgent" de "mod&egrave;le agricole", plus local et biologique et "abandonnant l'utilisation des pesticides et l'&eacute;levage industriel".&nbsp;"On ne peut pas tous faire de la vente directe et tous du bio", r&eacute;pond Philippe Fleury, 32 ans, dont la ferme pratique pourtant la vente de l&eacute;gumes en distributeur automatique pr&egrave;s de Nyons-la-For&ecirc;t (Eure) depuis 20 ans."La France est le premier producteur mondial d'orge de brasserie ou de lin textile" pour l'exportation, fait-il valoir.&nbsp;"Pour produire de la farine panifiable, le bl&eacute; doit avoir des prot&eacute;ines, donc on ajoute de l'azote, sinon les boulangers ne peuvent pas faire de pain", ajoute Thomas Brebion, venu des Yvelines:&nbsp;"Il faut aussi que les urbains apprennent &agrave; conna&icirc;tre les agriculteurs".


En bloquant avec plus d'un millier de tracteurs les axes routiers autour de Paris et Lyon mercredi 27 novembre, les deux principaux syndicats agricoles FNSEA et JA ont démontré leur capacité de mobilisation, sans toutefois remporter de victoire décisive.


Après une spectaculaire journée de manifestation, l'agriculture à la recherche de sa transition

"Pour appr&eacute;hender les co&ucirc;ts de la production des raisins en agriculture biologique, il est important de prendre en compte non seulement le surco&ucirc;t &agrave; l'hectare, mais aussi l'impact &eacute;conomique des &eacute;ventuelles pertes de rendement et enfin le co&ucirc;t des trois ann&eacute;es de conversion, lors desquelles le vin est vendu au prix du conventionnel", explique Anne-Claire Durel, conseill&egrave;re d'entreprise au Cerfrance Gard. Lors d'une conf&eacute;rence le 27 novembre 2019 au Sitevi, elle a pr&eacute;sent&eacute; une &eacute;tude estimants ces co&ucirc;ts de production afin de d&eacute;terminer l'&eacute;cart minimum &agrave; atteindre entre les prix des vins conventionnels et ceux des vins bio pour obtenir l'&eacute;quilibre &eacute;conomique des exploitations en AB.&nbsp;Sur la base des donn&eacute;es issues de la comptabilit&eacute; des clients en caves coop&eacute;ratives du Cerfrance Gard et du Cerfrance Midi M&eacute;diterran&eacute;e, il ressort que les &eacute;carts de co&ucirc;ts de production du raisin entre bio et conventionnels s'articulent autour de trois facteurs : le co&ucirc;t des intrants (engrais surtout), celui de la m&eacute;canisation (GNR, amortissements) et celui de la main d'oeuvre (environ 30 heures de plus en bio par hectare).&nbsp;"Les chiffres montrent un &eacute;cart de charges entre 500 et 1000 euros par hectare", indique Anne-Claire Durel.&nbsp;Avec des rendements pouvant diminuer de 20% lors du passage en bio et le paiement du vin au prix du conventionnel pendant les trois ans de conversion, le surco&ucirc;t de la conversion peut approcher les 100 000 euros malgr&eacute; les aides (350 euros par hectare pendant trois ans). Ce surco&ucirc;t peut cependant baisser gr&acirc;ce &agrave; des accords avec certains acheteurs qui proposent de "sur-payer" les vins en conversion, &agrave; hauteur de 80 &agrave; 90% du cours du bio pour les deuxi&egrave;mes et troisi&egrave;mes ann&eacute;es de conversion, fait savoir Anne-Claire Durel.&nbsp;<h2>Un march&eacute; favorable au bio</h2>"Pour que la fili&egrave;re bio soit viable sur le plan &eacute;conomique, il est donc indispensable que les &eacute;carts de prix avec les vins conventionnels soient &eacute;lev&eacute;s", poursuit la conseill&egrave;re. Cette tendance est &agrave; la hausse depuis quelques ann&eacute;es : en 2019, l'&eacute;cart moyen entre bio et conventionnel pour les C&ocirc;tes du Rh&ocirc;ne rouge &eacute;tait par exemple de 72 &euro;/hl, celui des Vins de pays d'Oc rouge de 79 &euro;/hl. Historiquement, ces &eacute;carts sont &agrave; leur plus haut niveau.&nbsp;"Les tendances sont bonnes pour le moment, mais il ne faut pas oublier que par le pass&eacute;, les &eacute;carts &eacute;taient beaucoup moins importants, voire parfois nuls",&nbsp;pr&eacute;cise Anne-Claire Durel. Ainsi, dans le cas des Vins de pays d'Oc rouge, l'&eacute;cart moyen sur les cinq derni&egrave;res ann&eacute;es entre bio et conventionnel n'&eacute;tait que de 41 &euro;/hl.&nbsp;"A ce prix-l&agrave;, le r&eacute;sultat des exploitations en bio est inf&eacute;rieur &agrave; celui des exploitations en conventionnel", fait-elle savoir.Actuellement, le march&eacute; du vin permet d'absorber les surco&ucirc;ts de la conversion &agrave; l'agriculture biologique, &agrave; condition de ma&icirc;triser ses rendements.&nbsp;"Pour la fili&egrave;re bio, il est important de parvenir &agrave; conserver les &eacute;carts actuels", conclut Anne-Claire Durel, en rappelant que "100 &euro;/hl de plus, ce n'est qu'une hausse de 0,75&euro; par bouteille".


Selon une étude du Cerfrance Gard, le coût de la conversion d’un vignoble à l’agriculture biologique peut atteindre les 100 000 euros. Les écarts actuels de prix entre les vins conventionnels et les vins bio permettent d’absorber les surcoûts de cette conversion, mais cela n’a pas toujours été le cas. 


Vins bio : “le marché actuel permet d’absorber les coûts de conversion”

Apparue en ao&ucirc;t 2018 dans le nord-est du pays, l'&eacute;pizootie a entra&icirc;n&eacute; l'abattage de plus d'un million de cochons, selon un chiffre officiel consid&eacute;r&eacute; comme tr&egrave;s sous-&eacute;valu&eacute;.&nbsp;Le porc &eacute;tant de loin la viande la plus consomm&eacute;e en Chine, la maladie a fait doubler les prix sur un an en octobre dernier. Les prix des autres viandes ont &eacute;galement flamb&eacute;.&nbsp;En r&eacute;action, P&eacute;kin a puis&eacute; dans ses r&eacute;serves et augment&eacute; les importations, a d&eacute;clar&eacute; devant la presse le porte-parole du minist&egrave;re du Commerce, Gao Feng.&nbsp;<h2>L'Europe en premi&egrave;re ligne</h2>Les importations totales devraient ainsi d&eacute;passer 3 millions de tonnes cette ann&eacute;e, contre 1,2 million l'an dernier.&nbsp;La Chine continuera "&agrave; encourager l'accroissement des importations", a assur&eacute; le porte-parole.&nbsp;La hausse de l'offre a entra&icirc;n&eacute; depuis d&eacute;but novembre une baisse de 16,5% des prix du porc, a-t-il pr&eacute;cis&eacute;.&nbsp;La demande chinoise a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; notamment aux producteurs europ&eacute;ens, dont les exportations vers la Chine ont augment&eacute; de 37% entre janvier et avril, selon des chiffres de la Commission europ&eacute;enne.


La Chine devrait plus que doubler ses importations de porc cette année, en réponse à l'épidémie de peste porcine africaine qui a décimé son cheptel, a fait savoir jeudi le ministère du Commerce.


Peste porcine africaine : la Chine double ses importations de porc


Enfouir le lisier, est ce que cela demande un tracteur plus puissant ? Nous nous sommes posé cette question l'été 2018, et nous avons fait des essais aux champs pour mesurer ces besoins de puissance.


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