A quand le l&acirc;cher de robots dans les champs&nbsp;? 2025, 2030&nbsp;? &laquo;&nbsp;2020&nbsp;&raquo; r&eacute;pondent de concert C&eacute;dric Bache, co-fondateur de Vitibot et Fabien Arignon, directeur de Sitia. Dans les all&eacute;es du Fira, le Forum international de la robotique agricole, dont la 4&egrave;me &eacute;dition s'est d&eacute;roul&eacute;e &agrave; Toulouse, les concepteurs de robots n'avaient pas besoin de boule de cristal pour deviser sur le futur de leurs tracteurs-porteurs autonomes. &laquo;&nbsp;En 2014, lorsque l'on a commenc&eacute; &agrave; travailler sur Trektor, un robot hybride pour la vigne, le maraichage et l'arboriculture, on avait imagin&eacute; le point de bascule autour de 2020&nbsp;&raquo;, poursuit Fabien Arignon. &laquo;&nbsp;On ne s'est pas tromp&eacute;&nbsp;: notre robot est aujourd'hui finalis&eacute;, nous avons livr&eacute; nos premiers clients, tandis que des concessionnaires s'appr&ecirc;tent &agrave; se positionner pour le distribuer et en assurer la maintenance. Nous abordons d&eacute;sormais la phase industrielle&nbsp;&raquo;.Agriculture 4.0L'industrialisation&nbsp;: c'est ce qui signe v&eacute;ritablement l'acte de naissance d'un produit. Cette &eacute;tape-l&agrave;, que le tracteur agricole a franchie &agrave; l'aube du 20&egrave;me si&egrave;cle (voir encadr&eacute;), Na&iuml;o Technologies va aussi l'aborder en 2020, six ans apr&egrave;s la commercialisation de son robot maraicher Oz sur ses terres occitanes. Quant &agrave; la champenoise Vitibot, elle s'appr&ecirc;te &agrave; lever 10 millions d'euros pour passer de la production unitaire &agrave; la production industrielle de ses Bakus. &laquo;&nbsp;Apr&egrave;s les pr&eacute;-s&eacute;ries d&eacute;ploy&eacute;es en Champagne, Bakus est d&eacute;sormais au catalogue en deux versions pour vignes hautes et vignes basses&nbsp;&raquo;, indique C&eacute;dric Bache. &laquo;&nbsp;D&egrave;s 2020, nous allons le d&eacute;ployer dans les vignobles de Bordeaux et de Bourgogne &raquo;.Aux antipodes de l'Hexagone, en Australie, c'est sur un tout autre terrain de jeu et sous d'autres formes que se d&eacute;ploie la robotisation. &laquo;&nbsp;L'Australie, c'est environ 4000 agriculteurs principaux cultivant chacun plus de 10 000 ha&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Rohan Rainbow, consultant sp&eacute;cialis&eacute; en agriculture, pr&eacute;sent au Fira. &laquo;&nbsp;Pour d&eacute;jouer l'ennui des chauffeurs, difficiles &agrave; recruter, nous avons d&eacute;velopp&eacute; des solutions permettant d'automatiser les tracteurs existants&nbsp;&raquo;. Sur le continent nord-am&eacute;ricain, la robotisation des cultures c&eacute;r&eacute;ali&egrave;res est aussi dans la ligne de mire des constructeurs. Au dernier Agritechnica, sur une plateforme d&eacute;di&eacute;e aux nouvelles technologies, John Deere a pr&eacute;sent&eacute; un tracteur &eacute;lectrique autonome, d'une puissance de 500 kW, &eacute;quivalant &agrave; 200 ch. &laquo;&nbsp;Il ne s'agit que d'un concept&nbsp;&raquo;, commente Peter Pickel, directeur-adjoint du Centre europ&eacute;en d'innovation technologique chez John Deere. &laquo;&nbsp;Nous pensons que l'usine 4.0, faite d'automates, va se transposer &agrave; l'agriculture dans les ann&eacute;es venir. Mais une d&eacute;cennie sera peut-&ecirc;tre encore n&eacute;cessaire pour la voir &eacute;merger&nbsp;&raquo;.<h2>Tous continents, tous secteurs</h2>Toujours en grandes cultures, CNH (Case New Holland) est aussi &agrave; l'avant-poste. Au Sima 2017, le groupe avait pr&eacute;sent&eacute; un Magnum autonome sans poste de conduite ainsi qu'un T8.410 (410 ch) pilotable &agrave; distance au moyen d'une tablette mais r&eacute;servant encore un poste de conduite pour maximiser la polyvalence (manutention, transport...). En 2018, le groupe a commenc&eacute; &agrave; confronter ses innovations &agrave; l'&eacute;preuve du terrain. C'est ainsi que les Quadtrac (articul&eacute;s &agrave; chenilles) et Steiger (articul&eacute;s &agrave; pneus) autonomis&eacute;s ont &eacute;t&eacute; test&eacute;s par Bolthouse Farms, l'un des plus gros producteurs de carottes Am&eacute;rique du Nord, tandis que le T4.110F autonome s'est invit&eacute; dans vignobles de E. &amp; J. Gallo Winery, diss&eacute;min&eacute;s dans les &Eacute;tats de Californie et de Washington.En Am&eacute;rique du Sud, au Chili, le groupe Hortifrut, qui s'affiche comme le premier producteur mondial de baies (fraises, framboises, myrtilles...), avec une pr&eacute;sence dans 40 pays, lorgne sur l'automatisation de la r&eacute;colte. &laquo;&nbsp;En 2015, 10 milliards de dollars ont &eacute;t&eacute; investis dans les projets de robotisation au plan mondial, tous projets confondus&raquo;, d&eacute;clare Jos&eacute; Miguel Arizabalo, responsable de la transformation num&eacute;rique du groupe. &laquo;&nbsp;En 2019, on devrait atteindre les 20 milliards de dollars. En ce qui concerne la r&eacute;colte des baies, l'automatisation reste un d&eacute;fi, qui devrait r&eacute;clamer encore trois &agrave; cinq ans avant de commencer &agrave; se concr&eacute;tiser&nbsp;&raquo;.<h2>L'&eacute;levage pr&eacute;curseur</h2>Est-elle plus &laquo;&nbsp;sorci&egrave;re&nbsp;&raquo; que l'automatisation de la traite, qui op&egrave;re sur du vivant et qui affiche d&eacute;j&agrave; 25 ans d'ant&eacute;riorit&eacute; au compteur &agrave; lait ? En mati&egrave;re de robotisation, c'est en effet l'&eacute;levage qui a pris une longueur d'avance, en commen&ccedil;ant par l'alimentation avec l'apparition des premiers distributeurs automatiques de concentr&eacute;s (Dac) dans les ann&eacute;es 1970 sous l'&eacute;gide de DeLaval, pr&eacute;c&eacute;dant les syst&egrave;mes d'alimentation d&eacute;di&eacute;s aux veaux, puis les wagonnets distribuant la ration de base aux troupeaux ovins et caprins. En 1992, Lely automatise la traite avant de vendre son premier Astronaut en 1995. En France, en 2019, pr&egrave;s d'une vache sur cinq passe entre les trayons des diff&eacute;rents constructeurs de robots. Paillage et raclage sont aussi de la partie. Cet automne, l'entreprise landaise Dussau a d&eacute;croch&eacute; un double troph&eacute;e, au Space et au Sommet de l'&eacute;levage, pour son robot pailleur intelligent Sentinel 2.Les ruminants ne sont pas les seuls concern&eacute;s. En 2016, La&euml;ticia et Benoit Savary, &eacute;leveurs de poules reproductrices en Mayenne, d&eacute;cident d'en finir avec une autre astreinte que la traite. Laquelle ? &laquo;&nbsp;Celle consistant &agrave; marcher 10 &agrave; 15 km par jour t&ecirc;te baiss&eacute;e dans les b&acirc;timents pour inciter les poules &agrave; pondre dans les nichoirs et &agrave; ramasser en m&ecirc;me temps les centaines d'&oelig;ufs pondus au sol, le tout pendant cinq ou six semaines dans le meilleur des cas&nbsp;&raquo;, expliquait l'aviculteur pr&eacute;sent au Fira.&nbsp;&laquo;&nbsp;En g&eacute;n&eacute;ral, les salari&eacute;s fuient avant deux semaines. C'est une t&acirc;che ext&eacute;nuante, qui n'est pas sans risques psycho-sociaux. En volailles de chair, le robot pr&eacute;vient les risques de maladies li&eacute;es &agrave; l'inertie des volailles au contact de la liti&egrave;re. Selon moi, le bien-&ecirc;tre animal et le bien-&ecirc;tre des &eacute;leveurs sont indissociables, le tout assorti de gains de productivit&eacute;. Certains de nos clients rentabilisent le Spoutnic en moins d'un an&nbsp;&raquo;. Tibot, la start-up que le couple a cr&eacute;&eacute;e en 2016 avec d'autres actionnaires, vient de lever 3 millions d'euros pour asseoir, en France et &agrave; l'international, le d&eacute;veloppement de Spoutnic et Spoutnic Nav, les deux robots au catalogue.<h2>Plus de b&eacute;n&eacute;fices que de freins</h2>On commence &agrave; toucher l&agrave; au &laquo;&nbsp;pourquoi&nbsp;&raquo; des robots&nbsp;: r&eacute;duction de l'astreinte et de la p&eacute;nibilit&eacute;, am&eacute;lioration de la qualit&eacute; de vie (des animaux, des agriculteurs, des salari&eacute;s), attractivit&eacute; des m&eacute;tiers, revalorisation des t&acirc;ches, productivit&eacute; (travail, rendements). La durabilit&eacute; est aussi flatt&eacute;e via la pr&eacute;&eacute;minence de l'&eacute;nergie &eacute;lectrique. Dans le cas des petits robots, c'est la pr&eacute;vention du tassement des sols, un des facteurs d'alt&eacute;ration de la fertilit&eacute;, qui est aussi vis&eacute;e. On n'oublie pas les perspectives offertes en mati&egrave;re de sobri&eacute;t&eacute; phytosanitaire, telle que l'illustre Ecorobotix avec son robot d&eacute;sherbeur de pr&eacute;cision.Pour John Deere, la robotisation est indissociable du smart farming. &laquo;&nbsp;Les donn&eacute;es fournies par les capteurs embarqu&eacute;s sur les machines sont des facteurs de comp&eacute;titivit&eacute;&nbsp;et de diff&eacute;renciation concurrentielle&nbsp;&raquo;, &eacute;nonce-t-il. &laquo;&nbsp;Le smart farming participe &eacute;galement &agrave; accro&icirc;tre la visibilit&eacute; et la transparence de l'agriculture aupr&egrave;s du grand public&nbsp;&raquo;. Une position que ne d&eacute;ment pas Rohan Rainbow. &laquo;&nbsp;L'Australie, qui exporte l'&eacute;quivalent de 70% de sa production agricole, est d&eacute;pendante des march&eacute;s ext&eacute;rieurs.&nbsp;La donn&eacute;e sera une cl&eacute; d'acc&egrave;s aux march&eacute;s&nbsp;&raquo;.Parmi les freins identifi&eacute;s figure la r&eacute;glementation encadrant les robots &eacute;voluant en milieu ouvert, et qui pourrait brider l'essor des robots. &laquo;&nbsp;Oui et non&nbsp;&raquo;, avance Joan Andreu, responsable de la R&amp;D chez Na&iuml;o Technologies. &laquo;&nbsp;Oui parce que le principe d'une r&eacute;glementation, c'est d'imposer des normes et il faut faire avec. Non parce que l'on fait figure de d&eacute;fricheurs et que l'on participe &agrave; la co-construction des normes&nbsp;&raquo;. On n'oublie pas la rentabilit&eacute;. Sitia et Vitibot, dont les Trektor et Bakus s'affichent &agrave; plus de 200 000 euros, n'ont aucun doute sur le mod&egrave;le &eacute;conomique. &laquo;&nbsp;Le prix des capteurs ne cesse de baisser&nbsp;&raquo;, analyse Fabien Arignon. La production de masse devrait, dans une certaine mesure, faire le jeu de la d&eacute;mocratisation. &laquo;&nbsp;Certains de nos clients rentabilisent le Spoutnic en moins d'un an&nbsp;&raquo;, t&eacute;moigne Benoit Savary. Quant &agrave; l'acceptabilit&eacute; par les premiers int&eacute;ress&eacute;s, &agrave; savoir les agriculteurs, pas s&ucirc;r que la question se pose quand on sait que Lely, le pionnier de la traite robotis&eacute;e, a pour devise&nbsp;: &laquo;&nbsp;trouver des solutions que les &eacute;leveurs n'imaginent m&ecirc;me pas&nbsp;&raquo;.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 Un si&egrave;cle&nbsp;: c&#039;est grosso modo l&#039;&eacute;chelle de temps qui s&eacute;pare l&#039;&eacute;mergence des tracteurs de celle des robots agricoles. Grosso modo parce que dans les deux cas, la datation pr&eacute;cise est une gageure. La naissance du tracteur s&#039;inscrit dans l&#039;histoire du moteur thermique &agrave; deux temps (Brayton en 1872) &agrave; quatre temps (Otto en 1876), &agrave; carburateur (Daimler en 1890), &agrave; allumage par compression (Diesel en 1897), suraliment&eacute; et turbocompress&eacute; (Renault en 1902). Apr&egrave;s les mat&eacute;riels anim&eacute;s par la vapeur (Case en 1869), appara&icirc;t le premier tracteur &agrave; moteur &agrave; explosion (Froelich en 1892), puis &agrave; moteur semi-di&eacute;sel (Lanz en 1922 ) et di&eacute;sel &agrave; quatre temps (Benz-Sendling en 1924). La fabrication en s&eacute;rie d&eacute;marre aux &Eacute;tats-Unis en 1903, l&#039;Etat du Nebraska instaurant en 1919 des tests officiels pr&eacute;alables &agrave; leur mise sur le march&eacute;. Un an plus t&ocirc;t, en 1918, John Deere est devenu tractoriste avec le rachat de Waterloo Gasoline Engine Company. En 1919, c&#039;est Renault qui prend la cl&eacute; des champs tandis que Fiat d&eacute;marre la production en s&eacute;rie du 702, un 25 ch, quatre cylindres, r&eacute;gime maxi de 900 tr/mn, trois vitesses... &laquo;&nbsp;En 1920, le tracteur agricole acquiert une technologie de fabrication plus affin&eacute;e se rapprochant des tracteurs actuels&nbsp;&raquo;, lit-on dans l&#039;ouvrage &laquo;&nbsp;les tracteurs agricoles&nbsp;&raquo;, du Cemagref (1992). &laquo;&nbsp;Utilisation d&#039;aciers alli&eacute;s et trait&eacute;s, moteurs &agrave; combustion interne, filtration de l&#039;air, r&eacute;gulation toutes vitesses, allumage haute tension, refroidissement par eau, ch&acirc;ssis monobloc, prise de force, pi&egrave;ces d&#039;usure interchangeables...&nbsp;&raquo;.
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Les constructeurs s’apprêtent à lâcher leurs robots dans la campagne et à en industrialiser la fabrication. Il n’y a plus qu’à tourner la clé. Ou plus exactement à effleurer l’écran de son smartphone. Car le robot, ce n’est pas seulement un tâcheron, c’est aussi un pourvoyeur de données.


Les robots des champs, c’est maintenant !

Quand on demande &agrave; Louis Brunet, 22 ans, d'o&ugrave; il vient. Il r&eacute;fl&eacute;chit un peu... &laquo; je suis n&eacute; &agrave; la Martinique &raquo;, r&eacute;pond-il en expliquant que son papa &eacute;tait militaire et que ses racines antillaises n'ont dur&eacute; que quelques mois. Le jeune homme est devenu vend&eacute;en (Bazoges-en-Paillers) au changement de carri&egrave;re de ses parents, l'un reconverti salari&eacute; en &eacute;b&eacute;nisterie, l'autre professeure de fran&ccedil;ais.&nbsp; Ce matin Louis est en cote dans la salle de traite du Gaec Le Manoir &agrave; Saint-Maurice-des-Noues (200 prim'holsteins). C'est l'univers qu'il a choisi et qu'il aimerait pour son avenir agricole. Le lait. Les vaches. Depuis le 1er d&eacute;cembre il est en CDI au Service de remplacement d&eacute;partemental.&nbsp; &laquo; Il a la fibre animali&egrave;re. C'est &eacute;vident', note Bruno Baty, &eacute;leveur associ&eacute; du Gaec (notre photo) qui accueille Louis pour une mission de remplacement depuis septembre, matin et soir.&nbsp;<ul><li>Lisez l'int&eacute;gralit&eacute; de ce reportage dans la Vend&eacute;e agricole du vendredi 13 d&eacute;cembre 2019.</li></ul>


Depuis le 1er décembre Louis Brunet a rejoint l'équipe SR Collines et Bocage. Il est actuellement en mission au Gaec Le Manoir à Saint-Maurice-des-Noues.


Vendée - Louis Brunet est en CDI au Service de remplacement

&laquo;&nbsp;Quand on livre un robot sur une exploitation, on ne repart pas tant que l'agriculteur n'est pas autonome dans la conduite et la ma&icirc;trise de son robot&nbsp;&raquo;, d&eacute;clarait Mathilde Ceaux, ing&eacute;nieure r&eacute;f&eacute;rente mara&icirc;chage chez Na&iuml;o Technologies, dans le cadre d'un atelier consacr&eacute; &agrave; l'int&eacute;gration d'un robot sur les exploitations mara&icirc;ch&egrave;res, &agrave; l'occasion du Forum international de l'agriculture robotique (Fira). Autrement dit&nbsp;: concevoir et construire des porte-outils autonomes&nbsp;ne suffit pas. Les agriculteurs doivent eux-m&ecirc;mes &ecirc;tre autonomes dans la ma&icirc;trise et l'exploitation de leur engin. Et du reste, cette phase d'apprivoisement mutuel est le troisi&egrave;me &eacute;tage de la fus&eacute;e en mati&egrave;re d'appropriation d'un robot, f&ucirc;t-il terrestre. &laquo;&nbsp;Avant toute commande on s'assure que les caract&eacute;ristiques de l'exploitation et le profil de l'agriculteur sont robot-compatibles&nbsp;&raquo;, indique l'ing&eacute;nieure. &laquo;&nbsp;La topographie, le type de sol, les cultures en place ou encore les r&egrave;gles de s&eacute;curit&eacute; doivent correspondre &agrave; notre cahier des charges. L'arriv&eacute;e d'un robot peut par ailleurs induire des changements de pratiques. Nous nous assurons que l'agriculteur est dispos&eacute; &agrave; les mettre en &oelig;uvre &raquo;.<h2>Maraichage diversifi&eacute;, avantages divers</h2>Mara&icirc;cher diversifi&eacute; et bio &agrave; Saint-Vincent-de-Paul (Landes), Matthieu Follet a t&eacute;moign&eacute;, dans le cadre du Fira, de son rapport au petit robot inter-rangs Oz, acquis il y a deux ans. &laquo;&nbsp;Quand vous &ecirc;tes en mara&icirc;chage bio et diversifi&eacute;, les gens ne vous ach&egrave;tent pas que des l&eacute;gumes&nbsp;&raquo;, a expliqu&eacute; le jeune mara&icirc;cher. &laquo;&nbsp;Il vous ach&egrave;tent aussi le fait que vous prot&eacute;gez la biodiversit&eacute;, que vous pr&eacute;servez la fertilit&eacute; du sol en tassant moins et que vous participez &agrave; moins impacter le climat gr&acirc;ce &agrave; l'&eacute;conomie d'&eacute;nergie fossiles, qu'il s'agisse du carburant ou des engrais. L'achat d'Oz est le fruit d'une r&eacute;flexion collective avec d'autres mara&icirc;chers mais aussi avec des consommateurs dans le cadre d'une Amap, ce qui permet de se soustraire en partie des enjeux &eacute;conomique de court terme pour se projeter dans du long terme. L'enjeu du robot, c'est aussi d'attirer des salari&eacute;s que la p&eacute;nibilit&eacute; ne rebuterait plus, et dont la qualification serait en ad&eacute;quation avec le niveau de connaissance requis par les 50 esp&egrave;ces cultiv&eacute;es tout au long de l'ann&eacute;e. Pour moi, Oz est une brique et ce que j'esp&egrave;re, c'est qu'il nous permette demain d'apporter de la fertilisation au pied des poireaux ou de pulv&eacute;riser des pr&eacute;parations naturelles, dont le caract&egrave;re pr&eacute;ventif induit de nombreux passages, comme le d&eacute;sherbage. Une autre pr&eacute;occupation, c'est de savoir comment on peut gagner en productivit&eacute; pour pouvoir r&eacute;pondre localement &agrave; la demande de la restauration collective, avec des prix d&eacute;cents.&nbsp;Jusqu'ici, c'est le p&eacute;trole qui nous a offert les gains de productivit&eacute; &raquo;.<h2>&laquo; &Ccedil;a fait le caf&eacute; aussi ? &raquo;</h2>Le t&eacute;moignage du mara&icirc;cher tranche avec les r&eacute;actions entendues il y a quelques ann&eacute;es, quand Na&iuml;o a commercialis&eacute; son premier robot. C'&eacute;tait en 2014, trois ans apr&egrave;s la cr&eacute;ation de la soci&eacute;t&eacute; par Aymeric Barthes et Ga&euml;tan S&eacute;verac, ing&eacute;nieurs en robotique. &laquo;&nbsp;Au d&eacute;part, il y avait une certaine incr&eacute;dulit&eacute;&nbsp;&raquo;, se rem&eacute;more Joan Andreu, responsable de la R&amp;D. &laquo;&nbsp;Sur le ton de la plaisanterie, on nous demandait si Oz faisait aussi le caf&eacute;. Aujourd'hui, le regard et le questionnement des agriculteurs a compl&egrave;tement chang&eacute;. Ils sont pass&eacute;s de la question&nbsp;: &laquo;&nbsp;est-ce que &ccedil;a marche&nbsp;?&nbsp;&raquo; &agrave;&nbsp;la question : &laquo;&nbsp;est-ce que &ccedil;a peut marcher chez moi&nbsp;?&nbsp;&raquo;.On imagine ais&eacute;ment une autre question&nbsp;: est-ce que je peux me le payer&nbsp;? &laquo;&nbsp;J'y r&eacute;ponds par d'autres questions&nbsp;&raquo;, poursuit Joan Andreu. &laquo;&nbsp;Est-ce que je sais travailler aussi pr&eacute;cis&eacute;ment qu'un robot&nbsp;? Est-ce que je sais employer des chauffeurs toute l'ann&eacute;e&nbsp;? Est-ce que je sais avoir un impact fort sur ma culture quand il y a une fen&ecirc;tre climatique avec deux employ&eacute;s&nbsp;? Est-ce que je peux me le payer&nbsp;? Peut-&ecirc;tre pas. Mais est-ce que je peux biner ou passer ma lame intercep&nbsp;? Peut-&ecirc;tre pas non plus. O&ugrave; je mets la priorit&eacute;&nbsp;? De mon point de vue, le robot est accessible &agrave; beaucoup d'agriculteurs&nbsp;&raquo;. Les arguments ne manquent pas&nbsp;: pression phytosanitaire, probl&eacute;matique de main d'&oelig;uvre, pr&eacute;servation des sols...<h2>Industrialisation imminente</h2>En 2019, Na&iuml;o compte plus de 130 Oz en service dans le monde, auxquels s'ajoute une trentaine de Dino, le robot enjambeur de planches mara&icirc;ch&egrave;res, apparu en 2016 et m&eacute;daill&eacute; au dernier Agritechnica. Anticipant une demande en forte croissance, Na&iuml;o se pr&eacute;pare depuis quelque temps &agrave; la mont&eacute;e en charge industrielle. &laquo;&nbsp;On est pr&ecirc;t &agrave; sauter le pas&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Joan Andreu. Il faut dire que la start-up est rompue &agrave; la fabrication. Elle dispose en effet d'un laboratoire de prototypage, lui garantissant une tr&egrave;s grande r&eacute;activit&eacute; en mati&egrave;re de conception. &laquo;&nbsp;On a tr&egrave;s rapidement vendu des robots pour se confronter &agrave; la r&eacute;alit&eacute; mais aussi pour engranger du chiffre d'affaires&nbsp;&raquo;, rel&egrave;ve Joan Andreu. De l&agrave; &agrave; ce que l'industrialisation induise une baisse des prix... Malgr&eacute; son ant&eacute;riorit&eacute; et la r&eacute;alit&eacute; de ses ventes (2,8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018), Na&iuml;o ne d&eacute;gage pas encore de profit, notamment du fait de ses investissements dans la recherche et le d&eacute;veloppement. Actuellement, l'entreprise finalise Ted, un robot enjambeur et d&eacute;sherbeur (m&eacute;canique) des rangs de vigne, avec une vingtaine d'exemplaires en test. &laquo;&nbsp;Les retours d'exp&eacute;rience sont d'une richesse absolue&nbsp;&raquo;, jubile Joan Andreu. &laquo;&nbsp;Le plus r&eacute;jouissant, c'est que l'on a conquis l'affection des viticulteurs. Quand on gagne la confiance des gens qui travaillent la terre... &raquo;.


Six ans après le lancement de son premier robot maraicher Oz, la start-up toulousaine compte près de 200 automates en parc et se prépare à la montée en charge industrielle. L’entreprise mise sur la formation et l’accompagnement pour s’assurer que le couple agriculteur-exploitation soit « robot-compatible » et durable dans le temps.


Naïo : des robots fabriqués à la chaîne

Apr&egrave;s 9 mois dans le ventre de sa m&egrave;re, le veau naissant va &ecirc;tre confront&eacute; &agrave; des changements brutaux&nbsp;: d&eacute;clenchement de la respiration, adaptation &agrave; la temp&eacute;rature ambiante, pr&eacute;sence d'agents pathog&egrave;nes dans l'environnement. Il est d'autant plus expos&eacute; qu'il nait st&eacute;rile et sans d&eacute;fense. Les &eacute;v&egrave;nements des toutes premi&egrave;res heures vont conditionner sa survie imm&eacute;diate et, m&ecirc;me, bien au-del&agrave;.<h2>Des facteurs pr&eacute;d&eacute;termin&eacute;s</h2>Une partie de ses chances de survie s'est jou&eacute;e bien avant le v&ecirc;lage. Des facteurs g&eacute;n&eacute;tiques de r&eacute;sistance immunitaire inn&eacute;e existent, ils peuvent expliquer que, dans un m&ecirc;me contexte, certains veaux sont malades et d'autres non. Mais, vous pouvez maitriser les facteurs principaux, le veau naissant plus ou moins r&eacute;sistant en fonction des &eacute;l&eacute;ments de sa gestation. Si sa m&egrave;re a &eacute;t&eacute; bien nourrie, min&eacute;ralis&eacute;e, d&eacute;parasit&eacute;e, voire vaccin&eacute;e, il aura mis toutes les chances de son c&ocirc;t&eacute; (cf. article du 04/12/2019). En revanche, si sa m&egrave;re a subi un d&eacute;ficit &eacute;nerg&eacute;tique important, il va naitre avec des r&eacute;serves corporelles faibles et sera plus sensible d&egrave;s les premi&egrave;res heures. Il en sera de m&ecirc;me en cas de carence en s&eacute;l&eacute;nium avec les probl&egrave;mes de myopathie et d'immunit&eacute; ou en iode avec le syndrome de d&eacute;tresse respiratoire.<h2>Un &eacute;quilibre thermique fragile dans les premi&egrave;res semaines</h2>Dans les premi&egrave;res semaines, le veau est tr&egrave;s sensible &agrave; son environnement thermique, avec un optimum entre 10&deg;C et 20&deg;C, sans courant d'air. S'il nait en forme, qu'il se l&egrave;ve rapidement et va t&eacute;ter, il peut supporter des temp&eacute;ratures plus faibles. S'il s'agit d'un veau n&eacute; par extraction forc&eacute;e, peu mobile ou avec une maladie n&eacute;onatale, sa temp&eacute;rature corporelle peut chuter tr&egrave;s rapidement. Le veau est un hom&eacute;otherme (temp&eacute;rature corporelle constante) et toute baisse de la temp&eacute;rature (temp&eacute;rature normale entre 38,5&deg; et 39,5&deg;C), m&ecirc;me minime, constitue une alerte majeure et n&eacute;cessite de le r&eacute;chauffer.<h2>Une contamination bact&eacute;rienne initiale d&eacute;terminante</h2>Le veau naissant st&eacute;rile, d&egrave;s les premi&egrave;res minutes, des bact&eacute;ries vont coloniser son intestin pour constituer son microbiote. Ces bact&eacute;ries sont indispensables &agrave; son fonctionnement digestif et, au-del&agrave;, &agrave; la mise en place de son immunit&eacute; et de son d&eacute;veloppement ult&eacute;rieur. La premi&egrave;re contamination se fait dans le vagin d&egrave;s l'ouverture du col de l'ut&eacute;rus puis au sol ou lorsque la vache l&egrave;che son veau. 6 heures apr&egrave;s la naissance, on retrouve d&eacute;j&agrave; 1 milliard de bact&eacute;ries par gramme de f&egrave;ces sur le veau&nbsp;! Si l'environnement est sain, la contamination se fera par 500 esp&egrave;ces bact&eacute;riennes b&eacute;n&eacute;fiques, principalement les lactobacilles ou les bifidobact&eacute;ries favorables &agrave; la digestion du lait. Mais, si la vache a la diarrh&eacute;e ou si on intervient sur le v&ecirc;lage sans pr&eacute;caution d'hygi&egrave;ne, on va retrouver d&egrave;s le vagin des bact&eacute;ries pathog&egrave;nes qui vont profiter de l'absence de flore pour coloniser tout l'intestin du veau et d&eacute;clencher de la diarrh&eacute;e. Il en sera de m&ecirc;me si le veau nait dans un environnement souill&eacute; (box &agrave; veaux) ou si la mamelle est sale lors de la premi&egrave;re t&eacute;t&eacute;e.<h2>Une attention particuli&egrave;re au cordon</h2>Le cordon ombilical est l'autre porte d'entr&eacute;e des bact&eacute;ries. Elles remontent ensuite les vestiges des art&egrave;res, veine et canal de l'ouraque, provoquant des omphalites, voire des abc&egrave;s au foie ou &agrave; la vessie. La bact&eacute;rie peut &eacute;galement coloniser tout l'organisme, provoquant septic&eacute;mie, endocardite ou arthrite. Une attention toute particuli&egrave;re est donc &agrave; porter &agrave; l'hygi&egrave;ne de la zone de v&ecirc;lage et au nombril. L'application d'un produit d&eacute;sinfectant &agrave; la naissance est controvers&eacute;e&nbsp;; elle est th&eacute;oriquement b&eacute;n&eacute;fique mais peut s'av&eacute;rer contre-productive si la m&egrave;re l&egrave;che l'ombilic ou si le produit modifie le s&eacute;chage.<h2>Une protection colostrale indispensable</h2>Bien qu'il soit immunocomp&eacute;tent d&egrave;s la naissance, le veau est tr&egrave;s d&eacute;pendant pendant les premi&egrave;res semaines des anticorps transmis par sa m&egrave;re via le colostrum. Plusieurs param&egrave;tres d&eacute;terminent le transfert immunitaire&nbsp;:<ul><li>Le d&eacute;lai d'administration. La paroi intestinale du veau naissant est perm&eacute;able aux anticorps pendant quelques heures. Avant 6h00, l'assimilation sera bonne, moyenne entre 6h00 et 12h00 et mauvaise entre 12h00 et 24h00. Au-del&agrave;, les anticorps auront encore une action locale mais aucun ne p&eacute;n&egrave;trera dans l'organisme.</li><li>La quantit&eacute; ing&eacute;r&eacute;e. Il est conseill&eacute; d'administrer le plus rapidement possible 5 &agrave; 10 % du poids corporel du veau, cette fourchette s'expliquant par les diff&eacute;rences de qualit&eacute;. La quantit&eacute; de colostrum disponible est li&eacute;e &agrave; l'alimentation de la m&egrave;re, &agrave; son rang de v&ecirc;lage (les g&eacute;nisses ont souvent moins de colostrum que les vaches) ou aux veaux voleurs qui ont t&eacute;t&eacute; la m&egrave;re avant la mise-bas.</li><li>La qualit&eacute; du colostrum. Elle est li&eacute;e au rang de v&ecirc;lage, les vieilles vaches ayant souvent des colostrums de moins bonne qualit&eacute; ou &agrave; la race, le colostrum de laiti&egrave;re &eacute;tant plus dilu&eacute;. L'alimentation joue &eacute;galement un r&ocirc;le important sur la richesse en anticorps et, tout particuli&egrave;rement, le s&eacute;l&eacute;nium ou la vitamine A.</li></ul><h2>En cas de probl&egrave;me, des analyses pour &eacute;clairer la situation</h2>Lorsqu'un jeune veau tombe malade, c'est que l'&eacute;quilibre entre ses d&eacute;fenses immunitaires et les bact&eacute;ries pathog&egrave;nes a &eacute;t&eacute; rompu. Cela peut &ecirc;tre d&ucirc; &agrave; un mauvais transfert immunitaire ou une charge en pathog&egrave;nes trop importante, voire les deux. Le premier examen &agrave; r&eacute;aliser est une prise de sang sur les veaux pour mesurer le taux d'anticorps circulant (cf. illustration). Cela permettra d'orienter les solutions possibles.<h2>Un transfert immunitaire insuffisant</h2>Si le taux d'anticorps dans le sang est trop bas, vous analysez ce qui s'est pass&eacute; pour mettre en place des corrections&nbsp;: s'assurer que les veaux t&egrave;tent dans les d&eacute;lais, ne pas h&eacute;siter &agrave; compl&eacute;menter les veaux issus de vaches n'ayant pas assez de colostrum, revoir l'alimentation, modifier l'allotement pour &eacute;viter les veaux voleurs.<h2>De la pathologie malgr&eacute; de bonnes d&eacute;fenses immunitaires</h2>Les veaux sont bien prot&eacute;g&eacute;s mais ils tombent quand m&ecirc;me malades. Au-del&agrave; des facteurs g&eacute;n&eacute;tiques, revoir l'alimentation (impact sur la qualit&eacute; du lait) et d&eacute;sinfecter la case, voire le b&acirc;timent, car la charge de pathog&egrave;nes d&eacute;passe les capacit&eacute;s de d&eacute;fense immunitaire du veau. Ce ph&eacute;nom&egrave;ne s'accroit au fur et &agrave; mesure de l'avanc&eacute;e de la campagne de v&ecirc;lages. Les premiers veaux n&eacute;s multiplient progressivement les agents pathog&egrave;nes et les derniers n&eacute;s sont confront&eacute;s &agrave; une charge bact&eacute;rienne beaucoup plus importante. C'est ce que l'on appelle la dynamique de contamination.<h2>La sant&eacute; du veau, un enjeu &eacute;conomique majeur</h2>Les maladies n&eacute;onatales ont un impact &eacute;conomique consid&eacute;rable, par la mortalit&eacute; qu'elles entrainent, par le temps pass&eacute; aux soins et les frais engendr&eacute;s. Une partie peut &ecirc;tre &eacute;vit&eacute;e avec des mesures syst&eacute;matiques&nbsp;: pr&eacute;paration de la vache au v&ecirc;lage, hygi&egrave;ne autour de la mise-bas, prise contr&ocirc;l&eacute;e du colostrum par le veau. Dans un contexte &eacute;conomique compliqu&eacute;, il y a l&agrave; un facteur d&eacute;terminant d'am&eacute;lioration de la productivit&eacute; de votre &eacute;levage. C'est un axe majeur de notre concept &laquo;&nbsp;Le sanitaire, j'adh&egrave;re&nbsp;!&nbsp;&raquo;. Nous vous accompagnons avec des informations techniques et des aides aux analyses. Pour plus de renseignements, consultez &laquo;&nbsp;V&ecirc;lage et sant&eacute; du veau&nbsp;&raquo; dans l'onglet &laquo;&nbsp;Bo&icirc;te &agrave; outils - BOVINS&nbsp;&raquo; sur www.gdscreuse.fr et n'h&eacute;sitez pas &agrave; revenir vers nous ou votre v&eacute;t&eacute;rinaire.


Le veau nouveau-né, un individu en danger =&gt; La santé du veau nouveau-né est un équilibre fragile entre ses défenses immunitaires et les agents pathogènes qui l’entourent. Une attention particulière est donc à porter, 5 à 10 % des veaux mourant avant d’avoir atteint 1 mois.


Santé du veau nouveau-né : tout se joue dans les premières heures, voire avant

Contact&eacute; par l'AFP, l'avocat de l'exploitant Me Pierre-Etienne Bodart a annonc&eacute; son intention de se pourvoir en cassation. Ce jugement de la Cour d'appel, rendu fin novembre et consult&eacute; le 12 d&eacute;cembre par l'AFP, annule une d&eacute;cision de premi&egrave;re instance de 2017 qui permettait &agrave; l'exploitant de la ferme, la SCEA "C&ocirc;te de la justice", d'augmenter le nombre de ses vaches laiti&egrave;res dans cette ferme g&eacute;ante situ&eacute;e &agrave; Drucat, pr&egrave;s d'Abbeville (Somme), et annulait les p&eacute;nalit&eacute;s financi&egrave;res inflig&eacute;es par la pr&eacute;fecture pour n'avoir pas respect&eacute; le seuil de 500 b&ecirc;tes fix&eacute; par l'arr&ecirc;t&eacute; d'autorisation initial de 2013.En 2015, la SCEA avait inform&eacute; la pr&eacute;fecture qu'elle souhaitait "regrouper sur son site d'autres &eacute;levages pour atteindre un total de 880 vaches" puis, sans retour des autorit&eacute;s, avait fait grimper son cheptel &agrave; 796 bovins. Le tribunal administratif avait consid&eacute;r&eacute; en 2017 que l'absence de r&eacute;ponse de la pr&eacute;fecture, dans un d&eacute;lai de deux mois, valait autorisation implicite. Mais selon la Cour d'appel, saisie par le minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique,&nbsp;"le silence gard&eacute; pendant deux mois par le pr&eacute;fet (...) n'a pas fait na&icirc;tre de d&eacute;cision implicite d'acceptation" et ni l'arr&ecirc;t&eacute; de mise en demeure, ni les p&eacute;nalit&eacute;s inflig&eacute;es "ne sont ill&eacute;gales".<h2></h2>"L'amende de 7 800 euros et l'astreinte de 780 euros par jour jusqu'&agrave; satisfaction de la mise en demeure sont proportionn&eacute;es &agrave; la gravit&eacute; du manquement constat&eacute;", tenant "&agrave; la pr&eacute;sence au sein de l'exploitation de 796 vaches laiti&egrave;res, soit un d&eacute;passement de 59% par rapport &agrave; l'effectif autoris&eacute;", estiment les juges. Pour Me Pierre-Etienne Bodart, ce jugement ne contraint&nbsp;"pas du tout" l'exploitant &agrave; payer des p&eacute;nalit&eacute;s :&nbsp;"Nous consid&eacute;rons toujours que notre situation est conforme &agrave; l'&eacute;tat du droit. Il appartenait &agrave; l'administration de statuer en temps utiles et nous attendons depuis cinq ans qu'elle statue sur des demandes d&eacute;pos&eacute;es avec un dossier complet (...) et sur lequel les services de l'Etat se sont prononc&eacute;s favorablement", a-t-il d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP.L'association Novissen, qui lutte contre l'exploitation, s'est elle r&eacute;jouie que la justice reconnaisse&nbsp;"l'ill&eacute;galit&eacute; de cette ferme-usine", qui&nbsp;"va devoir payer" amende et astreinte. Par ailleurs, dans un autre jugement rendu le 6 d&eacute;cembre, le tribunal administratif d'Amiens a rejet&eacute; plusieurs demandes de la SCEA, des soci&eacute;t&eacute;s Ramery - la finan&ccedil;ant -, Ramvert et SCL Lait Pis Carde, qui attaquaient l'Etat. Ces entreprises demandaient aux juges de condamner l'Etat &agrave; leur verser plus de 30 millions d'euros au titre des "pr&eacute;judices" li&eacute;s &agrave; la&nbsp;"dur&eacute;e anormalement longue" de l'instruction du dossier d'autorisation d'exploitation et de demande de permis de construire d&eacute;pos&eacute;s en pr&eacute;fecture en mars 2015.


La ferme picarde dite "des 1 000 vaches" devra ramener son cheptel à 500 bovins au lieu des 800 exploités actuellement et payer des pénalités pour avoir dépassé "de 59%" l'effectif fixé par l'Etat, selon un jugement de la Cour administrative d'appel de Douai.


La ferme "des 1 000 vaches" devra payer des pénalités pour avoir dépassé le seuil de 500 bovins

Cette proposition de loi proposait d'obliger les &eacute;tablissements bancaires &agrave; rep&eacute;rer les difficult&eacute;s financi&egrave;res de leurs clients, chefs d'exploitation agricole ou salari&eacute;s agricoles, et &agrave; les orienter vers un accompagnement social et psychologique.La chambre des territoires a renvoy&eacute; le 12 d&eacute;cembre en commission le texte propos&eacute; par le s&eacute;nateur de l'H&eacute;rault Henri Cabanel (RDSE &agrave; majorit&eacute; radicale), sans l'examiner. &laquo;&nbsp;Ce n'est pas une loi qui permettra de r&eacute;soudre une fois pour toutes&nbsp;&raquo; la question du suicide des agriculteurs, a estim&eacute; la rapporteure Fran&ccedil;oise F&eacute;rat (centriste). &laquo;&nbsp;Si les difficult&eacute;s financi&egrave;res peuvent repr&eacute;senter un facteur de d&eacute;tresse pouvant ultimement conduire un agriculteur &agrave; mettre fin &agrave; ses jours, elles s'inscrivent dans un ensemble plus large de diff&eacute;rentes causes &agrave; l'origine des suicides&nbsp;&raquo;, indique-t-elle dans un rapport fait au nom de la commission des affaires &eacute;conomiques du S&eacute;nat. <h2></h2>&laquo;&nbsp;Le suicide est un ph&eacute;nom&egrave;ne complexe et multifactoriel qu'il est impossible, voire contre-productif, de rapporter &agrave; une cause unique&nbsp;&raquo;, poursuit le rapport. &laquo;&nbsp;Faire du solde bancaire l'indicateur unique des difficult&eacute;s auxquelles fait face un agriculteur et en rendant responsable le conseiller bancaire du d&eacute;clenchement de l'alerte&nbsp;pr&eacute;sente deux &eacute;cueils principaux&nbsp;: d'une part il ne traite que tr&egrave;s partiellement la probl&eacute;matique du suicide des agriculteurs et d'autre part son application semble techniquement impossible&nbsp;&raquo;, y est-il &eacute;crit.La commission des Affaires &eacute;conomiques a ainsi d&eacute;cid&eacute; de cr&eacute;er un groupe de travail de douze membres, relatif &laquo;&nbsp;aux moyens mis en oeuvre par l'&Eacute;tat en mati&egrave;re de pr&eacute;vention, d'identification et d'accompagnement des agriculteurs en situation de d&eacute;tresse&nbsp;&raquo;. Ces travaux devraient d&eacute;boucher sur un rapport pr&eacute;conisant des solutions pour am&eacute;liorer ce que l'&Eacute;tat propose en mati&egrave;re de pr&eacute;vention du suicide des agriculteurs.Pour le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, &laquo;&nbsp;c'est une n&eacute;cessit&eacute; d'am&eacute;liorer cette pr&eacute;vention&nbsp;&raquo;. Les statistiques les plus r&eacute;centes de la MSA font &eacute;tat de 605 d&eacute;c&egrave;s par suicide d'assur&eacute;s du r&eacute;gime agricole (233 salari&eacute;s et 372 exploitants) en 2015. &laquo;&nbsp;C'est plus d'un exploitant par jour qui se donne la mort, ce chiffre est terrible&nbsp;&raquo;, a relev&eacute; Didier Guillaume. Un autre indicateur est &eacute;galement alarmant : environ 300 appels par mois au dispositif d'&eacute;coute pour les agriculteurs en situation de d&eacute;tresse Agri'Ecoute.


Le Sénat a repoussé le 12 décembre l'examen d'une proposition de loi visant à prévenir le suicide des agriculteurs, jugeant nécessaire d'approfondir la question avec la mise en place d'un groupe de travail.


Suicide des agriculteurs : un groupe de travail créé au Sénat

Fond&eacute;e en novembre 2017 par Cyrille Champennois, agriculteur dans les Ardennes, tragiquement d&eacute;c&eacute;d&eacute; dans un accident de la route il y a un peu plus d'un an, l'association FranceAgriTwittos rassemble les agriculteurs pr&eacute;sents aujourd'hui sur Twitter. L'objectif de cette communaut&eacute; &eacute;tant de d&eacute;velopper une communication sinc&egrave;re, conviviale, et r&eacute;solument positive du monde agricole.En direction du monde agricole et du grand publicDes actions de communication en direction des agriculteurs et autres acteurs du monde agricole qui communiquent entre eux, &eacute;changent sur leurs pratiques et leur quotidien, via des groupes de discussions ou par tweets interpos&eacute;s mais aussi pour le grand public, avec pour objectif, de fournir une image sans interm&eacute;diaire de l'agriculture. Il s'agit alors de montrer le quotidien des agriculteurs, d'expliquer les aspects techniques du domaine ou encore de r&eacute;pondre aux diff&eacute;rentes questions du consommateur.Une banque d'images&nbsp;Parce qu'une mauvaise image participe aussi &agrave; une mauvaise information, FranceAgriTwittos a voulu prendre les choses en main en d&eacute;veloppant une banque d'image, &agrave; destination de la presse, pour une meilleure illustration de l'agriculture. Une banque constitu&eacute;e de photos prises par les membres de l'association, au format HD, gratuites et disponibles &agrave; l'adresse&nbsp;: https://sites.google.com/view/franceagritwittos/banque-dimages&nbsp;Un guide&nbsp;: "Comment communiquer efficacement quand on est agriculteur (et qu'on manque de temps)Bienveillance, p&eacute;dagogie, ouverture d'esprit... Expliquer l'agriculture n'a rien de facile, m&ecirc;me quand on est passionn&eacute;. C'est apr&egrave;s ce constat que l'association vient d'&eacute;diter un petit guide pratique pour se faire comprendre de fa&ccedil;on simple. Elle y a rassembl&eacute; quelques petits trucs et astuces qui vous seront utiles pour parvenir &agrave; lever les malentendus et les clich&eacute;s dont souffre le monde agricole, et recr&eacute;er un lien solide avec le reste de la soci&eacute;t&eacute;.Un guide offert &agrave; chaque adh&eacute;rent et &eacute;galement disponible sur Amazon.fr.S&eacute;bastien Joly&nbsp;Rencontre avec Denis Beauchamp, pr&eacute;sident de FranceAgriTwittos&nbsp;:Denis Beauchamp, vous &ecirc;tes aujourd'hui &agrave; la t&ecirc;te de FranceAgriTwittos. Pouvez-vous nous d&eacute;crire votre parcours&nbsp;?&laquo;&nbsp;J'ai pass&eacute; un bac g&eacute;n&eacute;ral, que j'ai poursuivi par des &eacute;tudes de commerce international. J'ai travaill&eacute; dix-huit mois dans une soci&eacute;t&eacute; d'import-export de produits chimiques entre la Chine et l'Europe avant de rejoindre Invivo, Groupement national de coop&eacute;ratives agricoles, o&ugrave; nous &eacute;tions en charge de l'export de c&eacute;r&eacute;ales vers l'Italie et la Suisse. Et, en 2011, j'ai eu l'opportunit&eacute; de venir travailler pour Coopaca et l'Ucal. Je suis en charge des achats de c&eacute;r&eacute;ales aupr&egrave;s des adh&eacute;rents pour le compte de Coopaca, mais aussi avec Yves Courrier de la commercialisation des c&eacute;r&eacute;ales de l'Ucal&nbsp;&raquo;.&nbsp;Communiquer n'est pas forc&eacute;ment inn&eacute; chez les agriculteurs. Face aux associations et aux groupuscules aux m&eacute;thodes contestables qui entretiennent aujourd'hui l'agribashing, n'est-il pas trop tard&nbsp;pour r&eacute;agir&nbsp;?&nbsp;&laquo;&nbsp;Il n'est jamais trop tard. Pendant longtemps, on s'est gard&eacute; de le faire, et finalement, la place a &eacute;t&eacute; involontairement laiss&eacute;e &agrave; des activistes anti tout&nbsp;: anti &eacute;levage, anti agriculture conventionnelle, etc. Ces gens-l&agrave; ne sont pas si nombreux que cela, mais ils font beaucoup de bruit&nbsp;! Ils profitent que le lien se soit distendu entre la soci&eacute;t&eacute; et nous... Il suffit de reprendre notre place, et on s'aper&ccedil;oit vite que &ccedil;a fonctionne quand on explique les choses avec des mots simples&nbsp;&raquo;.Votre association regroupe d&eacute;sormais des dizaines de membres &agrave; travers toutes la France. Quels sont vos prochains objectifs pour &eacute;tendre encore plus vos actions au del&agrave; du cercle agricole&nbsp;?&laquo;&nbsp;Le but est en effet de faire conna&icirc;tre la r&eacute;alit&eacute; de l'agriculture au grand public, mais &eacute;galement aux journalistes, aux politiques, aux d&eacute;cideurs en g&eacute;n&eacute;ral. L'objectif est de gagner en notori&eacute;t&eacute;, de faire conna&icirc;tre notre initiative, c'est un mouvement qui commence &agrave; bien prendre&nbsp;: nous sommes de plus en plus sollicit&eacute;s pour des t&eacute;moignages, des interviews, nous parvenons &agrave; apporter un peu de nuance dans certains discours un peu trop pr&eacute;fabriqu&eacute;s. C'est un long travail de fond, mais on apporte notre grain de sel partout o&ugrave; cela est possible. Sur twitter, nous rassemblons plus de 11&nbsp;000 abonn&eacute;s&nbsp;: c'est la plus grosse communaut&eacute; agricole. De m&ecirc;me, le monde agricole commence &agrave; peser&nbsp;: certains agriculteurs font aussi des vid&eacute;os sur youtube, qui ont beaucoup d'audience...et ce n'est pas fini&nbsp;!&nbsp;&raquo;.&nbsp;Denis Beauchamp, vous &ecirc;tes &eacute;galement un passionn&eacute; de litt&eacute;rature et d'&eacute;criture. Vous venez de publier votre premier roman, un ouvrage de pr&egrave;s de 500 pages &laquo;&nbsp;L'incorrigible famille&nbsp;&raquo;. Un peu de po&eacute;sie, de r&ecirc;ves dans un monde o&ugrave; les relations humaines restent toujours aussi compliqu&eacute;es &agrave; analyser&nbsp;?&laquo;&nbsp;C'est un projet qui &eacute;tait en gestation depuis longtemps, mais que j'ai r&eacute;ellement commenc&eacute; &agrave; l'&eacute;t&eacute; 2018, lors de mes temps libres, et qui a vu le jour un an apr&egrave;s. Les relations humaines sont en effet une source d'inspiration sans fin&nbsp;!&nbsp;&raquo;.Le personnage principal de votre roman, un individu auquel nous pourrions tous l'associer, le confondre &agrave; une connaissance, quelqu'un de notre entourage. Une famille qui, elle aussi, pourrait ressembler &agrave; bien d'autres. Comment &laquo;&nbsp;Edouard&nbsp;&raquo; est-il n&eacute; de votre esprit&nbsp;?&laquo;&nbsp;Je me suis inspir&eacute; des rapports familiaux en milieu rural&nbsp;: souvent, les gens ne se parlent pas beaucoup, par pudeur ou par habitude. Le livre retrace le choc des g&eacute;n&eacute;rations, des valeurs, dans une famille o&ugrave; beaucoup de choses sont tues, jusqu'au jour o&ugrave; les &eacute;v&eacute;nements vont les pousser &agrave; tout se dire&nbsp;: l&agrave;, il n'y aura plus aucun filtre ni aucune limite... Et &ccedil;a va tout changer&nbsp;! En effet, ce sont des gens que l'on croise tous les jours, avec leur qualit&eacute;s et leurs d&eacute;fauts&nbsp;: des parents &agrave; premi&egrave;re vue un peu ringards et vieux jeu, un h&eacute;ros qui a un gros penchant pour la bonne ch&egrave;re et la bouteille, et sa s&oelig;ur qui est un vrai boulet... Mais la roue tourne, et les plus solides &ndash; ou les plus d&eacute;rang&eacute;s - ne sont pas toujours ceux que l'on croit.Par contre ils ont tous &nbsp;beaucoup d'humour, chacun &agrave; leur fa&ccedil;on... On rit beaucoup&nbsp;!L'action se passe non loin d'ici dans la r&eacute;gion de Roanne, mais il y a quelques incartades dans le bourbonnais, avec notamment un village que les connaisseurs reconna&icirc;tront peut-&ecirc;tre...&nbsp;&raquo;.Une vie bien tumultueuse, des relations familiales bien compliqu&eacute;es. Au fond, une vie presque normale Denis&nbsp;?&laquo;&nbsp;On s'identifie en effet tr&egrave;s facilement aux personnages, on a tous dans notre famille ou nos proches des gens qui ressemblent de pr&egrave;s ou de loin &agrave; cette famille... C'est la vie de tous les jours, avec ses hauts et ses bas, et la fa&ccedil;on bien particuli&egrave;re d'y faire face de cette famille. C'est une fiction bien s&ucirc;r, mais on s'attache vite aux personnages qui paraissent &nbsp;tr&egrave;s familiers&nbsp;&raquo;.Un livre avec, tout de m&ecirc;me, une note d'espoir pour tout un chacun, envers l'humanit&eacute;&nbsp;?&nbsp;&laquo;&nbsp;C'est un livre plein d'optimisme, sur les difficult&eacute;s de la vie, les certitudes que l'on a, sur la remise en question que nous imposent les &eacute;v&egrave;nements&nbsp;: rien n'est jamais fig&eacute; ni irr&eacute;parable, m&ecirc;me au sein d'une famille un peu d&eacute;jant&eacute;e&nbsp;; et les apparences sont souvent trompeuses&nbsp;!&nbsp;&raquo;.Propos recueillis par S&eacute;bastien Joly&nbsp;&laquo;&nbsp;&Eacute;douard est homme truculent, au physique hors-norme et passionn&eacute; par deux choses : Avoir une vie bien ordonn&eacute;e, et passer du bon temps &agrave; table. Mais il a une famille... Impossible. Depuis ses parents en passant par sa s&oelig;ur, rien ne lui sera &eacute;pargn&eacute;. Sa vie, qu'il avait organis&eacute;e avec un soin m&eacute;ticuleux, va peu &agrave; peu lui &eacute;chapper. Il va &ecirc;tre contraint d'explorer la r&eacute;alit&eacute; de ces relations familiales, avec ses frustrations, ses non-dits, et l'incroyable violence contenue, qui n'est souvent jamais dite. Accepter la r&eacute;alit&eacute; telle qu'elle est, est-ce le d&eacute;but de la vie d'adulte ? Doit-on ne rien dire pour pr&eacute;server sa famille, ou au contraire, prendre le risque de tout d&eacute;truire?&nbsp;&raquo;.&laquo;&nbsp;L'incorrigible famille&nbsp;&raquo;, disponible sur www.amazon.fr&nbsp;ou directement par mail&nbsp;beauchamp.de@gmail.com.&nbsp;


Réunir les agriculteurs et l’ensemble des professionnels para-agricoles dans une volonté de mutualiser notre communication sur ce qu'est réellement l'agriculture aujourd'hui ; voici le leitmotiv de l’association apolitique et asyndicale, FranceAgriTwittos. Une démarche de communication positive, notamment auprès du grand public. 


Franceagritwittos : communiquer efficacement !  

La plupart d&rsquo;entre eux n&rsquo;ont dormi que quelques heures la nuit pr&eacute;c&eacute;dente. Certains, comme le juge Yoann Henrion et son p&egrave;re, ont travers&eacute; la France en voiture pour venir. Certains sont &eacute;leveurs, d&rsquo;autres salari&eacute;s, &eacute;tudiants ou retrait&eacute;s ; beaucoup sont l&agrave; juste par amiti&eacute; pour les &eacute;leveurs, ou par passion pour les vaches. 
Les uns sont dans la lumi&egrave;re, &agrave; juger ou pr&eacute;senter les animaux. Les autres sont dans l&rsquo;ombre, &agrave; clipper les vaches, organiser leur passage, voire &agrave; nettoyer leurs bouses. 
Beaucoup enfin, sont spectateurs, admirant le show que constitue ce d&eacute;partemental et encourageant leur favoris&hellip; avec quelques habitu&eacute;s grands connaisseurs, tel Pierre Friot, illustre g&eacute;n&eacute;ticien &agrave; qui la race doit beaucoup.&nbsp; Chez tous, le m&ecirc;me sourire, la m&ecirc;me attention, malgr&eacute; le stress ou la fatigue, du d&eacute;but &agrave; la fin du concours. 
 
Un &eacute;v&eacute;nement de territoire 
 
Organis&eacute; par l&rsquo;association Prim&rsquo;Holstein 44, le concours d&eacute;partemental de la premi&egrave;re race laiti&egrave;re fran&ccedil;aise s&rsquo;est tenu le 6 d&eacute;cembre dernier au sein de la salle de sport du lyc&eacute;e Saint-Clair de Derval r&eacute;am&eacute;nag&eacute;e sp&eacute;cialement pour l&rsquo;occasion. Ann&eacute;e apr&egrave;s ann&eacute;e, ce concours devient l&rsquo;un des &eacute;v&eacute;nements phare de l&rsquo;&eacute;tablissement, en phase avec son projet de devenir un &laquo; lyc&eacute;e de territoire &raquo;. 
Fait in&eacute;dit dans l&rsquo;histoire du concours : le duo de t&ecirc;te, la grande championne et sa r&eacute;serve, est le m&ecirc;me que l&rsquo;an dernier. LaGoldwin, appartenant &agrave; Alain Migot, a &eacute;t&eacute; sacr&eacute;e grande championne apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; class&eacute;e championne adulte ; et Daisy, appartenant au Gaec du Douet, est grande championne r&eacute;serve, apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; d&eacute;sign&eacute;e championne adulte r&eacute;serve ! Sans oublier que Daisy &eacute;tait aussi la championne d&eacute;partementale de 2017 et que LaGoldwyn a &eacute;t&eacute; remarqu&eacute;e au Space cette ann&eacute;e. 
 
Deux vaches d'exception 
 
Si ces deux vaches ont &eacute;t&eacute; distingu&eacute;es par plusieurs juges diff&eacute;rents, c&rsquo;est qu&rsquo;elles sont r&eacute;ellement au-dessus du lot. A propos de LaGoldwyn, Yoann Henrion estime qu&rsquo; &laquo; il est impossible de lui trouver un d&eacute;faut &raquo;. Au contraire, il a tent&eacute; d&rsquo;en &eacute;num&eacute;rer toutes les qualit&eacute;s : elle est compl&egrave;te, harmonieuse, d&rsquo;un bon gabarit, avec un pis d&rsquo;exception (attaches et texture), elle a de la solidit&eacute;, elle marche tr&egrave;s bien : &laquo;&nbsp; Elle a tout ce que l&rsquo;on peut rechercher &raquo;. 
Quant &agrave; Daisy, en 8e lactation, elle est &laquo; impressionnante de conservation &raquo;.&nbsp; Sa mamelle, qui a vu passer &laquo; tant de lait &raquo;, est si bien conserv&eacute;e, si bien &eacute;quilibr&eacute;e dans ses quartiers, qu&rsquo;on la dirait &laquo; en 5e lactation &raquo;. Yoann Henrion souligne aussi la nettet&eacute; du squelette de Daisy, sa solidit&eacute;, sans oublier son caract&egrave;re assez affirm&eacute;&hellip; 
Si le concours a sacr&eacute; des valeurs s&ucirc;res, on notera deux premiers &laquo; grand prix &raquo; pour Maxime Bizeul, de l&rsquo;EARL de la Mouesserie, qui remporte avec Fructueuse le prix de la meilleure laiti&egrave;re et le challenge long&eacute;vit&eacute;&hellip; Souvent pr&eacute;sent&eacute;e au concours, cette vache offre enfin des premiers prix &agrave; son &eacute;leveur.&nbsp; Quant &agrave; la mascotte du journal, <a href="https://www.agri44.fr/loire-atlantique-mahara-se-prepare-pour-le-prochain-concours-departemental-prim-holstein-actualite-numero-13691.php">Mahara </a>, elle repart avec le 2e prix d&rsquo;une section sacr&eacute;ment relev&eacute;e puisqu&rsquo;elle est juste derri&egrave;re Mayra d&rsquo;Alain Migot, la meilleure mamelle jeune et la r&eacute;serve de championne jeune ! 
 
Pour retrouver le palmar&egrave;s, cliquer ci-dessous et pour plus de photos,<a href="https://www.agri44.fr//www.facebook.com/pg/agri44/photos/?tab=album&amp;album_id=3267453349994501&amp;ref=page_internal"> ici. </a> 
 
 
 
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Grosse affluence au lycée Saint-Clair de Derval pour une nouvelle édition du concours départemental de la race Prim’Holstein le 6 décembre dernier. Fait inédit dans l’histoire du concours : les deux meilleures vaches 2019 sont les mêmes qu’en 2018.

Loire-Atlantique - LaGoldwyn et Daisy, stars du concours Prim'holstein 2019

A l'occasion des Etats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation en 2017, la Haute valeur environnementale (HVE) a &eacute;t&eacute; clairement identifi&eacute;e comme un dispositif de transition agro&eacute;cologique de l'agriculture fran&ccedil;aise. Pr&eacute;sent&eacute;e comme une d&eacute;marche volontaire, cette certification s'applique &agrave; l'ensemble de l'exploitation et s'appuie sur des obligations de r&eacute;sultats mesur&eacute;s par des indicateurs de biodiversit&eacute; et de r&eacute;duction d'intrants (phytos, fertilisation et eau). Objectif affich&eacute; par le gouvernement : 15 000 exploitations certifi&eacute;es HVE en 2022 et 50 000 en 2030. Actuellement, seules 2 200 exploitations sont reconnues HVE, la plupart (1 900) &eacute;tant des exploitations viticoles, particuli&egrave;rement en Champagne et dans le Bordelais.Les fili&egrave;res agricoles se sont fix&eacute;es des objectifs ambitieux, &agrave; l'instar de la fili&egrave;re vin, dont l'objectif est d'atteindre 50% d'exploitations HVE d'ici 2025.&nbsp;"Nous avons fait le choix de ne pas multiplier les labels, en conseillant &agrave; nos adh&eacute;rents d'aller vers le bio ou le HVE", t&eacute;moignait ainsi Boris Calmette, pr&eacute;sident des Vignerons Coop&eacute;rateurs de France le 27 novembre lors d'une conf&eacute;rence au Sitevi.&nbsp;"Objectif : 100% de caves coop&eacute;ratives engag&eacute;es dans la d&eacute;marche de certification, dont 50% en HVE ou bio", avait-il pr&eacute;cis&eacute;.<h2></h2>La fili&egrave;re c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re lorgne elle aussi sur cette d&eacute;marche. A ce jour, seule une centaine d'exploitations de grandes cultures est certifi&eacute;e HVE, mais l'Association g&eacute;n&eacute;rale des producteurs de bl&eacute; (AGPB) entend g&eacute;n&eacute;raliser cette certification aupr&egrave;s des c&eacute;r&eacute;aliers, afin de mieux "r&eacute;pondre aux attentes soci&eacute;tales". Son pr&eacute;sident Eric Thirouin, &eacute;galement secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral adjoint de la FNSEA, voit d'ailleurs dans la HVE un indicateur int&eacute;ressant pour refl&eacute;ter les efforts de la fili&egrave;re en mati&egrave;re d'environnement. Les Chambres d'agriculture sont sollicit&eacute;es pour accompagner les producteurs dans une d&eacute;marche pouvant &ecirc;tre per&ccedil;ue comme une nouvelle contrainte r&eacute;glementaire, avec des charges en plus pour l'exploitation.Selon que les d&eacute;marches soient individuelles ou collectives, le co&ucirc;t de la certification peut varier de un &agrave; dix. Ainsi le syndicat des C&ocirc;tes du Rh&ocirc;ne, qui propose une d&eacute;marche collective pour ses adh&eacute;rents, estime le co&ucirc;t de la certification &agrave; 40 euros par an et par producteur, contre 300 euros environ en individuel.Peinant &agrave; r&eacute;pondre &agrave; la demande des consommateurs en produits bio, la grande distribution s'est empar&eacute;e de cette nouvelle certification, en imposant de plus en plus le label HVE dans les cahiers des charges des achats, sans pour autant mieux r&eacute;mun&eacute;rer les produits.&nbsp;"En Beaujolais, les n&eacute;goces imposent le label HVE sans mettre un centime de plus", t&eacute;moignait par exemple une op&eacute;ratrice lors du Sitevi. La crainte, pour les producteurs, est de voir la HVE devenir &agrave; moyen et court terme un droit d'acc&egrave;s au march&eacute; plut&ocirc;t qu'un &eacute;l&eacute;ment diff&eacute;renciant.&nbsp;"Et que vont devenir les exploitations qui ne seront pas dans les clous ?", pouvait-on entendre dans les all&eacute;es du salon.<h2></h2>Et les craintes sont accentu&eacute;es par un amendement vot&eacute; dans le cadre de la loi Egalim, qui imposera &agrave; partir de 2030 la certification environnementale dans le cahier des charges des signes officiels d'origine et de qualit&eacute; (label rouge, agriculture biologique, appellation d'origine, indication g&eacute;ographique, etc.). Une mesure que les trente d&eacute;put&eacute;s socialistes - dont St&eacute;phane Le Foll - &agrave; l'origine de cet amendement expliquent par la "trop relative discr&eacute;tion de l'objectif environnemental dans la politique de l'INAO" (Institut national de l'origine et de la qualit&eacute;).Les producteurs seront vigilants quant aux modalit&eacute;s d'application de cette mesure (qui ne sont pas encore fix&eacute;es puisque la date de publication du d&eacute;cret est pr&eacute;vue au plus tard le 1er janvier 2021).&nbsp;"Introduire la certification environnementale dans le cahier des charges des signes de qualit&eacute; implique que l'agriculteur n'aura pas la main sur les &eacute;volutions des demandes environnementales", alertait au Sitevi Bernard Angelras, viticulteur et pr&eacute;sident de la Commission Environnement de l'INAO. De d&eacute;marche volontaire, la certification environnementale prend de plus en plus le virage d'un passage bient&ocirc;t oblig&eacute;.&nbsp;


Bientôt tous certifiés HVE ? Le nombre d'exploitations certifiées augmente à grand pas, poussé à la fois par la volonté du gouvernement, par la demande de la grande distribution et par la profession agricole. La certification pourrait même être rendue obligatoire dans le cahier des charges des signes officiels d’origine et de qualité. D’où la crainte, de la part des producteurs, de voir la HVE devenir à moyen et court terme un droit d’accès au marché plutôt qu’un élément différenciant. 


HVE, la crainte d’une démarche volontaire obligatoire

Julien, titulaire d'un BTS ACSE, a d'abord &eacute;t&eacute; technicien aliment en production porcine. Il dispose donc d&eacute;j&agrave; d'une somme de comp&eacute;tences et de connaissances qui lui sera utile pour mener &agrave; bien son projet. En premier lieu, il se rend &agrave; la Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine, le d&eacute;partement d'implantation de son exploitation. Il y re&ccedil;oit les premi&egrave;res informations sur les d&eacute;marches &agrave; entreprendre. Un conseiller lui remet des documents d'autodiagnostic pour lui permettre de bien comprendre quels sont ses atouts, ses connaissances, ses comp&eacute;tences ou encore de tester ses motivations.<h2>Vers la professionnalisation : la mise en place du 3P</h2>Julien va ensuite &eacute;laborer son plan de professionnalisation personnalis&eacute; (3P) destin&eacute; &agrave; lui faire acqu&eacute;rir les fondamentaux pour lui permettre de d&eacute;velopper son projet dans les meilleures conditions. Il s'agit bien de faire en sorte que Julien d&eacute;veloppe les comp&eacute;tences dont il a sp&eacute;cifiquement besoin et qui sont en totale ad&eacute;quation avec son projet.A l'issue de ce plan, Julien obtient sa capacit&eacute; professionnelle agricole, s&eacute;same gr&acirc;ce auquel il peut d&eacute;sormais d&eacute;poser son dossier de demande d'aides. Le dossier de Julien est tr&egrave;s solide dans la mesure o&ugrave; le jeune agriculteur a sollicit&eacute; l'aide d'un expert pour r&eacute;aliser son plan d'entreprise et son plan de financement int&eacute;grant le calcul du revenu disponible sur 4 ans. La Chambre d'agriculture peut maintenant v&eacute;rifier les conditions d'&eacute;ligibilit&eacute; et la compl&eacute;tude du dossier de Julien.<h2>Mettre en route le projet avant de recevoir les aides</h2>D&egrave;s que le guichet unique service instructeur (GUSI) lui remet l'accus&eacute; de r&eacute;ception, Julien peut d'ores et d&eacute;j&agrave; mettre en &oelig;uvre son plan d'entreprise. Il n'a pas besoin d'attendre que son dossier soit instruit en comit&eacute; technique ou que la d&eacute;cision d'octroi de l'aide soit &eacute;tablie. Son plan d'entreprise peut d&eacute;marrer imm&eacute;diatement : Julien est d&eacute;sormais en mesure de s'inscrire &agrave; la MSA, d'acqu&eacute;rir de mani&egrave;re effective son exploitation et d'enregistrer son entreprise au CFE, le Centre de formalit&eacute; des entreprises, dont elle d&eacute;pend. En parall&egrave;le, il commence &agrave; se tourner vers les banques afin de d&eacute;terminer l'offre qui sera la plus int&eacute;ressante pour le soutenir financi&egrave;rement dans son projet.Etant donn&eacute; que son plan d'entreprise a &eacute;t&eacute; valid&eacute;, Julien a pu obtenir son certificat de conformit&eacute; &eacute;mis par la DDT(M). Celui-ci contient la date de d&eacute;cision d'octroi des aides. C'est cette date qui conditionne les 4 ann&eacute;es r&eacute;glementaires correspondant &agrave; la dur&eacute;e de son plan d'entreprise. Au cours de ces 4 ann&eacute;es, rien n'est fig&eacute; dans son plan d'entreprise. Julien peut toujours faire des r&eacute;ajustements notamment en termes d'investissement, &agrave; condition de d&eacute;poser un plan d'entreprise actualis&eacute; &agrave; la DDT. Dans certains cas il faudra d&eacute;poser en plus une demande d'avenant au PDE. Julien devra calculer avec son gestionnaire comptable les seuils d'investissements qui n&eacute;cessitent un avenant.<h2>En tant que jeune agriculteur, Julien s'engage pendant 4 ans &agrave; :</h2><ul><li>Mettre en conformit&eacute; les &eacute;quipements de son exploitation (hygi&egrave;ne et bien-&ecirc;tre animal)</li><li>Tenir pendant 4 ans une comptabilit&eacute; de gestion</li><li>Respecter les conditions d'octroi des aides &agrave; l'installation&nbsp;</li><li>Mettre en oeuvre son PE (plan d'entreprise) &agrave; partir du d&eacute;p&ocirc;t de la demande d'aides ou au plus tard 9 mois apr&egrave;s la d&eacute;cision d'octroi des aides</li><li>Respecter son PE</li><li>Respecter les plafonds et les planchers de revenu pr&eacute;cis&eacute;es</li><li>Se conformer aux obligations li&eacute;es aux v&eacute;rifications et contr&ocirc;les administratifs en lien avec son PE</li></ul>


Julien Dupré a le projet de reprendre l’exploitation familiale. Il va devenir jeune agriculteur et s’interroge en conséquence sur les étapes qu’il doit suivre pour réussir son installation.


Le parcours à l’installation du jeune agriculteur, pas à pas

<h2>Turbulences sur le march&eacute; de la viande : &agrave;-coup conjoncturel ou tendance de fond ?</h2>C'est le grand chamboule tout sur le march&eacute; de la viande bovine en 2019. Le contexte &eacute;conomique europ&eacute;en et les conditions climatiques ont boulevers&eacute; les flux d'animaux et leurs cotations. Depuis deux &agrave; trois ans, la tendance baissi&egrave;re semble &ecirc;tre la norme sur le prix des gros bovins. Elle refl&egrave;te les difficult&eacute;s conjoncturelles et structurelles du secteur, m&ecirc;me si de plus en plus d'initiatives voient le jour pour contrecarrer ces difficult&eacute;s.Dynamique sur le premier semestre 2019, les &eacute;changes de broutards se sont complexifi&eacute;s &agrave; partir de l'&eacute;t&eacute;. La s&eacute;cheresse a compromis le p&acirc;turage et les stocks fourragers dans le bassin naisseur du massif central, encourageant aux sorties pr&eacute;matur&eacute;es de broutards. Les engraisseurs nationaux ou italiens restaient jusqu'&agrave; pr&eacute;sent frileux pour remplir leurs b&acirc;timents, dans l'expectative des prochaines r&eacute;coltes de ma&iuml;s et d'une reprise des cotations du JB. Les cours ont ainsi amorc&eacute; une baisse tr&egrave;s marqu&eacute;e, d&egrave;s juillet, de l'ordre de 15 &agrave; 20 centimes/ kg pour les broutards charolais. Alors, &agrave;-coup conjoncturel ou tendance de march&eacute; ?La demande en animaux vivants devrait retrouver une certaine dynamique, port&eacute;e par l'Italie. Deux facteurs laissent &agrave; penser &agrave; une reprise de leurs importations : les engraisseurs ont retard&eacute; la sortie des jeunes bovins pour gagner quelques kilos suppl&eacute;mentaires et ainsi optimiser leur marge dans un contexte de prix favorable en Italie sur le JB U. L'autre facteur est l'augmentation de la consommation de viande bovine amorc&eacute;e depuis deux ans en Italie. Ce sont principalement les ventes de Scottona (g&eacute;nisses de 14 mois) qui tirent les volumes vers le haut, avec un retour aux achats des jeunes m&eacute;nages. Ainsi, la demande croissante en laitonne se confirme sur les principaux pays importateurs de broutards fran&ccedil;ais. Les envois de femelles en 2019 ont augment&eacute; de +8,5 %, alors que ceux des m&acirc;les ont chut&eacute; de -0,5 %. Les pays du Maghreb, Alg&eacute;rie en t&ecirc;te, sont toujours pr&eacute;sents sur les march&eacute;s des races rustiques et ont import&eacute; d&eacute;j&agrave; pr&egrave;s de 40 000 t&ecirc;tes depuis le d&eacute;but de l'ann&eacute;e.<h2>Sur le march&eacute; des gros bovins, le contexte macro-&eacute;conomique perturbe les &eacute;quilibres</h2>La r&eacute;cession en Allemagne impacte la consommation des m&eacute;nages et la demande des industriels en jeunes bovins. Cette situation touche le march&eacute; fran&ccedil;ais &agrave; double titre : d'une part, les exportations de jeunes bovins fran&ccedil;ais vers cette destination ont baiss&eacute; de plus de 4 %, entra&icirc;nant une &eacute;rosion des cotations sur les JB laitiers ; d'autre part, l'offre importante de vaches de r&eacute;forme germaniques peu ch&egrave;res exerce une pression sur les cours des vaches fran&ccedil;aises. La menace du Brexit perturbe les prix des animaux en Irlande : ventes anticip&eacute;es des bovins, conflit avec les abatteurs... Le march&eacute; europ&eacute;en se trouve ainsi encombr&eacute;, g&eacute;n&eacute;rant une r&eacute;elle tension sur les cours des animaux fran&ccedil;ais malgr&eacute; une offre indig&egrave;ne restreinte, en vache et en JB. Sur le march&eacute; int&eacute;rieur, la valorisation des carcasses de r&eacute;formes allaitantes devient de plus en plus complexe pour les op&eacute;rateurs de la fili&egrave;re. Les avants sont aujourd'hui valoris&eacute;s en hach&eacute; pour r&eacute;pondre &agrave; une demande croissante des consommateurs. Pour les muscles arri&egrave;res la demande porte de plus en plus sur du cat&eacute;goriel et de moins en moins sur des carcasses enti&egrave;res, avec des morceaux qui ne trouvent pas d'acheteur en fonction des saisons, entra&icirc;nant une baisse de la valorisation moyenne de la carcasse enti&egrave;re.Pour contrer cette tendance, des initiatives se mettent en place sous la forme de contrat tripartite, suite aux EGA, entre &eacute;leveurs distributeurs et op&eacute;rateurs fili&egrave;re. Ces d&eacute;marches visent &agrave; mieux coordonner les besoins de la fili&egrave;re (en termes de race, poids, saisonnalit&eacute;) et la production, en offrant des garanties de prix. D'autres &oelig;uvrent &agrave; am&eacute;liorer certains processus industriels pour revaloriser des morceaux nobles par de la maturation sous vide ou engagent des certifications environnementales sur des bonnes pratiques d'&eacute;levage. Du c&ocirc;t&eacute; des &eacute;leveurs, la prise de conscience des changements structurels du march&eacute; est perceptible. Mais il faudra aller plus loin et plus vite dans l'ad&eacute;quation Offre/Demande si on veut atteindre les objectifs du plan fili&egrave;re, soit 40 % de Label Rouge sur l'offre en d&eacute;coupe et 30 % de la production de gros bovins contractualis&eacute;e avec des indicateurs de co&ucirc;t de production. L'enjeu rel&egrave;ve donc de la capacit&eacute; de cette fili&egrave;re &agrave; conduire des projets de mani&egrave;re collective en vue de :&bull; &laquo; Re &raquo; -donner des garanties et de l'envie aux consommateurs en adaptant les modes de production aux besoins et attentes des acheteurs, par la diff&eacute;renciation des produits.&bull; S'organiser pour r&eacute;pondre &agrave; des opportunit&eacute;s de march&eacute;s export, pouvant &ecirc;tre cr&eacute;ateur de valeur telle que la Chine. Actuellement, cinq entreprises d'abattage ont obtenu l'agr&eacute;ment pour exporter, avec un objectif de 30 000 t /an. Sur l'an pass&eacute;, seulement 6 t ont &eacute;t&eacute; export&eacute;es du fait de la lenteur des premiers accords, li&eacute;e aux contraintes techniques et administratives assez fortes. Mais une acc&eacute;l&eacute;ration devrait s'op&eacute;rer avec la suspension des importations br&eacute;siliennes et l'investissement humain fait par les cinq op&eacute;rateurs pour d&eacute;velopper les ventes vers cette destination.&bull; Enfin, coordonner la mise en place de nouveaux services (mise en quarantaine des animaux, fili&egrave;re sans antibiotique) pour fid&eacute;liser ou conqu&eacute;rir de nouveaux clients. La pr&eacute;paration sanitaire des animaux, et plus particuli&egrave;rement des broutards, avant de les exporter peut- &ecirc;tre une voie de contractualisation et donc de valorisation pour les &eacute;leveurs. Cette demande, faite par les engraisseurs italiens par exemple, permet d'all&eacute;ger le protocole sur place et l'usage des antibiotiques. Cela va dans le sens de l'adaptation &agrave; la demande du client et &agrave; une diff&eacute;renciation du produit vers le &laquo; sans antibiotique &raquo;. Il reste &agrave; esp&eacute;rer que la somme de ces initiatives permette un ruissellement de valeur vers les producteurs, ce qui &eacute;tait la promesse des EGA. Dans un contexte o&ugrave; la d&eacute;capitalisation du cheptel, qui semblait de prime abord conjoncturelle, pourrait elle-m&ecirc;me devenir structurelle et favoriser les imports en France de viande bovine, gageons que l'esprit de conqu&ecirc;te et l'opportunisme encouragent chaque acteur de cette fili&egrave;re &agrave; relever les d&eacute;fis de demain !Article extrait de la veille &eacute;conomique - Nov. 2019 - Nathalie VELAY et Sabine MICHEL - Cerfrance

Bovins : turbulences sur le marché de la viande 


Chaque semaine FranceAgriMer effectue un suivi précis de l'évolution des marchés ; bovins, ovins et porcins et publie des informations de conjoncture.Voir les pièces jointes : Semaine 48 (du 25 novembre au 1er décembre 2019)


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