<div>
<p>La r&eacute;colte 2019 a marqu&eacute; une &eacute;tape importante dans la mont&eacute;e en puissance de l&rsquo;agriculture biologique dans le secteur des grandes cultures. <em>&laquo;&nbsp;C&rsquo;est la premi&egrave;re ann&eacute;e que l&rsquo;on a produit la quantit&eacute; de bl&eacute; bio n&eacute;cessaire pour alimenter le march&eacute; fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;</em>, souligne J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;, pr&eacute;sident de la commission bio de la <a href="https://www.lacooperationagricole.coop/fr" target="_blank" rel="nofollow noopener">Coop&eacute;ration agricole</a>.</p>

<p><strong>Un mouvement de fond semble bel et bien engag&eacute;</strong>. <em>&laquo;&nbsp;Auparavant, on passait des marches tous les trois ou quatre ans. Mais depuis ces trois derni&egrave;res ann&eacute;es, on constate une dynamique de conversion forte et r&eacute;guli&egrave;re,</em> analyse Jean Buet, directeur de la coop&eacute;rative bourguignonne <a href="https://www.cocebi.com/" target="_blank" title="No results" rel="nofollow noopener">Cocebi </a>et de l&rsquo;<a href="http://www.fermesbio.fr/HP/HPInternet.aspx" target="_blank" rel="nofollow noopener">union de commercialisation Fermes bio</a>, qui regroupe <a href="http://biocer.fr/" target="_blank" rel="nofollow noopener">Biocer</a>, la Cocebi et <a href="https://www.probiolor.com/" target="_blank" rel="nofollow noopener">Probiolor</a>, trois coop&eacute;ratives historiques du secteur biologique. <em>Ce qui est nouveau depuis deux ou trois ans, c&rsquo;est la conversion de grosses structures qui passent int&eacute;gralement en bio en une fois.&nbsp;&raquo;</em></p>

<figure role="group"><div alt="Graphique collecte/consommation bl&eacute; tendre biologique fran&ccedil;ais" data-embed-button="media_browser" data-entity-embed-display="media_image" data-entity-type="media" data-entity-uuid="34fe6c85-d8c1-4428-86ba-6bebf63296f8" title="Graphique collecte/consommation bl&eacute; tendre biologique fran&ccedil;ais" data-langcode="fr" class="embedded-entity">  <img src="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/sites/grandes-cultures/files/RGC348_DOSS_MARCHES_MASSIFICATION_INFOGRAPHIE_bis.jpg" alt="Graphique collecte/consommation bl&eacute; tendre biologique fran&ccedil;ais" typeof="foaf:Image" /></div>
<figcaption>Lors de la campagne 2019-2020, la collecte de bl&eacute; tendre biologique fran&ccedil;ais a rattrap&eacute; pour la premi&egrave;re fois la demande nationale.</figcaption></figure><h3>Lever le pied sur les importations</h3>

<p>M&ecirc;me constat chez Biocer, qui collecte dans le quart nord-ouest de la France. <em>&laquo;&nbsp;<a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/bio-en-grandes-cultures-la-nouvelle-generation-de-convertis-bouge-les-lignes">Nous voyons d&eacute;sormais plus fr&eacute;quemment des structures de plusieurs centaines d&rsquo;hectares passer en bio</a>, d&rsquo;un coup ou par tranche de 30 hectares,</em> explique son pr&eacute;sident, Olivier Reboul. <em>Et l&rsquo;on a maintenant des conversions dans des zones &agrave; bon, voire excellent potentiel.&nbsp;Un hectare qui passe en bio en Picardie &eacute;quivaut, en collecte, &agrave; deux ou trois hectares dans des r&eacute;gions moins productives.&nbsp;&raquo;</em></p>

<div class="sequence">Lire aussi :<em> </em><a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/le-sucre-de-betterave-bio-francais-affiche-une-belle-dynamique" title="Le sucre de betterave bio fran&ccedil;ais connait des d&eacute;buts prometteurs">le sucre de betterave bio fran&ccedil;ais connait des d&eacute;buts prometteurs</a></div>

<p>Cons&eacute;quence de ces conversions &agrave; effet multiplicateur en rendement&thinsp;: <strong>la production de c&eacute;r&eacute;ales bio augmente fortement depuis quatre ans</strong>. &laquo;&nbsp;Nous &eacute;tions tr&egrave;s d&eacute;ficitaires depuis longtemps, ce qui imposait d&rsquo;importer, rappelle J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;, pr&eacute;sident de la section bio de la Coop&eacute;ration agricole. <em>Le message que l&rsquo;on cherche d&eacute;sormais &agrave; faire passer, c&rsquo;est de lever le pied sur les importations, voire de freiner dur sur la production de certains produits.&nbsp;&raquo;</em></p>

<h3>Pas d&rsquo;inqui&eacute;tude sur la rentabilit&eacute; des c&eacute;r&eacute;ales bio</h3>

<p>&Agrave; l&rsquo;approche du point d&rsquo;&eacute;quilibre, <strong>la surproduction menace-t-elle d&eacute;sormais les grandes cultures bio fran&ccedil;aises&thinsp;?</strong> <em>&laquo;&nbsp;La croissance de la production est tellement rapide qu&rsquo;on ne peut pas exclure de se retrouver avec 10&nbsp;% de surproduction,</em> avance J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;. Et il faut &ecirc;tre conscient qu&rsquo;un exc&egrave;s mod&eacute;r&eacute; de l&rsquo;offre face &agrave; la demande suffit pour faire chuter les prix.&nbsp;&raquo; Le professionnel se veut toutefois rassurant. <em>&laquo;&nbsp;Compte tenu du haut niveau actuel des cours, une baisse de 10 ou 15&nbsp;% des prix les ram&egrave;nerait au niveau d&rsquo;il y a trois ans et ne remettrait pas en cause la rentabilit&eacute; des exploitations.&nbsp;&raquo;</em> &Agrave; plus de 450&nbsp;euros la tonne pay&eacute;e au producteur, le bl&eacute; meunier bio a en effet de quoi faire r&ecirc;ver plus d&rsquo;un producteur en conventionnel&hellip; m&ecirc;me s&rsquo;il devait perdre 50&nbsp;euros.</p>

<div data-embed-button="media_browser" data-entity-embed-display="view_mode:media.embedded" data-entity-type="media" data-entity-uuid="8c467dbc-c996-44c1-98cf-ccb1d920a0fa" data-langcode="fr" class="embedded-entity"><div>
  
  
            <div class="field field--name-field-media-video-embed-field field--type-video-embed-field field--label-hidden field__item"><div class="video-embed-field-provider-youtube video-embed-field-responsive-video"><iframe width="854" height="480" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen" src="https://www.youtube.com/embed/YrPvk3JR5fI?autoplay=0&amp;start=0&amp;rel=0"></iframe>
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<p>Pour autant, <strong>les responsables de la fili&egrave;re insistent sur l&rsquo;importance de ma&icirc;triser la production, tout en s&rsquo;attachant &agrave; la mettre en relation avec une demande</strong>. C&rsquo;est pour cette raison que les organismes &eacute;conomiques promeuvent la contractualisation sur trois ou cinq ans, avec la fixation d&rsquo;un tunnel de prix qui garantit la rentabilit&eacute; de l&rsquo;activit&eacute; du producteur comme celle du transformateur. Tous s&rsquo;entendent &eacute;galement sur l&rsquo;importance d&rsquo;entrer en contact avec le metteur en march&eacute;, quel qu&rsquo;il soit, en amont de la conversion. <em>&laquo;&nbsp;Le principe de la commercialisation, c&rsquo;est d&rsquo;orienter les productions au moment du semis,</em> affirme Jean Buet. <em>Quand on donne un avis d&rsquo;emblavement, on a un d&eacute;bouch&eacute; contractualis&eacute; &agrave; mettre en face. La planification est un &eacute;l&eacute;ment fondamental pour ne pas casser la valeur.&nbsp;&raquo;</em></p>

<div class="sequence">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/la-crise-covid-19-accelere-la-croissance-de-la-consommation-bio" title="&laquo;&nbsp;La crise Covid-19 a acc&eacute;l&eacute;r&eacute; la croissance de la consommation bio&nbsp;&raquo;">&laquo;&nbsp;La crise Covid-19 a acc&eacute;l&eacute;r&eacute; la croissance de la consommation bio&nbsp;&raquo;</a></div>

<h3>Anticiper la vente de la production en deuxi&egrave;me ann&eacute;e</h3>

<p>L&rsquo;anticipation est notamment indispensable pour passer le moment d&eacute;licat de la deuxi&egrave;me ann&eacute;e de conversion, dite C2. Cette r&eacute;colte ne peut &ecirc;tre valoris&eacute;e dans le circuit bio qu&rsquo;en production animale. Et encore&thinsp;: fabricants d&rsquo;aliments ne peuvent en int&eacute;grer que 25 &agrave; 30&nbsp;% au maximum. Or,<strong> l&rsquo;afflux de production a engendr&eacute; de forts exc&eacute;dents en C2 pour la majorit&eacute; des cultures, entra&icirc;nant d&eacute;classement et chute des prix</strong>, notamment en c&eacute;r&eacute;ales secondaires et graines prot&eacute;agineuses. Pour limiter la casse, mieux vaut donc maximiser la part de l&eacute;gumineuses (luzerne ou tr&egrave;fle) en C2. &Agrave; d&eacute;faut de pouvoir valoriser la r&eacute;colte, cela permet d&rsquo;am&eacute;liorer le potentiel agronomique de son sol.</p>

<h3>Des infrastructures condamn&eacute;es &agrave; tenir le rythme</h3>

<p>Au-del&agrave; des questions de commercialisation, la croissance actuelle de la collecte bio place les organismes &eacute;conomiques face &agrave; des d&eacute;fis logistiques. <em>&laquo;&nbsp;Une croissance de plus de 10&nbsp;% signifie que l&rsquo;on double la capacit&eacute; de production tous les cinq ans,</em> souligne J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;. <em>Cela impose de construire de nouveaux outils de stockage et de transformation, dans un contexte &eacute;conomique o&ugrave; les banques sont difficiles &agrave; convaincre.&nbsp;&raquo;</em></p>

<p><strong>Les capacit&eacute;s de stockage doivent pourtant suivre pour garantir la qualit&eacute; des lots</strong>. C&rsquo;est aussi un outil de r&eacute;gulation qui pourrait s&rsquo;av&eacute;rer tr&egrave;s utile en cas de d&eacute;phasage temporaire entre offre et demande. Si Biocer s&rsquo;est dot&eacute;, fin 2019, d&rsquo;un silo de 4&thinsp;000 tonnes et 40 cellules &agrave; la pointe de la modernit&eacute; &agrave; Marcilly-la-Campagne, dans l&rsquo;Eure. Toutefois, 60&nbsp;% seulement des volumes sont collect&eacute;s &agrave; la moisson par la coop, gr&acirc;ce &agrave; une politique d&rsquo;accompagnement du stockage &agrave; la ferme. La conversion r&eacute;cente de grosses exploitations, dont certaines disposent de capacit&eacute;s de stockage importantes, est &agrave; cet &eacute;gard un atout pour la coop&eacute;rative.</p>

<h3>Le risque d&rsquo;importation minimis&eacute; par la demande de produits fran&ccedil;ais</h3>

<p>La fili&egrave;re est-elle arm&eacute;e pour cette nouvelle phase de son d&eacute;veloppement, sur la ligne de cr&ecirc;te de l&rsquo;&eacute;quilibre entre offre et demande&thinsp;? <em>&laquo;&nbsp;Un &eacute;l&eacute;ment fondamental nous rend optimistes, c&rsquo;est que les produits fran&ccedil;ais sont clairement pl&eacute;biscit&eacute;s en bio,</em> rel&egrave;ve Olivier Reboul. <em>Cela &eacute;loigne le risque d&rsquo;importations qui d&eacute;stabiliseraient le march&eacute;.&nbsp;&raquo;</em></p>

<p>Concernant la vigueur de la demande int&eacute;rieure, les partisans de l&rsquo;agriculture biologique esp&egrave;rent d&eacute;velopper le march&eacute; encore embryonnaire de la restauration hors domicile, et notamment collective. <em>&laquo;&nbsp;Il nous faut surtout &eacute;viter de devenir un march&eacute; de commodit&eacute;s,</em> avertit Jean Buet. <em>Nous n&rsquo;avons pas de march&eacute; de d&eacute;gagement &agrave; l&rsquo;export, car ce serait au prix d&rsquo;une casse de valeur extraordinaire, du fait de prix fran&ccedil;ais sup&eacute;rieurs de 100&nbsp;euros la tonne environ par rapport au reste du march&eacute; europ&eacute;en.&nbsp;&raquo;</em></p>
</div>

<div class="encadre">
<h2>Les bassins sp&eacute;cialis&eacute;s en grandes cultures se mettent au bio</h2>

<p>En France, les grandes cultures ne sont pas le principal moteur de la conversion en bio, mais les choses &eacute;voluent. Les surfaces cultiv&eacute;es en bio (surfaces en conversion et d&eacute;j&agrave; certifi&eacute;es) ont atteint en 2019 environ 2,3 millions d&rsquo;hectares, soit 8,5&nbsp;% de la surface agricole utile. Cela repr&eacute;sente un doublement en cinq ans. Avec moins de 600 000 hectares, les grandes cultures de vente restent minoritaires&thinsp;: les cultures fourrag&egrave;res couvrent les trois quarts de la sole bio. N&eacute;anmoins, les conversions s&rsquo;amplifient dans les grands bassins c&eacute;r&eacute;aliers &agrave; haut potentiel. En 2019, 4,9 % des surfaces de grandes cultures &eacute;taient conduites en bio.</p>
</div>

<div class="encadre">
<figure role="group"><div alt="Bilan pr&eacute;visionnel 2019-2020 du bl&eacute; tendre bio fran&ccedil;ais" data-embed-button="media_browser" data-entity-embed-display="media_image" data-entity-type="media" data-entity-uuid="13fdb3d4-2a34-4ae2-b52f-0687de3b521b" title="Bilan pr&eacute;visionnel 2019-2020 du bl&eacute; tendre bio fran&ccedil;ais" data-langcode="fr" class="embedded-entity">  <img src="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/sites/grandes-cultures/files/RGCA0348_DOSS_BIO_COLLECTE_BLE_TENDRE_ENCA%20%282%29_0.jpg" alt="Bilan pr&eacute;visionnel 2019-2020 du bl&eacute; tendre bio fran&ccedil;ais" typeof="foaf:Image" /></div>
<figcaption>Le bilan fran&ccedil;ais du bl&eacute; tendre biologique est pour la premi&egrave;re fois &agrave; l'&eacute;quilibre avec un recours mod&eacute;r&eacute; aux importations en 2019-2020.</figcaption></figure><h2>La collecte de bl&eacute; tendre rattrape la consommation</h2>

<p>Jusqu&rsquo;&agrave; la r&eacute;colte 2019, l&rsquo;&eacute;quilibre du bilan fran&ccedil;ais du bl&eacute; tendre bio imposait le recours aux importations. Malgr&eacute; une hausse constante de la consommation depuis 2014, notamment de la part de la meunerie, les postes d&rsquo;offre et de demande sont d&eacute;sormais &agrave; l&rsquo;&eacute;quilibre, autour de 250&thinsp;000 tonnes en 2019-2020. Le march&eacute; fran&ccedil;ais en croissance pourrait-il aiguiser les app&eacute;tits des producteurs &eacute;trangers&thinsp;? Pour Jean Buet, directeur de la coop&eacute;rative Cocebi, <em>&laquo;&nbsp;le sc&eacute;nario le plus probable n&rsquo;est pas un accroissement des importations qui d&eacute;stabiliserait le march&eacute;, mais plut&ocirc;t une hausse de la production fran&ccedil;aise qui aurait du mal &agrave; remplacer les importations, moins ch&egrave;res&nbsp;&raquo;.</em> Pour &eacute;viter ce cas de figure, la fili&egrave;re fran&ccedil;aise table sur la contractualisation pluriannuelle avec un tunnel de prix, gage d&rsquo;ad&eacute;quation entre la demande et les volumes produits.</p>
</div>



La dynamique de croissance forte et régulière enclenchée depuis trois ans pour les céréales bio confronte la filière à de nouveaux enjeux pour ne pas basculer dans la surproduction.

Agriculture biologique : les céréales bio face au défi de la massification

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<p>La r&eacute;colte 2019 a marqu&eacute; une &eacute;tape importante dans la mont&eacute;e en puissance de l&rsquo;agriculture biologique dans le secteur des grandes cultures. <em>&laquo;&nbsp;C&rsquo;est la premi&egrave;re ann&eacute;e que l&rsquo;on a produit la quantit&eacute; de bl&eacute; bio n&eacute;cessaire pour alimenter le march&eacute; fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;</em>, souligne J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;, pr&eacute;sident de la commission bio de la <a href="https://www.lacooperationagricole.coop/fr" target="_blank" rel="nofollow noopener">Coop&eacute;ration agricole</a>.</p>

<p><strong>Un mouvement de fond semble bel et bien engag&eacute;</strong>. <em>&laquo;&nbsp;Auparavant, on passait des marches tous les trois ou quatre ans. Mais depuis ces trois derni&egrave;res ann&eacute;es, on constate une dynamique de conversion forte et r&eacute;guli&egrave;re,</em> analyse Jean Buet, directeur de la coop&eacute;rative bourguignonne <a href="https://www.cocebi.com/" target="_blank" title="No results" rel="nofollow noopener">Cocebi </a>et de l&rsquo;<a href="http://www.fermesbio.fr/HP/HPInternet.aspx" target="_blank" rel="nofollow noopener">union de commercialisation Fermes bio</a>, qui regroupe <a href="http://biocer.fr/" target="_blank" rel="nofollow noopener">Biocer</a>, la Cocebi et <a href="https://www.probiolor.com/" target="_blank" rel="nofollow noopener">Probiolor</a>, trois coop&eacute;ratives historiques du secteur biologique. <em>Ce qui est nouveau depuis deux ou trois ans, c&rsquo;est la conversion de grosses structures qui passent int&eacute;gralement en bio en une fois.&nbsp;&raquo;</em></p>

<figure role="group"><img src="https://www.reussir.fr/bio/core/modules/media/images/icons/no-thumbnail.png" width="180" height="180" alt="Missing &eacute;l&eacute;ment de m&eacute;dia." title="Missing &eacute;l&eacute;ment de m&eacute;dia." /><figcaption>Lors de la campagne 2019-2020, la collecte de bl&eacute; tendre biologique fran&ccedil;ais a rattrap&eacute; pour la premi&egrave;re fois la demande nationale.</figcaption></figure><h3>Lever le pied sur les importations</h3>

<p>M&ecirc;me constat chez Biocer, qui collecte dans le quart nord-ouest de la France. <em>&laquo;&nbsp;<a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/bio-en-grandes-cultures-la-nouvelle-generation-de-convertis-bouge-les-lignes">Nous voyons d&eacute;sormais plus fr&eacute;quemment des structures de plusieurs centaines d&rsquo;hectares passer en bio</a>, d&rsquo;un coup ou par tranche de 30 hectares,</em> explique son pr&eacute;sident, Olivier Reboul. <em>Et l&rsquo;on a maintenant des conversions dans des zones &agrave; bon, voire excellent potentiel.&nbsp;Un hectare qui passe en bio en Picardie &eacute;quivaut, en collecte, &agrave; deux ou trois hectares dans des r&eacute;gions moins productives.&nbsp;&raquo;</em></p>

<div class="sequence">Lire aussi :<em> </em><a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/le-sucre-de-betterave-bio-francais-affiche-une-belle-dynamique" title="Le sucre de betterave bio fran&ccedil;ais connait des d&eacute;buts prometteurs">le sucre de betterave bio fran&ccedil;ais connait des d&eacute;buts prometteurs</a></div>

<p>Cons&eacute;quence de ces conversions &agrave; effet multiplicateur en rendement&thinsp;: <strong>la production de c&eacute;r&eacute;ales bio augmente fortement depuis quatre ans</strong>. &laquo;&nbsp;Nous &eacute;tions tr&egrave;s d&eacute;ficitaires depuis longtemps, ce qui imposait d&rsquo;importer, rappelle J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;, pr&eacute;sident de la section bio de la Coop&eacute;ration agricole. <em>Le message que l&rsquo;on cherche d&eacute;sormais &agrave; faire passer, c&rsquo;est de lever le pied sur les importations, voire de freiner dur sur la production de certains produits.&nbsp;&raquo;</em></p>

<h3>Pas d&rsquo;inqui&eacute;tude sur la rentabilit&eacute; des c&eacute;r&eacute;ales bio</h3>

<p>&Agrave; l&rsquo;approche du point d&rsquo;&eacute;quilibre, <strong>la surproduction menace-t-elle d&eacute;sormais les grandes cultures bio fran&ccedil;aises&thinsp;?</strong> <em>&laquo;&nbsp;La croissance de la production est tellement rapide qu&rsquo;on ne peut pas exclure de se retrouver avec 10&nbsp;% de surproduction,</em> avance J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;. Et il faut &ecirc;tre conscient qu&rsquo;un exc&egrave;s mod&eacute;r&eacute; de l&rsquo;offre face &agrave; la demande suffit pour faire chuter les prix.&nbsp;&raquo; Le professionnel se veut toutefois rassurant. <em>&laquo;&nbsp;Compte tenu du haut niveau actuel des cours, une baisse de 10 ou 15&nbsp;% des prix les ram&egrave;nerait au niveau d&rsquo;il y a trois ans et ne remettrait pas en cause la rentabilit&eacute; des exploitations.&nbsp;&raquo;</em> &Agrave; plus de 450&nbsp;euros la tonne pay&eacute;e au producteur, le bl&eacute; meunier bio a en effet de quoi faire r&ecirc;ver plus d&rsquo;un producteur en conventionnel&hellip; m&ecirc;me s&rsquo;il devait perdre 50&nbsp;euros.</p>

<img src="https://www.reussir.fr/bio/core/modules/media/images/icons/no-thumbnail.png" width="180" height="180" alt="Missing &eacute;l&eacute;ment de m&eacute;dia." title="Missing &eacute;l&eacute;ment de m&eacute;dia." /><p>Pour autant, <strong>les responsables de la fili&egrave;re insistent sur l&rsquo;importance de ma&icirc;triser la production, tout en s&rsquo;attachant &agrave; la mettre en relation avec une demande</strong>. C&rsquo;est pour cette raison que les organismes &eacute;conomiques promeuvent la contractualisation sur trois ou cinq ans, avec la fixation d&rsquo;un tunnel de prix qui garantit la rentabilit&eacute; de l&rsquo;activit&eacute; du producteur comme celle du transformateur. Tous s&rsquo;entendent &eacute;galement sur l&rsquo;importance d&rsquo;entrer en contact avec le metteur en march&eacute;, quel qu&rsquo;il soit, en amont de la conversion. <em>&laquo;&nbsp;Le principe de la commercialisation, c&rsquo;est d&rsquo;orienter les productions au moment du semis,</em> affirme Jean Buet. <em>Quand on donne un avis d&rsquo;emblavement, on a un d&eacute;bouch&eacute; contractualis&eacute; &agrave; mettre en face. La planification est un &eacute;l&eacute;ment fondamental pour ne pas casser la valeur.&nbsp;&raquo;</em></p>

<div class="sequence">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/grandes-cultures/la-crise-covid-19-accelere-la-croissance-de-la-consommation-bio" title="&laquo;&nbsp;La crise Covid-19 a acc&eacute;l&eacute;r&eacute; la croissance de la consommation bio&nbsp;&raquo;">&laquo;&nbsp;La crise Covid-19 a acc&eacute;l&eacute;r&eacute; la croissance de la consommation bio&nbsp;&raquo;</a></div>

<h3>Anticiper la vente de la production en deuxi&egrave;me ann&eacute;e</h3>

<p>L&rsquo;anticipation est notamment indispensable pour passer le moment d&eacute;licat de la deuxi&egrave;me ann&eacute;e de conversion, dite C2. Cette r&eacute;colte ne peut &ecirc;tre valoris&eacute;e dans le circuit bio qu&rsquo;en production animale. Et encore&thinsp;: fabricants d&rsquo;aliments ne peuvent en int&eacute;grer que 25 &agrave; 30&nbsp;% au maximum. Or,<strong> l&rsquo;afflux de production a engendr&eacute; de forts exc&eacute;dents en C2 pour la majorit&eacute; des cultures, entra&icirc;nant d&eacute;classement et chute des prix</strong>, notamment en c&eacute;r&eacute;ales secondaires et graines prot&eacute;agineuses. Pour limiter la casse, mieux vaut donc maximiser la part de l&eacute;gumineuses (luzerne ou tr&egrave;fle) en C2. &Agrave; d&eacute;faut de pouvoir valoriser la r&eacute;colte, cela permet d&rsquo;am&eacute;liorer le potentiel agronomique de son sol.</p>

<h3>Des infrastructures condamn&eacute;es &agrave; tenir le rythme</h3>

<p>Au-del&agrave; des questions de commercialisation, la croissance actuelle de la collecte bio place les organismes &eacute;conomiques face &agrave; des d&eacute;fis logistiques. <em>&laquo;&nbsp;Une croissance de plus de 10&nbsp;% signifie que l&rsquo;on double la capacit&eacute; de production tous les cinq ans,</em> souligne J&eacute;r&ocirc;me Caill&eacute;. <em>Cela impose de construire de nouveaux outils de stockage et de transformation, dans un contexte &eacute;conomique o&ugrave; les banques sont difficiles &agrave; convaincre.&nbsp;&raquo;</em></p>

<p><strong>Les capacit&eacute;s de stockage doivent pourtant suivre pour garantir la qualit&eacute; des lots</strong>. C&rsquo;est aussi un outil de r&eacute;gulation qui pourrait s&rsquo;av&eacute;rer tr&egrave;s utile en cas de d&eacute;phasage temporaire entre offre et demande. Si Biocer s&rsquo;est dot&eacute;, fin 2019, d&rsquo;un silo de 4&thinsp;000 tonnes et 40 cellules &agrave; la pointe de la modernit&eacute; &agrave; Marcilly-la-Campagne, dans l&rsquo;Eure. Toutefois, 60&nbsp;% seulement des volumes sont collect&eacute;s &agrave; la moisson par la coop, gr&acirc;ce &agrave; une politique d&rsquo;accompagnement du stockage &agrave; la ferme. La conversion r&eacute;cente de grosses exploitations, dont certaines disposent de capacit&eacute;s de stockage importantes, est &agrave; cet &eacute;gard un atout pour la coop&eacute;rative.</p>

<h3>Le risque d&rsquo;importation minimis&eacute; par la demande de produits fran&ccedil;ais</h3>

<p>La fili&egrave;re est-elle arm&eacute;e pour cette nouvelle phase de son d&eacute;veloppement, sur la ligne de cr&ecirc;te de l&rsquo;&eacute;quilibre entre offre et demande&thinsp;? <em>&laquo;&nbsp;Un &eacute;l&eacute;ment fondamental nous rend optimistes, c&rsquo;est que les produits fran&ccedil;ais sont clairement pl&eacute;biscit&eacute;s en bio,</em> rel&egrave;ve Olivier Reboul. <em>Cela &eacute;loigne le risque d&rsquo;importations qui d&eacute;stabiliseraient le march&eacute;.&nbsp;&raquo;</em></p>

<p>Concernant la vigueur de la demande int&eacute;rieure, les partisans de l&rsquo;agriculture biologique esp&egrave;rent d&eacute;velopper le march&eacute; encore embryonnaire de la restauration hors domicile, et notamment collective. <em>&laquo;&nbsp;Il nous faut surtout &eacute;viter de devenir un march&eacute; de commodit&eacute;s,</em> avertit Jean Buet. <em>Nous n&rsquo;avons pas de march&eacute; de d&eacute;gagement &agrave; l&rsquo;export, car ce serait au prix d&rsquo;une casse de valeur extraordinaire, du fait de prix fran&ccedil;ais sup&eacute;rieurs de 100&nbsp;euros la tonne environ par rapport au reste du march&eacute; europ&eacute;en.&nbsp;&raquo;</em></p>
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<h2>Les bassins sp&eacute;cialis&eacute;s en grandes cultures se mettent au bio</h2>

<p>En France, les grandes cultures ne sont pas le principal moteur de la conversion en bio, mais les choses &eacute;voluent. Les surfaces cultiv&eacute;es en bio (surfaces en conversion et d&eacute;j&agrave; certifi&eacute;es) ont atteint en 2019 environ 2,3 millions d&rsquo;hectares, soit 8,5&nbsp;% de la surface agricole utile. Cela repr&eacute;sente un doublement en cinq ans. Avec moins de 600 000 hectares, les grandes cultures de vente restent minoritaires&thinsp;: les cultures fourrag&egrave;res couvrent les trois quarts de la sole bio. N&eacute;anmoins, les conversions s&rsquo;amplifient dans les grands bassins c&eacute;r&eacute;aliers &agrave; haut potentiel. En 2019, 4,9 % des surfaces de grandes cultures &eacute;taient conduites en bio.</p>
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<figure role="group"><img src="https://www.reussir.fr/bio/core/modules/media/images/icons/no-thumbnail.png" width="180" height="180" alt="Missing &eacute;l&eacute;ment de m&eacute;dia." title="Missing &eacute;l&eacute;ment de m&eacute;dia." /><figcaption>Le bilan fran&ccedil;ais du bl&eacute; tendre biologique est pour la premi&egrave;re fois &agrave; l'&eacute;quilibre avec un recours mod&eacute;r&eacute; aux importations en 2019-2020.</figcaption></figure><h2>La collecte de bl&eacute; tendre rattrape la consommation</h2>

<p>Jusqu&rsquo;&agrave; la r&eacute;colte 2019, l&rsquo;&eacute;quilibre du bilan fran&ccedil;ais du bl&eacute; tendre bio imposait le recours aux importations. Malgr&eacute; une hausse constante de la consommation depuis 2014, notamment de la part de la meunerie, les postes d&rsquo;offre et de demande sont d&eacute;sormais &agrave; l&rsquo;&eacute;quilibre, autour de 250&thinsp;000 tonnes en 2019-2020. Le march&eacute; fran&ccedil;ais en croissance pourrait-il aiguiser les app&eacute;tits des producteurs &eacute;trangers&thinsp;? Pour Jean Buet, directeur de la coop&eacute;rative Cocebi, <em>&laquo;&nbsp;le sc&eacute;nario le plus probable n&rsquo;est pas un accroissement des importations qui d&eacute;stabiliserait le march&eacute;, mais plut&ocirc;t une hausse de la production fran&ccedil;aise qui aurait du mal &agrave; remplacer les importations, moins ch&egrave;res&nbsp;&raquo;.</em> Pour &eacute;viter ce cas de figure, la fili&egrave;re fran&ccedil;aise table sur la contractualisation pluriannuelle avec un tunnel de prix, gage d&rsquo;ad&eacute;quation entre la demande et les volumes produits.</p>
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<p>La r&eacute;colte des menues pailles prend une nouvelle dimension logistique avec l&rsquo;arriv&eacute;e d'&eacute;quipements&nbsp;tels que le transbordeur tra&icirc;n&eacute; de Thi&eacute;rart et la benne aspiratrice D&eacute;m&eacute;t&rsquo;Air de Gyrax. La collecte de ce sous-produit pr&eacute;sente deux int&eacute;r&ecirc;ts. Le premier, d&rsquo;ordre agronomique, est de retirer de la parcelle une grande quantit&eacute; de graines d&rsquo;adventices. <em>&laquo;&nbsp;C&rsquo;est un outil de d&eacute;sherbage alternatif qui participe &agrave; r&eacute;duire les quantit&eacute;s de produits phyto&nbsp;appliqu&eacute;es&nbsp;&raquo;</em>, souligne Benjamin Vauchelet, de la soci&eacute;t&eacute; Thi&eacute;rart. Le second avantage du proc&eacute;d&eacute;, souvent consid&eacute;r&eacute; comme le plus important, rev&ecirc;t un aspect &eacute;conomique. En effet, les &eacute;leveurs valorisent les menues pailles pour la liti&egrave;re de leurs animaux et les m&eacute;thaniseurs les utilisent pour alimenter les digesteurs. <em>&laquo;&nbsp;Les menues pailles ont un pouvoir m&eacute;thanog&egrave;ne &eacute;quivalent &agrave; celui des issues de silo. Leur approvisionnement et leur prix sont garantis lorsqu&rsquo;elles proviennent des terres de l&rsquo;exploitation, ce qui n&rsquo;est pas le cas pour les d&eacute;chets de stockage de c&eacute;r&eacute;ales qui peuvent &ecirc;tre soumis &agrave; des fluctuations de tarif en fonction de la disponibilit&eacute;&nbsp;&raquo;</em>, indique-t-il. Le ramassage de ce sous-produit a d&eacute;but&eacute; avec les caissons accroch&eacute;s sur la hotte arri&egrave;re des moissonneuses-batteuses. Ces dispositifs donnent encore satisfaction sur le terrain, mais ne sont plus la priorit&eacute; chez les constructeurs. Ils sont de plus en plus difficiles voire parfois impossibles &agrave; int&eacute;grer sur les machines modernes, ce qui augmente&nbsp;leur prix. De surcro&icirc;t, leur installation peut remettre en question la garantie constructeur de la moissonneuse-batteuse en cas de probl&egrave;me technique. Les caissons embarqu&eacute;s manquent aussi de polyvalence en ne permettant pas d&rsquo;&eacute;taler les menues pailles sur la largeur de la coupe en l&rsquo;absence de collecte. Par ailleurs, leur principe de vidange au sol en bout de champ cr&eacute;e une zone particuli&egrave;rement expos&eacute;e au salissement par les mauvaises herbes.</p>

<h3>Un transbordeur tract&eacute; par la moissonneuse-batteuse</h3>

<p>La solution Thi&eacute;rart retenant une tr&eacute;mie tract&eacute;e par la moissonneuse-batteuse pr&eacute;sente l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de fonctionner avec ou sans r&eacute;cup&eacute;ration. Pour envoyer dans la remorque le produit provenant du syst&egrave;me de nettoyage de l&rsquo;automotrice, elle utilise deux turbines de grand diam&egrave;tre positionn&eacute;es &agrave; la place des &eacute;parpilleurs de menues pailles. Le flux de mati&egrave;re est dirig&eacute; par deux tuyaux dans la caisse tra&icirc;n&eacute;e. Il peut aussi &ecirc;tre d&eacute;pos&eacute; sur l&rsquo;andain de paille ou &eacute;pandu sur toute la largeur de la coupe (maxi 10,50 m). Les turbines, d&eacute;nomm&eacute;es V3, sont anim&eacute;es par une centrale hydraulique rajout&eacute;e par l&rsquo;&eacute;quipementier. La remorque &agrave; deux essieux, homologu&eacute;e pour circuler sur la route, se d&eacute;cline en deux versions de 30&nbsp;m<sup>3</sup> chacune. La plus simple se vide en basculant. La plus perfectionn&eacute;e s&rsquo;apparente &agrave; un transbordeur et dispose d&rsquo;un convoyeur &agrave; tapis de 2 m&egrave;tres de large, d&eacute;chargeant le contenu en roulant en une minute. Elle dispose d&rsquo;une caisse qui pivote&nbsp;&agrave; 90 degr&eacute;s pour le transport en long. <em>&laquo;&nbsp;Les chantiers avec le transbordeur demandent davantage de logistique, car ils n&eacute;cessitent des remorques pour transporter le grain et d&rsquo;autres pour &eacute;vacuer les&nbsp;menues pailles&nbsp;&raquo;</em>, avertit Benjamin Vauchelet. Pour les trajets routiers, il faut aussi pr&eacute;voir un tracteur pour transporter la coupe de la moissonneuse-batteuse.</p>

<h3>Une benne aspiratrice apr&egrave;s le pressage</h3>

<p>Imagin&eacute;e de toutes pi&egrave;ces par le bureau d&rsquo;&eacute;tudes Gyrax, la remorque aspiratrice D&eacute;m&eacute;t&rsquo;Air reprend au sol les menues pailles et les mauvaises graines rejet&eacute;es par la moissonneuse-batteuse. Elle est dot&eacute;e de deux puissantes turbines d&rsquo;aspiration pourvues de pales en acier Hardox et intervient, apr&egrave;s le pressage de la paille, en chevauchant les emplacements des anciens andains. Elle s&rsquo;utilise par temps sec et peut, selon la nature du sol, remonter des particules de terres. <em>&laquo;&nbsp;La D&eacute;m&eacute;t&rsquo;Air se contente d&rsquo;un tracteur de 150 chevaux et, &agrave; une allure de 6&nbsp;km/h, ramasse 5 &agrave; 6&nbsp;ha/h. Elle pr&eacute;sente une capacit&eacute; de 60&nbsp;m<sup>3</sup> mais n&rsquo;emporte qu&rsquo;environ 6&nbsp;tonnes de menues pailles en raison de leur faible densit&eacute;&nbsp;&raquo;</em>, pr&eacute;cise Daniel Guieu, de la soci&eacute;t&eacute; Gyrax. Cette remorque &agrave; trois essieux dispose d&rsquo;une caisse de 10 m&egrave;tres de longueur utile et p&egrave;se de 15 &agrave; 16 tonnes &agrave; vide, selon la construction en acier ou en aluminium. Son toit en t&ocirc;les perfor&eacute;es est solidaire des rehausses hydrauliques d&rsquo;un m&egrave;tre de haut. Ces parois t&eacute;lescopiques permettent de profiter au champ d&rsquo;une hauteur utile de caisse de 2,80 m&egrave;tres et de rappuyer le chargement pour le transport, afin d&rsquo;abaisser la hauteur hors tout de la remorque sous la barre des 4&nbsp;m&egrave;tres. La vidange s&rsquo;op&egrave;re en 40 &agrave; 50 secondes gr&acirc;ce &agrave; un fond mouvant &agrave; cha&icirc;nes et barrettes. La remorque Gyrax se valorise pour d&rsquo;autres activit&eacute;s, telles que le transport d&rsquo;ensilage, de compost ou encore de copeaux de bois. Pour ces utilisations, le module d&rsquo;aspiration se d&eacute;pose en 3&nbsp;heures et le toit en t&ocirc;le se d&eacute;monte par modules.</p>
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<div class="encadre">
<h2>La r&eacute;colte des menues pailles en chiffres</h2>

<p><strong>Rendement moyen&thinsp;:</strong> 1,2 &agrave; 1,6&nbsp;t/ha (de 2,5&nbsp;t/ha en plein soleil avec une paille brisante &agrave; 0,8&nbsp;t/ha ros&eacute;e tomb&eacute;e)</p>

<p><strong>Prix de vente&thinsp;:</strong> 30 &agrave; 50&nbsp;&euro;/t livr&eacute;e</p>

<p><strong>Investissement</strong></p>

<p>Gyrax D&eacute;m&eacute;t&rsquo;Air&thinsp;: 118&thinsp;000&nbsp;&euro; HT toutes options (commandes &eacute;lectriques)</p>

<p>Thi&eacute;rart turbine V3 et remorque basculante&thinsp;: 50&thinsp;000&nbsp;&euro; HT</p>

<p>Thi&eacute;rart turbine V3 et transbordeur&thinsp;: 65&thinsp;000&nbsp;&euro; HT</p>
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<h2>&nbsp;</h2>

<p>Sur la m&ecirc;me th&eacute;matique :</p>

<div class="clearl"><a href="https://www.reussir.fr/machinisme/les-graines-dadventices-reduites-en-farine">https://www.reussir.fr/machinisme/les-graines-dadventices-reduites-en-farine</a></div>

<div class="clearl">&nbsp;</div>

<div class="clearl"><a href="https://www.reussir.fr/machinisme/gyrax-les-menues-pailles-aspirees-au-champ">https://www.reussir.fr/machinisme/gyrax-les-menues-pailles-aspirees-au-champ</a></div>

<h2>&nbsp;</h2>
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Les menues pailles rencontrent de plus en plus de succès auprès des unités de méthanisation et dans les élevages pour le paillage. Les derniers matériels sortis chez Thiérart et Gyrax en facilitent la collecte, qui s’effectue, selon les techniques, dès la récolte ou après le pressage.

Deux nouvelles solutions de récolte des menues pailles


<p>Principal objet de critique des d&eacute;put&eacute;s Andr&eacute; Chassaigne (PCF) et Jean-Baptiste Moreau (LREM), la politique agricole commune (PAC), qui concentre toutes les aides europ&eacute;ennes. La crise<em>&nbsp;"a mis en lumi&egrave;re les failles importantes de la PAC pour faire face aux crises"</em>, a ainsi d&eacute;clar&eacute; M. Chassaigne, devant la commission des affaires europ&eacute;ennes.</p><p>La crise a notamment r&eacute;v&eacute;l&eacute; selon lui <em>"&agrave; quel point les dispositifs de soutien de la PAC sont in&eacute;galitaires"</em>, certains secteurs ne b&eacute;n&eacute;ficiant <em>"d'aucun syst&egrave;me d'intervention publique"</em>, comme l'horticulture, la viande porcine ou la volaille.</p><p>Autre probl&egrave;me, selon M. Chassaigne, <em>"les soutiens de la PAC se r&eacute;v&egrave;lent insuffisants dans leur montant",</em> et notamment tr&egrave;s en-de&ccedil;&agrave; des mesures de sauvetage mises en place par certains concurrents directs de l'UE, comme le Canada et les Etats-Unis. <em>"Le gouvernement am&eacute;ricain a en effet augment&eacute; le budget agricole de 48 milliards d'euros pour faire face &agrave; la crise. En Europe, nous sommes tr&egrave;s, tr&egrave;s loin du compte"</em>, a d&eacute;plor&eacute; le parlementaire.</p><h2></h2><p>Par ailleurs, les dispositifs existants sont inop&eacute;rants, selon les auteurs du rapport : <em>"la crise a mis en lumi&egrave;re, une nouvelle fois, la totale inutilit&eacute; de la r&eacute;serve de crise de la PAC",</em> a estim&eacute; M. Moreau. <em>"D'un montant de 400 millions d'euros, elle n'a jamais &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e depuis sa cr&eacute;ation en 2013, malgr&eacute; la crise du lait en 2015 ou l'embargo russe de 2014"</em>, a-t-il soulign&eacute;. Il a point&eacute; du doigt notamment ses modalit&eacute;s de d&eacute;clenchement <em>"non-op&eacute;rationnelles",</em> faute de d&eacute;finition pr&eacute;alable de ce qu'est une crise agricole.</p><p><strong>&gt;&gt;&gt; A lire aussi : Pourquoi l'Europe n'utilise-t-elle pas sa r&eacute;serve de crise agricole ?</strong></p><p>En cons&eacute;quence, les parlementaires ont formul&eacute; neuf propositions pour &eacute;viter le<em>&nbsp;"retard &agrave; l'allumage"</em> de l'aide europ&eacute;enne lors des prochaines crises. Ils proposent notamment de<em>&nbsp;"compl&eacute;ter rapidement les mesures d'urgence au niveau europ&eacute;en"</em>, notamment pour l'horticulture et la viticulture, ainsi que la cr&eacute;ation d'un <em>"grand observatoire europ&eacute;en des march&eacute;s agricoles, qui soit beaucoup plus en lien avec les professionnels",</em> afin d'avoir <em>"une r&eacute;elle &eacute;valuation des march&eacute;s".</em></p><p>Ils proposent &eacute;galement de<em>&nbsp;"travailler &agrave; une d&eacute;finition commune de ce qu'est une crise agricole, permettant de d&eacute;clencher automatiquement les dispositifs de soutien, lorsque les crit&egrave;res sont remplis, notamment en termes de variations de prix".</em></p>



L'Europe a manqué de "réactivité" pour soutenir l'agriculture européenne, durement touchée par la crise sanitaire, "qu'elle a gérée d'une façon purement administrative et avec rigidité" : des députés ont dressé un constat sans appel de la politique européenne, lors de la présentation d'un rapport à l'Assemblée nationale.


L'aide agricole européenne vivement critiquée par un rapport parlementaire

<p>4,1 kg &eacute;q.CO2/kgvv (kg de viande vive)&nbsp;: telles sont la valeur et l'unit&eacute; caract&eacute;risant l'empreinte carbone nette de l'&eacute;levage de Cathy et Bernard Bonnefoy, situ&eacute; &agrave; Les Estables en Haute-Loire. Le Gaec &Agrave; la bonne fourche, qui compte 50 vaches Aubrac sur 166 ha &agrave; 1400 m d'altitude, fait partie du r&eacute;seau des 125 fermes innovantes suivies par l'Institut de l'&eacute;levage dans le cadre du programme Life Beef Carbon, lequel a son pendant en lait avec le Life Carbon Dairy. Le programme a pour objectif, d'ici &agrave; 2020, d'identifier des leviers d'action pour r&eacute;duire de 15 % en 10 ans l'impact carbone de la production de viande bovine, dans quatre pays que sont l'Espagne, l'Italie, l'Irlande et la France, cette derni&egrave;re &eacute;tant sur-repr&eacute;sent&eacute;e via ses 2000 fermes de d&eacute;monstration (35 crit&egrave;res de performance technico-&eacute;co-environnementaux) et ses 125 fermes innovantes (150 crit&egrave;res). Le programme mobilise l'outil Cap'2er qui, outre le diagnostic initial, propose des plans d'action pour r&eacute;duire l'empreinte. Le programme Life Beef Carbon doit d&eacute;boucher d'ici &agrave; 2020 sur l'&eacute;laboration d'un plan carbone ayant vocation &agrave; essaimer au-del&agrave; des fermes de d&eacute;monstration.</p><h2>Un &eacute;levage peu &eacute;metteur</h2><p>Avec une empreinte nette de 4,1 kg &eacute;q.CO2 par kg de viande de vive (19,4 kg &eacute;mis pour 15,3 kg stock&eacute;s), la situation de d&eacute;part du Gaec est plut&ocirc;t flatteuse. &laquo;&nbsp;L'empreinte carbone nette est obtenue en soustrayant le carbone stock&eacute; dans les prairies et dans les haies aux &eacute;missions brutes de gaz &agrave; effet de serre&nbsp;&raquo;, explique Mathieu Velghe, chef de projet &agrave; l'Idele. &laquo;&nbsp;Au sein du r&eacute;seau des 2000 fermes de d&eacute;monstration, l'empreinte varie entre 8,9 et 11,6 kg &eacute;q. CO2/kgvv selon les exploitations et les syst&egrave;mes d'&eacute;levage, les naisseurs &eacute;tant les mieux plac&eacute;s, devant les naisseurs avec engraissement de femelles et les naisseurs avec engraissement de jeunes bovins. La bonne performance du Gaec s'explique en grande partie par le stockage du carbone dans les 166 ha de SAU, qui sont en fait 166 ha de surfaces toujours en herbe r&eacute;colt&eacute;es &agrave; 100 % en foin&nbsp;&raquo;.&nbsp;A titre indicatif, un ha de prairie permanente &eacute;quivaut &agrave; 570 kg CO2/an.&nbsp; Ce choix radical du 100 % foin est en partie impos&eacute; par le contexte p&eacute;do-climatique et topographique mais c'est aussi un choix personnel. &laquo;&nbsp;Il y a quelques ann&eacute;es, j'ai cess&eacute; de produire du broutard pour cause de prix imma&icirc;trisables et de FCO&nbsp;&raquo;, explique Bernard Bonnefoy, venu pr&eacute;senter sa d&eacute;marche au Sommet de l'&eacute;levage. &laquo;&nbsp;J'ai d&eacute;velopp&eacute; la production de g&eacute;nisses de 2-3 ans et des b&oelig;ufs de 3 ans en fili&egrave;re AOC Fin gras du M&eacute;zenc. Le restant des m&acirc;les part en b&oelig;ufs maigres pour &ecirc;tre fini en fili&egrave;re Aubrac. Au plan environnemental, je me retrouve &agrave; la t&ecirc;te d'une ferme innovante alors que mon syst&egrave;me s'apparente en fait &agrave; une ferme du pass&eacute;&nbsp;&raquo;.</p><h2>Un &eacute;levage profitable</h2><p>Si le bilan carbone est plut&ocirc;t flatteur, le bilan &eacute;conomique n'est pas mal non plus. Il faut dire que l'AOC Fin gras du M&eacute;zenc met du persill&eacute; dans le beurre. &laquo;&nbsp;Je m&egrave;ne moi-m&ecirc;me mes b&ecirc;tes &agrave; l'abattoir, ce qui me permet de valoriser un peu plus que la moyenne de l'AOC, qui se situe autour de 5,8 &euro;/kg, quand je vends les miennes 6,50 &euro; le kilo&nbsp;&raquo;. Plus d'une b&ecirc;te sur deux (57 %) est finie sur l'exploitation. Le Gaec produit bon an mal 25 b&ecirc;tes AOC et au total 23 t de viande vive pour 1,5 unit&eacute; de main d'&oelig;uvre. Le Fin gras du M&eacute;zenc est, avec le Charolles, le Maine-Anjou et le taureau de Camargue, une des rares viandes bovines AOC. &laquo;&nbsp;<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/de-la-vache-aubrac-dans-les-vosges" target="_blank" title="">A l'avenir, on consommera peut-&ecirc;tre moins de viande mais plus qualitative, un peu comme le vin</a>&nbsp;&raquo;, devise l'&eacute;leveur. Avec son millier de b&ecirc;tes annuelles (1100 exactement), l'AOC Fin gras du M&eacute;zenc n'est pas &agrave; la veille de saturer le march&eacute;&nbsp;! Toutes productions confondues, et aides incluses, le Gaec valorise sa viande 4,96 &euro;/kg pour un co&ucirc;t de production de 4,58 &euro;/kg. Gare&nbsp;: l'ICHN et autres aides g&eacute;n&egrave;rent un produit &eacute;quivalant &agrave; 2,16 &euro;/kg. D'o&ugrave; la prudence du couple qui s'est diversifi&eacute; il y a peu dans l'agrotourisme avec accueil &agrave; la ferme, chambres d'h&ocirc;tes et g&icirc;tes.</p><h2>Un &eacute;levage perfectible (tout de m&ecirc;me)</h2><p>Au plan &eacute;conomique, il sera difficile de mieux faire. Au plan environnemental, Philippe Halter, conseiller &agrave; la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, un des 170 conseillers form&eacute;s au protocole Cap'2er au plan national, a identifi&eacute; quelques leviers d'action, qui doivent conduire &agrave; une r&eacute;duction potentielle de 17 % des &eacute;missions. &laquo;&nbsp;Du point de vue du stockage de carbone, on ne peut pas faire mieux&nbsp;&raquo;, analyse-t-il. &laquo;&nbsp;Au plan des &eacute;missions, le Gaec peut faire des &eacute;conomies d'&eacute;lectricit&eacute; en changeant ses vieux ventilateurs &eacute;nergivores et en troquant ses n&eacute;ons pour des &eacute;clairages plus &eacute;conomes. Le poste carburant est perfectible en am&eacute;nageant des points d'eau &agrave; partir des sources, et qui diminueront les d&eacute;placements intempestifs. L'autonomie fourrag&egrave;re peut &ecirc;tre renforc&eacute;e en rempla&ccedil;ant des UGB vache par des UGB b&oelig;ufs, plus modulables. Enfin, la conversion &agrave; l'AB serait bienvenue pour renforcer la reconnaissance de la performance environnementale&nbsp;&raquo;. Avec sa formule 100 % foin, 0 ma&iuml;s et 0 kg d'azote min&eacute;ral, le Gaec fait en r&eacute;alit&eacute; de l'AB comme d'autres font de la prose. Seules les vaches &agrave; l'attache dans l'&eacute;table entrav&eacute;e posent probl&egrave;me vis &agrave; vis du cahier des charges. Sauf &agrave; passer sous le seuil des 50 m&egrave;res pour obtenir une d&eacute;rogation. &laquo;&nbsp;Le bio, &ccedil;a parle au consommateur et au voisinage&nbsp;&raquo;, admet sans peine Bernard Bonnefoy, qui &eacute;tudie la conversion.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Arnica des montagnes, &oelig;illet &agrave; delta, gen&ecirc;t ail&eacute;, h&eacute;lianth&egrave;me commun, liondent hispide, luzule champ&ecirc;tre, petite sanguisorbe... 320 esp&egrave;ces v&eacute;g&eacute;tales ont &eacute;t&eacute; identifi&eacute;es sur le Massif du M&eacute;zenc, un plateau d&#039;origine volcanique situ&eacute; en bordure orientale du Massif central &agrave; une altitude moyenne de 1000 m. P&acirc;tur&eacute;es et fauch&eacute;es, les prairies constituent un des ressorts de l&#039;AOP Fin gras du M&eacute;zenc qui &nbsp;concerne 125 exploitations r&eacute;parties sur 28 communes.</p>
</aside>



Éleveur d’Aubrac AOC Fin gras du Mézenc (Haute-Loire), Bernard Bonnefoy fait partie du réseau de fermes innovantes Life Beef Carbon visant à réduire l’empreinte carbone. Son système 100 % foin lui confère un excellent bilan carbone mais lui réserve encore une réduction potentielle de ses émissions.

« Ma ferme innovante est une ferme du passé »

<p>Jusqu&rsquo;o&ugrave; ira le gouvernement argentin&nbsp;dans ses vell&eacute;it&eacute;s de participation au commerce ext&eacute;rieur agricole&thinsp;? En pleine crise &eacute;conomique et sanitaire, il est all&eacute; d&eacute;j&agrave; loin, le mois dernier, en tentant d&rsquo;exproprier le groupe Vicentin, sixi&egrave;me exportateur de grains du pays sud-am&eacute;ricain, et pourrait bien ne pas s&rsquo;arr&ecirc;ter l&agrave;.</p>

<div class="field_LQ5569886C">
<p class="field_LQ5569777C">Un mois plus t&ocirc;t, en effet, le projet de restaurer la Junte nationale des grains, cet organisme d&rsquo;&Eacute;tat qui r&eacute;gula le n&eacute;goce des c&eacute;r&eacute;ales de 1933 &agrave; 1991, a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute; par la s&eacute;natrice du parti p&eacute;roniste au pouvoir, Silvina Larraburu. Un projet anachronique fou, selon tous les experts consult&eacute;s par La D&eacute;p&ecirc;che-Le Petit Meunier, puisque l&rsquo;&Eacute;tat ne poss&egrave;de ni les infrastructures, ni les &eacute;quipes, ni le financement n&eacute;cessaires &agrave; la r&eacute;alisation d&rsquo;un tel projet, mais celui-ci <em>&laquo;&nbsp;doit &ecirc;tre pris tr&egrave;s au s&eacute;rieux&nbsp;&raquo;</em>, selon l&rsquo;opposant radical Hugo Rossi. Car la coalition qui a men&eacute; Alberto Fern&aacute;ndez au pouvoir, il y a six mois, a pour pilier l&rsquo;aile gauche dure du p&eacute;ronisme, le kirchnerisme, qui pr&ocirc;ne un &Eacute;tat fort.</p>

<p class="field_LQ5569777C">Dans la foul&eacute;e, le&nbsp;8&nbsp;juin, le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique a annonc&eacute; l&rsquo;intervention du gouvernement au conseil d&rsquo;administration du groupe Vicentin, plac&eacute; en liquidation judiciaire depuis d&eacute;cembre dernier, dans le but avou&eacute; d&rsquo;en exproprier les actifs au d&eacute;triment de ses dirigeants-actionnaires accus&eacute;s de gestion d&eacute;sastreuse, voire frauduleuse, &agrave; cause d&rsquo;une dette qui s&rsquo;est subitement &eacute;lev&eacute;e &agrave; 1,1&nbsp;milliard d&rsquo;euros aupr&egrave;s de la Banque de la Nation Argentine, Rabobank, Natixis et le Cr&eacute;dit Agricole via sa banque d&rsquo;investissement CACEIS, ainsi qu&rsquo;aupr&egrave;s d&rsquo;environ 2&thinsp;000 agriculteurs argentins, mettant par l&agrave; m&ecirc;me en p&eacute;ril les 5&thinsp;000 emplois d&rsquo;un conglom&eacute;rat qui compte 36 entreprises, l&rsquo;une des plus grandes usines de trituration de soja au monde, une usine de biodiesel, des parts dans deux ports, un feedlot de bovins, un abattoir, une cave, des filiales au Br&eacute;sil et en Espagne,&nbsp;etc.</p>

<h3 class="field_LQ5569795C">La Justice d&eacute;savoue le gouvernement&hellip; qui n&rsquo;abandonne pas</h3>

<p class="field_LQ5569777C">Op&eacute;ration de sauvetage ou projet de nationalisation en deux coups, l&rsquo;intervention du gouvernement chez Vicentin a pour l&rsquo;instant &eacute;chou&eacute;. Elle a &eacute;t&eacute; r&eacute;cus&eacute;e par la Justice et r&eacute;pudi&eacute;e par des manifestations de rue parties de la ville d&rsquo;Avellaneda, o&ugrave; se trouve le si&egrave;ge de Vicentin, qui se sont reproduites dans une cinquantaine de communes rurales. Cela sentait &agrave; plein nez la r&eacute;volte de 2008 contre les taxes &agrave; l&rsquo;export. <em>&laquo;&nbsp;Nous ne sommes pas le Venezuela&nbsp;&raquo;</em>, disaient en somme les manifestants.</p>

<p class="field_LQ5569777C">Mais le gouvernement ne baisse pas les bras. D&rsquo;une part, il soutient un plan de reprise alternatif au sien, propos&eacute; par la province de Santa Fe -un PPP aux contours juridiques confus-, et menace d&rsquo;exproprier Vicentin au forceps si ce projet alternatif est lui aussi d&eacute;bout&eacute; par la Justice. D&rsquo;autre part, il a arrach&eacute; au S&eacute;nat le vote de la cr&eacute;ation d&rsquo;une commission d&rsquo;enqu&ecirc;te parlementaire pour faire la lumi&egrave;re sur les man&oelig;uvres louches ayant conduit &agrave; la d&eacute;b&acirc;cle de Vicentin.</p>

<p class="field_LQ5569777C">Notons que d&rsquo;autres groupes agro-alimentaires argentins sont en grave difficult&eacute; financi&egrave;re, comme Sancor et Molinos Ca&ntilde;uelas, que rien ne met &agrave; l&rsquo;abri d&rsquo;une intervention de l&rsquo;&Eacute;tat, d&rsquo;autant moins dans un contexte de crise de plus en plus similaire &agrave; celle de 2001.</p>

<p class="field_LQ5569777C">Impossible de comprendre cette actualit&eacute; sans tenir compte des relations ambigu&euml;s qu&rsquo;entretiennent depuis des d&eacute;cennies les caciques du secteur agricole argentin,<em> &laquo;&nbsp;qui contr&ocirc;lent la caisse&nbsp;&raquo;</em>, selon la formule consacr&eacute;e, et ceux du parti p&eacute;roniste, qui g&egrave;rent les affaires de l&rsquo;&Eacute;tat de fa&ccedil;on discontinue depuis 1946. Impossible, aussi, d&rsquo;ignorer dans une telle analyse la r&eacute;volte des syndicats agricoles contre les taxes &agrave; l&rsquo;exportation de grains qui marqua d&rsquo;un sceau conflictuel, en 2008, les deux mandats pr&eacute;sidentiels de Cristina Kirchner (2008-2015), elle qui est aujourd&rsquo;hui vice-pr&eacute;sidente de la R&eacute;publique et, &agrave; ce titre, pr&eacute;sidente du S&eacute;nat.</p>

<p class="field_LQ5569777C">L&rsquo;actuel pr&eacute;sident, Alberto Fern&aacute;ndez, cultive, lui, une image de dirigeant mod&eacute;r&eacute;. <em>&laquo;&nbsp;Ces id&eacute;es folles de faire main basse sur des entreprises et de ch&acirc;tier les riches, tr&egrave;s peu pour moi. Nous voulons simplement un pays plus juste&nbsp;&raquo;</em>, disait-il encore aux m&eacute;dias, le 29&nbsp;mai dernier.</p>

<p class="field_LQ5569777C">Une semaine plus tard, en conf&eacute;rence de presse, il annon&ccedil;ait un d&eacute;cret visant l&rsquo;expropriation du premier groupe agro-alimentaire du pays d&eacute;tenu par des Argentins&thinsp;! Si l&rsquo;Etat en devenait l&rsquo;actionnaire majoritaire, &agrave; travers la filiale agricole du p&eacute;trolier YPF, il d&eacute;tiendrait de 6&nbsp;% &agrave; 8&nbsp;% des parts de march&eacute; du n&eacute;goce international d&rsquo;un pays qui reste le "grenier du monde" moins pour son bl&eacute; que pour son soja.</p>

<p class="field_LQ5569777C"><em>&laquo;&nbsp;Ce serait une terrible nouvelle,</em> avertit en off le directeur d&rsquo;une multinationale du trading.<em> Si l&rsquo;&Eacute;tat argentin devient un acteur commercial de l&rsquo;exportation de grains, cela faussera le syst&egrave;me car il a d&rsquo;autres objectifs et d&rsquo;autres atouts que ses concurrents. Il pourrait fonctionner &agrave; perte, par exemple. Cela d&eacute;couragerait les investissements priv&eacute;s&nbsp;&raquo;</em>, juge-t-il.</p>

<p class="field_LQ5569777C">Cela ne suffisait-il pas &agrave; Alberto Fernandez d&rsquo;avoir augment&eacute;, par d&eacute;cret, le niveau des taxes &agrave; l&rsquo;exportation de soja de 25&nbsp;% &agrave; 33&nbsp;% en d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e&thinsp;? Il faut croire que non. Ou bien estimer, comme lui, que la faillite du groupe Vicentin menace effectivement des int&eacute;r&ecirc;ts publics essentiels.</p>
</div>

<div class="field_LQ5569989C">
<p class="field_LQ5569774C">&nbsp;</p>

<h3 class="encadre">L&rsquo;argument de la souverainet&eacute; alimentaire</h3>

<div class="encadre">&laquo;&nbsp;L&rsquo;Etat fran&ccedil;ais laisserait-il sombrer un groupe comme Soufflet, s&rsquo;interroge un Franco-argentin bien au courant de l&rsquo;affaire Vicentin. Ne sortirait-il pas, au besoin, un 49.3&thinsp;?&nbsp;&raquo; demande-t-il.</div>

<div class="encadre">Le gouvernement argentin pr&eacute;tend vouloir sauver des emplois et les fermiers cr&eacute;anciers de Vicentin de la faillite, mais il agit &eacute;galement au nom d&rsquo;un concept &eacute;largi de souverainet&eacute; alimentaire. Ses adversaires tournent cet argument en d&eacute;rision en rappelant que l&rsquo;Argentine nourrit pr&egrave;s d&rsquo;un demi-milliard de personnes sur Terre, oubliant un peu vite que 40&nbsp;% des Argentins, au moins, sont des pauvres qui consacrent la moiti&eacute; de leur budget &agrave; la&nbsp;nourriture.</div>

<div class="encadre">Plus la crise &eacute;conomique s&rsquo;aggrave, plus le gouvernement aura de marge de man&oelig;uvre pour agir en d&eacute;pit de la Justice et du bon sens.</div>
</div>



Le gouvernement d’Alberto Fernández a été récusé par la Justice dans son rôle d’intervenant expropriateur du groupe Vicentin, mais il insiste par d’autres voies. Peu avant, un projet de restauration de la Junte nationale des grains a été déposé au Parlement.

La possibilité d’un État argentin négociant en grains


<p style="text-align:justify;">D&egrave;s l'annonce du confinement par le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, le 16 mars dernier, les responsables de Sicagieb ont mis en place des mesures sanitaires pour l'ensemble des trente salari&eacute;s afin d'assurer leur s&eacute;curit&eacute; mais aussi celle des &eacute;leveurs avec lesquels la soci&eacute;t&eacute; entretient, chaque jour, des liens &eacute;troits.<br><strong>Des mesures sanitaires pour l'ensemble du personnel</strong><br>La premi&egrave;re &eacute;quipe &agrave; avoir mis en place les mesures barri&egrave;res est celle des sept commerciaux en limitant les contacts avec les &eacute;leveurs tout en assurant les achats. Les chauffeurs, eux, ont d&ucirc; poursuivre leur activit&eacute; de transport afin d'assurer le ramassage des animaux dans les fermes. Eux aussi ont suivi les gestes barri&egrave;res, en se prot&eacute;geant au mieux gr&acirc;ce au port du masque et &agrave; l'utilisation du gel hydro-alcoolique. Finalement, peu d'incidence pour ce secteur, comme le confirme Jean-Michel Aucouturier, directeur de Sicagieb : &laquo; Le ramassage des animaux dans les fermes et les livraisons en centre d'allotement et abattoirs se sont poursuivis normalement durant toute la p&eacute;riode de confinement. Nos chauffeurs ont v&eacute;ritablement tous respect&eacute; les mesures de distanciations sociales pour &eacute;viter une &eacute;ventuelle propagation du virus &raquo;.<br>Du c&ocirc;t&eacute; des services administratifs, techniques et v&eacute;t&eacute;rinaires, il a &eacute;t&eacute; propos&eacute;, le matin m&ecirc;me de l'application du confinement, la mise en place du ch&ocirc;mage partiel. Les pr&eacute;cisions de Jean-Michel Aucouturier : &laquo; Cette mesure a concern&eacute; un tiers du personnel. Nous avons simplement demand&eacute; aux membres de ces diff&eacute;rentes &eacute;quipes d'assurer une mission de permanence, en pr&eacute;sentiel, jusqu'&agrave; la fin du mois de mars &raquo;.<br>Les engagements pr&eacute;sidentiels, tr&egrave;s optimistes et rassurants, n'&eacute;tant pas, une fois de plus, respect&eacute;s, il a fallu &agrave; nouveau s'adapter avec au final, la prise de jours de cong&eacute;s et de jours de r&eacute;cup&eacute;ration pour l'ensemble du personnel.<br>L'autre difficult&eacute; li&eacute;e au confinement a &eacute;t&eacute; la fermeture des restaurants :<br>&laquo; 90% des salari&eacute;s ne pouvant rentrer chez eux le temps de midi,&nbsp; en g&eacute;n&eacute;ral, nous d&eacute;jeunons dans les restaurants de proximit&eacute;. L'annonce du samedi d'avant confinement ordonnant la fermeture de ces &eacute;tablissements, il a bien fallu trouver une solution de repli. Nous l'avons trouv&eacute;e &agrave; quelques kilom&egrave;tres, &agrave; Lusigny, gr&acirc;ce au restaurant du Commerce, qui a mis en place un syst&egrave;me de livraison de repas sur place, &agrave; notre si&egrave;ge, &agrave; Montbeugny &raquo; explique Jean-Michel Aucouturier.<br><strong>Difficult&eacute;s logistiques et co&ucirc;ts suppl&eacute;mentaires</strong><br>Si, dans l'ensemble, l'activit&eacute; n'a pas v&eacute;ritablement vari&eacute; au centre d'allotement, il est apparu des difficult&eacute;s au niveau de la logistique avec, notamment, une r&eacute;organisation et une adaptation &agrave; la derni&egrave;re minute des circuits de livraisons vers les abattoirs. Une situation qui s'explique par la fermeture des &eacute;tablissements de la restauration collective et commerciale mais aussi par des commandes irr&eacute;guli&egrave;res de la part des GMS dont la client&egrave;le a afflu&eacute; en nombre quelques jours avant le confinement, en vue de constituer des r&eacute;serves alimentaires. Jean-Michel Aucouturier ajoutant &laquo; Nous avons eu des commandes plus importantes chez certains de nos abatteurs au d&eacute;triment d'autres o&ugrave; leur chiffre d'affaire &eacute;tait impact&eacute; en fonction des secteurs d'activit&eacute; de leur clients &raquo;. Sicagieb estime un co&ucirc;t suppl&eacute;mentaire de 25 &agrave; 35% de charges logistiques, en plus, en seulement un mois et demi.<br>Des cons&eacute;quences bien au-del&agrave; des fronti&egrave;res du d&eacute;partement de l'Allier se sont traduites par quelques complications de transport des animaux vers l'Italie. L'export vers ce pays frontalier de l'Union Europ&eacute;enne repr&eacute;sente 80% du d&eacute;bouch&eacute; des broutards pour Sicagieb. L'Italie, pays particuli&egrave;rement touch&eacute; par le coronavirus, chez qui, les mesures sanitaires &eacute;taient particuli&egrave;rement renforc&eacute;es, et pourtant sans fermetures des &eacute;changes commerciaux, comme l'explique Jean-Michel Aucouturier : &laquo; Les barri&egrave;res sanitaires avec les chauffeurs italiens devaient &ecirc;tre bien respect&eacute;es, surtout ceux venant des r&eacute;gions les plus infect&eacute;es par la Covid-19. Il n'en fallait pas moins exp&eacute;dier les animaux vers ce pays, et je salue la bonne volont&eacute; de ces transporteurs, sans qui ces &eacute;changes &eacute;conomiques n'auraient eu lieu &raquo;.<br><strong>Modification des habitudes de consommation</strong><br>Le confinement et, plus g&eacute;n&eacute;ralement, la crise sanitaire que nous traversons, ont conduit les consommateurs fran&ccedil;ais &agrave; transformer leurs habitudes alimentaires. Si la GMS a constat&eacute; des pics d'activit&eacute;s et de sous-activit&eacute;s, les boucheries traditionnelles et les&nbsp; circuits courts, dont la vente &agrave; la ferme, ont vu leur chiffre d'affaires augmenter. Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, la consommation de viande s'est poursuivie mais sous d'autres formes. Jean-Michel Aucouturier : &laquo; On a assist&eacute; &agrave; une augmentation de la consommation de viande hach&eacute; en frais et surgel&eacute;e, passant de 50 &agrave; 75% de la carcasse, accentuant son d&eacute;s&eacute;quilibre et la valeur ajout&eacute;e de cette m&ecirc;me carcasse &raquo;.<br>&Agrave; noter que le commerce des cuirs a lui aussi &eacute;volu&eacute;. Un constat clair pour Jean-Michel Aucouturier : &laquo; Bon nombre des cuirs partent vers la Chine. Si, avant la crise, nous avions constat&eacute; une diminution des exports en volume et valeur vers ce pays, nos clients abatteurs ont d&ucirc; s'adapter &agrave; l'inactivit&eacute; de ce secteur par la mise en place de solutions provisoires de stockage et conservation des ces produits &raquo;.<br><strong>Gain de temps et r&eacute;organisation des services</strong><br>Une telle crise, si elle a eu une influence majeure sur la vie des entreprises, a permis aussi de tester d'autres voies d'organisation, de planification, et d'optimisation au sein d'une structure comme Sicagieb.<br>Les r&eacute;unions en visioconf&eacute;rence ou les rendez vous techniques &agrave; distance avec leurs adh&eacute;rents ont particuli&egrave;rement &eacute;t&eacute; sollicit&eacute;s. Gr&acirc;ce &agrave; la technologie informatique et au r&eacute;seau internet, la coop&eacute;rative a pu constater des gains de temps &eacute;vitant ainsi, de fr&eacute;quents d&eacute;placements, parfois sur de longues distances. Jean-Michel Aucouturier nuance tout de m&ecirc;me le recours trop fr&eacute;quent &agrave; ces outils de communication : &laquo; Il est vrai que, pour nous, cette p&eacute;riode a r&eacute;v&eacute;l&eacute; le potentiel de ces moyens. Leur d&eacute;veloppement et leur utilisation vont effectivement &ecirc;tre envisag&eacute;s sur le long terme. Attention tout de m&ecirc;me &agrave; garder un minimum de contacts humains. De plus, heureusement que, pour certains adh&eacute;rents moins assidus, les enfants, confin&eacute;s &agrave; la maison, ont pu soulager et compenser les d&eacute;faillances&nbsp; informatiques ! &raquo;.&nbsp;<br>La crise de la Covid-19 a perturb&eacute;, il est vrai, le tissu &eacute;conomique, &agrave; toutes les &eacute;chelles. Il a permis aussi d'optimiser de nouveaux outils qui &eacute;taient, jusque l&agrave;, sous-exploit&eacute;s. Sicagieb traverse du mieux possible ces &eacute;v&eacute;nements sans pr&eacute;c&eacute;dents et retrouve une situation proche &agrave; 95% de la normale.<br>Chaque mois, nous vous expliquerons, en d&eacute;tail et &agrave; travers des t&eacute;moignages, les diff&eacute;rents aspects sur lesquels Sicagieb intervient aupr&egrave;s de ses &eacute;leveurs, pour les aider, au quotidien, &agrave; mener &agrave; bien leur &eacute;levage.</p><p style="text-align:justify;"><em>S&eacute;bastien&nbsp; Joly</em><br><em>L'ALLIER AGRICOLE</em></p><p><strong>Plus d'infos :</strong><br><strong>Site internet : sicagieb.fr</strong><br><strong>Courriel : sicagieb@wanadoo.fr</strong><br><strong>Tel. : 04 70 44 53 50</strong></p>



Filière viande La crise de la Covid-19 a eu des incidences sur l’ensemble de l’économie mondiale. Si, dans un premier temps, l’agriculture n’a pas été directement impactée, les effets se font sentir depuis déjà plusieurs semaines. Sicagieb, à Montbeugny, a su s’adapter.


Sicagieb, au plus près de ses éleveurs

<p>Elior vient de nouer un partenariat avec l&rsquo;AOP P&ecirc;ches et Abricots de France afin de proposer des fruits d&rsquo;&eacute;t&eacute; labellis&eacute;s Vergers &eacute;coresponsables dans ses restaurants en France. <strong>Il s&rsquo;agit d&rsquo;un premier partenariat au niveau national entre les deux acteurs</strong>.</p>

<p>Durant les mois de juillet, ao&ucirc;t et septembre, les restaurants Elior proposeront des p&ecirc;ches, des abricots et des nectarines labellis&eacute;s "Vergers &eacute;coresponsables" &agrave; leurs convives. &laquo; <em>Cette op&eacute;ration permet de promouvoir la fili&egrave;re agricole fran&ccedil;aise et proposer des fruits savoureux aux adultes et enfants</em>&nbsp;&raquo;, souligne Elior dans un communiqu&eacute;</p>

<p>De son c&ocirc;t&eacute;, Rapha&euml;l Martinez, directeur de la F&eacute;d&eacute;ration des fruits et l&eacute;gumes d'Occitanie, se f&eacute;licite de ce partenariat :&laquo; <em>L&rsquo;AOP P&ecirc;ches et Abricots de France repr&eacute;sente plus de 900 producteurs issus des quatre grandes r&eacute;gions productrices : la Vall&eacute;e du Rh&ocirc;ne, la plaine de la Crau, les Costi&egrave;res, le Roussillon et la Corse. <strong>Le partenariat avec Elior nous permet de proposer nos produits dans les cantines et sensibiliser ainsi enfants et adultes &agrave; nos modes de production respectueux de la terre et des hommes</strong> </em>&raquo;.</p>

<p><strong>Pour m&eacute;moire</strong> : <a href="https://www.reussir.fr/fruits-legumes/partenariat-entre-elior-et-laop-cerises" target="_blank">partenariat entre Elior et l'AOP Cerises</a></p>



Avec ce partenariat, Elior veut illustrer son engagement de faire progresser la part de ses approvisionnements responsables en privilégiant les produits de saison et labellisés.

Elior met en avant les fruits «Vergers écoresponsables » 


<p>en direct avec les experts&nbsp;sur internet...<br>depuis votre ordi&nbsp;<strong>du 15 au 18 septembre&nbsp;</strong>chaque&nbsp;d&eacute;but d'apr&egrave;s-midi&nbsp;&agrave; partir de 13h45 pour 1h15 d'interventions&nbsp;sur l'actualit&eacute; technique et &eacute;conomique de la fili&egrave;re porcine :</p><ul><li>Mardi 15/09&nbsp;:&nbsp;Les&nbsp;<strong>nitrites dans les charcuteries&nbsp;</strong>: o&ugrave; en est-on ?</li><li>Mercredi 16/09&nbsp;:&nbsp;Quelles perspectives pour les&nbsp;<strong>march&eacute;s et fili&egrave;res porcines&nbsp;</strong><br><strong>dans la crise post COVID-19&nbsp;</strong>?</li><li>Jeudi 17/09&nbsp;: Comment mieux valoriser la&nbsp;<strong>prot&eacute;ine de l'aliment des porcs</strong><br>pour un &eacute;levage plus autonome et durable ?</li><li>Vendredi 18/09&nbsp;: Piloter les&nbsp;<strong>choix d'organisation en &eacute;levage porcin&nbsp;</strong><br><strong>et leurs impacts &eacute;conomiques et financiers</strong></li></ul><p><strong>Gratuit&nbsp;</strong>:&nbsp;<strong>Inscription obligatoire pour recevoir le lien et&nbsp;se connecter&nbsp;!</strong>&nbsp;<br><em>Merci de compl&eacute;ter&nbsp;le formulaire (lien ci-contre)</em></p><p><em>Pour t&eacute;l&eacute;charger le 'Prenez-date' :&nbsp;cliquez ci-dessus</em></p><p>Cliquez ici pour compl&eacute;ter le formulaire d'inscription aux web-conf&eacute;rences (GRATUIT)</p>



Rendez-vous IFIP 2020 en web-conférence ! du 15 au 18 septembre à 13h45


Conférences IFIP (gratuites) en ligne 


<p><strong>Jeudi 23 Juillet 2020</strong>&nbsp;&agrave; partir de 16h pour 2h de webconf&eacute;rence &agrave; suivre depuis votre ordi !</p><p><strong>COVID-19 et&nbsp;Fi&egrave;vre Porcine Africaine en Chine :&nbsp;impacts sur les march&eacute;s mondiaux&nbsp;des viandes et perspectives...</strong></p><ul><li><strong>Qui fournira &agrave; la Chine 10 Millions de tonnes&nbsp;de viandes d'ici 2023 ?</strong></li><li><strong>Que se passera-t-il sur ces march&eacute;s sous tension&nbsp;qui resteront demandeurs pendant 3 ans ?</strong></li></ul><p>Intervenants ABCIS, experts des fili&egrave;res animales&nbsp;:&nbsp;Jan-Peter Van Ferneij (IFIP), Jean-Marc Chaumet (Idele),&nbsp;Jonathan Hercule (Itavi)</p><p>Un webinaire&nbsp;multi-esp&egrave;ces pour saisir&nbsp;les impacts crois&eacute;s sur&nbsp;les march&eacute;s des viandes&nbsp;des 2 pand&eacute;mies ...</p><p>Cliquez ici pour t&eacute;l&eacute;charger le flyer</p><p><em><strong>Inscription obligatoire</strong>&nbsp;(50 &euro; HT - 60 &euro; TTC comprenant les vid&eacute;os en replay) :&nbsp;</em>s'inscrire avant le 20/07</p><p><em>Contact&nbsp;<strong>Fili&egrave;re Porcine</strong>&nbsp;: (P&ocirc;le &eacute;conomie IFIP) :&nbsp;boris.duflot@ifip.asso.fr&nbsp;- (intervenant Porc) :&nbsp;jan-peter.vanferneij@ifip.asso.fr&nbsp;- (organisation webinaire) :&nbsp;claude.montariol@ifip.asso.fr&nbsp;</em><br><em>Contact ABCIS :&nbsp;germain.milet@abcis.com</em></p><p>cliquez et compl&eacute;tez le formulaire avant le 20 juillet !</p>



Depuis votre ordi : suivez la conférence Jeudi 23 juillet


Web-conférence : la FPA et Covid et leurs impacts sur les marchés mondiaux de la viande ... perspectives 2023

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<p>Avec plus de 20&thinsp;000 personnes sur <a href="https://www.facebook.com/CarnetdeBerger/" target="_blank" rel="nofollow noopener">sa page Facebook</a> et 2&thinsp;000 sur <a href="https://twitter.com/Joboussion" target="_blank" rel="nofollow noopener">Twitter</a> et <a href="https://www.instagram.com/carnetdeberger/?hl=fr" target="_blank" rel="nofollow noopener">Instagram</a>, Joseph Boussion, alias Carnet de Berger pour les internautes, est peut-&ecirc;tre l&rsquo;un des bergers les plus populaires de France. Pourtant, sa motivation initiale &agrave; parler de son quotidien vient d&rsquo;un constat. &laquo;&nbsp;<em>Quand j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; travailler comme berger, je n&rsquo;ai pas trouv&eacute; beaucoup d&rsquo;informations techniques, d&rsquo;&eacute;quipements, de savoir &ecirc;tre,&nbsp;etc. et encore moins en ligne.</em>&nbsp;&raquo; Joseph Boussion cr&eacute;e alors en 2017 une page Facebook, Carnet de Berger, ouverte &agrave; ses amis et aux &eacute;leveurs, pour donner des nouvelles, faire part de son ressenti. &laquo;&nbsp;<em>C&rsquo;&eacute;tait un moyen au d&eacute;but de faire tomber la barri&egrave;re avec mes amis et ma famille, qui n&rsquo;ont pas toujours facilement compris et accept&eacute; ce nouveau mode de vie&nbsp;</em>&raquo;, se rappelle le berger, &eacute;galement p&egrave;re de trois enfants.</p>

<h3>Un exutoire pour &eacute;leveurs et bergers</h3>

<p>La page devient rapidement une interface de communication pour la profession, les exp&eacute;riences de chacun sont relat&eacute;es et les d&eacute;bats sont nombreux et divers. &laquo;&nbsp;<em>La communaut&eacute; des &eacute;leveurs et bergers a vraiment appr&eacute;ci&eacute; d&rsquo;avoir cet espace d&rsquo;expression, je pense qu&rsquo;ils l&rsquo;ont v&eacute;cu comme un exutoire</em>&nbsp;&raquo;, analyse le berger connect&eacute;. Depuis l&rsquo;an pass&eacute;, l&rsquo;audience de la page a &eacute;t&eacute; &eacute;largie au grand public. &laquo;&nbsp;<em>L&agrave; aussi, il y a eu un franc enthousiasme de percevoir la r&eacute;alit&eacute; du terrain&nbsp;</em>&raquo;, sourit Joseph. La bienveillance est de mise et lorsque ce n&rsquo;est pas le cas, Joseph prend le temps de r&eacute;pondre avec humour. &laquo;&nbsp;<em>Je continuerais &agrave; animer ma page Facebook tant que cela me donne de l&rsquo;&eacute;nergie et ne m&rsquo;en prend pas&nbsp;</em>&raquo;, assure-t-il. Avec une vid&eacute;o toutes les deux semaines en moyenne et trois posts par jour, l&rsquo;activit&eacute; sur les r&eacute;seaux de Carnet de berger demande de l&rsquo;organisation. &laquo;&nbsp;<em>Pour moi la communication fait vraiment partie du m&eacute;tier, que cela se passe en face-&agrave;-face avec les randonneurs ou par &eacute;crans interpos&eacute;s</em>&nbsp;&raquo;, assume-t-il.</p>

<figure role="group" class="align-center"><div alt="La mod&eacute;ration des r&eacute;seaux sociaux est une activit&eacute; qui prend du temps, mais Joseph le fait volontiers pour garder ce lien avec la soci&eacute;t&eacute;. &copy; B. Morel" data-embed-button="media_browser" data-entity-embed-display="media_image" data-entity-type="media" data-entity-uuid="86acd100-1569-4d63-9a95-3c4ab1dfa45f" title="La mod&eacute;ration des r&eacute;seaux sociaux est une activit&eacute; qui prend du temps, mais Joseph le fait volontiers pour garder ce lien avec la soci&eacute;t&eacute;. &copy; B. Morel" data-langcode="fr" class="embedded-entity">  <img src="https://www.reussir.fr/patre/sites/patre/files/_RPA676_DOSSIER_BOUSSION_NIV1_2.JPG" alt="La mod&eacute;ration des r&eacute;seaux sociaux est une activit&eacute; qui prend du temps, mais Joseph le fait volontiers pour garder ce lien avec la soci&eacute;t&eacute;. &copy; B. Morel" typeof="foaf:Image" /></div>
<figcaption>La mod&eacute;ration des r&eacute;seaux sociaux est une activit&eacute; qui prend du temps, mais Joseph le fait volontiers pour garder ce lien avec la soci&eacute;t&eacute;. &copy; B. Morel</figcaption></figure><p>Et communiquer, c&rsquo;est son dada. Car, avant de garder les brebis en alpage, Joseph Boussion a travaill&eacute; dix ans comme charg&eacute; de communication dans le sport de haut niveau, entre le Pays basque, d&rsquo;o&ugrave; il est originaire, et les Alpes, son foyer aujourd&rsquo;hui. Pour lui, avoir eu un parcours compl&egrave;tement en dehors de l&rsquo;agriculture lui a permis d&rsquo;avoir du recul sur certaines r&eacute;alit&eacute;s du m&eacute;tier de berger, de voir les dysfonctionnements et les probl&eacute;matiques de demain. Les contraintes autour de la transhumance, du partage de l&rsquo;espace avec les autres usagers de la montagne, le statut pr&eacute;caire des emplois saisonniers, la pr&eacute;dation,&nbsp;etc. sont autant de sujets qu&rsquo;il rel&egrave;ve dans ses publications ses vid&eacute;os. &laquo;&nbsp;<em>Pour les sujets sensibles, je discute avec mon patron, notamment &agrave; propos de la pr&eacute;dation, pour &ecirc;tre s&ucirc;r que l&rsquo;on soit sur la m&ecirc;me longueur&nbsp;</em>&raquo;, explique Joseph. &laquo;&nbsp;<em>Beaucoup d&rsquo;&eacute;leveurs sont consommateurs de r&eacute;seaux sociaux</em>, poursuit-il. <em>J&rsquo;ai un discours rassurant et gr&acirc;ce aux bergers qui comme moi, tiennent font du 'direct', les &eacute;leveurs ont facilement des nouvelles de leurs troupeaux et de leurs employ&eacute;s&nbsp;</em>&raquo;.</p>

<h3>Des relations houleuses avec les "touristes"</h3>

<p>Dans ses vid&eacute;os, Joseph aborde diff&eacute;rents sujets, de la m&eacute;t&eacute;o &agrave; l&rsquo;&eacute;pineuse question du loup. Il raconte ses journ&eacute;es, d&eacute;crit ses itin&eacute;raires et inventorie les bonnes plantes qui nourrissent les brebis. Et pour lui, c&rsquo;est aussi un moyen de garder l&rsquo;esprit ouvert sur le monde pendant ses longues heures de garde, de manager une communaut&eacute; et de garder du lien social. Avec humour, et parfois un brin de lassitude, il raconte les m&eacute;saventures des &laquo;&nbsp;<em>touristes&nbsp;</em>&raquo; qui n&rsquo;en font qu&rsquo;&agrave; leur t&ecirc;te, dispersent les brebis, mettent en alerte les patous et ne respectent pas l&rsquo;intimit&eacute; des bergers. &laquo;&nbsp;<em>Sans mentir, un randonneur est venu faire ses besoins &agrave; c&ocirc;t&eacute; de mon chalet</em>&nbsp;&raquo;, s&rsquo;insurge Joseph.</p>

<p>M&ecirc;me s&rsquo;il a la chance de passer les mois d&rsquo;estive avec sa compagne qui est aide-berg&egrave;re pour lui et son coll&egrave;gue qui garde le reste du troupeau de l&rsquo;employeur de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; de la combe, m&ecirc;me si ses enfants lui rendent visite pendant les vacances scolaires, les journ&eacute;es peuvent sembler parfois longues lorsque la fatigue se fait ressentir. &laquo;&nbsp;<em>C&rsquo;est le d&eacute;but de l&rsquo;estive le plus compliqu&eacute;. Les brebis sont avides d&rsquo;herbe, il nous faut le temps de reprendre nos marques, je fais beaucoup de kilom&egrave;tres et de d&eacute;nivel&eacute; tous les jours</em>&nbsp;&raquo;, reconna&icirc;t le jeune berger de 35 ans. Le rythme se calme pass&eacute; la mi-ao&ucirc;t, les brebis comme les hommes commencent &agrave; languir de redescendre, de retrouver le confort quid de la bergerie, quid de son chez-soi.</p>

<figure role="group" class="align-center"><div alt="Joseph Boussion est berger depuis 2017. Il a &agrave; c&oelig;ur de v&eacute;hiculer les valeurs du pastoralisme et l'importance du maintien des bergers en estive. &copy; B. Morel" data-embed-button="media_browser" data-entity-embed-display="media_image" data-entity-embed-display-settings="vignette_recadree" data-entity-type="media" data-entity-uuid="86641033-39c2-41a9-9e04-d129ddbcdec5" title="Joseph Boussion est berger depuis 2017. Il a &agrave; c&oelig;ur de v&eacute;hiculer les valeurs du pastoralisme et l'importance du maintien des bergers en estive. &copy; B. Morel" data-langcode="fr" class="embedded-entity">  <img src="https://www.reussir.fr/patre/sites/patre/files/styles/vignette_recadree/public/_RPA676_DOSSIER_BOUSSION_NIV1_3.JPG?itok=Y0wr1o1d" alt="Joseph Boussion est berger depuis 2017. Il a &agrave; c&oelig;ur de v&eacute;hiculer les valeurs du pastoralisme et l'importance du maintien des bergers en estive. &copy; B. Morel" typeof="foaf:Image" /></div>
<figcaption>Joseph Boussion est berger depuis 2017. Il a &agrave; c&oelig;ur de v&eacute;hiculer les valeurs du pastoralisme et l'importance du maintien des bergers en estive. &copy; B. Morel</figcaption></figure><p>Car le m&eacute;tier de berger c&rsquo;est beaucoup de sport et au bout de quelques mois, la fatigue est omnipr&eacute;sente. &laquo;&nbsp;<em>Je reprends une activit&eacute; physique assez importante dans les deux mois qui pr&eacute;c&egrave;dent la mont&eacute;e en alpage, mais cela n&rsquo;emp&ecirc;che pas que les deux premi&egrave;res semaines sont rudes. Je perds en moyenne 10&nbsp;kg par saison d&rsquo;estive</em>&nbsp;&raquo;, confie Joseph Boussion, souriant sous sa barbe. Il prend possession des lieux une semaine avant l&rsquo;arriv&eacute;e des brebis, pour installer la cabane, surveiller la pousse de l&rsquo;herbe et rep&eacute;rer les diff&eacute;rents quartiers, ou zones de p&acirc;turage, pour la saison.</p>

<h3>Les bergers, un r&eacute;servoir de connaissance sur la montagne</h3>

<p>Pour Adeline Montmayeur, aide-berger et compagne de Joseph, la saison ne s&rsquo;annonce pas non plus de tout repos. &laquo;<em>&nbsp;Le r&ocirc;le de l&rsquo;aide-berger, c&rsquo;est avant tout de suppl&eacute;er au berger dans les t&acirc;ches domestiques du quotidien. Je fais en sorte que son confort soit optimal pour qu&rsquo;il travaille dans de bonnes conditions</em>&nbsp;&raquo;, explique la jeune femme de 32 ans. C&rsquo;est donc &agrave; elle que revient la corv&eacute;e de vaisselle, de m&eacute;nage, de courses dans la vall&eacute;e. Elle descend toutes les deux ou trois semaines, en suivant la piste tortueuse pendant une heure avant d&rsquo;atteindre le premier bourg. &laquo;&nbsp;<em>Notre employeur a accept&eacute; ce fonctionnement car nous sommes deux bergers en tout sur l&rsquo;estive pour garder leurs 3&thinsp;300 brebis,</em> explique Joseph. <em>Je suis sur un versant qui repr&eacute;sente 1&thinsp;000 hectares, mon coll&egrave;gue est en face et dispose de 2&thinsp;000 hectares. Le tout est la propri&eacute;t&eacute; des &eacute;leveurs</em>&nbsp;&raquo;. Adeline a donc fort &agrave; faire pour accompagner les deux bergers dans leur travail. Joseph et Adeline ont trouv&eacute; leur rythme dans cette vie saisonni&egrave;re, mais tous deux ont bien conscience de la pr&eacute;carit&eacute; de leur emploi et projettent de s&rsquo;installer comme &eacute;leveurs tout en continuant la garde en alpage l&rsquo;&eacute;t&eacute;. Pour eux, il est essentiel de p&eacute;renniser l&rsquo;activit&eacute; dans les montagnes, de conserver le r&eacute;servoir de connaissances que repr&eacute;sentent les bergers.</p>
</div>

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<h2>Le berger vide son sac</h2>

<p>&Ecirc;tre berger demande bien souvent d&rsquo;&ecirc;tre en bonne condition physique pour parvenir &agrave; avaler les centaines de m&egrave;tres de d&eacute;nivel&eacute; quotidiens. D&rsquo;autant que le berger ne part pas en montagne les mains dans les poches. Entre mat&eacute;riel pour les brebis et &eacute;quipement personnel, le sac du berger p&egrave;se rapidement plus de 20&nbsp;kg. Joseph Boussion d&eacute;taille le contenu de son kit de survie sp&eacute;cial brebis&thinsp;: &laquo;&nbsp;<em>pour les animaux, brebis et chiens, il faut savoir prodiguer les premiers secours en attendant de pouvoir les redescendre &agrave; la cabane voire dans la vall&eacute;e. J&rsquo;ai toujours des bandes pl&acirc;tr&eacute;es et des at&egrave;les pour les pattes cass&eacute;es, des antibiotiques &agrave; large spectre, des seringues, de l&rsquo;huile de cade, &ccedil;a marche bien pour les blessures superficielles, les coupures, les panaris,&nbsp;etc. et aussi de la craie pour marquer les brebis difficiles &agrave; attraper. J&rsquo;utilise pr&eacute;f&eacute;rentiellement l&rsquo;hom&eacute;opathie et la phytoth&eacute;rapie. Je distribue de l&rsquo;argile et des huiles essentielles &agrave; l&rsquo;infirmerie.&nbsp;</em>&raquo; &Agrave; tout cela s&rsquo;ajoutent les trois kilos de croquettes quotidiens pour les deux patous et l&rsquo;&eacute;quipement et mat&eacute;riel de survie du berger en cas d&rsquo;impr&eacute;vu. &laquo;&nbsp;<em>On ne part jamais en montagne sans un minimum</em>&nbsp;&raquo;, rappelle celui-ci.<em> Trousse de secours, couverture de survie, antiseptique et bandes, lacets de chaussures, cape de pluie, bois sec pour bivouac improvis&eacute;, briquet&nbsp;et, le plus important, le couteau.&nbsp;Parfois l&rsquo;attirail est compl&eacute;t&eacute; par le surpoids d&rsquo;un fusil et de ses cartouches, mais &agrave; mon sens ce n&rsquo;est pas mon r&ocirc;le de jouer les gardes-chasses.</em>&nbsp;&raquo;</p>
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Joseph Boussion, alias Carnet de Berger sur Facebook, s’est donné pour mission de faire connaître la vie en estive aux internautes.

" Vis ma vie de berger "


<p>Le t&eacute;tanos est une maladie qui reste rare mais son extr&ecirc;me gravit&eacute; incite &agrave; prendre des pr&eacute;cautions dans la gestion des plaies ou lors d'interventions programm&eacute;es sur les animaux.</p><h2><strong>Une sensibilit&eacute; d'esp&egrave;ce variable</strong></h2><p>Si la maladie peut toucher tous les mammif&egrave;res, la sensibilit&eacute; varie suivant les esp&egrave;ces. Globalement, les bovins et les carnivores sont relativement r&eacute;sistants mais des cas sont tout de m&ecirc;me r&eacute;guli&egrave;rement observ&eacute;s. En revanche, les petits ruminants et surtout les &eacute;quid&eacute;s y sont tr&egrave;s sensibles. Cela implique que des pr&eacute;cautions particuli&egrave;res doivent &ecirc;tre prises lorsque l'on souhaite intervenir sur ses animaux.</p><h2><strong>Clostridium tetani, l'agent responsable du t&eacute;tanos...</strong></h2><p>Les clostridies sont des bact&eacute;ries ana&eacute;robies, largement r&eacute;pandues dans l'environnement, notamment dans les sols. Les infections &agrave;&nbsp;Clostridium&nbsp;sont responsables de plusieurs pathologies chez les animaux&nbsp;: ent&eacute;rotox&eacute;mies, botulisme, &oelig;d&egrave;me malin,&nbsp;charbon bact&eacute;rien symptomatique ou t&eacute;tanos. L'agent responsable du t&eacute;tanos, Clostridium tetani, peut &eacute;galement se retrouver sur les objets rouill&eacute;s ou dans les intestins des herbivores qui peuvent en excr&eacute;ter de grandes quantit&eacute;s chaque jour. Dans la nature, la bact&eacute;rie se pr&eacute;sente sous forme de spores pouvant survivre pendant plusieurs ann&eacute;es dans le milieu ext&eacute;rieur (plus de 30 ans dans la terre) et r&eacute;sistantes &agrave; tous les d&eacute;sinfectants. L'infection des animaux se fait le plus souvent par contamination d'une blessure, d'une plaie de castration sanglante ou d'&eacute;cornage, ou par le nombril sur les jeunes animaux. Ce n'est donc pas une maladie contagieuse.</p><h2><strong>... avec une clinique due aux toxines...</strong></h2><p>Une fois dans l'organisme, les spores vont se r&eacute;activer et les bact&eacute;ries vont se multiplier dans les zones sans oxyg&egrave;ne (surtout plaie profonde). Elles produisent alors des neurotoxines responsables des signes cliniques observ&eacute;s. Elles vont circuler dans le sang ou migrer le long des nerfs et se fixent sur les terminaisons nerveuses, bloquant l'influx nerveux et provoquant des spasmes musculaires caract&eacute;ristiques de la maladie. L'administration d'antibiotiques est donc utile en tout d&eacute;but d'&eacute;volution pour d&eacute;truire les bact&eacute;ries mais la gu&eacute;rison, lorsque l'animal survit, n'interviendra qu'apr&egrave;s plusieurs semaines, temps n&eacute;cessaire &agrave; l'&eacute;limination de ces toxines.</p><h2><strong>... et une clinique tr&egrave;s &eacute;vocatrice</strong></h2><p>Apr&egrave;s 8 &agrave; 10 jours d'incubation en moyenne, les premiers signes cliniques de t&eacute;tanos apparaissent et sont assez caract&eacute;ristiques. L'animal commence par pr&eacute;senter une raideur g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e avec quelques signes distinctifs&nbsp;: difficult&eacute; &agrave; mastiquer, oreilles dress&eacute;es et l&eacute;g&egrave;rement en arri&egrave;re, troisi&egrave;me paupi&egrave;re apparente, port de la queue redress&eacute;. La plupart du temps, la temp&eacute;rature corporelle est quasiment normale. Puis le tableau clinique s'aggrave avec apparition de contractures musculaires, notamment de la m&acirc;choire et de l'encolure, difficult&eacute;s locomotrices, hyperesth&eacute;sie, spasmes. Chez les ruminants, on peut observer de la m&eacute;t&eacute;orisation par blocage des muscles de l'&oelig;sophage. L'&eacute;volution classique est un d&eacute;cubitus lat&eacute;ral et une paralysie du diaphragme qui entraine la mort en 1 &agrave; 2 semaines.</p><h2><strong>Un diagnostic surtout clinique</strong></h2><p>Il n'existe pas de test de laboratoire pour confirmer l'hypoth&egrave;se de t&eacute;tanos. Le diagnostic se fera &agrave; partir des signes cliniques observ&eacute;s et la porte d'entr&eacute;e peut &ecirc;tre recherch&eacute;e&nbsp;: pr&eacute;sence d'une plaie, comm&eacute;moratif de mise-bas ou de non d&eacute;livrance... Parfois, on ne parvient m&ecirc;me pas &agrave; identifier l'origine de la contamination. D'autres pathologies (myopathie, hypomagn&eacute;s&eacute;mie...) ou intoxications peuvent entrainer des d&eacute;sordres neuro-musculaires, mais du fait des signes cliniques caract&eacute;ristiques observ&eacute;s, le diagnostic du t&eacute;tanos reste relativement ais&eacute;.</p><h2><strong>Un traitement toujours al&eacute;atoire</strong></h2><p>Pass&eacute;e la phase initiale, les antibiotiques ne sont plus d'aucune utilit&eacute; puisque les sympt&ocirc;mes sont alors dus aux toxines. Sur les &eacute;quid&eacute;s, une s&eacute;roth&eacute;rapie peut &ecirc;tre envisag&eacute;e en tout d&eacute;but d'&eacute;volution, mais son co&ucirc;t en rend l'emploi compliqu&eacute; sur les ruminants. Dans tous les cas, l'animal sera isol&eacute; et mis dans une ambiance sombre et calme. Le traitement est symptomatique, avec administration de myorelaxants, et vise surtout &agrave; maintenir l'animal en vie en l'abreuvant et le nourrissant (nursing). Tant qu'il tient debout, les chances de gu&eacute;rison existent mais s'il tombe en d&eacute;cubitus le pronostic est tr&egrave;s sombre. La survie va d&eacute;pendre de l'investissement du propri&eacute;taire mais surtout de la s&eacute;v&eacute;rit&eacute; des sympt&ocirc;mes observ&eacute;s, avec une convalescence de 6 semaines en moyenne. Il ne faut pas oublier de vacciner les animaux ayant surv&eacute;cu &agrave; un t&eacute;tanos car la maladie n'induit pas d'immunit&eacute; protectrice.</p><h2><strong>Une vaccination tr&egrave;s efficace</strong></h2><p>L'immunit&eacute; inn&eacute;e contre le t&eacute;tanos est quasi nulle, le recours au vaccin est indispensable d'autant qu'il est peu co&ucirc;teux et tr&egrave;s efficace (aucun cas de t&eacute;tanos d&eacute;crit sur un animal correctement vaccin&eacute;). Pour les &eacute;quid&eacute;s, animaux tr&egrave;s sensibles au t&eacute;tanos et o&ugrave; la mortalit&eacute; est de plus de 80 % en cas de maladie, la vaccination est absolument indispensable. Pour prot&eacute;ger le poulain, on pratiquera un rappel de la m&egrave;re en fin de gestation. Si cela n'a pas &eacute;t&eacute; fait, on injecte un s&eacute;rum &agrave; la naissance mais la dur&eacute;e de protection est faible (3 &agrave; 4 semaines) et est &agrave; renouveler. D&egrave;s l'&acirc;ge de 3 mois, le protocole de vaccination du poulain est &agrave; commencer et la vaccination sera entretenue toute la vie de l'animal, de pr&eacute;f&eacute;rence tous les ans.</p><p>Chez les ruminants, le vaccin est moins utilis&eacute; mais de nombreux animaux sont vaccin&eacute;s sans que l'&eacute;leveur en ai connaissance. En effet, une valence t&eacute;tanos est int&eacute;gr&eacute;e dans la plupart des vaccins ent&eacute;rotox&eacute;mies. Si une intervention sanglante est programm&eacute;e (castration, coupe de queue ou &eacute;cornage par exemple), il est recommand&eacute; d'utiliser en amont un vaccin avec la valence t&eacute;tanos, l'immunit&eacute; n'&eacute;tant obtenue que deux semaines apr&egrave;s le rappel. A d&eacute;faut, une injection de s&eacute;rum est &agrave; faire au moment de l'acte mais l'efficacit&eacute; sera moindre.</p><h2><strong>Une pr&eacute;vention bas&eacute;e sur la gestion de l'environnement et l'hygi&egrave;ne des plaies</strong></h2><p>Pour limiter les sources de contamination, il faut v&eacute;rifier l'absence d'objets m&eacute;talliques dans les parcelles et tout ce qui pourrait provoquer une plaie&nbsp;: clou rouill&eacute; qui d&eacute;passe, auge ou cornadis coupant... Lors d'intervention sanglante sur les animaux, il faut respecter les mesures d'hygi&egrave;ne de base&nbsp;: mat&eacute;riel et mains propres, ne pas intervenir sur une peau souill&eacute;e et application d'un antiseptique cicatrisant. Lorsqu'un animal est bless&eacute;, le nettoyage de la plaie avec un antiseptique comme l'eau oxyg&eacute;n&eacute;e permet de d&eacute;truire les bact&eacute;ries avant qu'elles n'aient le temps de fabriquer des toxines. En cas de doute, faites appel &agrave; votre v&eacute;t&eacute;rinaire pour la mise en place du traitement le plus adapt&eacute;. Pour plus de renseignements sur cette pathologie, vous pouvez &eacute;galement vous rapprocher de GDS Creuse.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Les humains sont tr&egrave;s sensibles au t&eacute;tanos et en d&eacute;pit de l&#039;existence d&#039;un vaccin tr&egrave;s efficace, le taux de couverture vaccinale est toujours insuffisant en France. On enregistre donc une dizaine de cas chaque ann&eacute;e sur le territoire national et plus de cas que la moyenne en Creuse. Le taux de mortalit&eacute; est de 30 % avec une plus grande sensibilit&eacute; des personnes de plus de 65 ans (et plus sp&eacute;cialement les femmes), leur immunit&eacute; &eacute;tant moins efficace et le niveau de vaccination &eacute;tant inf&eacute;rieur &agrave; la population g&eacute;n&eacute;rale. Dans cette tranche d&#039;&acirc;ge, une vaccination tous les 10 ans est recommand&eacute;e. Au quotidien, en cas de blessure ou de piq&ucirc;re par une &eacute;pine ou un objet m&eacute;tallique, pensez &agrave; syst&eacute;matiquement bien d&eacute;sinfecter la plaie.</p>
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Le tétanos, une pathologie sporadique en élevage  Le tétanos est une maladie neurologique provoquée par la toxine élaborée par la bactérie Clostridium tetani. La maladie est le plus souvent mortelle mais des vaccins efficaces existent.


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