La feuille de route contre le mal-être en agriculture poursuit son déploiement

Le ministère de l’Agriculture annonce la généralisation des Comités départementaux d’ici à la fin de l’année et la mise en œuvre du dispositif VigilanS de recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide. Le Comité de pilotage sera associé aux travaux préparatoires du Pacte d’orientation et d’avenir pour l’agriculture.

« Humaniser », « aller vers », « prévenir et accompagner » : tels étaient les trois axes de la feuille de route « Prévention du mal-être en agriculture » présentée par le ministère de l’Agriculture le 23 novembre 2021. Sous la gouverne d’un coordinateur national et d’un Comité national de pilotage, elle actait notamment la création de Comités départementaux dédiés au mal-être en agriculture, ouverts à toutes les parties prenantes (représentants du monde agricole, acteurs de la santé, coopératives, institutions financières, associations...). Objectif : permettre un dialogue entre tous les acteurs et un pilotage général des actions à mener au plus proche du terrain.  

Bientôt 101 Comités départementaux

A l’occasion du 3ème Comité national de pilotage, le ministère de l’Agriculture a indiqué que le Comité serait associé aux travaux préparatoires du Pacte d’orientation et d’avenir pour l’agriculture, préfigurant la future Loi d’orientation et d’avenir.

Mais il a avant tout fait un point sur le déploiement de la feuille de route, à commencer par l’installation des Comités départementaux. Au nombre de 78 actuellement, le ministère a assuré que les 101 départements en seraient dotés d’ici à la fin de l’année, conformément à ses engagements.

La première mission de ces comités consiste à développer le réseau des sentinelles en agriculture, qui vise à assurer « le repérage précoce des personnes en difficultés, et l’alerte auprès des structures susceptibles de les aider » et repose sur l’engagement citoyen de personnes volontaires, rappelle le ministère. Le Comité national a validé le principe d’une charte du réseau, qui repose sur la bienveillance et la confiance et garantit la confidentialité sur la situation des personnes en difficulté.

Dispositif VigilanS suite à une tentative de suicide

Le Comité a aussi acté l’application du dispositif VigilanS au secteur agricole. Porté par le ministère de la Santé, il s’agit d’un outil de suivi des personnes ayant fait une tentative de suicide. A sa sortie de l’hôpital, le patient reçoit la carte avec le numéro de téléphone de VigilanS, qu’il peut contacter à tout instant afin de maintenir le dialogue. Si la personne a déjà fait plus d’une tentative de suicide, les « vigilanseurs » la contactent par téléphone entre dix et vingt jours après sa sortie de l’hôpital pour s’informer de son état de santé. S’il ne répond pas, le médecin traitant et le psychiatre sont contactés. Quant au patient, il reçoit une carte postale personnalisée ou un SMS tous les mois durant quatre mois. Au bout de 6 mois, toutes ces personnes sont rappelées pour une évaluation téléphonique détaillée de leur situation et de leur état de santé mentale. À la suite de cette évaluation, la veille est soit reconduite, soit terminée si jugée superflue.

Les critères d’aides économiques assouplis

Sur le volet économique, le ministère de l’Agriculture rappelle que l’accompagnement des agriculteurs en difficulté avait été renforcé depuis le 5 août dernier, date de publication d’un décret et un arrêté entourant les modalités d’accès aux dispositifs d’aides et les modalités de financement de l’audit global. Le décret abaisse le critère du taux d’endettement minimal de 70 à 50 % pour bénéficier de l’aide à l’audit, dont le montant plafonné à 1500 € est désormais supporté entièrement par l’Etat.

Le décret officialise par ailleurs la fusion de l’aide à la restructuration de l’exploitation et de l’aide au suivi technico-économique en une seule : l’Aide à la relance de l’exploitation agricole (Area), plafonnée à 10.800 € pour la première unité de travail non salariée contre 10.000 € auparavant. Le plafond du complément d’aide apporté par d’autres financeurs publics est porté à 10.700 € (contre 10.000 € auparavant).