La Fnab s’accroche à l'objectif de 21% de SAU bio en 2030

[Tech & Bio 2023] En agissant sur l’offre et sur la demande, la Fédération nationale de l’agriculture biologique estime que l’objectif – gouvernemental – fixant à 21% la part de SAU bio en 2030 est réalisable, « la bio étant le seul modèle agricole permettant de concilier souveraineté, rendements et durabilité ».

Alors que le salon Tech & Bio ouvre ses portes à Valence (Drôme), la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) rappelle le gouvernement à ses engagements, formalisés dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la Stratégie nationale biodiversité, à savoir : atteindre le seuil de 21% de SAU bio en 2030.

Selon les chiffres de l’Agence bio, la SAU bio couvre 10,71% de la SAU nationale à fin 2022 contre 10,44% en 2021. La part du bio dans le panier des Français a reculé de 6,4% à 6% entre 2021 et 2022.

« Pour remettre la France sur les rails des objectifs européens qu'elle s'est fixée, 18% de surfaces bio en 2027 et 21% en 2030, la planification écologique se doit de mettre le développement de la bio au cœur de sa stratégie dès 2024 avec une politique publique qui repose sur ses deux jambes : le soutien à l'offre et le soutien à la demande, indique la Fnab dans un communiqué. Si la bio traverse une crise de marché depuis deux ans, elle n'en reste pourtant pas moins le seul modèle agricole qui permet de concilier souveraineté, rendements et durabilité ».

Agir sur l’offre et la demande

Selon la Fnab, la Pac 2023-2027, qui entérine la fin des aides au maintien, bloque le processus de conversion. « Pour encourager les grandes surfaces et notamment les céréaliers du centre et du Nord à se convertir, il n'y a qu'une seule solution : rendre la rémunération bio attractive sur le temps long », explique Philippe Camburet, président de la Fnab et céréalier bio dans l'Yonne. La Fnab réclame un écorégime au niveau maximum possible prévu par les textes, à savoir 145€/ha/an, contre 110€/ha/an, actuellement, l’agriculture conventionnelle y étant éligible à hauteur de 60€/ha/an ou 80€/ha/an selon les degrés d’exigence.

La Fnab réclame par ailleurs la mise en place d’une « vraie » politique de la demande, de nature à atteindre les objectifs fixés. Elle attend notamment l’application de textes relevant de la loi Egalim (20% de produits bio dans la commande publique, encadrement strict des prix et des marges) ainsi que l’instauration du chèque alimentaire, promesse présidentielle (2022) qui a accouché d’un « fonds pluriannuel pour une aide alimentaire durable », doté de 60 millions d’euros.

La Fnab attend enfin du Pacte et de la loi d’orientation et d’avenir de l’agriculture (PLOA) qu’ils s’enquièrent de la transmission des exploitations bio, confrontées à la même pyramide des âges que les conventionnelles. Elle demande l'intégration d'un module bio obligatoire de 3 à 6 heures par semaine en lycée agricole.