La production de cerises en baisse de 12%

Les producteurs de cerises redoutaient particulièrement cette saison 2023, marquée par le retrait du phosmet, désormais banni de l’Union européenne pour des raisons de santé publique et d’impact environnemental. L’insecticide constituait jusqu’en 2022 le dernier filet de sécurité, sinon l’un des derniers, contre la mouche Drosphila suzukii et celle-ci en a largement profité, à telle enseigne que le ministère de l’Agriculture a acté au début du mois de juillet le principe d’une aide, sans en préciser les modalités. Le ministère coordonne par ailleurs l'élaboration d'un plan d’action pluriannuel de recherche et d’innovation, en étroite concertation avec les principaux acteurs de la filière cerises et de la recherche agronomique.

Selon les estimations d’Agreste en date du 1^er juillet, la production nationale s’élèverait à 33.100t, en baisse de 12% sur un an, tout en restant supérieure de 9% à la moyenne 2018-2022. C’est en Auvergne Rhône-Alpes que la baisse est la plus forte (-18%), devant l’Occitanie (-16%) et Provence-Alpes-Côte d’azur (-4%). Outre la mouche, les intempéries ont pénalisé les récoltes.

Des cours en forte hausse

Résultat de la raréfaction de l’offre, les cours de la cerise sont particulièrement soutenus. Ils dépassent de 58% ceux de 2022 et de 40% la moyenne 2018-2022. La demande est dynamique mais l’offre est limitée par l’arrêt des récoltes ou les tris, conséquence de problèmes qualitatifs sur les fruits dus aux intempéries et attaques de Drosophile. Fin juin, la récolte est écourtée dans de nombreux bassins. Seule la production des secteurs tardifs et d’altitude se prolonge jusqu’à la mi-juillet, mais sur des volumes plus faibles. Selon les douanes, les importations, essentiellement en provenance d’Espagne, doublent sur un an et atteignent en mai 2100t.