Le ministère au chevet de la filière cerise

Le ministère de l’Agriculture apporte au soutien aux producteurs de cerises, en proie aux attaques de mouches asiatiques, sur fond d’inflation des coûts de production, mais sans donner plus de détails quant aux futures modalités d’aide.

« La situation actuelle est difficile et j’entends la désespérance et la colère des producteurs. Je tiens à les assurer de la pleine mobilisation de l’Etat qui sera à leurs côtés, comme il l’a toujours été, pour leur venir en aide. C’est un pan de notre souveraineté alimentaire et de la vie économique de nos territoires qui est en jeu ». C’est ce que fait savoir Marc Fesneau dans un communiqué daté du 6 juillet.

Selon le ministère de l’Agriculture, la production de cerises est menacée par une crise liée aux conséquences d’épisodes climatiques violents, qui ont ensuite favorisé les attaques de drosophila suzukii, auxquelles  se surajoute l’inflation, qui « affecte à la fois les comportements d’achat des consommateurs et les coûts de production des arboriculteurs concernés ».

La campagne 2023 doit faire sans le phosmet, désormais banni de l’Union européenne pour des raisons de santé publique et d’impact environnemental, et qui constituait jusque-là le dernier filet de sécurité, sinon l’un des derniers, contre la mouche asiatique. En 2016, les arboriculteurs avaient déjà fait le deuil du diméthoate, avant qu’il ne soit interdit dans toute l’UE en 2019.

A la veille de la campagne 2023, le ministère de l’Agriculture avait accédé aux quatre demandes de dérogation portées par la filière, jugées sans risque pour la santé humaine. Mais cela n’a visiblement pas suffi.

Des soutiens de toute nature, en attendant des alternatives

Le ministère de l’Agriculture coordonne par ailleurs l'élaboration d'un plan d’action pluriannuel de recherche et d’innovation, en étroite concertation avec les principaux acteurs de la filière cerises et de la recherche agronomique. Parmi les pistes explorées figurent les « insect proof » générant une barrière physique à l’introduction des mouches et autres ravageurs ou encore les pièges à phéromone. Mais les premiers sont coûteux tandis que les seconds n’ont pas (encore) apporté la preuve de leur efficacité, si l’on en croit des producteurs des Pyrénées-Orientales.

Résultat : le verger et la production s’érodent au fil des ans, selon une note récente d’Agreste, pointant au passage des volumes en provenance d’Espagne « doublant » sur un an. Le ministère affirme mobiliser ses services déconcentrés pour documenter les pertes. « Le gouvernement sera aux côtés des producteurs pour les aider à surmonter cette crise et étudie actuellement les soutiens, de toute nature, qu’il pourrait apporter ». Sans plus de précisions, à ce stade.