Le Plan de souveraineté fruits & légumes à mi-parcours, mais pas mi-figue mi-raisin

Le plan embrasse la recherche et l’innovation, la durabilité et la compétitivité de la production, la relocalisation ou encore l’éduction à la consommation. Après les 100 millions d’euros crédités en 2023, une enveloppe équivalente est allouée pour 2024.

Début 2023, le ministère de l’Agriculture lançait un Plan de souveraineté ciblant la filière fruits et légumes, parmi les plus critiques. Selon les derniers chiffres du commerce extérieur, la France affichait en 2023 un déficit de 3,2 milliards d’euros en fruits frais et de 600 millions d’euros en légumes frais, auquel il faut ajouter un déficit de 3,9 milliards d’euros en fruits et légumes transformés. Objectif du Plan de souveraineté : regagner globalement 5 points d’auto-approvisionnement d’ici à 2030 et enclencher une hausse tendancielle de 10 points d’ici à 2035.

100 millions d’euros en 2023

En 2023, le ministère de l’agriculture a engagé 100 millions d’euros ciblant la recherche et le déploiement d’alternatives à certains produits phytosanitaires à l’origine d’impasses, sous l’effet de retraits effectifs ou à

craindre sous l’effet du réexamen périodique des substances actives. Toujours dans ce registre, le ministère mène un chantier visant à réduire les surtranspositions et sans aller jusqu’à remettre en cause les interdictions inscrites dans la loi, telles que celle visant les néonicotinoïdes, en dépit de la demande des producteurs de fraise notamment.

En ce qui concerne le soutien à la transition des exploitations, le ministère de l’Agriculture a ouvert fin 2023 début 2024 cinq quichets d’aide à l’investissement, pour un total de 100 millions d’euros. Fin février, quatre des cinq guichets étaient toujours actifs, celui dédié à l’irrigation ayant fait le plein des demandes.

100 millions d’euros en 2024

Cette année, le même budget de 100 millions d’euros sera alloué en soutien à l’investissement des exploitations, dont 40 millions d’euros ciblant l’agroéquipement (dont 10 millions d’euros ciblant les vergers), 30 millions d’euros fléchés vers les serres, 20 millions d’euros dans la rénovation des vergers en lien avec le changement climatique. 10 millions d’euros sont réservés à des dispositifs génériques et transverses.

En ce qui concerne la recherche fondamentale et appliquée, le ministère de l’Agriculture évoque le lancement d’un programme national d’expérimentations quadriennal et des moyens renforcés sur le Casdar.

En ce qui concerne le volet consommation, l’effort porte sur le soutien aux Projets alimentaires territoriaux (PAT) avec la mise en place du portail internet « France PAT », destiné à assurer l’émergence et la montée en puissance des PAT, au nombre de 435 actuellement et couvrant les deux tiers de la population française. Le ministère entend également renforcer la consommation des crédits européens alloués au programme lait et fruits dans les écoles. En 2023, près de 7 millions d’euros ont été consommés pour la filière fruits et légumes. De nouveaux appels à projets « promotion et mesures éducatives » sont crédités de 6 millions d’euros en 2024. Les fruits et légumes devraient aussi avoir toute leur place dans la future Stratégie nationale de l’alimentation, de la nutrition et du climat (SNANC).

En ce qui concerne l’accès des plus démunis à une alimentation de qualité, le ministère rappelle qu’en 2023, 40 millions d’euros ont été attribués à 13 associations d’aide alimentaire pour l’achat de fruits, légumes, légumineuses et produits sous labels de qualité dans le cadre du volet national du programme « mieux manger pour tous » et que 478 projets de solidarité entre producteurs agricoles, collectivités, associations et bénéficiaires vont bénéficier d’une enveloppe de 20 millions d’euros dans le cadre du volet local.