Moisson 2021 : le satisfecit et les alertes de l’interprofession

Intercéréales anticipe une progression de 15% de la récolte. La hausse des cours mondiaux qui l’accompagne est selon l’interprofession « une juste rémunération des producteurs, après plusieurs années extrêmement difficiles ». A condition qu’elle soit intégrée dans la chaine de valeur.

« La moisson française 2021, encore en cours dans le nord du pays, saura répondre aux besoins des consommateurs, français en particulier », indique Intercéréales dans un communiqué. L’interprofession anticipe une progression de 15% de la récolte, contrastant avec « une perspective de récolte mondiale faible, conduisant à une augmentation mondiale du prix des céréales ».

« Juste rémunération »

Selon l’interprofession, les perspectives de faibles récoltes dans le monde, notamment en Russie, en Amérique du Nord et en Europe, expliquent l’évolution à la hausse, ces derniers mois, des prix des céréales. Cette progression est également liée à des stocks historiquement bas en raison d’une hausse de la demande de céréales, en Asie principalement. Pour Intercéréales, si les cours mondiaux se maintiennent durablement, ils équivaudront à une « juste rémunération des producteurs d’autant plus indispensable après plusieurs années extrêmement difficiles ».

Reste à faire passer la hausse des cours tout au long de la chaine alimentaire. « Nous ne pouvons plus collectivement accepter que les acteurs de notre filière - production, commercialisation, transformation - soient toujours pris en otage par la guerre des prix », prévient Intercéréales.

A cet égard, les semouliers et pastiers ont déjà sonné l’alarme, craignant d’être pris en étau et en otage entre les cours haussiers du blé dur et les prix contraints des pâtes et semoules en rayon.

« Une filière forte »

Au-delà de la chaine de valeur se joue une place forte de notre balance commerciale agroalimentaire, les céréales générant bon an mal an entre cinq et six milliards d’euros de bénéfice, au deuxième rang derrière les vins et spiritueux. Tout sauf une rente car la compétitivité de la France tend à s’éroder au fil des ans. « La tension sur les stocks mondiaux, et son impact sur les prix, rappelle l’importance d’une filière forte, disposant d’innovations dans le domaine de la protection des plantes et de la génétique afin de sécuriser les rendements », souligne Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.