Niveau des nappes : la France en bleu, le Roussillon dans le rouge
Selon le BRGM, l’état des nappes est très satisfaisant sur une grande partie du territoire, du fait d’un début de période de recharge arrosé, à l’exception des Pyrénées-Orientales, classées aux trois-quarts en situation de « crise » sécheresse.
« En décembre, la situation continue de s’améliorer, de façon plus graduelle : 36% des points d’observation sont en dessous des normales mensuelles, 8% sont comparables et 56% sont au-dessus (respectivement 41%, 11% et 48% en novembre). La situation est plus favorable que celle observée l’année dernière, en décembre 2022, où 72% des niveaux étaient situés sous les normales. Seules les nappes du Languedoc, du Roussillon et de Corse conservent des niveaux plus bas qu’en fin 2022 ». Tel est le condensé de la situation hydrologique dressé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) en date du 1er janvier.
Si les tempêtes et inondations ayant sévi cet automne sur une partie du territoire ont causé de nombreux dommages matériels, pénalisé l’arrachage des betteraves et contrarié les semis d’automne, les intempéries ont globalement permis d’assurer le recharge. « Ce début de recharge hivernale permet d’espérer des niveaux satisfaisants en sortie d’hiver sur une grande partie du territoire » relève le BRGM, avec une exception notable : le pourtour méditerranéen, où « la situation devra être particulièrement surveillée », les nappes étant « fragilisées par un étiage sévère et l’absence d’épisodes notables de recharge ».
Selon le Préfet des Pyrénées-Orientales, qui réunit ce 30 janvier un Comité ressource en eau, il est tombé 250 mm sur le département en 2023, contre 550 mm en année « normale ». Reste à savoir si les 250 mm ne constituent pas le nouvel étiage « normal », dans la mesure où la même pluviométrie avait déjà été relevée en 2022.
Du fait de la forte sollicitation de la nappe profonde, le BRGM fait état d’un risque d’intrusion saline « fort ». « Les travaux de construction d’un golf ont démarré sur la commune de Villeneuve-de-la-Raho, c’est incompréhensible », dénonçait Julien Bousquet, secrétaire général des JA66, sur le barrage édifié le 22 janvier au péage de l’A9 à Perpignan. « Certes, il sera arrosé à partir d’eaux usées traitées mais l’agriculture peut aussi valoriser ces eaux ».
