Quelles sont les prévisions pour août 2025 ?

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Le Bouscat

<p>En s&rsquo;installant comme paludier il y a un peu plus de 20 ans, Gabriel Courouss&eacute; n&rsquo;imaginait pas que le m&eacute;tier qu&rsquo;il avait choisi pour sa relation &eacute;troite au territoire, allait l&rsquo;emmener bien loin de Gu&eacute;rande, sur des salines en R&eacute;publique de Guin&eacute;e ou au S&eacute;n&eacute;gal.</p><p>Pourtant, c&rsquo;est en suivant le parcours &laquo;&nbsp;classique&nbsp;&raquo; de tout nouveau paludier que Gabriel s&rsquo;est retrouv&eacute; dans l&rsquo;aventure de la solidarit&eacute; internationale. <em>&laquo;&nbsp;Je me suis install&eacute; en 2004, dans le cadre d&rsquo;une reconversion professionnelle, apr&egrave;s avoir travaill&eacute; dans l&rsquo;informatique. A mon arriv&eacute;e, pour mieux conna&icirc;tre et comprendre le territoire, je me suis engag&eacute; dans des groupes de travail&nbsp;&raquo;.</em></p><div class="citation">
    <span>"Chez les paludiers, le collectif et l&rsquo;entraide coulent de source"</span>
</div>
<p>Coop&eacute;rateur comme 80 % des paludiers, Gabriel Courouss&eacute; s&rsquo;investit, en plus de la coop&eacute;rative, dans un syndicat agricole, puis dans l&rsquo;ODG (Organisme de d&eacute;fense et de gestion) qui g&egrave;re le label rouge et les appellations g&eacute;ographiques du sel et de la fleur de sel, et dans le GFA (Groupement foncier agricole) des Marais salants.&nbsp;<em>&laquo;&nbsp;Que l&rsquo;on soit coop&eacute;rateur ou ind&eacute;pendant, l&rsquo;approche collective coule de source dans notre profession. Nous faisons tous partie de groupes d'entraide pour la r&eacute;fection des salines, le nettoyage et le curage des chenaux et &eacute;tiers&nbsp;&raquo;.</em></p><p>C&rsquo;est dans la suite logique de ces engagements collectifs que Gabriel adh&egrave;re &agrave; l&rsquo;association Univers-Sel en 2010. L&rsquo;association a d&eacute;j&agrave; une vingtaine d&rsquo;ann&eacute;es&nbsp;: elle s&rsquo;est cr&eacute;&eacute;e apr&egrave;s la mise en relation, via une ethnologue, de productrices de sel b&eacute;ninoises avec des paludiers gu&eacute;randais, en particulier Alain Courtel, le fondateur d&rsquo;Univers-Sel.</p><h2><strong>S&rsquo;inspirer des techniques gu&eacute;randaises pour une saliculture plus durable</strong></h2><p>A cette &eacute;poque, dans les ann&eacute;es 1990, la production traditionnelle de sel au B&eacute;nin est en danger. Exclusivement f&eacute;minine, cette activit&eacute; se fait via la cuisson de saumure sur des feux de bois. Cette technique met en danger la lagune, puisqu&rsquo;elle utilise du bois, mais &eacute;galement la sant&eacute; des paysannes, car elles inhalent des fum&eacute;es &agrave; longueur de journ&eacute;e.</p><p>Les paludiers de Gu&eacute;rande leur proposent alors de s&rsquo;inspirer de leur m&eacute;thode traditionnelle, qui fait appel au vent et au soleil pour assurer la cristallisation du sel. Comme les terres locales ne sont pas &eacute;tanches comme les argiles de Gu&eacute;rande, c&rsquo;est sur des b&acirc;ches que la technique d&rsquo;&eacute;vaporation est mise au point et, finalement, valid&eacute;e.</p><p><em>&laquo;&nbsp;En dehors de la pr&eacute;servation de la mangrove, &ccedil;a a chang&eacute; beaucoup de choses l&agrave;-bas&nbsp;&raquo;</em>, raconte Gabriel Courouss&eacute;. <em>&laquo;&nbsp;D&rsquo;abord, cela a am&eacute;lior&eacute; l&rsquo;esp&eacute;rance de vie des femmes. Ensuite, cela a aussi permis de scolariser les enfants, puisqu&rsquo;il n&rsquo;y avait plus besoin de surveillance continue du feu&nbsp;&raquo;.</em></p><div class="citation">
    <span>"On n&rsquo;a pas vocation &agrave; rester l&agrave; o&ugrave; on intervient"</span>
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<p>Apr&egrave;s une quinzaine d&rsquo;ann&eacute;es de coop&eacute;ration avec le B&eacute;nin, Univers-Sel a ensuite men&eacute; des actions de solidarit&eacute; dans d&rsquo;autres pays d&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest. Souvent, autour de la production de sel, mais &eacute;galement de la riziculture, autre production &agrave; la gestion hydraulique complexe. <em>&laquo;&nbsp;Mes premi&egrave;res missions en tant qu&rsquo;adh&eacute;rent en 2010, ont port&eacute; sur la gestion des rizi&egrave;res de mangrove en R&eacute;publique de Guin&eacute;e&nbsp;&raquo;</em>, raconte Gabriel.</p><p>Univers-Sel est &eacute;galement intervenu en Guin&eacute;e-Bissau, en Mauritanie, puis au S&eacute;n&eacute;gal. <em>&laquo;&nbsp;On n&rsquo;a pas vocation &agrave; rester dans les endroits o&ugrave; on intervient. On est l&agrave;-bas tant que le besoin se fait sentir, mais ensuite, ce sont les personnes qui ont &eacute;t&eacute; form&eacute;es qui vont &agrave; leur tour former et diffuser les savoir-faire&nbsp;&raquo;.</em></p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/2/9/1/1/7851192-1-fre-FR/19b2a36c707a-pcgabrielsel2.jpg" alt="" height="666" width="1000" /><figcaption>En Guin&eacute;e-Bissau, comme auparavant au B&eacute;nin, les productrices de sel se sont inspir&eacute;es des techniques gu&eacute;randaises, qui font appel au soleil et au vent. Elles les ont adapt&eacute;es &laquo; en saliculture solaire sur b&acirc;che &raquo;.  (Cr&eacute;dit photo : Univers-Sel)</figcaption></figure>

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<h2><strong>Beaucoup de points communs&hellip; mais pas de crocod</strong><strong>iles&nbsp;!</strong></h2><p><em>&laquo;&nbsp;Le principe de l'association, c&rsquo;est d&rsquo;&eacute;changer entre producteurs : on n'est pas l&agrave; pour porter la bonne parole, on ne fait pas du copier-coller, d'ailleurs &ccedil;a ne fonctionne pas&nbsp;! On est producteurs comme eux, on a des contraintes comme eux. Entre paysans, on parle la m&ecirc;me langue, on parle de terres, de digues, de r&eacute;seaux hydrauliques&hellip; On a beau travailler &agrave; des milliers de kilom&egrave;tres, on a beaucoup de points communs. M&ecirc;me si nous, on n&rsquo;a ni pal&eacute;tuviers, ni crocodiles&nbsp;!&nbsp;&raquo;.</em></p><p><em>&laquo;&nbsp;On coconstruit les projets avec eux, en tenant compte du contexte local. Au d&eacute;part, l&rsquo;association &eacute;tait surtout centr&eacute;e sur les techniques de production. Aujourd&rsquo;hui, elle prend en compte aussi les enjeux de reforestation, de pr&eacute;servation de la biodiversit&eacute;, de territoire, de s&eacute;curisation et de structuration de fili&egrave;re&hellip;&nbsp;&raquo;.</em></p><div class="citation">
    <span>"On leur raconte notre histoire"</span>
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<p><em>&laquo;&nbsp;Pour encourager les paysans &agrave; s&rsquo;entraider, &agrave; se structurer, &agrave; monter des groupements de producteurs, &agrave; moins d&eacute;pendre du n&eacute;goce, on s&rsquo;inspire de notre exemple, de notre histoire&nbsp;&raquo;</em>, poursuit Gabriel. Cette histoire, c&rsquo;est celle d&rsquo;une poign&eacute;e de producteurs d&rsquo;un marais en d&eacute;sh&eacute;rence, &agrave; qui l'on pr&eacute;disait la fin de leur activit&eacute; traditionnelle dans les ann&eacute;es 1970&nbsp;: l&rsquo;ambition politique locale &eacute;tait de les remplacer par une marina, plus lucrative et plus moderne.</p><p>Il s&rsquo;en est fallu de peu, mais la &laquo;&nbsp;poign&eacute;e de producteurs&nbsp;&raquo; a non seulement r&eacute;sist&eacute;, mais r&eacute;ussi &agrave; se maintenir et &agrave; se d&eacute;velopper&nbsp;: m&ecirc;me s&rsquo;ils sont encore les petits poucets du sel, pesant moins de 0,5 % de la production nationale, les paludiers de Gu&eacute;rande sont aujourd&rsquo;hui 300 &agrave; produire un sel reconnu dans le monde entier. <em>&laquo; Ainsi, on peut dire &agrave; nos coll&egrave;gues : "ce n&rsquo;est pas parce qu&rsquo;on est un paysan du fin fond de l&rsquo;Afrique de l&rsquo;ouest qu&rsquo;on ne va pas r&eacute;ussir &agrave; se d&eacute;velopper et vivre dignement de son m&eacute;tier" &raquo;.</em></p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/6/9/1/1/7851196-1-fre-FR/654ddceb6aee-pcgabrielsel3.jpg" alt="" height="750" width="1000" /><figcaption>&laquo; Dans notre village, il y a beaucoup de gens qui passent, mais peu de gens qui reviennent &raquo;, expliquait un chef de village &agrave; Gabriel Courouss&eacute;. Les b&eacute;n&eacute;voles d&rsquo;Univers-Sel font partie de &laquo; ceux qui reviennent &raquo; (ici, avec le comit&eacute; de gestion du village de N&#039;tchanqu&eacute; en Guin&eacute;e-Bissau). (Cr&eacute;dit photo : Univers-Sel)</figcaption></figure>

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<h2><strong>Un engagement tr&egrave;s soutenu</strong></h2><p>Pr&eacute;sident d&rsquo;Univers-Sel depuis 6 ann&eacute;es, Gabriel Courouss&eacute; reconnait que cet engagement lui prend <em>&laquo;&nbsp;beaucoup de temps&nbsp;&raquo;&nbsp;</em>: certes, pour les administrateurs, les missions se d&eacute;roulent sur la p&eacute;riode &laquo;&nbsp;creuse&nbsp;&raquo; de la production de sel de Gu&eacute;rande (en hiver), mais pour le pr&eacute;sident, l&rsquo;engagement est quotidien.</p><p>L&rsquo;association Univers-Sel g&egrave;re un budget assez cons&eacute;quent, financ&eacute; par les aides au d&eacute;veloppement de l'UE, de l'AFD (Agence fran&ccedil;aise de d&eacute;veloppement) et par des soutiens priv&eacute;s comme ceux de la Fondation Albert II de Monaco ou du cartonnier Raja. Ces &laquo;&nbsp;gros moyens&nbsp;&raquo; imposent beaucoup de rigueur, de suivi, de repr&eacute;sentation et, bien s&ucirc;r, de recherche de continuit&eacute; des financements. Univers-Sel emploie aussi 23 personnes, 3 en France et 20 en Afrique, ce qui engendre aussi des responsabilit&eacute;s pour le Pr&eacute;sident.</p><p><em>&laquo;&nbsp;Aujourd&rsquo;hui, j&rsquo;y passe plusieurs heures par jour. C&rsquo;est vrai que cet engagement repr&eacute;sente des contraintes, mais je les supporte, parce que cela fait partie de ma passion. Je ne vais sans doute pas tarder &agrave; passer le flambeau, en restant dans le conseil d&rsquo;administration. Parce que Univers-Sel, c&rsquo;est une formidable aventure humaine&nbsp;&raquo;.</em></p><p>&nbsp;</p><table border="1" style="width:100%;"><tbody><tr><td><strong>&gt;&gt;<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/serie-d-ete-cultiver-l-engagement" target="_blank" title="">&nbsp;Retrouvez les autres articles de la s&eacute;rie&nbsp;&laquo;&nbsp;Cultiver l&rsquo;engagement&nbsp;&raquo;</a></strong></td></tr></tbody></table>


Série d’été : « Cultiver l’engagement » (6/6). Cet été, Pleinchamp part à la rencontre d’agriculteurs et d’agricultrices qui cultivent le sens du collectif, l’attachement au territoire, ou encore la tradition de solidarité et d’ouverture. Paludier guérandais depuis une vingtaine d’années, Gabriel Couroussé est aussi le président d’Univers-Sel. Cette association de solidarité internationale intervient en Afrique de l’Ouest, auprès de productrices et producteurs de sel et de riz, pour les accompagner dans la construction de filières alimentaires durables.

Gabriel Couroussé, paludier engagé dans la solidarité internationale : « Entre paysans, on parle la même langue »

<p>La situation fourrag&egrave;re fran&ccedil;aise se d&eacute;grade consid&eacute;rablement en cette fin d'&eacute;t&eacute; 2025. Selon les derni&egrave;res donn&eacute;es d&rsquo;Agreste, publi&eacute;es le 29 ao&ucirc;t, la production cumul&eacute;e des prairies permanentes affiche d&eacute;sormais un d&eacute;ficit de 23% par rapport &agrave; la moyenne de r&eacute;f&eacute;rence 1989-2018. Un renversement de situation apr&egrave;s un d&eacute;but d'ann&eacute;e favorable o&ugrave; l'on enregistrait encore <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/en-mai-la-pousse-d-herbe-17-superieure-a-la-normale" target="_blank">un exc&eacute;dent de 17% au 20 mai.</a></p><p>Sur les trois derniers mois, qui repr&eacute;sentent habituellement 41% de la production annuelle, le d&eacute;ficit atteint 60%. Cette chute drastique s'explique par la combinaison de deux facteurs m&eacute;t&eacute;orologiques majeurs : un manque persistant de pr&eacute;cipitations et <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-ete-2025-au-2eme-rang-des-vagues-de-chaleur-depuis-1947" target="_blank" title="">plusieurs &eacute;pisodes de canicule qui ont ass&eacute;ch&eacute; les sols.</a></p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/1/5/2/1/7851251-1-fre-FR/0d643f8e1498-Capture-d-ecran-2025-08-29-151248.png" alt="" height="589" width="1308" /><figcaption>Sources : INRAe, M&eacute;t&eacute;o France, SSP</figcaption></figure>

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<h2>Une crise fourrag&egrave;re qui s'&eacute;tend g&eacute;ographiquement</h2><p>La cartographie des r&eacute;gions fourrag&egrave;res r&eacute;v&egrave;le l'ampleur du ph&eacute;nom&egrave;ne. Plus d'un tiers des r&eacute;gions fourrag&egrave;res, repr&eacute;sentant 43% des surfaces en prairies permanentes, souffre d'un d&eacute;ficit sup&eacute;rieur &agrave; 25%. Au total, plus de 80% des prairies fran&ccedil;aises produisent significativement moins que la normale, contre seulement 30% &agrave; la fin du printemps.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/4/5/2/1/7851254-1-fre-FR/13ff772f2682-Capture-d-ecran-2025-08-29-151223.png" alt="" height="570" width="1231" /><figcaption>Sources : INRAe, M&eacute;t&eacute;o France, SSP</figcaption></figure>

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<p>Les situations les plus critiques se concentrent au nord de la Seine, en Bourgogne, dans le Limousin et les Pays de la Loire, o&ugrave; le d&eacute;ficit d&eacute;passe presque partout 25%. Seules certaines r&eacute;gions du tiers sud-est et de la Franche-Comt&eacute; maintiennent une production proche de la normale ou l&eacute;g&egrave;rement exc&eacute;dentaire.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/7/5/2/1/7851257-1-fre-FR/37062d589f8d-Capture-d-ecran-2025-08-29-151148.png" alt="" height="577" width="1294" /></figure>

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Après un printemps prometteur, la production herbagère s'effondre cet été avec un déficit national de 23% par rapport à la normale. Les éleveurs font face à une situation préoccupante qui touche plus de 80% des surfaces prairiales du pays.

Sécheresse et canicule : la production des prairies françaises en fort déficit

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