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La pluie revient en force après un hiver particulièrement doux et sec

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<h2>L&rsquo;eau, une ressource abondante en France</h2><p>En France m&eacute;tropolitaine,<strong> les pr&eacute;cipitations</strong> apportent en moyenne 512 milliards de m3 d&rsquo;eau par an, soit 932 mm (normale climatique 1981-2010) (Source&nbsp;:<strong> </strong>OFB-SDES Transition &eacute;cologique). <strong>L&rsquo;&eacute;vaporation </strong>s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 307 milliards de m3 (60%), ce qui r&eacute;serve un volume de <strong>pluies efficaces</strong> de 205 milliards de m3, qui s&rsquo;infiltrent dans le sol pour rejoindre les nappes (24%) et alimenter les cours d&rsquo;eau (16%).</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/6/9/9/1/5351996-1-fre-FR/14778727a1fb-carte-pre-le-vements-png" alt="Pr&eacute;l&egrave;vements d&rsquo;eau selon l&rsquo;utilisation dans les sous-bassins hydrographiques fran&ccedil;ais en 2017 (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)" height="1268" width="1290" /><figcaption>Pr&eacute;l&egrave;vements d&rsquo;eau selon l&rsquo;utilisation dans les sous-bassins hydrographiques fran&ccedil;ais en 2017 (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)</figcaption></figure>

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<h2>L&rsquo;agriculture pr&eacute;l&egrave;ve peu... mais consomme beaucoup</h2><p>En 2017, 32 milliards de m3 ont &eacute;t&eacute; pr&eacute;lev&eacute;s (rivi&egrave;res, lacs, et nappes souterraines), dont 80% en eau de surface. <strong>L&rsquo;&eacute;nergie </strong>(refroidissement des centrales &eacute;lectriques) repr&eacute;sente 50% des pr&eacute;l&egrave;vements d&rsquo;eau, devant la production d&rsquo;eau potable (17%), l&rsquo;alimentation des canaux (16%), les usages agricoles (9%) et les usages industriels (9%) Mais les rapports s&rsquo;inversent s&rsquo;agissant de la consommation (solde entre entre pr&eacute;l&egrave;vement et restitution au milieu)&nbsp;:<strong> l&rsquo;irrigation est responsable de 48% de la consommation d&rsquo;eau</strong>, devant les usages domestiques (24%), l&rsquo;&eacute;nergie (22%) et l&rsquo;industrie (6%). La consommation moyenne d&rsquo;eau potable par habitant et par jour s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 146 litres (2017).</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/on-a-un-hiver-comme-un-ete-et-on-a-vide-deux-barrages" target="_blank" title="">&laquo;&nbsp;On a un hiver comme un &eacute;t&eacute; et on a vid&eacute; deux barrages&nbsp;&raquo;</a>
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<p>Depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, tous usages confondus, <strong>l&rsquo;ensemble du volume pr&eacute;lev&eacute; a tendance &agrave; baisser</strong>. C&rsquo;est notamment le cas pour l&rsquo;eau potable (-13% entre 2003 et 2017), l&rsquo;utilisation industrielle (-29% entre 2003 et 2017) et les centrales &eacute;lectriques (-20% entre 2003 et 2017). Au cours de cette p&eacute;riode, les pr&eacute;l&egrave;vements agricoles se sont maintenus entre 2 et 3 milliards de m3 selon les conditions m&eacute;t&eacute;orologiques.</p><p>Sur la p&eacute;riode 2008-2017,<strong> l&rsquo;agriculture utilise en moyenne plus de 50% des volumes d&rsquo;eau consomm&eacute;e en p&eacute;riode estivale</strong> (juin &agrave; ao&ucirc;t) dans 22 sous- bassins couvrant les trois quarts du territoire m&eacute;tropolitain.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/0/3/0/2/5352030-1-fre-FR/de0eb7b1f77a-carte-ressource-en-eau-renouvelable-png" alt="Ressource en eau renouvelable par sous-bassin hydrographique, part consomm&eacute;e et proportion de la consommation agricole en p&eacute;riode estivale sur la p&eacute;riode 2008-2017 (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)" height="840" width="922" /><figcaption>Ressource en eau renouvelable par sous-bassin hydrographique, part consomm&eacute;e et proportion de la consommation agricole en p&eacute;riode estivale sur la p&eacute;riode 2008-2017 (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)</figcaption></figure>

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<h2>La qualit&eacute; des eaux superficielles et souterraines s&rsquo;am&eacute;liore...</h2><p>En France, sur la p&eacute;riode 2009-2015, la part des masses d&rsquo;eau superficielles &eacute;valu&eacute;es en bon &eacute;tat chimique est pass&eacute;e de 43,1% &agrave; 62,9% et celle des masses d&rsquo;eau souterraines de 58,9% &agrave; 69,1%. L&rsquo;une des principales sources de d&eacute;gradation des eaux superficielles (cours d&rsquo;eau, plans d&rsquo;eau) et des eaux souterraines (nappes) est la <strong>pollution chimique ou physico-chimique</strong>. De nombreuses substances chimiques et organiques (pesticides, nitrates, phosphates, micropolluants, etc.) provenant des activit&eacute;s industrielles, agricoles ou domestiques, atteignent les eaux et peuvent avoir des effets n&eacute;fastes sur les &eacute;cosyst&egrave;mes aquatiques et sur la sant&eacute; humaine.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/3/0/2/5352033-1-fre-FR/fd7b8fb6ab40-carte-nitrates-png" alt="Evolution des concentrations en nitrates (carte de gauche) et en orthophosphates (carte de droite) dans les cours d&rsquo;eau sur la p&eacute;riode 2006-2018 (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)" height="558" width="1280" /><figcaption>Evolution des concentrations en nitrates (carte de gauche) et en orthophosphates (carte de droite) dans les cours d&rsquo;eau sur la p&eacute;riode 2006-2018 (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)</figcaption></figure>

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<p>S&rsquo;agissant de la <strong>pollution des cours d&rsquo;eau </strong>par les nitrates et les orthophosphates, sur la p&eacute;riode 2006-2018, la situation s&rsquo;est am&eacute;lior&eacute;e sinon stabilis&eacute;e sur 80% des sous-bassins. En revanche, la pollution s&rsquo;est accentu&eacute;e de 37% sur les masses d&rsquo;eau souterraine (p&eacute;riode 1996-2018).</p><p>S&rsquo;agissant des <strong>pesticides</strong>, l&rsquo;indice &laquo;&nbsp;pesticides&nbsp;&raquo;, qui prend en compte leur &eacute;cotoxicit&eacute; dans les milieux aquatiques, a baiss&eacute; de 20% sur la p&eacute;riode 2008-2018 dans les cours d&rsquo;eau. Pour ce qui est des eaux souterraines, pr&egrave;s de 80% des 2340 points de mesure des r&eacute;seaux de surveillance sont concern&eacute;s par la pr&eacute;sence d&rsquo;au moins un pesticide. Pour 35% de ces points de mesure, la concentration totale en pesticides d&eacute;passe la norme 0,5 &mu;g/l pour le total des substances (contre 14% en 2010). Pour 47% d&rsquo;entre eux, elle d&eacute;passe la norme 0,1 &mu;g/l pour au moins une substance individuelle&nbsp;(contre 30% en 2010).</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/2/2/2/2/5352222-1-fre-FR/9b3e6c4000b4-carte-pesticides-eaux-souterraines-png" alt="Concentration moyenne en pesticides dans les eaux souterraines en 2010 (carte de gauche) et en 2018 (carte de droite) (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)" height="696" width="1272" /><figcaption>Concentration moyenne en pesticides dans les eaux souterraines en 2010 (carte de gauche) et en 2018 (carte de droite) (Source : OFB &ndash; SDES minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique)</figcaption></figure>

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<h2>... mais le nombre de captages d&rsquo;eau ferm&eacute;s pour cause de pollution augmente</h2><p>En 2019, l&rsquo;alimentation en eau potable de la population franc&#807;aise est assure&#769;e par plus de 38.000 captages ou ouvrages de pre&#769;le&#768;vement. Chaque anne&#769;e, ce patrimoine se re&#769;duit du fait de l&rsquo;abandon de certains e&#769;quipements. Ainsi, sur la pe&#769;riode 1980-2019, pre&#768;s de 12.500 <strong>captages d&rsquo;eau potable</strong> ont e&#769;te&#769; ferme&#769;s. Depuis 2009, le nombre de fermetures annuelles d&eacute;passe les 400 unit&eacute;s. La premie&#768;re cause d&rsquo;abandon incombe a&#768; <strong>la de&#769;gradation de la qualite&#769; de la ressource en eau</strong> (34% des situations). Les autres motifs concernent la rationalisation des re&#769;seaux de production et de distribution (24%), des proble&#769;matiques administratives (15%), des de&#769;bits de production trop faibles (10%), des de&#769;gradations trop importantes des e&#769;quipements (7%) ou l&rsquo;impossibilite&#769; d&rsquo;assurer la protection de la ressource (6%). La cause de l&rsquo;abandon n&rsquo;est pas connue pour 4% des cas.</p><p>Parmi les captages abandonne&#769;s pour cause de pollution sur cette pe&#769;riode, 41% le sont du fait de <strong>teneurs excessives en nitrates et pesticides.</strong> 23% sont ferme&#769;s pour des raisons de microbiologie, 7,5% du fait de pre&#769;sence d&rsquo;arsenic, 6,5% pour des exce&#768;s de turbidite&#769; de l&rsquo;eau et 22% a&#768; cause d&rsquo;autres parame&#768;tres en exce&#768;s (hydrocarbures, sulfates, solvants, fer etc.).</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-anti-bassines-reclament-un-moratoire-national-et-un-projet-de-territoire-local" target="_blank" title="">Les anti-bassines r&eacute;clament un moratoire national et un projet de territoire local</a>
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<h2>L'eau et le changement climatique</h2><p>Selon le projet Explore 2070 (minist&egrave;re de la Transition &eacute;cologique), les impacts du <strong>changement climatique</strong> sur les milieux aquatiques et la ressource en eau &agrave; l'&eacute;ch&eacute;ance 2070, sont les suivants&nbsp;:</p><p>- La <strong>recharge des nappes</strong> baissera dans une proportion comprise entre -10% et -25%, avec des pics de -25% &agrave; -30% dans le bassin de la Loire, -30% &agrave; -50 % dans le Sud-Ouest.</p><p>- Le <strong>d&eacute;bit moyen annuel des cours d'eau</strong> pourrait baisser de l'ordre de 10% &agrave; 40%. Il pourrait &ecirc;tre compris entre -10% et-60% pour les cours d'eau des contreforts pyr&eacute;n&eacute;ens et pour la majorit&eacute; du district hydrographique Seine-Normandie.</p><p>- Les <strong>d&eacute;bits d'&eacute;tiages </strong>seront par ailleurs plus s&eacute;v&egrave;res, plus longs et plus pr&eacute;coces, avec des d&eacute;bits estivaux r&eacute;duits de 30 &agrave; 60%. Ainsi, le Rh&ocirc;ne &agrave; Beaucaire pourrait subir une baisse du d&eacute;bit minimum mensuel quinquennal jusqu'&agrave; -50%. Pour la Seine, on s'attend &agrave; une baisse du d&eacute;bit moyen annuel &agrave; Paris comprise entre -10 et -50%, mais &agrave; un recul du d&eacute;bit minimum mensuel quinquennal pouvant atteindre jusqu'&agrave; -70%.</p><p>Selon le Giec, qui vient de publier la synth&egrave;se de son 6<sup>e</sup>&nbsp;rapport d&rsquo;&eacute;valuation et de trois rapports sp&eacute;ciaux, la hausse de temp&eacute;rature de +1,5&deg;C, objectif fix&eacute; par l&rsquo;Accord de Paris &agrave; l&rsquo;horizon 2100, devrait &ecirc;tre enregistr&eacute;e entre 2030 et 2040. La hausse de la temp&eacute;rature va accro&icirc;tre <strong>l&rsquo;&eacute;vapotranspiration</strong>, +1&deg;C &eacute;quivalant &agrave; 10 &agrave; 15% d&rsquo;ETP suppl&eacute;mentaire.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/apres-400-ans-d-histoire-le-foin-de-crau-s-interroge-sur-son-avenir" target="_blank" title="">Apr&egrave;s 400 ans d&rsquo;histoire, le foin de Crau s&rsquo;interroge sur son avenir</a>
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<h2>Une irrigation ultra-minoritaire mais plus importante et plus efficiente</h2><p>Environ 75.000 agriculteurs, soit 1 sur 6, ont recours &agrave; <strong>l&rsquo;irrigation </strong>sur une surface totale de 1,8 million d&rsquo;hectares, soit 6,8% de la SAU contre 6% en 2010 (Agreste 2020). Si moins de 1% des surfaces sont irrigu&eacute;es dans le Nord-Est ou en Normandie, ce taux avoisine ou d&eacute;passe 20% en basse vall&eacute;e du Rh&ocirc;ne, dans le Sud-Ouest, au sud-ouest du Bassin parisien et en Alsace.</p><p>Le ma&iuml;s repr&eacute;sente 41% de la sole irrigu&eacute;e (Agreste 2016), devant les c&eacute;r&eacute;ales et ol&eacute;oprot&eacute;agineux (26%), la vigne, les fruits et les l&eacute;gumes (16%), les cultures fourrag&egrave;res (11%) et les betteraves et pommes de terre (6%).</p><p>Le volume moyen pr&eacute;lev&eacute; pour irriguer est de 1700m3/ha/an (Agreste 2010).</p><p>Selon l&rsquo;Inrae,<strong> l&rsquo;efficience de l&rsquo;irrigation</strong> (tonne de mati&egrave;re s&egrave;che produite par m&egrave;tre cube&nbsp;d&rsquo;eau) a augment&eacute; de 30% au cours des deux d&eacute;cennies &eacute;coul&eacute;es. L&rsquo;enrouleur est l&rsquo;&eacute;quipement le plus utilis&eacute; (68 &agrave; 70%), devant le pivot (20%), l&rsquo;irrigation localis&eacute;e (5 &agrave; 7%) et la couverture int&eacute;grale (5%). Des outils de pilotage sont mis&nbsp;en &oelig;uvre sur 17% des surfaces.</p><h2>Et la consommation d&rsquo;eau par les bovins&nbsp;?</h2><p>Les chiffres fr&eacute;quemment cit&eacute;s font &eacute;tat de 15.000 litres par kilo de viande. Ils sont issus de la m&eacute;thode Waterfootprint, laquelle prend en compte &laquo;&nbsp;l&rsquo;eau bleue&nbsp;&raquo;, qui correspond &agrave; l&rsquo;abreuvement, &laquo;&nbsp;l&rsquo;eau grise&nbsp;&raquo;, qui repr&eacute;sente &agrave; la consommation n&eacute;cessaire &agrave; la pr&eacute;servation de sa qualit&eacute; et enfin &laquo;&nbsp;l&rsquo;eau verte&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est &agrave; dire l&rsquo;eau de pluie consomm&eacute;e et &eacute;vapor&eacute;e par les surfaces fourrag&egrave;res. Cette &laquo;&nbsp;eau verte&nbsp;&raquo; repr&eacute;sente 94% des 15.000 litres. Abstraction faite de cette eau de pluie, <strong>c&rsquo;est 50 litres d&rsquo;eau qui sont r&eacute;ellement n&eacute;cessaires pour produire 1 kilo de viande bovine</strong> selon l&rsquo;Inrae.</p><h2>Le drainage, une pratique qui se rar&eacute;fie</h2><p>En France m&eacute;tropolitaine, 2,86 millions d&rsquo;hectares, soit 10,6% de la SAU est drain&eacute;e (Agreste 2010). Sont exclues les superficies drain&eacute;es mais dont les drains n&rsquo;&eacute;vacuent plus l'eau, ainsi que les superficies drain&eacute;es ponctuellement (captage de mouill&egrave;res). Le rythme de drainage est de 5.979 ha/an sur la p&eacute;riode 2000-2010 contre 59.604 ha/an entre 2008 et 2000 et 126.761 ha/an entre 1979 et 1988.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-eaux-usees-traitees-un-peu-plus-qu-une-goutte-d-eau-pour-irriguer-les-cultures" target="_blank" title="">Les eaux us&eacute;es trait&eacute;es, un peu plus qu&rsquo;une goutte d&rsquo;eau pour irriguer</a>
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<h2>En attendant la r&eacute;utilisation des eaux us&eacute;es trait&eacute;es</h2><p>Selon le Cerema, centre d&rsquo;expertise partag&eacute; par l&rsquo;Etat et les collectivit&eacute;s, 63 cas de R&eacute;utilisation des eaux us&eacute;es trait&eacute;es (REUT) &eacute;taient recens&eacute;s en 2017, portant le taux de r&eacute;utilisation de r&eacute;usage a&#768; moins de 0,6%, selon l&rsquo;Inrae. Ce taux s&rsquo;&eacute;tablit &agrave; 2,4% en moyenne en Europe du Nord. Il pointe ainsi &agrave; 60% &agrave; Malte et 85% en Isra&euml;l. Les <strong>eaux us&eacute;es trait&eacute;es</strong> repr&eacute;sentent un gisement annuel de 8,4 milliards de m3 en France m&eacute;tropolitaine. En 2019, les Assises de l&rsquo;eau ont fixe&#769; un objectif de triplement de la REUT a&#768; l&rsquo;horizon 2025.&nbsp;Dans un d&eacute;partement comme la Charente-Maritime, selon la Chambre d&rsquo;agriculture, les volumes d&rsquo;eau us&eacute;es &eacute;quivalent aux volumes pr&eacute;lev&eacute;s pour l&rsquo;irrigation.</p>


Le changement climatique modifie le cycle de l’eau et exacerbe les tensions sur la ressource et la compétition entre les différents usages. En ce 22 mars, Journée mondiale de l’eau, décryptage des impacts et enjeux quantitatifs et qualitatifs.

Eau, climat et agriculture : parce que ça ne coule pas de source

<p><strong>Souverainet&eacute; alimentaire, un concept devenu aussi anachronique au d&eacute;but du XXIe si&egrave;cle en France qu&rsquo;un t&eacute;l&eacute;phone pour... simplement t&eacute;l&eacute;phoner</strong>. Du moins jusqu&rsquo;au 16 mars 2020 et au cataclysme covidien. Depuis, comme souvent d&rsquo;ailleurs, le constat est que ceux qui affichent les plus grandes ambitions en la mati&egrave;re, &agrave; grands renforts de discours volontaristes, sont peut &ecirc;tre ceux qui pratiquent le moins ce qui s&rsquo;est impos&eacute; comme un enjeu g&eacute;opolitique des ann&eacute;es et d&eacute;cennies &agrave; venir.</p><p>Lundi 13 mars, devant un parterre de chefs d&rsquo;entreprises, responsables agricoles, partenaires de la CCI, S&eacute;bastien Vidal a d&rsquo;embl&eacute;e&nbsp;temp&eacute;r&eacute; les attentes&nbsp;: <em>&ldquo;Mon m&eacute;tier, ce n&rsquo;est pas conf&eacute;rencier, c&rsquo;est producteur de bl&eacute;, ma&iuml;s (y compris semences), de tournesol, d&rsquo;ail et d&rsquo;un peu de vigne&rdquo;</em>, a introduit le pr&eacute;sident de Limagrain, convi&eacute; comme grand t&eacute;moin &agrave; intervenir sur cette question de la souverainet&eacute; alimentaire. Un sujet sur lequel la coop&eacute;rative de Limagne et le groupe Limagrain qui lui est adoss&eacute; (&ldquo;et pas l&rsquo;inverse&rdquo; a-t-il insist&eacute;) s&rsquo;investissent depuis&nbsp;plusieurs d&eacute;cennies d&eacute;j&agrave;.<br>Crise du Covid, guerre en Ukraine, al&eacute;as climatiques extr&ecirc;mes ont eu pour effet de faire prendre conscience aux consommateurs comme aux politiques que l&rsquo;abondance de biens alimentaires dans les rayons des grandes surfaces n&rsquo;&eacute;tait peut-&ecirc;tre plus un acquis ad vitam &aelig;ternam. Pourquoi&nbsp;? Parce qu&rsquo;au-del&agrave; des s&eacute;ismes climatiques, sanitaires et g&eacute;opolitiques, <strong>la France a laiss&eacute; filer ou s&rsquo;effriter une partie de sa production et donc sa capacit&eacute; &agrave; nourrir ses habitants, y compris dans la fili&egrave;re c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re. </strong>La preuve, &ldquo;m&ecirc;me en augmentant de 17 % la capacit&eacute; de production de nos usines pendant le premier confinement, en demandant &agrave; nos collaborateurs de venir travailler malgr&eacute; le risque Covid, on n&rsquo;a pas r&eacute;ussi &agrave; subvenir aux besoins en pain des Fran&ccedil;ais, une partie de la consommation &eacute;tant couverte par des c&eacute;r&eacute;ales produites hors d&rsquo;Europe&rdquo;.</p><h2><strong>La France d&eacute;pen</strong><strong>dante &agrave; 50 % pour son alimentation</strong></h2><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Deuxi&egrave;me constat mis en exergue suite &agrave; l&rsquo;invasion de l&rsquo;Ukraine par la Russie&nbsp;: l&rsquo;Europe et surtout la France ont perdu leur vocation exportatrice. La France a ainsi d&eacute;gringol&eacute; de la 2e &agrave; la 5e place dans le palmar&egrave;s mondial des puissances exportatrices. &ldquo;L&rsquo;Europe n&rsquo;est plus ce grand ensemble agricole ; aujourd&rsquo;hui, les principaux pays producteurs sont ceux d&rsquo;Am&eacute;rique du Sud, une r&eacute;gion accapar&eacute;e par la Chine, les &Eacute;tats-Unis qui exportent beaucoup vers les pays en voie de d&eacute;veloppement, c&rsquo;est une fa&ccedil;on pour eux d&rsquo;aider ces pays-l&agrave; quand nous on leur envoie de l&rsquo;argent, et puis il y a la Russie et jusqu&rsquo;&agrave; peu l&rsquo;Ukraine&rdquo;, a r&eacute;sum&eacute; S&eacute;bastien Vidal.</p>
</aside>
<p>&nbsp;Non sans pr&eacute;ciser l&rsquo;impact du conflit sur les flux migratoires, les pays arabes du pourtour m&eacute;diterran&eacute;en &eacute;tant totalement d&eacute;pendants des exportations c&eacute;r&eacute;ali&egrave;res de ces deux pays, contrairement &agrave; l&rsquo;Europe. &ldquo;Une population qui a faim, il est normal qu&rsquo;elle bouge, quand on touche &agrave; la question de la souverainet&eacute; alimentaire, on touche &agrave; la question migratoire&rdquo;, a-t-il compl&eacute;t&eacute;.<br>Troisi&egrave;me param&egrave;tre &agrave; int&eacute;grer dans cette &eacute;quation, le climat et les &eacute;volutions rapides &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre. Avec une mise au point du patron de Limagrain&nbsp;: <em>&ldquo;Contrairement &agrave; ce que certains pr&eacute;tendent, notre plan&egrave;te a toujours la m&ecirc;me quantit&eacute; d&rsquo;eau &agrave; la goutte pr&egrave;s depuis son origine, ce qui change, c&rsquo;est les moments et les endroits o&ugrave; elle tombe.&rdquo;</em></p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>&Agrave; date, 50 % de l&rsquo;alimentation consomm&eacute;e dans l&rsquo;Hexagone est import&eacute;e&nbsp;: &ldquo;C&rsquo;est &eacute;norme, a alert&eacute; l&rsquo;agriculteur puyd&ocirc;mois. &Ccedil;a devrait nous interpeller. &Ccedil;a veut dire que si demain, un conflit ferme d&rsquo;autres canaux d&rsquo;exportation, on ne pourra couvrir nos besoins et ceux de nos enfants...&rdquo; Faut-il donc se pr&eacute;parer &agrave; la p&eacute;nurie comme nos voisins anglais, davantage encore fragilis&eacute;s par le Brexit&nbsp;?</p>
</aside>
<p><strong>NTG : pas un g</strong><strong>ros mot</strong></p><p><strong>Point de fatalisme dans l&rsquo;intervention du pr&eacute;sident de Limagrain, au contraire, la situation &eacute;tant &agrave; ses yeux r&eacute;versible sous certaines conditions. En premier lieu donner au premier maillon, celui de la production, les moyens de... produire&nbsp;! Et de s&rsquo;adapter au changement climatique.</strong> Le secteur R&amp;D de Limagrain(1) est capable aujourd&rsquo;hui de mettre au point de nouvelles vari&eacute;t&eacute;s semenci&egrave;res plus r&eacute;sistantes au stress hydrique, mais &ldquo;il faut dix ans pour le faire si tout va bien, a gliss&eacute; S&eacute;bastien Vidal. On pourrait gagner trois ans en utilisant les NTG (nouvelles technologies g&eacute;nomiques) comme la mutag&eacute;n&egrave;se dirig&eacute;e&rdquo;. Des techniques dont le seul nom fait peur, &ldquo;car on n&rsquo;explique pas ce que c&rsquo;est, d&eacute;plore le semencier. Dans 1 ha de bl&eacute;, il y a des milliers de mutations naturelles qui se produisent tous les ans, la mutag&eacute;n&egrave;se est un processus destin&eacute; &agrave; ma&icirc;triser ces mutations&rdquo;. &nbsp;</p><h2><strong>Massif central : &ldquo;la chasse </strong><strong>d&rsquo;eau de la France&rdquo;</strong></h2><p>Deuxi&egrave;me levier pour reconqu&eacute;rir une meilleur autonomie alimentaire, la ressource en eau.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Pas question de &ldquo;s&rsquo;accaparer l&rsquo;eau pour l&rsquo;usage agricole&rdquo;, a nuanc&eacute; S&eacute;bastien Vidal qui pr&ocirc;ne le d&eacute;veloppement du stockage de l&rsquo;eau de pluie dans des r&eacute;serves, voire &agrave; grandes &eacute;chelles (lacs de barrage...).</p>
</aside>
<p><strong>&ldquo;Le Massif central n&rsquo;est pas le ch&acirc;teau d&rsquo;eau qu&rsquo;on pr&eacute;sente mais une chasse d&rsquo;eau&nbsp;! Les trois quarts de l&rsquo;eau qui tombe partent jusqu&rsquo;&agrave; la mer. Nous, on propose de la stocker, sachant que l&rsquo;id&eacute;e n&rsquo;est pas d&rsquo;irriguer 100 % des surfaces agricoles mais au moins de doubler notre capacit&eacute; d&rsquo;irrigation qui est aujourd&rsquo;hui de 6 % des terres agricoles en France contre 22 % en Espagne</strong>&rdquo;, a affich&eacute; le pr&eacute;sident de Limagrain, rappelant que cet &eacute;t&eacute;, sans le barrage de Naussac, les Clermontois n&rsquo;auraient pas eu une goutte au robinet.</p><h2><br><strong>Redonner du pouvoir d&rsquo;</strong><strong>achat... aux producteurs !</strong></h2><p><br>Troisi&egrave;me axe strat&eacute;gique&nbsp;: la r&eacute;mun&eacute;ration des agriculteurs. <strong>Si les lois Egalim 1 et 2 ont eu selon lui un impact positif avec la prise en compte des co&ucirc;ts de production, S&eacute;bastien Vidal estime qu&rsquo;il faut aller encore plus loin dans les fili&egrave;res et la valorisation des productions</strong>.<strong> &ldquo;La profession agricole a son r&ocirc;le &agrave; jouer en modernisant les outils (coop&eacute;ratifs) et en allant plus loin dans les services rendus aux consommateurs&rdquo;, </strong>a avanc&eacute; le Puyd&ocirc;mois, regrettant par ailleurs la position de la grande distribution tricolore autoproclam&eacute;e d&eacute;fenseur du pouvoir d&rsquo;achat des Fran&ccedil;ais, mais pas de celui des paysans.<br><strong>&ldquo;Sans la souverainet&eacute; alimentaire, on serait un peuple nomade&rdquo;</strong>, a conclu l&rsquo;agriculteur-conf&eacute;rencier, rappelant au passage qu&rsquo;avec 800 millions de personnes qui souffrent de faim dans le monde, la souverainet&eacute; alimentaire &eacute;tait un enjeu national, europ&eacute;en mais &ldquo;avant tout et surtout mondial&rdquo;.<br><br>(1) Qui r&eacute;injecte chaque ann&eacute;e 17 % de son chiffre d&rsquo;affaires dans la recherche et l&rsquo;innovation, soit 270 millions d&rsquo;euros.</p>


Président de la coopérative et du groupe Limagrain, l’un des leaders mondiaux de la semence, Sébastien Vidal était l’invité de la CCI du Cantal sur la question de la souveraineté alimentaire.

Souveraineté alimentaire :  “tout n’est pas foutu”

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