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Fontaine-lès-Dijon

En repr&eacute;sailles aux surtaxes douani&egrave;res de 20% impos&eacute;es par Washington depuis mars 2025 sur de nombreux produits chinois, la Chine avait suspendu ses importations de soja des Etats-Unis au profit d'autres pays producteurs. Une arme puissante d&eacute;gain&eacute;e par le pr&eacute;sident chinois Xi Jinping&nbsp;: la Chine, premier importateur mondial de soja (112 millions de tonnes attendues en 2025-2026), absorbe en effet la moiti&eacute; des exportations am&eacute;ricaines. En coupant le robinet des importations de soja, cette d&eacute;cision impacte directement les agriculteurs am&eacute;ricains, piliers &eacute;lectoraux de Donald Trump.Jeudi 30 octobre 2025, la rencontre entre les pr&eacute;sidents des deux grandes puissances a finalement d&eacute;bouch&eacute; sur une d&eacute;sescalade des sanctions&nbsp;: un abaissement des surtaxes &agrave; 10% d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, et la reprise des achats de soja de l&rsquo;autre, sur fond d&rsquo;accord concernant le fentanyl et les terres rares.<h2>Interd&eacute;pendances</h2>Ce n'est pas la premi&egrave;re fois que la Chine joue la carte du soja. En 2018, durant le premier mandat de Donald Trump, P&eacute;kin avait tax&eacute; la graine am&eacute;ricaine &agrave; 25%, faisant perdre pr&egrave;s de 10 milliards de dollars annuels &agrave; la fili&egrave;re. Au fil des ann&eacute;es, la Chine a diversifi&eacute; ses fournisseurs, notamment du c&ocirc;t&eacute; de l&rsquo;Am&eacute;rique du Sud. D&eacute;sormais, c&rsquo;est le Br&eacute;sil qui fournit &agrave; P&eacute;kin la majorit&eacute; de ses graines de soja.Les Etats-Unis, eux, restent d&eacute;pendants des importations chinoises, m&ecirc;me si les fili&egrave;res am&eacute;ricaines, &eacute;chaud&eacute;es par ces guerres commerciales, tentent de trouver de nouveaux d&eacute;bouch&eacute;s.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/guerre-et-paix-a-la-trump" target="_blank">Guerre et paix &agrave; la Trump</a>
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Deuxi&egrave;me importateur mondial, tr&egrave;s loin derri&egrave;re la Chine, l&rsquo;Union europ&eacute;enne ach&egrave;te 14 millions de tonnes de graines de soja par an, massivement en provenance du Br&eacute;sil. Une situation qui se heurte aux volont&eacute;s du Vieux continent en mati&egrave;re de r&eacute;duction des &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre, de baisse de la d&eacute;forestation import&eacute;e, ou encore de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/quelle-pac-apres-2027-les-jalons-de-la-commission-europeenne" target="_blank">r&eacute;ciprocit&eacute; des normes</a> concernant les importations, le soja br&eacute;silien &eacute;tant en grande majorit&eacute; OGM.L&rsquo;UE fait &eacute;galement les frais de la volatilit&eacute; des cours et de la redistribution des flux mondiaux de soja. La hausse des prix sur les march&eacute;s mondiaux p&eacute;nalise les industriels et les &eacute;leveurs europ&eacute;ens, spectateurs des&nbsp;bras de fer sino-am&eacute;ricains.Tout comme la crise du covid et la guerre en Ukraine ont mis en lumi&egrave;re les d&eacute;pendances &eacute;nerg&eacute;tiques de l&rsquo;Union europ&eacute;enne, la guerre diplomatique autour du soja expose la d&eacute;pendance de l&rsquo;UE en mati&egrave;re de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales.<h2>Les ol&eacute;agineux en hausse</h2>Ces derniers jours, l'annonce de la reprise des achats chinois a provoqu&eacute; une vague de fermet&eacute; sur les march&eacute;s. Le cours du soja am&eacute;ricain a atteint son plus haut niveau depuis 15 mois.Pour <a href="https://www.pleinchamp.com/les-cours/grandes-cultures" target="_blank" title="">les march&eacute;s fran&ccedil;ais</a>, les r&eacute;percussions sont concr&egrave;tes. Le prix des tourteaux de soja remonte en fl&egrave;che, fr&ocirc;lant d&eacute;sormais les 365 &euro;/t en d&eacute;livr&eacute; Montoir, contre moins de 320 &euro;/t seulement 10 jours plus t&ocirc;t.C&rsquo;est le colza qui, au final, profite de cette tension g&eacute;opolitique. Port&eacute; par l&rsquo;optimisme g&eacute;n&eacute;ral sur les ol&eacute;agineux, il a franchi la barre symbolique des 483 &euro;/t sur l'&eacute;ch&eacute;ance Novembre d'Euronext.

[Edito] La rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en Corée du Sud a démontré une fois de plus la maîtrise des leviers économiques agricoles de la Chine pour faire plier les États-Unis. Premier importateur mondial de soja, Pékin a transformé cette graine en véritable instrument diplomatique, avec des répercussions jusqu'aux marchés français.

Le soja, arme diplomatique de Pékin

Dans un communiqu&eacute; publi&eacute; ce jeudi 30 octobre, le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture annonce &laquo;&nbsp;la reprise des exportations de bovins d&egrave;s le 1er novembre dans un cadre sanitaire maitris&eacute;&nbsp;&raquo;. Les exportations de bovins vifs avaient &eacute;t&eacute; suspendues <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/dnc-le-ministere-active-un-frein-d-urgence-apres-6-nouveaux-cas-en-quelques-jours" target="_blank">pour une p&eacute;riode courant du 18 octobre au 4 novembre inclus</a>, en r&eacute;action l&rsquo;&eacute;mergence de foyers de DNC dans des zones alors indemnes et situ&eacute;es &agrave; des distances cons&eacute;quentes des zones r&eacute;glement&eacute;es, des contaminations attribu&eacute;es &agrave; des mouvements illicites d&rsquo;animaux. Si plusieurs syndicats fustigeaient <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/dnc-les-eleveurs-s-insurgent-contre-l-arret-temporaire-des-exportations-de-bovins" target="_blank">&laquo;&nbsp;l&rsquo;irresponsabilit&eacute;&nbsp;&raquo; de certains &eacute;leveurs</a>, ils estimaient que des alternatives &eacute;taient envisageables, telles que la mise en place d&rsquo;un contr&ocirc;le v&eacute;t&eacute;rinaire sur tous les animaux &agrave; l&rsquo;exportation&nbsp;ou encore l&rsquo;export d&rsquo;animaux vaccin&eacute;s en accord avec les pays destinataires.Selon l&rsquo;Institut de l&rsquo;&eacute;levage, sur 5,5 millions de bovins produits chaque ann&eacute;e en France, 1,4 million sont export&eacute;s, principalement en Italie et en Espagne : 1 million de broutards de races allaitantes (dont 36 % de femelles) et 400.000 bovins laitiers jeunes (principalement des veaux de moins de 2 mois en Espagne).Evoquant le risque d&rsquo;une &laquo;&nbsp;mise sous cloche&nbsp;&raquo; de la France et d&rsquo;une suspension des exportations &laquo;&nbsp;pendant des mois&nbsp;&raquo; par la Commission europ&eacute;enne, la ministre de l&rsquo;Agriculture Annie Genevard n&rsquo;avait pas pli&eacute;. Mais le minist&egrave;re vient donc de d&rsquo;anticiper de quelques jours la r&eacute;ouverture des fronti&egrave;res, motiv&eacute;e par la stabilisation de la situation sanitaire, aucun nouveau foyer de DNC n&rsquo;ayant &eacute;t&eacute; d&eacute;clar&eacute; en dehors des zones r&eacute;glement&eacute;es depuis le 18 octobre, &laquo;&nbsp;confirmant l&rsquo;efficacit&eacute; de la strat&eacute;gie sanitaire en France et des protocoles mis en place&nbsp;&raquo;, argumente le minist&egrave;re. 
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 <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/7/9/2/8112978-1-fre-FR/6705da960407-Capture-d-e-cran-2025-10-30-a-15.11.04.png" alt="Nombre de foyers et d&rsquo;&eacute;levages touch&eacute;s par la DNC par semaine (Source : minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture)" height="670" width="1984" /><figcaption>Nombre de foyers et d&rsquo;&eacute;levages touch&eacute;s par la DNC par semaine (Source : minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture)</figcaption></figure>

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En date du 29 octobre, 95 foyers ont &eacute;t&eacute; d&eacute;tect&eacute;s en France, r&eacute;partis dans six d&eacute;partements : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rh&ocirc;ne (1), Jura (6) et enfin les Pyr&eacute;n&eacute;es-Orientales (9), o&ugrave; la maladie est la plus active actuellement. Ces foyers concernent 63 &eacute;levages.<h2>Les conditions de la r&eacute;ouverture des fronti&egrave;res</h2>La r&eacute;ouverture des exportations &agrave; compter du 1er novembre s&rsquo;effectuera dans des conditions sanitaires ma&icirc;tris&eacute;es, avec la mise en &oelig;uvre d&rsquo;une surveillance renforc&eacute;e des rassemblements bovins, &agrave; savoir&nbsp;:- jusqu&rsquo;au 4 novembre inclus : chaque centre de rassemblement situ&eacute; en zone r&eacute;glement&eacute;e suppl&eacute;mentaire depuis le 18 octobre devra d&eacute;clarer sa reprise d&rsquo;activit&eacute; au pr&eacute;alable aupr&egrave;s de l&rsquo;autorit&eacute; pr&eacute;fectorale comp&eacute;tente et fonctionner sous la supervision d&rsquo;un v&eacute;t&eacute;rinaire d&eacute;sign&eacute; par le repr&eacute;sentant du centre. Ce dernier sera le garant du strict respect des protocoles sanitaires.- jusqu&rsquo;au 16 novembre inclus : tous les centres de rassemblement fran&ccedil;ais devront notifier sous 24 heures par les outils de saisie habituels tous les mouvements de bovins transitant par son centre, quelle que soit leur destination. Il s&rsquo;agit d&rsquo;assurer une tra&ccedil;abilit&eacute; compl&egrave;te des d&eacute;placements d&rsquo;animaux et une r&eacute;activit&eacute; sanitaire optimale en cas de besoin.<h2>La FNB satisfaite</h2>Dans un communiqu&eacute;, la FNB salue la d&eacute;cision du minist&egrave;re et une &laquo;&nbsp;victoire pour les &eacute;leveurs bovins&nbsp;&raquo;, tout en r&eacute;clamant la signature d&rsquo;accords bilat&eacute;raux, notamment avec l&rsquo;Italie et l&rsquo;Espagne, &laquo;&nbsp;afin de permettre aux &eacute;leveurs qui ont d&ucirc; vacciner leurs animaux en zones r&eacute;glement&eacute;es de pouvoir commercialiser &agrave; l&rsquo;export&nbsp;&raquo;.&nbsp;S&rsquo;agissant des prix, que le blocage des exportations risquait de faire chuter, la FNB estime &laquo;&nbsp;qu&rsquo;il n&rsquo;y a&nbsp;aucune raison que les prix d&rsquo;avant le blocage de l&rsquo;export ne soient pas reconduits. Les &eacute;leveurs bovins&nbsp;doivent donc d&eacute;fendre leur prix&nbsp;&raquo;.

Alors que l’interdiction courrait jusqu’ai 4 nombre inclus, le ministère de l’Agriculture annonce une reprise anticipée des exportations moyennant la mise en œuvre d’une surveillance renforcée des rassemblements bovins. La FNB salue la décision.

DNC : reprise, sous conditions, des exportations de bovins à compter du 1er novembre

Consultez les informations de votre commune.

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