Villemagne-l'Argentière

2022 détrône (déjà) 2020 comme l’année la plus chaude jamais observée en France

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Perspectives Agricoles : Cette PAC voit arriver plusieurs nouveaut&eacute;s sur la forme. Quelles sont-elles ? Geoffroy Oudoire : Chaque &Eacute;tat-membre doit d&eacute;sormais r&eacute;diger un PSN (c&rsquo;est davantage de libert&eacute;s dans l&rsquo;application du texte europ&eacute;en) et doit &eacute;valuer annuellement sa mise en &oelig;uvre. Dans le m&ecirc;me temps, l&rsquo;obligation de moyens devient une obligation de moyens et de r&eacute;sultats. La France a retenu 29 indicateurs de r&eacute;alisation et 36 indicateurs de r&eacute;sultats. Le catalogue des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) est simplifi&eacute;. La protection des races menac&eacute;es, l&rsquo;am&eacute;lioration du potentiel pollinisateur des abeilles et les MAEC non surfaciques restent g&eacute;r&eacute;es par les r&eacute;gions. En revanche, la gestion des autres MAEC, des aides &agrave; la conversion en agriculture biologique et de l&rsquo;indemnit&eacute; compensatoire de handicap naturel est transf&eacute;r&eacute;e vers l&rsquo;&Eacute;tat.P.A. : Comment le niveau moyen du paiement de base est-il affect&eacute; ? G. O. : Les droits &agrave; paiement de base du 1er pilier sont renomm&eacute;s &laquo; Aide de base au revenu &raquo; (ABR). L&rsquo;ABR&nbsp;moyenne vis&eacute;e en 2023 est de 127 &euro;/ha, contre 114 &euro;/ha environ en 2021. Afin de r&eacute;duire les diff&eacute;rences de niveau d&rsquo;aides per&ccedil;ues par les exploitations, la convergence interne de l&rsquo;ABR sera r&eacute;alis&eacute;e en deux &eacute;tapes, en 2023 et 2025, o&ugrave; les minima et maxima seront r&eacute;vis&eacute;s.P. A. : La conditionnalit&eacute; pour acc&eacute;der &agrave; la majeure partie des aides de la PAC se renforce. Quelles en sont les principales &eacute;volutions ? G. O. : Outre l&rsquo;obligation d&rsquo;&ecirc;tre un &laquo; agriculteur actif &raquo;, les exploitants doivent &agrave; pr&eacute;sent respecter une conditionnalit&eacute; sociale. Celle-ci vise &agrave; instaurer des conditions de travail transparentes et pr&eacute;visibles et &agrave; am&eacute;liorer la s&eacute;curit&eacute; et la sant&eacute; des travailleurs. Les pr&eacute;c&eacute;dentes conditions pour acc&eacute;der au Paiement vert, qui est remplac&eacute; par les &eacute;co-r&eacute;gimes dans le 1er pilier, sont int&eacute;gr&eacute;es dans une &laquo; &Eacute;co-conditionnalit&eacute;&nbsp;&raquo;, dont le nombre requis de &laquo; bonnes conditions agricoles et environnementales&nbsp;&raquo; (par exemple, le maintien de prairies permanentes1 et d&rsquo;une part minimale de la surface agricole d&eacute;di&eacute;e &agrave; des &eacute;l&eacute;ments non productifs) augmente.P.A : Trois voies d&rsquo;acc&egrave;s s&rsquo;ouvrent d&eacute;sormais pour pr&eacute;tendre aux &eacute;co-r&eacute;gimes. Pouvez-vous en dire plus ? G. O. : La plupart des agriculteurs obtenaient le &laquo; Paiement vert &raquo;, soit environ 80 &euro;/ha en moyenne. Afin de limiter les fortes variations de niveau d&rsquo;aides, l&rsquo;&Eacute;tat fran&ccedil;ais mise sur des &eacute;co-r&eacute;gimes, qui se veulent accessibles &agrave; un grand nombre d&rsquo;exploitations. Chaque ann&eacute;e, l&rsquo;agriculteur choisit la voie par laquelle il souhaite acc&eacute;der &agrave; l&rsquo;&eacute;co-r&eacute;gime - une seule voie, qui engage l&rsquo;exploitation enti&egrave;re. Deux niveaux diff&eacute;rents de r&eacute;mun&eacute;ration peuvent &ecirc;tre vis&eacute;s&nbsp;: standard, qui correspond &agrave; une aide de 59-60 &euro;/ha, et sup&eacute;rieur, de 80 &euro;/ha. Les conditions pour atteindre ces niveaux diff&egrave;rent selon la voie d&rsquo;acc&egrave;s. &bull; Voie &laquo; Pratiques de gestion agro&eacute;cologique &raquo; En p&acirc;ture, le ratio de prairies permanentes doit &ecirc;tre sup&eacute;rieur &agrave; 80 % pour le niveau standard, et &agrave; 90 % pour le niveau sup&eacute;rieur. En cultures p&eacute;rennes, la couverture de l&rsquo;inter-rang doit atteindre 75&nbsp;% pour le niveau standard et 95 % pour le niveau sup&eacute;rieur. En grandes cultures, le niveau de diversification de l&rsquo;assolement est &eacute;valu&eacute; au travers d&rsquo;un bar&egrave;me2. &bull; Voie &laquo; Certification environnementale&nbsp;&raquo; Une exploitation en agriculture biologique ou labellis&eacute;e &laquo; Haute valeur environnementale &raquo; atteint le niveau sup&eacute;rieur, mais pour la premi&egrave;re, l'aide est major&eacute;e de 30 &euro;/ha, soit 110 &euro;/ha. Le niveau standard est atteint pour une exploitation certifi&eacute;e CE2+ dans le r&eacute;f&eacute;rentiel HVE : elle doit remplir les crit&egrave;res du niveau CE2 auxquels s&rsquo;ajoute soit l&rsquo;un des quatre crit&egrave;res permettant d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; la voie A, soit le crit&egrave;re &laquo; sobri&eacute;t&eacute; &raquo;, qui porte sur l&rsquo;usage de mat&eacute;riels d&rsquo;agriculture de pr&eacute;cision et le recyclage des d&eacute;chets d&rsquo;exploitation. &bull; Voie &laquo; &Eacute;l&eacute;ments favorables &agrave; la biodiversit&eacute; &raquo; Ces &eacute;l&eacute;ments permanents (haies, bosquets, mares...) doivent occuper au moins 4 % des terres arables et au moins 7 % de la SAU pour atteindre le niveau standard (au moins 10 % pour le niveau sup&eacute;rieur). La pr&eacute;sence de haies g&eacute;r&eacute;es durablement (certification n&eacute;cessaire) sur au moins 6 % de la SAU (dont 6 % des terres arables lorsqu&rsquo;applicable) ouvre droit &agrave; un bonus de 7 &euro;/ha pour les voies &laquo;&nbsp;Pratiques de gestion agro&eacute;cologiques &raquo; et &laquo; Certification environnementale &raquo;.(1) Terres consacr&eacute;es &agrave; la production d'herbe ou d'autres plantes fourrag&egrave;res herbac&eacute;es (ensemenc&eacute;es ou naturelles) qui ne font pas partie du syst&egrave;me de rotation des cultures de l'exploitation depuis cinq ans au moins. (2) &nbsp;Ce bar&egrave;me est disponible sur <a href="http://arvalis.info/2ik">http://arvalis.info/2ik</a>

La nouvelle PAC entre en vigueur en 2023, et sera effective jusqu’en 2027. Geoffroy Oudoire, ingénieur R&D Systèmes de production à Arvalis, fait un tour d’horizon des principaux changements apportés par le Plan stratégique national (PSN) de la France.

Les choix de la France pour la PAC 2023-2027

Perspectives Agricoles : la douceur de l&rsquo;automne fait-elle peser un risque de gel accru sur les c&eacute;r&eacute;ales? Jean-Charles Deswarte : elle aurait pu. La r&eacute;sistance maximale des c&eacute;r&eacute;ales au gel est atteinte au d&eacute;but du stade &laquo; tallage &raquo;, mais elle s&rsquo;acquiert progressivement lorsque les temp&eacute;ratures descendent. Plus tard, en milieu ou fin de tallage, la plante perd progressivement sa capacit&eacute; &agrave; s&rsquo;endurcir. Avec les douceurs d&rsquo;octobre et novembre, le stade &laquo; d&eacute;but tallage &raquo; des bl&eacute;s d&rsquo;hiver a &eacute;t&eacute; atteint pr&eacute;cocement, et les plantes ne se sont pas endurcies pr&eacute;cocement. Heureusement, la descente progressive des temp&eacute;ratures en d&eacute;cembre leur a permis d&rsquo;acqu&eacute;rir un peu de r&eacute;sistance au froid. Mais l&rsquo;hiver n&rsquo;est pas termin&eacute; : le sc&eacute;nario du pire serait un radoucissement fin d&eacute;cembre (qui effacerait une partie de l&rsquo;endurcissement) puis une nouvelle chute brutale des temp&eacute;ratures, fin janvier, lorsque les cultures atteignent des stades avanc&eacute;s. Mais nous n&rsquo;y sommes pas !PA : les vari&eacute;t&eacute;s r&eacute;sistantes au froid sont-elles &agrave; l&rsquo;abri? J-C D : pas vraiment. Certaines vari&eacute;t&eacute;s s&rsquo;endurcissent plus vite que d&rsquo;autres, mais la note d&rsquo;une vari&eacute;t&eacute; &agrave; l&rsquo;inscription est une valeur relative, pas une valeur absolue, qui varie selon le sc&eacute;nario climatique de l&rsquo;ann&eacute;e. Elle renseigne sur la r&eacute;sistance maximale, mais pas sur la capacit&eacute; &agrave; s&rsquo;endurcir vite ou &agrave; rester r&eacute;sistante longtemps. Cette note est d&rsquo;autant moins fiable que les automnes sont doux car la pr&eacute;cocit&eacute; des vari&eacute;t&eacute;s joue les trouble-f&ecirc;tes et interagit avec la r&eacute;sistance intrins&egrave;que. C&rsquo;est l&rsquo;une des le&ccedil;ons apprises en 2012 : les semis pr&eacute;coces et les vari&eacute;t&eacute;s pr&eacute;coces &agrave; &laquo; &eacute;pi 1cm &raquo; sont plus expos&eacute;s. Ce comportement est &eacute;tudi&eacute; chaque ann&eacute;e dans des essais conduits en plein champ, mais comme il fait de moins en moins froid, il est difficile d&rsquo;&eacute;valuer des vari&eacute;t&eacute;s dans des conditions de froid qui arrivent rarement. Pourtant, les essais d&rsquo;&eacute;valuation sont situ&eacute;s dans le Jura (INRAE) et en Europe de l&rsquo;Est (s&eacute;lectionneurs) ! Avec le changement climatique, on parle surtout de r&eacute;chauffement en oubliant qu&rsquo;il continue de geler l&rsquo;hiver, mais moins souvent. De plus, ce r&eacute;chauffement peut accroitre le d&eacute;veloppement automnal et/ou affecter les conditions d&rsquo;endurcissement. Le risque d&rsquo;un gel &laquo; sc&eacute;nario 2012 &raquo; reste donc bien r&eacute;el, voire accru.PA : comment retrouver des donn&eacute;es solides dans ces conditions? J-C D : pour combler cette lacune, Arvalis a initi&eacute; en 2020 un projet de recherche 1 qui vise &agrave; qualifier les vari&eacute;t&eacute;s par rapport au froid en s&rsquo;appuyant sur des exp&eacute;rimentations en conditions contr&ocirc;l&eacute;es. Nous cultivons une trentaine de vari&eacute;t&eacute;s de bl&eacute; en chambres de croissance, ce qui nous permet de leur faire subir des chutes de temp&eacute;ratures &agrave; des moments pr&eacute;cis de leur cycle. Ce dispositif nous permet de compl&eacute;ter les donn&eacute;es de plein champ. Avec ce projet, nous disposerons d&rsquo;informations vari&eacute;tales fiables sur ce crit&egrave;re, quelles que soient les conditions de l&rsquo;hiver. Et nous serons &agrave; m&ecirc;me de simuler l&rsquo;occurrence du gel en fonction d&rsquo;une date de semis donn&eacute;e dans un endroit donn&eacute;. Ces travaux pourront aboutir sur de nouvelles pr&eacute;conisations combinant date de semis et r&eacute;sistance vari&eacute;tale.(1) Projet MESSAGE :) &laquo; Mod&eacute;lisation&nbsp; et Evaluation des composantes de la r&eacute;SiStance Au GEl des c&eacute;r&eacute;ales &raquo;, pilot&eacute; par Arvalis et incluant l&rsquo;INRAE, KWS-Momont et RAGT, et financ&eacute; par le Fonds de soutien &agrave; l&rsquo;obtention v&eacute;g&eacute;tale (FSOV).

Avec la douceur de l’automne, le risque de gel des céréales est une réalité et le critère de résistance au froid des variétés n’est pas une garantie. Explications.

Le risque de gel des blés s’éloigne… pour l’instant

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