Quelles sont les prévisions pour août 2025 ?

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Brétigny-sur-Orge

&laquo;&nbsp;Au d&eacute;but de la canicule, j'ai retrouv&eacute; une centaine de volailles mortes, en un seul week-end&nbsp;&raquo;, explique &agrave; l'AFP David Josserand, derri&egrave;re son &eacute;tal de poulettes, dindes et canards vivants sur le march&eacute; de Louhans (Sa&ocirc;ne-et-Loire), capitale de la volaille de Bresse. &laquo;&nbsp;Il y a des jours, on avait 50 degr&eacute;s dans le poulailler&nbsp;&raquo;, se souvient-il. Les volailles sont laiss&eacute;es &laquo;&nbsp;le plus souvent possible dehors&nbsp;&raquo;, o&ugrave; elles s'abritent sous les arbres. Mais, la nuit, &laquo;&nbsp;elles rentrent&nbsp;&raquo; dans le poulailler, un instinct qu'aucun &eacute;levage ne peut combattre. &laquo;&nbsp;On a des extracteurs d'air et des ventilateurs mais elles se tassent dans un coin et elles &eacute;touffent&nbsp;&raquo;, explique M. Josserand. Au total, &laquo;&nbsp;on a perdu environ 200 volailles&nbsp;&raquo;, soit plus de 6.000 euros de manque &agrave; gagner.<aside class="read-also">
 &Agrave; voir aussi
 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/canicule-jusqu-a-quand-quelles-consequences-sur-l-agriculture-la-chronique-de-nicolas-le-friant-expert-meteo" target="_blank" title="">Canicule : jusqu'&agrave; quand ? Quelles cons&eacute;quences sur l'agriculture ? La chronique de Nicolas Le Friant, expert m&eacute;t&eacute;o</a>
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La perte est relativement supportable, l'exploitation comptant 25.000 b&ecirc;tes &agrave; l'ann&eacute;e, mais &laquo;&nbsp;c'est de plus en plus souvent et &ccedil;a dure de plus en plus longtemps&nbsp;&raquo;, s'inqui&egrave;te M. Jousserand. En 2003, date de la pire canicule r&eacute;cente, entre 4 et 5 millions de volailles &eacute;taient mortes, selon les chiffres de la fili&egrave;re. Celle-ci estime que ce sera beaucoup moins cet &eacute;t&eacute; gr&acirc;ce aux am&eacute;nagements r&eacute;alis&eacute;s depuis.<div
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<h2>Des fili&egrave;res menac&eacute;es</h2><a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-arrachages-se-font-sentir-sur-la-vendange-2025" target="_blank">Vendanges</a> et <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/moisson-2025-retour-a-la-normale-pour-toutes-les-especes" target="_blank">moissons</a> ont d&ucirc; commencer plus t&ocirc;t sans impact a priori sur les productions, mais la culture fruiti&egrave;re fait ses comptes.&nbsp;&laquo;&nbsp;On va perdre jusqu'&agrave; 20 ou 30% de notre production si &ccedil;a dure trois semaines&nbsp;&raquo;, &eacute;value Marc Bardin, propri&eacute;taire des Vergers de Louisias, &agrave; Charavines (Is&egrave;re). &laquo;&nbsp;Le fruit ne va pas prendre tout son volume et son poids. &Ccedil;a fait des plus petites fraises&nbsp;&raquo; qui n&eacute;cessitent autant de bras pour &ecirc;tre cueillies mais remplissent moins les barquettes&nbsp;&raquo;, explique-t-il &agrave; l'AFP en montrant des fraises atrophi&eacute;es, mais aussi des framboises d&eacute;pigment&eacute;es.La canicule fin juin n'a &eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;quasiment que du bonheur&nbsp;&raquo; car elle a gorg&eacute; les fruits de soleil et de sucre, selon Daniel Sauvaitre, pr&eacute;sident d&rsquo;Interfel. Mais celle d'ao&ucirc;t &laquo;&nbsp;inqui&egrave;te&nbsp;&raquo; davantage, &laquo;&nbsp;puisqu'on voit des restrictions dans les pr&eacute;l&egrave;vements d'eau&nbsp;&raquo;.<h2>L&rsquo;AOP Salers malmen&eacute;e</h2>Chaleur et manque d'eau vont jusqu'&agrave; faire craindre pour l'existence m&ecirc;me de fili&egrave;res pourtant ancestrales. Dans le Cantal, c'est toute la production du c&eacute;l&egrave;bre fromage AOP Salers qui est menac&eacute;e. Le Salers est fait avec le lait de vaches qui broutent l'herbe pendant sept mois. Mais la s&eacute;cheresse et la canicule ont grill&eacute; les pr&eacute;s. &laquo;&nbsp;J'ai d&ucirc; arr&ecirc;ter de faire du Salers il y a d&eacute;j&agrave; trois semaines, faute d'herbes dans les p&acirc;tures, comme un bon tiers des 69 producteurs de Salers&nbsp;&raquo;, explique &agrave; l'AFP Laurent Lours, pr&eacute;sident du Comit&eacute; interprofessionnel des fromages de Cantal (CIF).<div class="citation">
 "Cela pose question sur l&#039;avenir de l&#039;AOP"
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En 2022 et 2019, c'est la totalit&eacute; de la production de Salers qui avait d&ucirc; &ecirc;tre arr&ecirc;t&eacute;e d&egrave;s la mi-ao&ucirc;t, soit pr&egrave;s de trois mois avant la date normale. &laquo;&nbsp;Cela revient de plus en plus souvent avec le r&eacute;chauffement climatique. Avant, on &eacute;tait tranquille pendant des ann&eacute;es. Maintenant, c'est presque un an sur deux&nbsp;&raquo;, souligne M. Lours. &laquo;&nbsp;Cela pose question sur l'avenir de l'AOP&nbsp;&raquo;.Pierre Rozier, &eacute;leveur de vaches charolaises en Sa&ocirc;ne-et-Loire, bl&acirc;me lui aussi la multiplication des al&eacute;as : &laquo;&nbsp;c'est la r&eacute;p&eacute;tition qui pose probl&egrave;me&nbsp;&raquo;.Les charolaises doivent se nourrir majoritairement d'herbe fra&icirc;che, au pr&eacute; pendant &laquo;&nbsp;au moins six mois&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;Mais c'est tout cram&eacute;&nbsp;&raquo;, se d&eacute;sole M. Rozier, qui &eacute;l&egrave;ve 300 bovins &agrave; Trivy (Sa&ocirc;ne-et-Loire). &laquo;&nbsp;Donc on est oblig&eacute; de donner du foin et du ma&iuml;s. &Ccedil;a nous fait 10.000 euros de co&ucirc;ts suppl&eacute;mentaires. Et toutes les sources sont taries donc il faut amener l'eau&nbsp;&raquo;. Encore &laquo;&nbsp;3 &agrave; 4.000 euros en plus...&nbsp;&raquo;, calcule le paysan. &laquo;&nbsp;On a eu le m&ecirc;me probl&egrave;me en 2018, 2020, 2022... C'est de plus en plus souvent&nbsp;&raquo;, estime M. Rozier. Autour de lui, il fait les comptes : &laquo;&nbsp;trois de mes voisins &eacute;leveurs ont arr&ecirc;t&eacute;&nbsp;&raquo;.

Volailles menacées, fraises atrophiées, vaches affamées : la canicule est sur le point de s'achever mais elle aura laissé de profondes cicatrices chez les agriculteurs, qui peinent à faire face à la multiplication des vagues de chaleur.

Canicule : les cicatrices de l'agriculture

Si l&rsquo;ac&eacute;tamipride, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/non-retour-de-l-acetamipride-irrigation-et-stockage-batiments-d-elevage-l-essentiel-de-la-loi-duplomb" target="_blank">finalement retoqu&eacute; par le Conseil constitutionnel</a>, a accapar&eacute; une bonne partie des d&eacute;bats de <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/franck-menonville-senateur-notre-ppl-n-a-pour-but-que-de-faire-tomber-des-contraintes-franco-francaises-pour-s-aligner-sur-le-champ-du-possibl" target="_blank">la proposition de loi Duplomb-Menonville</a>, la loi visant &agrave; lever les contraintes &agrave; l&rsquo;exercice du m&eacute;tier d&rsquo;agriculteur, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/promulgation-de-la-loi-duplomb-l-essentiel-du-texte" target="_blank">promulgu&eacute;e le 11 ao&ucirc;t dernier</a>, a aussi ouvert la voie au d&eacute;ploiement d&rsquo;une technique de lutte au spectre potentiellement beaucoup plus large que celui de l&rsquo;insecticide n&eacute;onicotino&iuml;de et, lutte biologique oblige, sans incidences vis-&agrave;-vis de la sant&eacute; humaine et de l&rsquo;environnement.<aside class="read-also">
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 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/impasses-phyto-le-parsada-s-enrichit-de-8-nouveaux-plans-d-action" target="_blank" title="">Impasses phyto : le PARSADA s&rsquo;enrichit de 8 nouveaux plans d&rsquo;action</a>
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La TIS s&rsquo;est invit&eacute;e dans l&rsquo;actualit&eacute; pas seulement &agrave; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-acetamipride-l-arme-qui-cache-la-nuee-d-insectes-steriles" target="_blank">la faveur de la loi Duplomb</a>. Elle est mentionn&eacute;e dans un rapport du Conseil g&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;agriculture, de l&rsquo;alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) rendu public en juillet dernier et consacr&eacute; &agrave; la lutte anti-vectorielle en sant&eacute; animale (FCO, MHE), la TIS &eacute;tant susceptible de faire valoir ses int&eacute;r&ecirc;ts dans les domaines animal et v&eacute;g&eacute;tal. Elle est aussi le sujet d&rsquo;un article publi&eacute; r&eacute;cemment par l&rsquo;INRAE et The Conversation et intitul&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;La technique de l&rsquo;insecte st&eacute;rile, alternative aux pesticides pour l&rsquo;agriculture fran&ccedil;aise ?&nbsp;&raquo;<h2>La TIS, une technique de lutte autocide</h2>La technique de l&rsquo;insecte st&eacute;rile, ou TIS, est une technique de lutte autocide, c&rsquo;est-&agrave;-dire interrompant le cycle de reproduction des ravageurs. Elle consiste &agrave; &eacute;lever en masse un insecte ravageur et &agrave; st&eacute;riliser les m&acirc;les apr&egrave;s sexage, sans toutefois les priver de leur comp&eacute;titivit&eacute; sexuelle. L&acirc;ch&eacute;s par voie a&eacute;rienne au-dessus de zones d&eacute;finies, les m&acirc;les st&eacute;riles s&rsquo;accouplent avec des femelles sauvages sans engendrer de descendance, ce qui entra&icirc;ne une diminution de la population de l&rsquo;esp&egrave;ce de ravageur cibl&eacute;e. Provoqu&eacute;e par des rayons ionisants, la TIS ne met en jeu aucun processus transg&eacute;nique et ne rel&egrave;ve pas de la r&eacute;glementation sur les OGM. La loi Duplomb proscrit du reste le recours au &laquo;&nbsp;for&ccedil;age g&eacute;n&eacute;tique&nbsp;&raquo;.<aside class="read-also">
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 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/filet-insectes-steriles-ou-argile-un-foisonnement-de-pistes-pour-lutter-contre-drosophila-suzukii-sur-cerise" target="_blank" title="">Filet, insectes st&eacute;riles ou argile : un foisonnement de pistes pour lutter contre Drosophila suzukii sur cerise</a>
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Les mutations obtenues par exposition aux rayonnements sont al&eacute;atoires et diff&eacute;rentes dans chaque insecte lib&eacute;r&eacute;, ce qui emp&ecirc;che tout d&eacute;veloppement possible d&rsquo;une r&eacute;sistance dans la population cible. La TIS, enfin, est une technique de lutte sp&eacute;cifique &agrave; chaque esp&egrave;ce et n&rsquo;introduit pas d&rsquo;esp&egrave;ces exotiques dans l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me. Autant de raisons qui font que la Convention internationale pour la protection des v&eacute;g&eacute;taux (CIPV) classe les insectes st&eacute;riles dans la cat&eacute;gorie des organismes utiles, selon le rapport du CGAAER.<h2>Une technique &eacute;prouv&eacute;e depuis les ann&eacute;es 1950</h2>Selon l&rsquo;article de l&rsquo;INRAE et The Conversation, l&rsquo;origine de la TIS remonte aux ann&eacute;es 1950 et a &eacute;t&eacute; mise en &oelig;uvre aux Etats-Unis pour contr&ocirc;ler, avec succ&egrave;s, la lucilie bouch&egrave;re (Cochliomyia hominivorax), une mouche parasite des mammif&egrave;res. De son c&ocirc;t&eacute;, le Mexique est parvenu &agrave; ma&icirc;triser la mouche m&eacute;diterran&eacute;enne des fruits (Ceratitis capitata) et le Canada le carpocapse du pommier. De nombreux autres usages &agrave; travers le monde sont mentionn&eacute;s&nbsp;: mouche orientale des fruits, mouche du melon, pyrale de la poire, ver rose de la capsule du cotonnier, ver rose du cotonnier, pyrale du cactus et orgyie de la pomme australienne, glossines riveraines du bassin de Sid&eacute;radougou (Burkina Faso) et &agrave; Zanzibar.<aside class="read-also">
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 <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/mouche-asiatique-sur-cerise-on-ne-va-peut-etre-pas-miser-sur-la-tramontane" target="_blank" title="">Mouche asiatique sur cerise : &laquo; On ne va peut-&ecirc;tre pas miser sur la tramontane &raquo;</a>
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La TIS est en cours d&rsquo;essai dans la lutte contre le moustique tigre (Aedes albopictus) en Italie et en France (Occitanie et La R&eacute;union). En 2024, en plus des usages d&eacute;j&agrave; op&eacute;rationnels, 39 applications de TIS sont en test, notamment sur les moustiques, dans le monde : une a atteint la phase 4 (d&eacute;ploiement &agrave; grande &eacute;chelle) quand 12 sont en phase 1 (tests en laboratoire), 22 en phase 2 (d&eacute;veloppement en milieu confin&eacute;) et 4 en phase 3 (tests en milieu naturel contr&ocirc;l&eacute;).<h2>8 millions d&rsquo;euros pour s&eacute;curiser 10 milliards d&rsquo;euros</h2>En Espagne, dans la r&eacute;gion de Valence, la TIS est d&eacute;ploy&eacute;e &agrave; grande &eacute;chelle pour lutter contre la mouche m&eacute;diterran&eacute;enne des fruits. Le programme, financ&eacute; par le gouvernement r&eacute;gional, co&ucirc;te huit millions d&rsquo;euros par an et prot&egrave;ge une industrie fruiti&egrave;re (agrumes, p&ecirc;ches&hellip;) dont le chiffre d&rsquo;affaires se situe aux alentours de 10 milliards d&rsquo;euros annuels.En France, la TIS pourrait potentiellement &ecirc;tre mise &agrave; profit pour lutter contre le carpocapse et la mouche asiatique (Drosophyla suzukii) sur fraise, framboise et cerise. Si la loi Duplomb donne un peu plus de consistance &agrave; cette perspective, encore faudra-il se donner les moyens de produire en masse des insectes st&eacute;riles et d&rsquo;organiser les l&acirc;chages cibl&eacute;s. Selon l&rsquo;article de l&rsquo;INRAE et de The Conversation, la France pourrait s&rsquo;inspirer du mod&egrave;le canadien d&eacute;velopp&eacute; pour lutter contre la carpocapse de la pomme, caract&eacute;ris&eacute; par une gouvernance partag&eacute;e, entre agriculteurs et acteurs des territoires, avec l&rsquo;appui d&rsquo;industriels de la production d&rsquo;insectes et de leur diffusion, une piste jug&eacute;e &laquo;&nbsp;prometteuse&nbsp;&raquo;. &laquo;&nbsp;Il appara&icirc;t irresponsable de d&eacute;velopper des solutions&nbsp;sans r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; leurs effets non intentionnels. Les risques que comportent les diff&eacute;rentes m&eacute;thodes doivent &ecirc;tre &eacute;tudi&eacute;s et explicit&eacute;s par les scientifiques. &Agrave; cet &eacute;gard, une mise en d&eacute;bat citoyenne pour d&eacute;finir les modalit&eacute;s de d&eacute;ploiement des alternatives aux pesticides et orienter les transformations de l&rsquo;agriculture semble incontournable&nbsp;&raquo;, conclut l&rsquo;article.

Le lâchage de mâles stériles est de nature à réduire significativement les populations de diverses mouches, papillons et coléoptères des vergers, sans risque de résistance et a priori sans effets non intentionnels. Son déploiement est cependant suspendu à une forte mobilisation collective, aux plans opérationnel et financier.

La technique de l’insecte stérile, une alternative biologique prometteuse contre de nombreux ravageurs

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