Montmorency

La pluie revient en force après un hiver particulièrement doux et sec

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<p>Souverainet&eacute; alimentaire, un concept devenu aussi anachronique au d&eacute;but du XXIe si&egrave;cle en France qu&rsquo;un t&eacute;l&eacute;phone pour... simplement t&eacute;l&eacute;phoner. Du moins jusqu&rsquo;au 16 mars 2020 et au cataclysme covidien. Depuis, comme souvent d&rsquo;ailleurs, le constat est que ceux qui affichent les plus grandes ambitions en la mati&egrave;re, &agrave; grands renforts de discours volontaristes, sont peut &ecirc;tre ceux qui pratiquent le moins ce qui s&rsquo;est impos&eacute; comme un enjeu g&eacute;opolitique des ann&eacute;es et d&eacute;cennies &agrave; venir. Lundi 13 mars, devant un parterre de chefs d&rsquo;entreprises, responsables agricoles, partenaires de la CCI, S&eacute;bastien Vidal a d&rsquo;embl&eacute;e<br>temp&eacute;r&eacute; les attentes&nbsp;: &ldquo;Mon m&eacute;tier, ce n&rsquo;est pas conf&eacute;rencier, c&rsquo;est producteur de bl&eacute;, ma&iuml;s (y compris semences), de tournesol, d&rsquo;ail et d&rsquo;un peu de vigne&rdquo;, a introduit le pr&eacute;sident de Limagrain, convi&eacute; comme grand t&eacute;moin &agrave; intervenir sur cette question de la souverainet&eacute; alimentaire. Un sujet sur lequel la coop&eacute;rative de Limagne et le groupe Limagrain qui lui est adoss&eacute; (&ldquo;et pas l&rsquo;inverse&rdquo; a-t-il insist&eacute;) s&rsquo;investissent depuis<br>plusieurs d&eacute;cennies d&eacute;j&agrave;.<br>Crise du Covid, guerre en Ukraine, al&eacute;as climatiques extr&ecirc;mes ont eu pour effet de faire prendre conscience aux consommateurs comme aux politiques que l&rsquo;abondance de biens alimentaires dans les rayons des grandes surfaces n&rsquo;&eacute;tait peut-&ecirc;tre plus un acquis ad vitam &aelig;ternam. Pourquoi&nbsp;? Parce qu&rsquo;au-del&agrave; des s&eacute;ismes climatiques, sanitaires et g&eacute;opolitiques, la France a laiss&eacute; filer ou s&rsquo;effriter une partie de sa production et donc sa capacit&eacute; &agrave; nourrir ses habitants, y compris dans la fili&egrave;re c&eacute;r&eacute;ali&egrave;re. La preuve, &ldquo;m&ecirc;me en augmentant de 17 % la capacit&eacute; de production de nos usines pendant le premier confinement, en demandant &agrave; nos collaborateurs de venir travailler malgr&eacute; le risque Covid, on n&rsquo;a pas r&eacute;ussi &agrave; subvenir aux besoins en pain des Fran&ccedil;ais, une partie de la consommation &eacute;tant couverte par des c&eacute;r&eacute;ales produites hors d&rsquo;Europe&rdquo;.<br><strong>La France d&eacute;pendante &agrave; 50 % pour son alimentation</strong><br>Deuxi&egrave;me constat mis en exergue suite &agrave; l&rsquo;invasion de l&rsquo;Ukraine par la Russie&nbsp;: l&rsquo;Europe et surtout la France ont perdu leur vocation exportatrice. La France a ainsi d&eacute;gringol&eacute; de la 2e &agrave; la 5e place dans le palmar&egrave;s mondial des puissances exportatrices. &ldquo;L&rsquo;Europe n&rsquo;est plus ce grand ensemble agricole ; aujourd&rsquo;hui, les principaux pays producteurs sont ceux d&rsquo;Am&eacute;rique du Sud, une r&eacute;gion accapar&eacute;e par la Chine, les &Eacute;tats-Unis qui exportent beaucoup vers les pays en voie de d&eacute;veloppement, c&rsquo;est une fa&ccedil;on pour eux d&rsquo;aider ces pays-l&agrave; quand nous on leur envoie de l&rsquo;argent, et puis il y a la Russie et jusqu&rsquo;&agrave; peu l&rsquo;Ukraine&rdquo;, a r&eacute;sum&eacute; S&eacute;bastien Vidal. Non sans pr&eacute;ciser l&rsquo;impact du conflit sur les flux migratoires, les pays arabes du pourtour m&eacute;diterran&eacute;en &eacute;tant totalement d&eacute;pendants des exportations c&eacute;r&eacute;ali&egrave;res de ces deux pays, contrairement &agrave; l&rsquo;Europe. &ldquo;Une population qui a faim, il est normal qu&rsquo;elle bouge, quand on touche &agrave; la question de la souverainet&eacute; alimentaire, on touche &agrave; la question migratoire&rdquo;, a-t-il compl&eacute;t&eacute;.<br>Troisi&egrave;me param&egrave;tre &agrave; int&eacute;grer dans cette &eacute;quation, le climat et les &eacute;volutions rapides &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre. Avec une mise au point du patron de Limagrain&nbsp;: &ldquo;Contrairement &agrave; ce que certains pr&eacute;tendent, notre plan&egrave;te a toujours la m&ecirc;me quantit&eacute; d&rsquo;eau &agrave; la goutte pr&egrave;s depuis son origine, ce qui change, c&rsquo;est les moments et les endroits o&ugrave; elle tombe.&rdquo;<br>&Agrave; date, 50 % de l&rsquo;alimentation consomm&eacute;e dans l&rsquo;Hexagone est import&eacute;e&nbsp;: &ldquo;C&rsquo;est &eacute;norme, a alert&eacute; l&rsquo;agriculteur puyd&ocirc;mois. &Ccedil;a devrait nous interpeller. &Ccedil;a veut dire que si demain, un conflit ferme d&rsquo;autres canaux d&rsquo;exportation, on ne pourra couvrir nos besoins et ceux de nos enfants...&rdquo; Faut-il donc se pr&eacute;parer &agrave; la p&eacute;nurie comme nos voisins anglais, davantage encore fragilis&eacute;s par le Brexit&nbsp;?<br><strong>NTG : pas un gros mot</strong><br>Point de fatalisme dans l&rsquo;intervention du pr&eacute;sident de Limagrain, au contraire, la situation &eacute;tant &agrave; ses yeux r&eacute;versible sous certaines conditions. En premier lieu donner au premier maillon, celui de la production, les moyens de... produire&nbsp;! Et de s&rsquo;adapter au changement climatique. Le secteur R&amp;D de Limagrain(1) est capable aujourd&rsquo;hui de mettre au point de nouvelles vari&eacute;t&eacute;s semenci&egrave;res plus r&eacute;sistantes au stress hydrique, mais &ldquo;il faut dix ans pour le faire si tout va bien, a gliss&eacute; S&eacute;bastien Vidal. On pourrait gagner trois ans en utilisant les NTG (nouvelles technologies g&eacute;nomiques) comme la mutag&eacute;n&egrave;se dirig&eacute;e&rdquo;. Des techniques dont le seul nom fait peur, &ldquo;car on n&rsquo;explique pas ce que c&rsquo;est, d&eacute;plore le semencier. Dans 1 ha de bl&eacute;, il y a des milliers de mutations naturelles qui se produisent tous les ans, la mutag&eacute;n&egrave;se est un processus destin&eacute; &agrave; ma&icirc;triser ces mutations&rdquo;. &nbsp;<br><strong>Massif central : &ldquo;la chasse d&rsquo;eau de la France&rdquo;</strong><br>Deuxi&egrave;me levier pour reconqu&eacute;rir une meilleur autonomie alimentaire, la ressource en eau. Pas question de &ldquo;s&rsquo;accaparer l&rsquo;eau pour l&rsquo;usage agricole&rdquo;, a nuanc&eacute; S&eacute;bastien Vidal qui pr&ocirc;ne le d&eacute;veloppement du stockage de l&rsquo;eau de pluie dans des r&eacute;serves, voire &agrave; grandes &eacute;chelles (lacs de barrage...). &ldquo;Le Massif central n&rsquo;est pas le ch&acirc;teau d&rsquo;eau qu&rsquo;on pr&eacute;sente mais une chasse d&rsquo;eau&nbsp;! Les trois quarts de l&rsquo;eau qui tombe partent jusqu&rsquo;&agrave; la mer. Nous, on propose de la stocker, sachant que l&rsquo;id&eacute;e n&rsquo;est pas d&rsquo;irriguer 100 % des surfaces agricoles mais au moins de doubler notre capacit&eacute; d&rsquo;irrigation qui est aujourd&rsquo;hui de 6 % des terres agricoles en France contre 22 % en Espagne&rdquo;, a affich&eacute; le pr&eacute;sident de Limagrain, rappelant que cet &eacute;t&eacute;, sans le barrage de Naussac, les Clermontois n&rsquo;auraient pas eu une goutte au robinet.<br><strong>Redonner du pouvoir d&rsquo;achat... aux producteurs !</strong><br>Troisi&egrave;me axe strat&eacute;gique&nbsp;: la r&eacute;mun&eacute;ration des agriculteurs. Si les lois Egalim 1 et 2 ont eu selon lui un impact positif avec la prise en compte des co&ucirc;ts de production, S&eacute;bastien Vidal estime qu&rsquo;il faut aller encore plus loin dans les fili&egrave;res et la valorisation des productions. &ldquo;La profession agricole a son r&ocirc;le &agrave; jouer en modernisant les outils (coop&eacute;ratifs) et en allant plus loin dans les services rendus aux consommateurs&rdquo;, a avanc&eacute; le Puyd&ocirc;mois, regrettant par ailleurs la position de la grande distribution tricolore autoproclam&eacute;e d&eacute;fenseur du pouvoir d&rsquo;achat des Fran&ccedil;ais, mais pas de celui des paysans.<br>&ldquo;Sans la souverainet&eacute; alimentaire, on serait un peuple nomade&rdquo;, a conclu l&rsquo;agriculteur-conf&eacute;rencier, rappelant au passage qu&rsquo;avec 800 millions de personnes qui souffrent de faim dans le monde, la souverainet&eacute; alimentaire &eacute;tait un enjeu national, europ&eacute;en mais &ldquo;avant tout et surtout mondial&rdquo;.<br><br>(1) Qui r&eacute;injecte chaque ann&eacute;e 17 % de son chiffre d&rsquo;affaires dans la recherche et l&rsquo;innovation, soit 270 millions d&rsquo;euros.</p>


Président de la coopérative et du groupe Limagrain, l’un des leaders mondiaux de la semence, Sébastien Vidal était l’invité de la CCI du Cantal sur la question de la souveraineté alimentaire.

Souveraineté alimentaire :  “tout n’est pas foutu”

<h1>[Vid&eacute;o]La France laiti&egrave;re demeure singuli&egrave;re au sein de l&rsquo;UE-27</h1><p>Interview de G&eacute;rard You, responsable du service Economie des fili&egrave;res &agrave; IDELE</p><iframe title="vimeo-player" src="https://player.vimeo.com/video/809058158?h=8478fccf09" width="640" height="360" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<h2>Sommaire du num&eacute;ro 348 de Tendances Lait &amp; viandes</h2><h3>Viandes bovines :</h3><p><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/viande-bovine/?numero=348" target="_blank" title="Viandes bovines : La baisse des disponibilit&eacute;s dope les prix">La baisse des disponibilit&eacute;s dope les prix</a></p><p>Dans toutes les cat&eacute;gories de bovins, le manque d&rsquo;offre soutient les prix. Ceux des gros bovins finis augmentent, de m&ecirc;me que ceux des broutards et des veaux de 8 jours. Les cours des veaux de boucherie sont quasi-stables, &agrave; un niveau historiquement haut.<br>La consommation semble se tenir malgr&eacute; la baisse de pouvoir d&rsquo;achat li&eacute;e &agrave; l&rsquo;inflation. Ailleurs en Europe, l&rsquo;offre abattue est en baisse dans le sillage des cheptels. L&rsquo;Europe produira moins de viande bovine en 2023.</p><p style="text-align:right;"><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/viande-bovine/?numero=348" target="_blank" title="Viandes bovines : La baisse des disponibilit&eacute;s dope les prix">Lire l'analyse compl&egrave;te</a></p><h3>Lait de vache :</h3><p><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/lait-de-vache/?numero=348" target="_blank" title="Lait de vache: La France laiti&egrave;re toujours singuli&egrave;re au sein de l&lsquo;UE-27">La France laiti&egrave;re toujours singuli&egrave;re au sein de l&lsquo;UE-27</a></p><p>Cet hiver, comme au second semestre 2022, la collecte fran&ccedil;aise a encore recul&eacute;, malgr&eacute; un prix du lait bien orient&eacute;, m&ecirc;me s&rsquo;il est un des moins &eacute;lev&eacute;s au sein de l&rsquo;UE-27.<br>La production laiti&egrave;re est en revanche toujours bien relanc&eacute;e en Europe du Nord, o&ugrave; le prix du lait subit d&eacute;sormais de s&eacute;rieux correctifs, ce qui pourrait avoir des effets apr&egrave;s le pic laitier de ce printemps.<br>Elle connait par ailleurs des &eacute;volutions contrast&eacute;es dans les principaux bassins exc&eacute;dentaires.<br>C&ocirc;t&eacute; consommation, les m&eacute;nages fran&ccedil;ais, confront&eacute;s &agrave; une inflation alimentaire d&eacute;sormais &eacute;lev&eacute;e, r&eacute;duisent sensiblement les volumes achet&eacute;s de produits laitiers.</p><p style="text-align:right;"><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/lait-de-vache/?numero=348" target="_blank" title="Lait de vache: La France laiti&egrave;re toujours singuli&egrave;re au sein de l&lsquo;UE-27">Lire l'analyse compl&egrave;te</a></p><h3>Viande ovine :</h3><p><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/viande-ovine/?numero=348" target="_blank" title="Viande ovine : D&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e difficile en Irlande et au Royaume-Uni">D&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e difficile en Irlande et au Royaume-Uni</a></p><p>Alors que la production se maintient ou s&rsquo;am&eacute;liore au Royaume-Uni comme en Irlande, la demande est toujours contrainte par la baisse de pouvoirs d&rsquo;achat des m&eacute;nages, ce qui p&egrave;se sur les cours. A l&rsquo;approche du Ramadan puis de P&acirc;ques, ces pays exportateurs devraient toutefois conna&icirc;tre une reprise de commandes, propice au soutien des prix de l&rsquo;agneau.</p><p style="text-align:right;"><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/viande-ovine/?numero=348" target="_blank" title="Viande ovine : D&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e difficile en Irlande et au Royaume-Uni">Lire l'analyse compl&egrave;te</a></p><h3>Lait de ch&egrave;vre et viande :</h3><p><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/lait-de-chevre/?numero=348" target="_blank" title="Lait de ch&egrave;vre et viande : Hausse de la collecte et baisse des fabrications">Hausse de la collecte et baisse des fabrications</a></p><p>La collecte de lait de ch&egrave;vre a progress&eacute; en d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e. Mais face &agrave; une demande incertaine, les transformateurs ont contenu leurs approvisionnements en r&eacute;duisant consid&eacute;rablement leurs importations de produits de reports.<br>Ils ont ainsi r&eacute;duit leurs fabrications de produits caprins face &agrave; une demande int&eacute;rieure plut&ocirc;t mal orient&eacute;e.</p><p style="text-align:right;"><a href="https://www.tendances-lait-viande.fr/category/lait-de-chevre/?numero=348" target="_blank" title="Lait de ch&egrave;vre et viande : Hausse de la collecte et baisse des fabrications">Lire l'analyse compl&egrave;te</a></p><h3>Rendez-vous :</h3><p>SUR LE SITE :&nbsp;<a href="https://tendances-lait-viande.fr/" target="_blank" title="tendances-lait-viande.fr">HTTPS://TENDANCES-LAIT-VIANDE.FR</a><br>Acc&eacute;dez&nbsp; directement et librement &agrave; tous les contenus.<br>La newsletter vous avertit de la mise en ligne de chaque nouveau num&eacute;ro. 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Cet hiver, comme au second semestre 2022, la collecte française a encore reculé, malgré un prix du lait bien orienté, même s’il est un des moins élevés au sein de l’UE-27.
La production laitière est en revanche toujours bien relancée en Europe du Nord, où le prix du lait subit désormais de sérieux correctifs, ce qui pourrait avoir des effets après le pic laitier de ce printemps.
Elle connait par ailleurs des évolutions contrastées dans les principaux bassins excédentaires.

[Vidéo] La France laitière demeure singulière au sein de l’UE-27

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