"Face au silence et &agrave; l'indiff&eacute;rence, les d&eacute;partements du Grand Est et de&nbsp;la Bourgogne-Franche-Comt&eacute;, les plus touch&eacute;s par la s&eacute;cheresse, lancent un&nbsp;appel &agrave; la mobilisation pour faire face &agrave; cette crise", ont indiqu&eacute; les&nbsp;syndicats FRSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) des deux r&eacute;gions.&nbsp;"Si cette s&eacute;cheresse est unique par son ampleur, elle est surtout unique&nbsp;par l'absence de r&eacute;ponse du ministre de l'Agriculture", d&eacute;nonce le communiqu&eacute;,&nbsp;estimant que "l'&Eacute;tat s'est d&eacute;gag&eacute;, en grande partie, des dispositifs&nbsp;calamit&eacute;s, pour les faire porter soit par l'Europe (...) soit par les&nbsp;agriculteurs eux-m&ecirc;mes".&nbsp;Les syndicats demandent "des r&eacute;ponses concr&egrave;tes" pour "&eacute;viter une&nbsp;catastrophe &eacute;conomique" pour les &eacute;leveurs et cultivateurs affect&eacute;s, listant&nbsp;une s&eacute;rie de mesures &agrave; prendre selon eux &agrave; court terme au niveau europ&eacute;en,&nbsp;national ou local.Le ministre de l'Agriculture avait d&eacute;j&agrave; confirm&eacute; en ao&ucirc;t qu'un certain&nbsp;nombre de dispositifs nationaux seraient activ&eacute;s, comme le d&eacute;gr&egrave;vement de la&nbsp;taxe sur le foncier non b&acirc;ti (TFNB) pour les parcelles touch&eacute;es par la&nbsp;s&eacute;cheresse et report de paiement des cotisations sociales aupr&egrave;s des caisses&nbsp;de la Mutualit&eacute; sociale agricole (MSA).&nbsp;Les agriculteurs sollicitent aussi des aides au transport pour la paille et&nbsp;le fourrage, la mise en place acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e de la proc&eacute;dure des calamit&eacute;s ou&nbsp;encore, au niveau europ&eacute;en, une hausse &agrave; 90% des avances sur les paiements&nbsp;directs des aides PAC (Politique agricole commune) contre 70 % annonc&eacute;s en&nbsp;ao&ucirc;t par la Commission europ&eacute;enne.A moyen terme, les syndicats agricoles demandent par ailleurs "des moyens&nbsp;sp&eacute;cifiques pour s'adapter au changement climatique", notamment des aides "au&nbsp;stockage du fourrage et du grain, pour les r&eacute;serves en eau" ou encore "la&nbsp;s&eacute;lection de nouvelles vari&eacute;t&eacute;s plus r&eacute;sistantes".&nbsp;Des revendications similaires avaient &eacute;t&eacute; formul&eacute;es la veille au niveau&nbsp;national par la FNSEA et JA, qui parlaient d'"&eacute;v&eacute;nements climatiques&nbsp;dramatiques" ayant touch&eacute; "de tr&egrave;s nombreux d&eacute;partements". Les syndicats, qui lan&ccedil;aient mardi leur campagne pour les prochaines&nbsp; &eacute;lections des chambres d'agriculture en janvier 2019, disaient vouloir&nbsp;"alerter les pouvoirs publics sur la n&eacute;cessit&eacute; de mettre en oeuvre tous les&nbsp;dispositifs de soutien et d'accompagnement des agriculteurs" affect&eacute;s.


Particulièrement touchés par la sécheresse, des agriculteurs du Grand Est et de Bourgogne-Franche-Comté ont appelé mercredi dans un communiqué à la "mobilisation", dénonçant le "désengagement de l'Etat" et "l'absence de réponse du ministre de l'Agriculture".


Sécheresse: des agriculteurs dénoncent le "désengagement de l'Etat"

Les agriculteurs souhaitaient que les fili&egrave;res puissent s'appuyer sur&nbsp;l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits&nbsp;alimentaires (OFPM) pour &eacute;tablir ces indicateurs, pour &eacute;viter que les acteurs&nbsp;les plus puissants - distributeurs et transformateurs - n'imposent leur&nbsp;volont&eacute;, mais un amendement adopt&eacute; jeudi contraint les organisations&nbsp;interprofessionnelles &agrave; &eacute;laborer et &agrave; diffuser elles-m&ecirc;mes ces indicateurs.&nbsp;Cette charge virulente des deux syndicats sonne aussi comme un appel &agrave;&nbsp;l'aide, avant la derni&egrave;re ligne droite: le texte, adopt&eacute; en nouvelle lecture&nbsp;par l'Assembl&eacute;e samedi au petit jour, reviendra au S&eacute;nat le 25 septembre,&nbsp;marquant le d&eacute;but de la session extraordinaire &agrave; la chambre haute."Plus d'un an apr&egrave;s le lancement des &Eacute;tats G&eacute;n&eacute;raux de l'Alimentation,&nbsp;l'examen de la loi qui devait mettre en oeuvre les conclusions de cet exercice&nbsp;de concertation in&eacute;dit, approche de son terme et ses ambitions fondamentales&nbsp;ne sont pas atteintes", attaque ainsi bille en t&ecirc;te la FNSEA dans un&nbsp;communiqu&eacute; diffus&eacute; lundi.&nbsp;Le syndicat majoritaire souhaite, en cas d'&eacute;chec des interprofessions &agrave;&nbsp;fixer des indicateurs de co&ucirc;ts de production, que soit pr&eacute;vu dans la loi le&nbsp;recours syst&eacute;matique &agrave; l'observatoire des prix et des marges.Array


Les syndicats agricoles se sont montrés très critiques, après le vote à l'Assemblée nationale de la loi Agriculture, qui a réussi, une fois n'est pas coutume, à mettre d'accord la FNSEA et la Confédération paysanne, lesquels dénoncent unanimes un manque d'ambition quant à la rémunération des agriculteurs.


Loi Alimentation: déception des syndicats agricoles sur le volet rémunération

P&eacute;titions, manifestations, recours en justice: r&eacute;guli&egrave;rement, des projets&nbsp;de porcherie, d'ateliers pour volailles ou d'unit&eacute;s de m&eacute;thanisation suscitent&nbsp;de vives contestations qui peuvent envenimer les relations de voisinage, peser&nbsp;au plan personnel et familial, et retarder, parfois de plusieurs ann&eacute;es, leur&nbsp;r&eacute;alisation.&nbsp;"Il faut informer d&egrave;s les premi&egrave;res r&eacute;flexions sur un projet et partager&nbsp;ensuite l'&eacute;volution du projet", consid&egrave;re Constant Delatte, de l'agence&nbsp;Quelia, sp&eacute;cialis&eacute;e dans la concertation autour des projets d'&eacute;nergie&nbsp;renouvelable."Il y a dans la soci&eacute;t&eacute; un besoin de mise en confiance concernant le cadre&nbsp;de vie (...) Parall&egrave;lement, on est dans de nouveaux m&eacute;tiers parmi les&nbsp;agriculteurs. D'o&ugrave; l'importance de rassurer", poursuit-il. "Il faut expliquer&nbsp;les param&egrave;tres du projet, &eacute;couter les attentes des parties prenantes et les&nbsp;prendre en compte, &ecirc;tre joignable facilement" pour r&eacute;pondre aux&nbsp;interrogations. "Il faut asseoir rapidement les conditions d'une premi&egrave;re&nbsp;appropriation du projet" par la communaut&eacute;, pr&eacute;conise M. Delatte.Consciente des enjeux, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la ma&icirc;trise&nbsp;de l'&eacute;nergie) a publi&eacute; au printemps un "guide de bonnes pratiques" de plus&nbsp;d'une trentaine de pages &agrave; l'attention des agriculteurs porteurs de projets.&nbsp;De m&ecirc;me, France Nature Environnement (FNE), une f&eacute;d&eacute;ration d'associations&nbsp;pour laquelle le biogaz issu de la m&eacute;thanisation est "un atout pour la&nbsp;transition &eacute;nerg&eacute;tique", a mis au point il y a deux ans, avec le soutien de&nbsp;l'Ademe et de GRDF (Gaz r&eacute;seau distribution France), son "M&eacute;thascope",&nbsp;t&eacute;l&eacute;chargeable sur son site. "C'est un outil complet pour s'approprier les&nbsp;enjeux de la m&eacute;thanisation dans son territoire", assure la f&eacute;d&eacute;ration.<h2>Dialoguer avec tous les habitants</h2>Le "m&eacute;thascope" permet &agrave; la fois &nbsp;"d'approfondir sa connaissance des enjeux&nbsp;li&eacute;s &agrave; la m&eacute;thanisation, de faciliter le dialogue avec les acteurs&nbsp;territoriaux et de se positionner par rapport &agrave; un projet pr&eacute;cis de&nbsp;m&eacute;thanisation dans son territoire", r&eacute;sume Xavier M&eacute;tay, coordonnateur. "Cela&nbsp;permet surtout de mieux se comprendre et &ccedil;a aide les citoyens, souvent peu&nbsp;form&eacute;s sur ces questions, &agrave; gagner en comp&eacute;tences", compl&egrave;te M. M&eacute;tay.&nbsp;GRDF a &eacute;galement travaill&eacute; avec deux sociologues sur "l'appropriation&nbsp;locale des sites de m&eacute;thanisation", r&eacute;alisant plus de 330 entretiens sur 10&nbsp;sites diff&eacute;rents en France. "Les gens accordent beaucoup d'importance &agrave; la&nbsp;visibilit&eacute; du site, &agrave; la fa&ccedil;on dont il s'int&egrave;gre dans le cadre de vie. Ils&nbsp;s'interrogent sur le risque de d&eacute;pr&eacute;ciation de leurs biens", expose Anne&nbsp;Lafferrerie, charg&eacute;e de d&eacute;veloppement biom&eacute;thane &agrave; GRDF.&nbsp;"La plus grande erreur, consid&egrave;re Constant Delatte, est de tarder &agrave;&nbsp;communiquer. Il faut le faire en amont, tr&egrave;s t&ocirc;t (...) Il faut aussi &eacute;viter de&nbsp;communiquer seulement avec une partie des personnes concern&eacute;es, les &eacute;lus par&nbsp;exemple, en oubliant les habitants, les commer&ccedil;ants, les associations. Et il&nbsp;ne faut surtout pas s'isoler mais mettre en place peu &agrave; peu une +strat&eacute;gie des&nbsp;alli&eacute;s+", en gagnant progressivement &agrave; sa cause les parties impliqu&eacute;es.&nbsp;D'un mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, r&eacute;sume le fondateur de Quelia, "il est n&eacute;cessaire&nbsp;que le porteur de projet -agriculteur, investisseur ou collectivit&eacute;s- ne&nbsp;laisse pas s'installer une diffusion de l'information par le bouche &agrave; oreille.&nbsp;Il faut qu'il prenne en main lui-m&ecirc;me, d&egrave;s le d&eacute;but, l'information sur son&nbsp;projet, plut&ocirc;t que de la subir, qu'il anticipe, plut&ocirc;t que de retrouver en&nbsp;posture d&eacute;fensive".&nbsp;&nbsp;


Entamer le dialogue dès l'ébauche d'un projet agricole, un bon moyen pour éviter les contestations et recours en justice, ont fait valoir plusieurs spécialistes au Salon de l'élevage (Space) qui s'est achevé vendredi à Rennes.


[Space] Partager son projet agricole pour mieux le faire accepter

Au terme d'un long d&eacute;bat en nouvelle lecture du projet de loi agriculture&nbsp;et alimentation, les d&eacute;put&eacute;s ont rejet&eacute; au petit matin l'ensemble des&nbsp; amendements visant &agrave; graver dans le texte l'engagement pr&eacute;sidentiel&nbsp;d'interdire la substance, "au plus tard dans trois ans".&nbsp;Le scrutin le plus serr&eacute; a port&eacute; sur un amendement du "marcheur"&nbsp;Fran&ccedil;ois-Michel Lambert, rejet&eacute; par 42 voix contre 35, les autres amendements,&nbsp;d&eacute;fendus notamment par l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho ou les&nbsp;Insoumis &eacute;tant rejet&eacute;s plus largement.&nbsp;Tous ces amendements avaient le soutien de l'ensemble de la gauche,&nbsp;plaidant pour un "signal fort" sur ce sujet.En mai, lors de la premi&egrave;re lecture du texte, des d&eacute;put&eacute;s, y compris&nbsp;certains "marcheurs", avaient d&eacute;j&agrave; plaid&eacute; en vain pour sanctuariser dans la&nbsp;loi l'engagement pr&eacute;sidentiel. Ils avaient eu le soutien de Nicolas Hulot,&nbsp;alors ministre de l'Ecologie.&nbsp;Comme au printemps, le ministre de l'Agriculture St&eacute;phane Travert s'est&nbsp;oppos&eacute; aux amendements mettant en avant la "m&eacute;thode" du gouvernement: "task&nbsp;force", mobilisation de la recherche pour d&eacute;velopper des solutions&nbsp;agronomiques, mission parlementaire...<h2>"canc&eacute;rig&egrave;ne&nbsp;probable"</h2>"La position de la France est d&eacute;sormais connue", et "nous souhaitons &ecirc;tre&nbsp;au rendez-vous dans les trois ans" pour "r&eacute;pondre &agrave; l'objectif pr&eacute;sidentiel,&nbsp;mais surtout &agrave; la demande de la population", a-t-il affirm&eacute;.&nbsp;Il a obtenu l'appui du rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM) pour qui&nbsp;inscrire l'engagement dans la loi sur cette substance jug&eacute;e "canc&eacute;rig&egrave;ne&nbsp;probable" par l'Organisation mondiale de la sant&eacute; (OMS) "ne sert &agrave; rien".&nbsp;M. Moreau s'est aussi appuy&eacute; sur les d&eacute;clarations de Matthieu Orphelin&nbsp;(LREM), un des fers de lance du combat contre le glyphosate en mai, qui avait&nbsp;expliqu&eacute; jeudi dans l'h&eacute;micycle avoir pris note de toutes les&nbsp;"avanc&eacute;es&nbsp;obtenues depuis" et ne pas vouloir "refaire le match".D'autres &eacute;lus LREM ont mis en avant&nbsp;"la responsabilisation des acteurs" et&nbsp;leur refus de voir l'opposition essayer de "pr&eacute;empter" l'engagement&nbsp;pr&eacute;sidentiel.&nbsp;"D&egrave;s lors que vous &ecirc;tes confiant dans la m&eacute;thode qui est la v&ocirc;tre, pourquoi&nbsp;refuser d'inscrire dans la loi?", a questionn&eacute; de son c&ocirc;t&eacute; Guillaume Garot&nbsp;(PS).&nbsp;"Si la France ressemblait &agrave; tous les engagements successifs pris par les&nbsp;pr&eacute;sidents, &ccedil;a serait le paradis", a ironis&eacute; de son c&ocirc;t&eacute; Fran&ccedil;ois Ruffin&nbsp;(LFI), son coll&egrave;gue Alexis Corbi&egrave;re promettant &agrave; la majorit&eacute; un "effet&nbsp;d&eacute;vastateur".&nbsp;Les d&eacute;put&eacute;s, ont adopt&eacute; dans la foul&eacute;e vers 5 heures du matin l'ensemble du&nbsp;projet de loi. Le texte reviendra en nouvelle lecture au S&eacute;nat le 25&nbsp;septembre, marquant le d&eacute;but de la session extraordinaire &agrave; la chambre haute.


Nouveau débat enflammé à l'Assemblée sur le glyphosate, mais résultat inchangé: l'interdiction de l'herbicide controversé d'ici trois ans ne sera pas inscrite dans la loi, ont décidé les députés dans la nuit de vendredi à samedi.


Glyphosate: l'Assemblée rejette à nouveau l'interdiction dans la loi

"Chez nous, des r&eacute;serves destin&eacute;es &agrave; stocker l'eau pendant l'hiver, pour&nbsp;l'utiliser en &eacute;t&eacute;, ont &eacute;t&eacute; construites il y a 13 ans mais n'ont pu servir&nbsp;qu'une seule ann&eacute;e, car nous devons faire face chaque ann&eacute;e &agrave; des recours en&nbsp;justice d'associations locales", explique &agrave; l'AFP Luc Servant, pr&eacute;sident d'une&nbsp;chambre d'agriculture en Charente Maritime.&nbsp;"Il y a des conflits d'usage de plus en plus forts sur la question de&nbsp;l'eau" en France, confirme Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat&nbsp;Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne, "dans certaines r&eacute;gions, on ne peut plus avoir de&nbsp;l'eau pour tout le monde".&nbsp;En Charente cet &eacute;t&eacute;, les r&eacute;serves &eacute;taient "pleines d'eau" et "pas&nbsp;utilisables" apr&egrave;s des interdictions obtenues en justice par des associations,&nbsp;confie M. Servant. Tout pr&egrave;s, les cultures grillaient."Il n'y a aujourd'hui en France pas un seul projet de bassin ou de retenue&nbsp;d'eau sans recours d'associations locales, c'est une bataille dont on n'entend&nbsp;gu&egrave;re parler, car elle se passe dans les tribunaux en r&eacute;gions, mais c'est une&nbsp;bataille", r&eacute;sume Arnaud Gauffier, responsable des questions d'agriculture&nbsp;pour l'association de d&eacute;fense de l'environnement WWF France.Le minist&egrave;re de l'Agriculture vient de publier les comptes de la&nbsp;s&eacute;cheresse: la production fran&ccedil;aise de ma&iuml;s a chut&eacute; de 12,6% en 2018, celle de&nbsp; bl&eacute; de 5,5%, et celle de tournesol de 22,5%. Ce qui met &agrave; mal les tr&eacute;soreries&nbsp;d&eacute;j&agrave; basses des exploitations agricoles.&nbsp;La FNSEA,&nbsp;demande une "politique active et ambitieuse du stockage de l'eau". Nombre de&nbsp;ses adh&eacute;rents m&egrave;nent campagne sur les r&eacute;seaux sociaux pour expliquer le besoin&nbsp;accru de r&eacute;serves d'eau, pomp&eacute;e l'hiver pour l'irrigation estivale.<h2>Irrigation, un "gros mot"</h2>En France, la surface irrigu&eacute;e (1,6 million d'hectares) repr&eacute;sente moins de&nbsp;6% de la surface agricole utile, selon Claude Cochonneau, qui pr&eacute;side&nbsp;l'association des chambres d'agriculture. Avec des situations tr&egrave;s diff&eacute;rentes&nbsp;selon les r&eacute;gions, le bassin d'irrigation Adour-Garonne &eacute;tant le plus tendu.&nbsp;"Sur ma propri&eacute;t&eacute;, j'ai la chance d'avoir de l'eau, je fais des +retenues&nbsp;collinaires+, qui se remplissent l'hiver et qu'on utilise en &eacute;t&eacute;", explique&nbsp;Raymond Girardi, qui produit des c&eacute;r&eacute;ales et des fruits dans le&nbsp;Lot-et-Garonne, et qui est vice-pr&eacute;sident du syndicat agricole Modef."Chez moi, le mot irrigation fait figure de gros mot, on ne peut m&ecirc;me pas&nbsp;en parler sinon on risque d'&ecirc;tre pendu en place publique" plaisante, comme en&nbsp;&eacute;cho, Jean-Guillaume Hannequin, agriculteur et &eacute;leveur dans la Meuse. Dans son&nbsp;viseur, les militants &eacute;cologistes, tr&egrave;s remont&eacute;s dans le d&eacute;partement o&ugrave; ils&nbsp;s'opposent aussi au site d'enfouissement de d&eacute;chets nucl&eacute;aires de Bure.&nbsp;C'est surtout l'opposition zadiste au projet de barrage de Sivens dans le&nbsp;Tarn, marqu&eacute;e par le d&eacute;c&egrave;s en 2014 du jeune militant R&eacute;mi Fraisse tu&eacute; par une&nbsp;grenade lanc&eacute;e par un gendarme, qui a cristallis&eacute; les oppositions. La retenue&nbsp;d'eau abandonn&eacute;e devait irriguer la vall&eacute;e du Tescou.Soucieuses d'&eacute;conomiser une pr&eacute;cieuse ressource et de pr&eacute;server la&nbsp;biodiversit&eacute; des fragiles zones humides, les associations accusent surtout la&nbsp;culture du ma&iuml;s, plus utilis&eacute; pour le b&eacute;tail, les bio-carburants et la&nbsp;m&eacute;thanisation que pour nourrir les humains."D&egrave;s la floraison en juin, nous sommes choqu&eacute;s de voir toute cette eau&nbsp;asperg&eacute;e avec des syst&egrave;mes qui cr&eacute;ent beaucoup d'&eacute;vaporation alors que les&nbsp;rivi&egrave;res sont &agrave; sec", d&eacute;plore aupr&egrave;s de l'AFP Sylvain Angerand, des Amis de la&nbsp;Terre.Arnaud Gauffier met en cause l'attitude de l'Etat: en Charente-Maritime,&nbsp;sur un projet de construction de 21 r&eacute;serves d'eau, le commissaire enqu&ecirc;teur&nbsp;avait &eacute;mis un avis d&eacute;favorable, et le Pr&eacute;fet est "pass&eacute; outre" cet &eacute;t&eacute;. "Si on&nbsp;continue &agrave; multiplier les bassines, on va vers de plus en plus de conflits&nbsp;d'usage", pr&eacute;dit-il.<h2>Adapter les territoires ou les productions?</h2>Un rapport du Conseil G&eacute;n&eacute;ral de l'Alimentation et de l'Agriculture&nbsp;(CGAAER) de juin 2017 tente de d&eacute;passionner le d&eacute;bat, en affirmant que la&nbsp;France est "tr&egrave;s heureusement pourvue en eau par la nature" et dispose d'une&nbsp;"irrigation peu consommatrice dont l'efficience a beaucoup progress&eacute;".&nbsp;Selon ce rapport, le volume d'eau moyen pr&eacute;lev&eacute; en France pour les cultures&nbsp;irrigu&eacute;es (1.700 m3/hectare et par an) est "bien plus faible que les 4.800&nbsp;m3/ha/an observ&eacute;s en Espagne et en Italie, ou que la moyenne observ&eacute;e dans&nbsp;l'UE (4.000 m3)".Face au risque d'aridification dans le sud, et de "m&eacute;diterran&eacute;isation" des&nbsp;zones interm&eacute;diaires comprises entre les Charentes et l'Alsace, le rapport&nbsp;plaide pour un assouplissement des politiques publiques autour de&nbsp;l'irrigation. Cet automne, le deuxi&egrave;me volet des Assises de l'eau, lanc&eacute;es par&nbsp;le gouvernement, devrait se pencher sur le dossier.&nbsp;"Il faut sortir de la crispation Sivens et mettre en place des projets&nbsp;d'irrigation de territoire par consensus, pour s&eacute;curiser nos exploitations",&nbsp;plaide M. Servant.&nbsp;"L'id&eacute;e qu'il faudrait adapter les territoires au changement climatique&nbsp;revient en force, alors qu'il vaudrait mieux adapter les productions&nbsp;agricoles, changer les cultures principales dans certains endroits, abandonner&nbsp;le ma&iuml;s et lancer des cultures moins gourmandes en eau" r&eacute;torque Arnaud&nbsp;Gauffier du WWF.Plus facile &agrave; dire qu'&agrave; faire quand des fili&egrave;res de production enti&egrave;res&nbsp;(trituration, huileries, amidonnerie, &eacute;thanol) sont b&acirc;ties autour du ma&iuml;s.&nbsp;Le WWF et la Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne se retrouvent au moins sur le besoin&nbsp;d'&eacute;volution des productions: moins de ma&iuml;s, plus de mara&icirc;chage,&nbsp;d'arboriculture et de fourrage, avec un accompagnement des agriculteurs via la&nbsp;Politique agricole commune (PAC) europ&eacute;enne.


Dans les champs, la terre est poudreuse, les semis ont du mal à germer. Après la sécheresse estivale, beaucoup d'agriculteurs réclament de pouvoir irriguer prairies et cultures, mais se heurtent au blocage des associations environnementales. La guerre de l'eau a commencé.


Après la sécheresse, la guerre de l'eau

Un amendement au projet de loi alimentation et agriculture du rapporteur&nbsp;Jean-Baptiste Moreau (LREM), adopt&eacute; en nouvelle lecture, contraint les&nbsp;organisations interprofessionnelles &agrave; &eacute;laborer et &agrave; diffuser ces indicateurs,&nbsp;qui doivent servir de r&eacute;f&eacute;rence dans les n&eacute;gociations commerciales, alors que&nbsp;jusque-l&agrave; ce n'&eacute;tait pas une obligation.&nbsp;"Nous avons bien entendu l'inqui&eacute;tude des professionnels", a affirm&eacute; le&nbsp;ministre de l'Agriculture St&eacute;phane Travert, d&eacute;fendant aupr&egrave;s des d&eacute;put&eacute;s une&nbsp;"solution de compromis" et une&nbsp;"avanc&eacute;e significative" qui "clarifie" le r&ocirc;le&nbsp;des interprofessions et va les&nbsp;"mobiliser".&nbsp;Les agriculteurs souhaitaient que les fili&egrave;res puissent s'appuyer sur&nbsp;l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits&nbsp;alimentaires (OFPM) pour &eacute;tablir ces indicateurs, pour &eacute;viter que les acteurs&nbsp;les plus puissants - distributeurs et transformateurs - n'imposent leur&nbsp;volont&eacute;.&nbsp;&nbsp;Mais le gouvernement estime pour sa part que c'est aux fili&egrave;res de prendre&nbsp;leurs responsabilit&eacute;s, par le biais de la n&eacute;gociation.&nbsp;<h2>"Revenir aux fondamentaux"</h2>L'OFPM pourra aider les interprofessions, comme le m&eacute;diateur des relations&nbsp;commerciales, repr&eacute;sentant de l'Etat, mais "n'a pas &agrave; venir valider" les&nbsp;indicateurs, a indiqu&eacute; le rapporteur.&nbsp;Plusieurs &eacute;lus, de droite comme de gauche, ont estim&eacute; que l'amendement&nbsp;n'allait "pas assez loin", plaidant pour "revenir aux fondamentaux des Etats&nbsp;g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation" et &eacute;viter que "la loi du plus fort" ne l'emporte.&nbsp;Pour le chef de file du groupe LR, Christian Jacob,&nbsp;l'amendement ne va&nbsp;"absolument rien changer" car rien n'est pr&eacute;vu si l'interprofession n'&eacute;labore&nbsp;pas d'indicateur."Si l'Etat n'assume pas son r&ocirc;le de r&eacute;gulateur dans une &eacute;conomie de march&eacute;,&nbsp;le d&eacute;s&eacute;quilibre dans le rapport de force risque de perdurer", a aussi affirm&eacute;&nbsp;le socialiste Guillaume Garot.&nbsp;"Ce que vous faites, c'est une m&egrave;che lente sur un b&acirc;ton de dynamite, parce&nbsp;qu'il va y avoir des d&eacute;ceptions", a lanc&eacute; le communiste Andr&eacute; Chassaigne.&nbsp;"On demande aux paysans de se mettre d'accord avec l'industrie alimentaire&nbsp;et la grande distribution (...) si &ccedil;a marche au pays des bisounours, tant&nbsp;mieux", mais "je ne fais pas confiance", a aussi affirm&eacute; l'Insoumis Fran&ccedil;ois&nbsp;Ruffin.<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"> A 1h du matin,nous achevons le 2&egrave;me jour d'examen de la loi <a href="https://twitter.com/hashtag/EGAlim?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#EGAlim</a>. Nous reprenons demain l'<a href="https://twitter.com/hashtag/AgriMarathon?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#AgriMarathon</a> avec l'examen du titre II pour un mod&egrave;le agricole et alimentaire + sain, +durable et +accessible &agrave; tous. A partir de l'article 11, 480 amendements restent &agrave; d&eacute;battre. <a href="https://t.co/onXe4tWjsG">pic.twitter.com/onXe4tWjsG</a>&mdash; Jean Baptiste Moreau (@moreaujb23) <a href="https://twitter.com/moreaujb23/status/1040382356442566657?ref_src=twsrc%5Etfw">13 septembre 2018</a></blockquote>
<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>


L'Assemblée nationale a "clarifié" jeudi le rôle des interprofessions agricoles dans l'élaboration des indicateurs de prix, une "solution de compromis" selon le gouvernement qui a assuré avoir entendu l'inquiétude du secteur, sans convaincre l'opposition. 


Prix agricoles: "solution de compromis" votée à l'Assemblée selon Travert

"J'ai toujours &eacute;t&eacute; &eacute;videmment pour la sortie de ce produit dans les trois&nbsp;ans. C'est l'engagement qui a &eacute;t&eacute; pris par le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, et&nbsp;il sera tenu", a d&eacute;clar&eacute; Fran&ccedil;ois de Rugy sur RMC et BFMTV.&nbsp;"J'en ai parl&eacute; avec le ministre de l'Agriculture, qui est le premier membre&nbsp;du gouvernement que j'ai rencontr&eacute; pour travailler ensemble, notamment sur ce&nbsp;sujet", a-t-il ajout&eacute;.&nbsp;Le ministre de la Transition &eacute;cologique a pr&eacute;cis&eacute; que cet engagement serait&nbsp;tenu "en discutant avec toutes les fili&egrave;res, pour qu'elles puissent&nbsp;elles-m&ecirc;mes trouver des solutions, qui sont un peu diff&eacute;rentes selon les&nbsp;fili&egrave;res".L'UE a prolong&eacute; en novembre 2017 pour cinq ans la licence du glyphosate,&nbsp;herbicide controvers&eacute; accus&eacute; par certains de provoquer des cancers.&nbsp;Emmanuel Macron avait imm&eacute;diatement assur&eacute; que la France restait d&eacute;termin&eacute;e&nbsp;&agrave; en sortir en trois ans, position d&eacute;fendue par le ministre de la Transition&nbsp;&eacute;cologique d'alors, Nicolas Hulot, contre son coll&egrave;gue de l'Agriculture&nbsp;St&eacute;phane Travert qui plaidait pour cinq &agrave; sept ans.&nbsp;Mais depuis, la possibilit&eacute; de d&eacute;rogations a &eacute;t&eacute; annonc&eacute;e, et les d&eacute;put&eacute;s&nbsp;ont rejet&eacute; un amendement, publiquement soutenu par Nicolas Hulot, visant &agrave;&nbsp;inscrire dans la loi l'interdiction du pesticide.En juin, Fran&ccedil;ois de Rugy, alors pr&eacute;sident LREM de l'Assembl&eacute;e nationale,&nbsp;avait estim&eacute; qu'inscrire dans la loi la sortie du glyphosate d'ici 2021 aurait&nbsp;&eacute;t&eacute; "un message plus clair".


L'engagement pris par le président de la République Emmanuel Macron de sortir en trois ans du glyphosate, herbicide controversé, "sera tenu", a affirmé mercredi le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy.


Rugy: l'engagement de sortie du glyphosate en trois ans "sera tenu"

Leur amendement, rejet&eacute; au printemps, "a contribu&eacute; &agrave; ce que le d&eacute;bat&nbsp;politique se porte sur les concr&eacute;tisations de cet engagement pr&eacute;sidentiel,&nbsp;r&eacute;affirm&eacute; depuis", a soulign&eacute; jeudi dans l'h&eacute;micycle Matthieu Orphelin. Il est&nbsp;l'un des fers de lance du combat contre cet herbicide jug&eacute; "canc&eacute;rig&egrave;ne&nbsp;probable" par l'Organisation mondiale de la sant&eacute;, avec une quarantaine&nbsp;d'autres&nbsp;"marcheurs".&nbsp;Dix autres d&eacute;put&eacute;s LREM, Fran&ccedil;ois-Michel Lambert en t&ecirc;te, ont cependant&nbsp;d&eacute;pos&eacute; pour cette nouvelle lecture du projet de loi un amendement pour faire&nbsp;interdire cette substance, principe actif du Roundup de Monsanto, "&agrave; compter&nbsp;du 1er juillet 2021".M. Orphelin a expliqu&eacute; lui ne pas vouloir "refaire le match", mettant en&nbsp;avant "les avanc&eacute;es obtenues", dont un plan d'actions "avec des mesures&nbsp;nouvelles et embl&eacute;matiques", tout en saluant le travail accompli sur ce sujet&nbsp;par l'ex-ministre de l'Environnement Nicolas Hulot, dont il est un proche.&nbsp;Appuy&eacute; par une tribune des membres LREM de la commission du D&eacute;veloppement&nbsp;durable, il a n&eacute;anmoins promis qu'en cas d'absence d'avanc&eacute;es, une proposition&nbsp;de loi serait d&eacute;pos&eacute;e.&nbsp;Ex-pr&eacute;sident du groupe LREM, Richard Ferrand avait propos&eacute; en juin la&nbsp;constitution d'une mission parlementaire sur le&nbsp;glyphosate, pour&nbsp;"s'assurer de&nbsp;la progression des travaux n&eacute;cessaires" afin de trouver des alternatives &agrave; cet&nbsp;herbicide. Elle devrait d&eacute;buter ses travaux le 27 septembre, selon une source&nbsp;parlementaire.&nbsp;De son c&ocirc;t&eacute;, l'ex-ministre socialiste de l'&Eacute;cologie Delphine Batho&nbsp;(aujourd'hui non-inscrite) a exhort&eacute; ses coll&egrave;gues &agrave; "voter l'interdiction du&nbsp;glyphosate", d&eacute;plorant une m&eacute;thode "factice" du gouvernement qui fait "porter&nbsp;le fardeau des pesticides et du&nbsp;glyphosate&nbsp;au monde agricole".&nbsp;L'&eacute;lue des Deux-S&egrave;vres, qui d&eacute;fendra un amendement sur ce sujet, a ajout&eacute;&nbsp;que dans le combat sur les n&eacute;onicotino&iuml;des, ces insecticides "tueurs&nbsp;d'abeilles", "on a entendu les m&ecirc;mes arguments", notant qu'aujourd'hui avec&nbsp;leur interdiction en France "tous se r&eacute;jouissent".&nbsp;Le ministre de l'Agriculture St&eacute;phane Travert a rappel&eacute; jeudi le choix du&nbsp;gouvernement de "faire confiance &agrave; l'ensemble de la fili&egrave;re" en maintenant&nbsp;l'engagement de campagne du pr&eacute;sident Emmanuel Macron, de la sortie du&nbsp;glyphosate&nbsp;en trois ans, qui "sera tenu".&nbsp;


Plusieurs députés de la majorité, qui avaient réclamé en vain en mai de graver dans la loi la sortie du glyphosate en 2021, ont affirmé jeudi qu'ils n'entendaient pas "refaire le match", avec le retour du projet de loi agriculture et alimentation à l'Assemblée. 


Glyphosate: une part des députés LREM ne veut pas "refaire le match" à  l'Assemblée

Mieux r&eacute;mun&eacute;rer les producteurs pour assurer la p&eacute;rennit&eacute; des exploitations, pr&eacute;server les capacit&eacute;s de production de la &laquo;&nbsp;ferme France&nbsp;&raquo; et au-del&agrave; garantir la souverainet&eacute; alimentaire de notre pays&nbsp;: l'&eacute;tat d'esprit de la future loi n'a pas vari&eacute; d'un iota depuis ses origines, c'est &agrave; dire le 20 juillet 2017 et le lancement des &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation (EGA). Si l'adoption du texte a achopp&eacute; en commission mixte paritaire le 10 juillet dernier, l'urgence de r&eacute;former les relations commerciales tripartites entre producteurs, transformateurs et distributeurs ne s'est pas d&eacute;mentie. La hausse des co&ucirc;ts des mati&egrave;res premi&egrave;res et les baisses concomitantes des productions fourrag&egrave;res pour cause de s&eacute;cheresse vont immanquablement peser sur les co&ucirc;ts de production de toutes les fili&egrave;res &eacute;levage. Une donn&eacute;e conjoncturelle qu'il serait de bon aloi d'int&eacute;grer dans les futures n&eacute;gociations commerciales s'ouvrant en novembre prochain.&nbsp;&laquo;&nbsp;Au lancement des &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux en juillet 2017, le leader de la grande distribution, Leclerc, pesait 21 % du march&eacute;. Un an plus tard, il &eacute;tait d&eacute;tr&ocirc;n&eacute; par l'alliance entre Carrefour et Syst&egrave;me U, qui p&egrave;se 34 % du march&eacute;&nbsp;&raquo;, pointe Christiane Lambert, pr&eacute;sidente de la FNSEA. Le contraste entre la fragilit&eacute; pour ne pas dire la pr&eacute;carit&eacute; des &eacute;leveurs d'un c&ocirc;t&eacute;, et la superpuissance des centrales d'achat, est on ne peut plus saisissant. &laquo;&nbsp;Il existe une bonne quinzaine de produits, dont les laits infantiles par exemple, pour lesquels deux marques d&eacute;tiennent plus de 70 % du march&eacute;&nbsp;&raquo;, rappelle, &agrave; qui veut l'entendre, Claude Risac, directeur des relations ext&eacute;rieures du Groupe Casino. Eh oui&nbsp;: la grande distribution a aussi ses probl&egrave;mes&nbsp;: supr&eacute;matie des grandes marques, &eacute;rosion des ventes en hypermarch&eacute;, d&eacute;veloppement de la restauration hors foyer, concurrence des drive et autres nouvelles formes de commerce, en attendant la m&eacute;t&eacute;orite Amazon.<h2>Indicateurs de co&ucirc;ts de production et droit de la concurrence&nbsp;</h2>A d&eacute;faut de r&eacute;&eacute;quilibrer les forces en pr&eacute;sence (437&nbsp;000 exploitations, 18&nbsp;000 entreprises agroalimentaires, 4 centrales d'achat), la future loi pour l'&eacute;quilibre des relations commerciales a pour ambition de remettre un peu d'argent au pot (de terre). &laquo;&nbsp;Retrouver du prix dans un univers mondialis&eacute;, ce n'est pas facile&nbsp;&raquo;, conc&egrave;de Olivier Allain, &eacute;leveur et ancien coordinateur des EGA. &laquo;&nbsp;R&eacute;unir producteurs, transformateurs et distributeurs, c'est fragile mais coh&eacute;rent&nbsp;&raquo;. Comment&nbsp;cesser de d&eacute;truire de la valeur, au seul d&eacute;triment des premiers&nbsp;? En inversant la construction du prix via des indicateurs de co&ucirc;ts de production, en luttant contre les prix abusivement bas, en relevant le seuil de revente &agrave; perte (SRP), en encadrant les promotions, en facilitant la r&eacute;ouverture des n&eacute;gociations en cas de fortes variations, en renfor&ccedil;ant m&eacute;diation et sanctions et enfin en &eacute;largissant les missions des interprofessions. Ces mesures &eacute;tayeront les articles de la prochaine loi. La FNSEA escompte un vote le 2 octobre et une mise en application &agrave; compter du 15 octobre, ordonnances SRP et promotions incluses. De quoi passer aux exercices pratiques d&egrave;s l'entame des n&eacute;gociations. Ou au crash-test selon les points de vue. Pourquoi ne pas soumettre le beurre &agrave; l'exercice&nbsp;? Car au sein m&ecirc;me de la profession, la port&eacute;e de la loi interroge. &laquo;&nbsp;Toute transformation commence par une transformation mentale&nbsp;&raquo;, plaide Christian Couilleau, directeur g&eacute;n&eacute;ral du groupe coop&eacute;ratif Even (C&ocirc;tes d'Armor). Poursuivant&nbsp;: &laquo;&nbsp;la d&eacute;marche est courageuse, mais quid des fili&egrave;res exportatrices et des produits import&eacute;s&nbsp;plus comp&eacute;titifs ?&raquo; Serge Le Bartz, pr&eacute;sident du groupe coop&eacute;ratif D'Aucy (Morbihan), pointe &laquo;&nbsp;le droit de la concurrence, tr&egrave;s contraignant et tr&egrave;s brutal. Qui prendra le risque d'encourir une plainte avec la mise en place des indicateurs de co&ucirc;ts de production&nbsp;? Et que signifie un indicateur moyen vis &agrave; vis d'un jeune agriculteur endett&eacute; ou d'un producteur en fin de carri&egrave;re&nbsp;? La loi ent&eacute;rine une prise de conscience des acteurs mais ce n'est qu'un d&eacute;but &raquo;.&nbsp;<h2>Prix pivot&nbsp;</h2>Les indicateurs de co&ucirc;ts de production cristallisent un certain nombre de critiques. L'&Eacute;tat se d&eacute;charge de toute intervention et renvoie les interprofessions &agrave; leurs responsabilit&eacute;s, en les sommant d'&eacute;tablir les indicateurs, avec l'appui de l'Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) et de FranceAgriMer, mais pas avec leur caution. La nuance est importante du point du vue du r&ocirc;le de l'Etat. &laquo;&nbsp;Fin juin et d&eacute;but juillet, la F&eacute;d&eacute;ration du commerce et de la distribution a bloqu&eacute; les discussions sur l'&eacute;tablissement des co&ucirc;ts de production en lait et en viande&nbsp;&raquo;, souligne Christiane Lambert.&nbsp;&laquo;&nbsp;Cons&eacute;quence&nbsp;: chaque enseigne est repartie chez elle et ce sont les indicateurs maison qui pr&eacute;valent&nbsp;&raquo;. La pr&eacute;sidente de la FNSEA, qui nie toute vell&eacute;it&eacute; d'&eacute;conomie administr&eacute;e, fustige au passage le r&ocirc;le de l'ex&eacute;cutif, qui s'est invit&eacute; dans la navette parlementaire qui voguait dans le m&ecirc;me sens jusque-l&agrave;, c'est &agrave; dire celui de la primaut&eacute; de l'OFPM et de FranceAgriMer. La FNSEA veut tout de m&ecirc;me y croire. &laquo;&nbsp;J'entends les critiques et remarques dont celle concernant la variabilit&eacute; d'une exploitation &agrave; l'autre&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Christiane Lambert. &laquo;&nbsp;Mais si l'on parvient &agrave; d&eacute;finir un prix pivot auquel seront vendus, 40%, 50% ou 60% des volumes livr&eacute;s, cela constituera une assurance dans la dur&eacute;e et un amortisseur de volatilit&eacute; pour les agriculteurs&nbsp;&raquo;.<h2>SRP et promotions&nbsp;</h2>Les indicateurs de co&ucirc;ts de production doivent par ailleurs servir d'&eacute;talon aux pratiques de prix abusivement bas. Autres mesures visant &agrave; restaurer la valeur&nbsp;: relever de 10 % le seuil de revente &agrave; perte (SRP) et limiter les promotions &agrave; 34 % en valeur et 25 % en volume. Encore faudra-t-il que le l&eacute;gislateur se donne les moyens (et la volont&eacute;) de contr&ocirc;ler toute cette m&eacute;canique. &laquo;&nbsp;Il arrive que les producteurs r&eacute;clament des promotions pour pouvoir &eacute;couler leurs produits&nbsp;&raquo;, rappelle Claude Risac, &laquo;&nbsp;Et sur des produits tels que le Champagne ou le foie gras, ce sont les consommateurs qui les attendent d&egrave;s le d&eacute;but des ventes de fin d'ann&eacute;e&nbsp;&raquo;. Ces deux mesures devraient n&eacute;anmoins produire leurs effets et mettre fin &agrave; certaines pratiques jusqu'au-boutistes. &laquo;&nbsp;Non sans faire poindre un risque d'inflation&nbsp;&raquo;, rel&egrave;ve St&eacute;phane Turolla, charg&eacute; de recherche &agrave; l'INRA Agrocampus Ouest, co-auteur d'un rapport sur les effets de la LME command&eacute; en 2016 par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Le chercheur avait d&eacute;montr&eacute; que la loi LME avait induit une baisse des prix des grandes marques d'environ 2,5 %, flattant le pouvoir d'achat des consommateurs. Le Pr&eacute;sident Emmanuel Macron assume visiblement le risque d'inflation inh&eacute;rent au rel&egrave;vement du SRP et &agrave; l'encadrement des promotions. Et si, en plus, l'Autorit&eacute; de la concurrence se mettait &agrave; regarder d'un peu plus pr&egrave;s ces alliances entre centrales, susceptibles ici ou l&agrave; de contrevenir &agrave; la loi sur certaines familles de produits&nbsp;? &laquo;&nbsp;Ce n'est pas &agrave; exclure&nbsp;&raquo;, indique St&eacute;phane Turolla. Bruxelles pourrait aussi faire un geste sur le droit de la concurrence, cette &eacute;p&eacute;e de Damocl&egrave;s qui hache menu endives et endiviers mais que n'indispose pas l'indigeste concentration de la distribution.&nbsp;&laquo;&nbsp;Bruxelles travaille &agrave; l'&eacute;laboration d'une directive destin&eacute;e &agrave; lutte contre les pratiques d&eacute;loyales&nbsp;&raquo;, croit savoir Christiane Lambert, qui veut y voir un signe avant-coureur de la juste cause men&eacute;e par la France via le projet de loi alimentation.<h2>Tous &agrave; table&nbsp;</h2>Outre les relations commerciales, ce dernier renferme par ailleurs un volet sur la d&eacute;livrance &laquo;&nbsp;d'une alimentation, saine, durable et accessible&nbsp;&raquo;. O&ugrave; il est question de bien-&ecirc;tre animal, de r&eacute;duction d'usage et d'impact des produits phytosanitaires, de lutte contre le gaspillage dans l'industrie et la distribution et enfin de mont&eacute;e en gamme de la restauration collective, dont on se demande au passage qui va la payer (voir encadr&eacute;). Si producteurs, transformateurs et distributeurs se mettent &agrave; table, l'&Eacute;tat et les Collectivit&eacute;s, dans leurs cantines hospitali&egrave;res et scolaires, vont devoir abattre leur carte et d&eacute;voiler leurs nouveaux menus. Vive la rentr&eacute;e parlementaire.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 50 % de produits sous signes de qualit&eacute; dont 25 % de produits bio&nbsp;: tel est l&#039;un des objectifs affich&eacute;s par la loi pour l&#039;&eacute;quilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation, saine, durable et accessible. Question&nbsp;: comment l&#039;Etat et les Collectivit&eacute;s vont-ils payer le juste prix de tels produits, sachant que le premier coupe r&eacute;guli&egrave;rement mais s&ucirc;rement les vivres des seconds&nbsp;? Qui va payer, sachant que le prix d&#039;un repas &agrave; trois composants est actuellement de 1,04 &euro; &agrave; l&#039;h&ocirc;pital et de 1,8 &euro; eu coll&egrave;ge et que 3,7 milliards de repas annuels sont en jeu&nbsp;? L&#039;heure de v&eacute;rit&eacute; pour l&#039;Etat, les Collectivit&eacute;s, les familles, les citoyens-consommateurs.
</aside>


La tenue du Space coïncide avec le retour de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. Si producteurs, transformateurs et distributeurs se mettent à table, l’État et les Collectivités, dans leurs cantines hospitalières et scolaires, vont devoir abattre leur carte et dévoiler leurs nouveaux menus. Vive la rentrée (parlementaire).


[Space] Loi alimentation : tous à table

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr">Le ministre <a href="https://twitter.com/StTRAVERT?ref_src=twsrc%5Etfw">@StTRAVERT</a> reprend la d&eacute;ambulation au <a href="https://twitter.com/SPACERennes?ref_src=twsrc%5Etfw">@SPACERennes</a> &agrave; la rencontre des fili&egrave;res et des entreprises <a href="https://t.co/kymrzgPMXv">pic.twitter.com/kymrzgPMXv</a>&mdash; Alim'Agri (@Min_Agriculture) <a href="https://twitter.com/Min_Agriculture/status/1039491813508358145?ref_src=twsrc%5Etfw">11 septembre 2018</a></blockquote>
<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>


Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert est venu mardi à Rennes pour "rassurer" les éleveurs réunis au salon international de l'élevage (Space), sans parvenir à rassurer les professionnels des filières autour de la future Loi agriculture et alimentation.


Au Space, Travert peine à rassurer les éleveurs sur la loi Alimentation

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr">J'adresse mes f&eacute;licitations &agrave; <a href="https://twitter.com/FdeRugy?ref_src=twsrc%5Etfw">@FdeRugy</a> pour sa nomination &agrave; <a href="https://twitter.com/Min_Ecologie?ref_src=twsrc%5Etfw">@Min_Ecologie</a> bienvenue dans ce collectif gouvernemental pour mettre en &oelig;uvre ensemble la transition &eacute;cologique des mod&egrave;les agricoles&mdash; STEPHANE TRAVERT (@StTRAVERT) <a href="https://twitter.com/StTRAVERT/status/1036946775477772289?ref_src=twsrc%5Etfw">4 septembre 2018</a></blockquote>
<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>


Seul écologiste de poids de la majorité, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a pris mardi la succession de Nicolas Hulot, avec pour mantra de "l'action, encore de l'action et toujours de l'action".


Vos résultats de recherche

Tous les résultats (3163)

Les actualités (3141)

L'agenda (11)

Les outils (2)

Les guides (9)