Adieu « steaks », « lardons » et autres « jambons » végétaux

[SIA 2024] Un texte encadre l'emploi de 21 dénominations désignant traditionnellement des denrées alimentaires d'origine animale pour la description, la commercialisation ou la promotion des denrées à base de protéines végétales, mais excluant cependant les produits d’importation.

Filet, faux filet, rumsteck, entrecôte, aiguillette baronne, bavette d'Aloyau, onglet, hampe, bifteck, basse côte, paleron, flanchet, steak, escalope, tendron, grillade, longe, travers, jambon, boucher-bouchère, charcutier-charcutière : tels sont les termes dont l'utilisation est interdite pour la désignation de denrées alimentaires comportant des protéines végétales, selon un décret paru au Journal officiel le 27 février.

"La viande de synthèse ne correspond à notre conception de l’alimentation à la Française"

Le décret fixe par ailleurs le pourcentage maximal de protéines végétales, compris entre 0,5% et 5% selon les produits, pour environ une centaine de spécialités charcutières telles qu’andouille (1% maxi de protéines végétales), blanc de volailles (3%), jambon cuit (0,5%), lardons (0,5%), rillettes (1%) etc.

« La viande de synthèse ne correspond à notre conception de l’alimentation à la Française » avait déclaré Gabriel Attal le 1er février dernier, au cours d’un conférence de presse qui allait mettre fin aux blocages sur les routes de France et de Navarre, mais pas à la crise, comme en a fait l’amère l’expérience Emmanuel Macron lors de l’inauguration mouvementée du Salon de l’agriculture le 24 février.

Avec ce décret, l’exécutif vient ainsi d’honorer une nouvelle promesse, ou plus exactement de réitérer une initiative qu’il avait prise en juin 2022, mais que le Conseil d’Etat avait suspendue quelques semaines plus tard, suite au recours de l’organisation Protéines France, qui faisait valoir l'impossibilité pour les denrées végétales de sortir du champ lexical s'approchant de près ou de loin de la viande.

Le texte ménage un délai d'entrée en vigueur de trois mois après sa publication pour laisser aux opérateurs le temps d'adapter leur étiquetage, ainsi que la possibilité de commercialiser les denrées fabriquées ou étiquetées avant son entrée en vigueur jusqu'à épuisement des stocks, et au plus tard un an à compter de sa publication. Il exclut de son champ d'application les produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre Etat membre de l'Union européenne ou dans un pays tiers.