Grand débat au salon de l'Agriculture : Arnaud Rousseau boycotte, l'Elysée rétropédale

Ce samedi 24 février, au salon de l'Agriculture, Emmanuel Macron participera au débat hall 1 sur « l’avenir de l’agriculture française ». Les syndicats majoritaires sont conviés ainsi que d'autres acteurs. Cependant, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a menacé de ne pas y participer si le collectif des Soulèvements de la Terre y était également présent. Une demande entendue par le gouvernement.

"Une provocation inacceptable pour les agriculteurs"; "je refuse de prendre part à ce débat qui ne sera qu'une mascarade", s'indigne Arnaud Rousseau sur X, anciennement Twitter. 

Suite à la colère des agriculteurs, le président de la République se prêtera à un débat au salon de l'agriculture, avec les syndicats agricoles d'une part, les acteurs de la filière d'autre part mais aussi des représentants des industries agroalimentaires et de la grande distribution

Convier tous les représentants touchant de près ou de loin à l'agriculture

Lors des premières manifestations, l'Élysée s'était vu reprocher dans un premier temps de n'avoir entendu que la FNSEA et les JA. Le gouvernement s'était empressé d'inviter dès le lendemain les autres syndicats. Pour l'inauguration du 60e Salon de l'Agriculture, le gouvernement a souhaité ne pas délaisser qui que ce soit, y compris les associations environnementales et les ONG. Parmi elles, les Soulèvements de la Terre. Une invitation très critiquée.

"Un affront"

Jusqu'ici, la FNSEA avait répondu présent, puis devant l'invitation du collectif s'était rétractée. Dans son tweet, Arnaud Rousseau souligne les incohérences de cette invitation surprise. Rappelons que le gouvernement avait demandé "sa dissolution" en juin. Portée jusqu'au Conseil d'État, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait même qualifié le groupe d' "éco-terroristes". Finalement, la dissolution avait été annulée le 9 novembre 2023, c'est pourquoi le collectif avait été invité.

Message d'A. Rousseau sur Twitter 

Conviés puis déconviés

Face aux nombreuses critiques, y compris de la Coordination Rurale, l'Élysée a finalement préféré de ne plus les inviter au débat, pourtant qualifié "d'ouvert" et "sans filtre" afin de "garantir la sérénité des débats, les "Soulèvements de la Terre" n'y sont pas conviés", a annoncé la présidence. Des choix aussitôt pointés par l'opposition.

La présidente du RN, Marine Le Pen, a aussitôt réagi sur le réseau social X : "Décidément, Macron n'incarne rien d'autre que la confusion, le mépris et le désordre". 

Voir sur Twitter le message de M. Le Pen 

D'autres sur le même réseau soulignent la position peu claire du gouvernement, inviter, désinviter, pour finalement s'engouffrer dans une polémique. 

Les autres associations environnementales restent toujours invitées au débat

Plusieurs responsables d'associations environnementales sont invités comme le Réseau Action Climat et Générations Futures. Invité sur le plateau de BFMTV, ce jeudi 22 février, le président porte-parole de l'ONG, Générations Futures, François Veillerette, déplore un débat "entre des personnes qui sont d'accord" et rappelle que "les affaires agricoles ne concernent pas que les agriculteurs et la distribution". Pour l'instant, le collectif n'a pas réagi. Le débat promet d'être houleux.