Pas d’allégations relatives aux pesticides dans le futur étiquetage environnemental ?

L’Ademe estime que les pesticides correspondent davantage à une cause qu’à un impact environnemental et que l’utilisation d’un sous-score « pesticides » soulèverait une question d’homogénéité par rapport à d’autres sous-scores tels que la biodiversité. Dans le secteur alimentaire, le gouvernement entend fixer le cadre réglementaire de l’affichage environnemental d’ici à la fin de cette année.

Une échelle colorimétrique (vert à rouge) et alphabétique (A à E), un score agrégé, chiffré et compris entre 0 et 100 permettant de discriminer plus finement les produits d’une même catégorie, trois ou quatre sous-scores, relatifs à la biodiversité, au climat, aux ressources et éventuellement à la santé environnementale (pesticides, métaux lourds, polluants industriels etc. contaminant l’air, l’eau, le sol) et enfin des informations complémentaires (score carbone, mode l’élevage, traçabilité, durabilité, réparabilité...) : telle pourrait être l’architecture générale du futur affichage environnemental des biens et services de notre quotidien, intégrées sur les emballages et éventuellement déportées via un QR code. Si le conditionnel s’impose, c’est parce que l’étiquetage environnemental des produits alimentaires et autres (textile, ameublement, produits électroniques, hôtellerie...) est encore en gestation. L’Ademe, l’Agence de la transition écologique, organise jusqu’au 10 mars une consultation destinée justement à finaliser ses modalités. Pour rappel, l’affichage environnemental réponde à l’article 2 de loi Climat et résilience du 24 août 2021.

Les pesticides intégrés dans deux sous-scores

S’il reviendra au gouvernement, in fine, de fixer par décret la liste des catégories de biens et services concernés, la méthodologie à utiliser et les modalités d’affichage retenues, l’Ademe formule une recommandation, en ce qui concerne les pesticides. « Un sous-score « pesticides » répond à une attente exprimée par des consommateurs et constitue un critère clé de différenciation entre différents modes de production agricoles, écrit l’agence dans le dossier soumis à la consultation. A travers le prisme des quatre aires de protection (climat, biodiversité, santé environnementale, ressources), un sous-score « pesticides » serait toutefois difficile à positionner. Celui-ci pourrait en effet relever à la fois de l’aire de protection « santé environnementale » et de « biodiversité », tout en ne couvrant que partiellement chacune de ces deux aires. Les pesticides correspondent en effet plus à une cause qu’à un impact environnemental à proprement parler. L’utilisation d’un sous-score « pesticides » soulèverait donc une question d’homogénéité par rapport aux autres sous-scores ».

Un sous-score intégré au Planet-score

Si la recommandation de l’Ademe était suivie par le gouvernement, elle irait à l’encontre du Planet-score développé par l’Itab et que plusieurs marques et enseignes ont commencé à décliner sur certains produits alimentaires. Depuis plusieurs années, l’Itab a en effet fourni un gros travail exploratoire, que la loi Climat et résilience a conforté, en permettant l’expérimentation de différentes méthodologies de calcul des impacts environnementaux et modalités d’affichage, dans les secteurs de l’alimentation et du textile. Pour ces deux secteurs en question, le gouvernement entend fixer le cadre réglementaire d’ici à la fin de cette année.