Planet-score : une note agrégée et quatre sous-indicateurs

Une trentaine d’entreprises, marques et distributeurs confondus, s’apprête à apposer le Planet-score sur 1000 références de produits alimentaires. Une initiative de l’Itab dans le cadre de l’expérimentation sur l’étiquetage environnemental, qui prendra officiellement forme en 2022.

En 2022, l’étiquetage environnemental s’invitera sur les produits textiles et sur les produits alimentaires, conformément à la loi Climat et résilience promulguée en août 2021. Le secteur agricole s’est largement emparé du sujet avec le programme Agribalyse qui, depuis 2009, met à disposition des références sur les impacts environnementaux des produits agricoles et alimentaires via une base de données construite selon la méthodologie d’Analyse de cycle de vie. « Si l’on suit ce système de notation, il s’avère qu’une viande issue d’un élevage industriel américain type feedlot est mieux notée d’un point de vue environnemental qu’une viande bio ou issue d’une production herbagère en France », avait fustigé Interbev au printemps dernier.

De l’Eco-score au Planet-Score

La base de données recense plus de 2500 produits agricoles bruts et transformés prêts à consommer (baguette de pain, burger...). Elle est à l’origine de l’Eco-score, mise en œuvre par l’application Yuka et discriminant les produits alimentaires en cinq classes et codes couleurs (A à E, vert à rouge).

Aux côtés d’Interbev, la Fnab, l’Itab et le Synabio avaient dénoncé les biais et les lacunes de l’ACV, laquelle ne prend pas en compte les externalités positives des systèmes de production les plus vertueux (infrastructures agroécologiques, biodiversité, stockage de carbone...), tout en faisant l’impasse sur les impacts négatifs des systèmes les plus critiques (pesticides, antibiotiques, effondrement de la biodiversité, qualités des sol).

L’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) ne s’est pas contenté de critiquer la méthodologie. Il a pris part au dispositif expérimental institué par la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire (Agec) adoptée en février 2020. Dans le cadre d’un consortium créé avec le bureau d’études Sayari et l’accélératuer de transition environnemental Very Good Future (VGF), l’Itab a élaboré le Planet-score intégrant des indicateurs relatifs aux pesticides, à la biodiversité et au mode d’élevage (pour les produits concernés) et bien évidemment au climat.

Une trentaine de distributeurs et de marques s’apprêtent à apposer le Planet-score sur 1000 références de produits alimentaires (Source : Itab)
Une trentaine de distributeurs et de marques s’apprêtent à apposer le Planet-score sur 1000 références de produits alimentaires (Source : Itab)

27 marques et 8 distributeurs

Grâce à l’implication de Biocoop et de Lidl, l’Itab a pu réaliser une enquête de perception du Planet-score auprès des consommateurs. Résultat : le Planet-score recueille la faveur des sondés, largement devant La Note globale, le score agrégé et le score analytique de l’Inrae et le fameux Eco-score. Fort de ces résultats, une trentaine de distributeurs et de marques s’apprêtent à apposer le Planet-score sur 1000 références de produits alimentaires.

Interbev a soutenu le Planet-score , « le seul à fournir une évaluation objective, complète et fiable sur l’impact environnemental des produits issus de l’élevage en prenant mieux en compte les impacts positifs de la production de viande, et en premier lieu la protection de la biodiversité et le stockage de carbone », fait savoir l’interprofession dans un communiqué. L’interprofession souhaite poursuivre ces travaux avec l’Itab et ses partenaires pour compléter et finaliser ces indicateurs relatifs aux conditions d’élevage, « qui vont dans le sens de l’engagement fort de la filière élevage et viande en faveur d’un élevage respectueux du bien-être animal ».

Reste à savoir comment le Planet-score sera jugé par le conseil scientifique chargé d’évaluer l’ensemble des projets d’expérimentation d’étiquetage environnemental. Ses conclusions sont attendues pour ce mois de novembre.

Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), environ 85% des impacts environnementaux des produits prêts à consommer sont imputables aux pratiques agricoles et d’élevage, c’est à dire à l’amont.