Un nouveau programme pour objectiver l’empreinte environnementale des produits alimentaires

Porté par l’Ademe, l’Inrae, l’Acta et l’Actia, le Groupement d’intérêt scientifique Revalim se donne cinq ans pour conforter des méthodes d’évaluation environnementale des produits alimentaires et développer des supports d’information pour les consommateurs.

Revalim ou Réseau pour l’évaluation environnementale des produits agricoles et alimentaires : tel est l’intitulé du Groupement d’intérêt scientifique (Gis) créé conjointement par l’Agence de l’environnement (Ademe), l’Inrae, les Instituts techniques agricoles (Acta) et agro-alimentaires, (Actia). Revalim se donne cinq ans pour élaborer des méthodes d’évaluation environnementale et développer des supports d’information pour les consommateurs. Cinq ans : c’est très précisément la durée (maximale) de la phase d’expérimentation de l’étiquetage environnemental des biens et services, inscrite dans l’article 2 de la loi Climat et résilience, adoptée le 22 août 2021, dont un décret doit encore préciser la liste des produits concernés, alimentaires et non alimentaires.

Agribalyse et ses limites

La concomitance ne doit rien au hasard, alors que l’empreinte environnementale de nos modes de production agricole et de nos modes de consommation est toujours davantage questionnée, eu égard aux impacts induits (émissions de gaz à effet de serre, biodiversité, qualité des sols, de l’eau, de l’air...). Ce programme Revalim est d’autant plus bienvenu que la multiplication des labels jette le trouble dans l’esprit des consommateurs, et non sans quelque raison si l’on en croit des études de l’association de consommateurs UFC-Que choisir et de Greenpeace France, WWF France et Basic. Ces organisations viennent de jeter une pierre dans le jardin de la certification environnementale HVE et ses prétendues vertus de durabilité, sans épargner au passage certaines AOP et Labels rouges s’agissant des garanties de qualité et de typicité.

Le chantier de l’empreinte environnementale des produits alimentaires n’est pas nouveau. L’Inrae l’a initié en 2009 avec la base de données Agribalyse, réactualisée en 2020, et qui passe au crible plus de 2500 produits agricoles bruts et transformés prêts à être consommés (baguette de pain, burger...). Reposant sur l’Analyse du cycle de vie (ACV), Agribalyse présente cependant des biais, conduisant notamment à sous-coter les avantages des systèmes à faible potentiel productif et à surcoter les systèmes intensifs. Un des objectifs de Revalim est justement de continuer à faire progresser les méthodes d’ACV et de mettre à disposition des données évaluées et fiables pour informer les consommateurs et les citoyens, mais aussi porter à connaissance les usages et les limites de ces données. Revalim vise aussi à éclairer les politiques publiques en matière de transition écologique.