Viticulture : 80 M€ à la trésorerie, 150 M€ à l’arrachage temporaire ou définitif

Le ministère de l’Agriculture annonce un plan de soutien « massif » à la viticulture, pour soutenir les trésoreries à court terme et reconvertir jusqu’à 100.000 ha de vignes pour cause de surproduction, moyennant sur ce point l’accord de Bruxelles, avec l’appui de l’Italie et de l’Espagne.

« Un plan absolument massif » : c’est ainsi que Marc Fesneau qualifie la mise en place d’un double dispositif d’aide conjoncturelle et structurelle, destiné à répondre à la crise viticole, qualifiée de « très grave » par le ministre de l’Agriculture ce mercredi sur l’antenne de Sud Radio. Le ministre a rappelé les 200 millions d’euros alloués à la distillation de crise en 2023, ayant permis de sortir du marché quelque 4,4Mhl de vin, équivalant à 10% d’une vendange moyenne, ainsi que les mesures de conversion de restructuration des prêts au travers du glissement des Prêts garantis par l’Etat (PGE) en prêt bonifiés.

80 millions d’euros de soutien aux trésoreries

Il faut croire que le pansement n’a pas suffi, ce que la FNSEA et les JA n’avaient pas manquer de pointer au Sitevi à Montpellier (Hérault) en novembre dernier, réclamant notamment une année blanche sur les annuités d’emprunt. Message reçu par le ministre alors que la crise sectorielle viticole s’est depuis transformée en crise agricole, avec depuis la mi-janvier des tracteurs en travers des autoroutes de France et de Navarre.

Selon le ministère de l’Agriculture, le guichet de 80 millions d’euros sera ouvert « dès le lundi 5 février » au sein des préfectures des départements concernés tandis que les premiers paiements interviendront « avant » le Salon international de l’agriculture.

Outre les annuités d’emprunt, l’enveloppe de 80 millions d’euros a vocation à compenser les aléas liés au mildiou ou les « affaires de prix », dans les bassins viticoles du grand croissant sud-ouest, sud-est et sud de la vallée du Rhône.

150 millions d’euros pour arracher et restructurer

« Dans la crise viticole que l’on a derrière nous et sans doute devant nous, on a un sujet structurel avec la baisse de consommation de vin à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières en Europe et dans le monde », a déclaré Marc Fesneau. Le ministère de l’Agriculture annonce un plan de restructuration à hauteur de 150millions d'euros en complément des crédits du programme national viti-vinicole (OCM) pour mettre en œuvre une restructuration différée, comprenant une option d’arrachage « sans replantation » en vue d’une diversification agricole, adaptée aux territoires et au climat, tout en assurant la continuité des autres actions du programme national d’aide. « Cela peut concerner jusqu’à 100.000 hectares » a déclaré le ministre.

"Jusqu’alors, j’ai toujours obtenu ce que j’estimais devoir obtenir à Bruxelles"

Le plan à 150 millions d’euros est suspendu à l’accord de Bruxelles. « Jusqu’alors, j’ai toujours obtenu ce que j’estimais devoir obtenir à Bruxelles », a déclaré Marc Fesneau, évoquant une « coalition » avec « nos amis italiens et espagnols », qui porteraient une demande « de même nature ».

Dans le bordelais, le dispositif d’arrachage sanitaire décrété l’an passé va effacer 4000ha de vignes au profit d’autres productions agricoles tandis que 4000ha supplémentaires seront convertis en zones boisées ou naturelles, soit l’équivalent, au total, de 7% du vignoble.