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États généraux de l’alimentation : un « fonds de transition » parmi les axes forts de l’APCA
« Les États généraux, cela va aller très vite », prévient Claude Cochonneau, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). « On attend des mesures concrètes, et pour cela, nous allons essayer de les suggérer ».
Ajuster la loi de modernisation de l'économie (LME), renforcer l'ancrage territorial de l'agriculture et mettre en place un « fonds de transition » pour les agriculteurs : les chambres d'agriculture ont présenté à la presse, le 6 septembre, les « axes forts » qu'elles souhaitent mettre en avant au cours des états généraux. Elles sont représentées dans les 14 ateliers.
Le premier point vise à encadrer davantage les pratiques de la grande distribution, notamment les promotions et la vente à perte. « J'ai été très surpris par la façon dont s'est déroulée la première réunion (...) Si le groupe continue dans cet esprit-là, on peut faire évoluer les choses», note Daniel Roguet, représentant les chambres d'agriculture au sein de l'atelier « améliorer les relations commerciales et contractuelles entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs ». Ce dernier se réjouit que la LME soit aujourd'hui remise en cause.
Seconde proposition de l'APCA : développer les projets alimentaires territoriaux (PAT), issus de la loi d'Avenir de 2014. 65 PAT sont en émergence sur le territoire national, et près de 40 PAT en réflexion. Mais ils ne bénéficient pas, à l'heure actuelle, de financements dédiés. « L'idée de ces PAT, ce n'est pas uniquement de développer les signes de qualité. Il s'agit de saturer le marché avec le maximum de produits locaux », souligne Claude Cochonneau. Ces projets tiennent à cœur à Jean-Louis Cazaubon, vice-président de l'APCA. « La vraie question de fond, c'est de sa savoir si on veut garder notre modèle alimentaire à la française », interpelle-t-il. Ce dernier rappelle que l'identification d'un produit à un territoire permet de créer de la valeur. « Il faut qu'on sorte de cette production de minerais, de produits anonymes que l'on peut aller chercher aux quatre coins de la planète », insiste-t-il.
Enfin, l'APCA souhaite « un fonds de transition » afin d'accompagner les agriculteurs qui doivent s'adapter aux évolutions de leur métier. L'agriculture est entrée selon Claude Cochonneau dans « une phase de mutation », sur le plan économique, sanitaire ou climatique. Face à cela, elle « n'est pas armée pour résister ». D'où l'intérêt de réaliser des audits au cas par cas, pour aider les agriculteurs à passer le cap. « Ce n'est pas une mise aux normes, cela demande une analyse assez fine de l'exploitation. Cela peut se traduire par un changement de pratiques, de production ou de mise en marché », précise Claude Cochonneau.
Ces états généraux doivent être déclinés à l'échelle régionale, afin d'évoquer des problématiques spécifiques. Une consultation publique vient aussi compléter le dispositif.